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Jean Audrain et la Chapelle Notre-Dame de Toute-Aide à La Prénessaye.

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Missire Jean Audrain signait un acte de décès à Saint-Thélo dans la première quinzaine de Juin 1664 ; sa dernière signature dans cette paroisse, le 14 avril 1666, est libellée : « J. A. recteur de la Prénessaye ». En deux ans de séjour à peine, il réussit à doter son église de deux cloches, qu'il baptisa le 20 août 1666. Mais il n'avait pu s'attacher sur les bords de l'Oust, il rêvait à la vallée du Lié, et le titre de sacriste de Notre-Dame, dont il restait revêtu, l'obligeait à visiter fréquemment la chapelle.

Sans doute vint-il en 1664 assister Missire Olivier malade, peut-être régler des questions d'intérêt, voire sa succession ; le 28 novembre 1664, il baptisa en l'église de la Prénessaye un enfant et signa : « Jean Audrain, recteur de Saint-Thélo ».

Pendant l'année qui suit le décès de missire Ol. Audrain, il revient notamment en juillet et en octobre ; à la date du 21 octobre 1665, il se qualifie « recteur de la Prénessaye ». Il ne s'installa définitivement qu'en avril 1666, encore fallut-il, tant les prêtres étaient rares, qu'un chanoine de Saint-Guillaume, Nicolas Lefebvre, consentît à remplir les fonctions de curé d'office à Saint-Thélo.

Deux prêtres, Missires François Dumont que nous rencontrons à la Prénessaye dès janvier 1664 et Jacques Durand dont le premier acte est du 24 novembre portèrent secours à Missire Ol. Audrain dans sa maladie. Après sa mort, les mêmes administrèrent la paroisse et la chapelle, de décembre 1664 au mois d'avril 1666 ; le culte était déjà bien réduit à Notre-Dame.

A la Prénessaye, Mgr de la Barde s'en rendait compte, il fallait un prêtre qui fût favorable au pèlerinage, qui en soutînt les chapelains et fût disposé à constituer solidement la « Fondation » de N.-D. de Toute-Aide. Missire Jean Audrain était ce prêtre.

L'enthousiasme des dix premières années n'existait plus ; pour parachever la chapelle et l'orner, on avait dû liquider la fondation Florence Le Piouffe, aliéner la métayrie du Beau Soleil et presque tous les biens fonciers acquis en 1654.

Missire Jean Audrain, dont la confiance n'avait jamais été ébranlée, allait établir la « Dévotion » sur des bases modestes, mais solides (A. p. P.).

1° Le 27 janvier 1669, Jean-Pierre Malart, du Breil de Querrien, très dévot à la Vierge, donna par testament passé devant Me Dumont, notaire à la Prénessaye, une pièce de terre nommée le « courtil Castillier » d'une contenance de 9 cordes, située au village où il habitait, au Pèlerinage de Querrien. Le testateur exigeait que les propriétaires futurs versassent chaque année une somme aux mains des chapelains de Notre-Dame à l'effet de « prier le Bon Dieu pour le repos et le salut de son âme » — Missire Audrain, sacriste de Querrien et procureur de l'évêque, accepta ce legs, le transmit au chapelain en charge et en fit exécuter les clauses.

2° Le 10 février 1669, Missire Audrain, en sa qualité, semble-t-il, de « procureur » de l'évêque et peut-être pour éteindre quelques dettes de la chapelle, vend par devant Me Mathurin Tavel, notaire à la Prénessaye, à Julien Viaux, premier trésorier de Notre-Dame, deux pièces de terre situées au Bosq, près de Querrien, pièces de terre acquises, croyons-nous, en 1654, par les trésoriers de la chapelle de Mathieu du Botz.

3° En 1670, le 3 juillet, Missire Jean Audrain rend aveu à la seigneurie de La Chèze consortement « avec Gilles Cadro, fils Louis, et autres de la tenue Cadro à titre d'héritage, rente 10 sols tournois, corvées et obéissance » (A. p. P.).

Des immeubles qu'il possédait à Querrien et aux environs, soit à titre personnel, soit à titre de sacriste, Missire Jean Audrain résolut de se défaire, pour permettre aux chapelains de bâtir une maison près de la chapelle et de mettre fin à l'éloignement et à la dispersion si préjudiciables à leur ministère.

Le 13 août 1675 (Arch. des C.-du-N., série C), par devant Me Mathurin Tavel, notaire, il vend à Missire Jacques Durand, chapelain de la chapelle de N.-D. de Toutes-Aides, demeurant au village du Breil, « présent et acceptant tant pour luy que pour les autres chapelains ses successeurs » :

— La maison Yves Cadro, 40 pieds, une quantité de jardin 15 cordes, le « la-dessous » 1 journal 1/2 environ, immeubles acquis de Pierre Daën ; — 15 cordes au grand courtil Cadro, le petit jardin Pierre Cadro ; 2 cordes, quinze pieds de la maison Louis Cadro, enfin cent sols de rente dûs par Yvonne Cadro, veuve de Julien Viaux, premier trésorier de Querrien.

« La vente faite en faveur de la somme de mille livres tournois... laquelle somme est à valoir et à défalquer sur ce que ledit sieur recteur vendeur doit et peut devoir en office de sacriste de ladite chapelle pour l'honoraire des messes aumosnées à ladite chapelle et sauf, par cy-après, à promettre du surplus ».

La fin de l'acte montre le but poursuivi : « Et est le présent à commencer à faire un fonds pour l'honoraire deü pour desservir les messes matutinales, festes et dimanches, en la dite chapelle de N.-D. de Toutes Aydes de Querrien ».

Les honoraires de messe étaient à dix sols ; la livre valant 20 sols, mille livres représentaient deux mille intentions. Ceci démontre que les pèlerins se rendaient toujours nombreux à Querrien, qu'ils souhaitaient que des messes y fussent célébrées, que Missire Jean Audrain avait raison de vouloir le maintien d'un chapelain.

« Pour parfaire une rente suffisante », Missire Jean Audrain donne par devant Pierre Tavel, notaire, le 8 juin 1680, « à missire Jacques Durand, présent et acceptant, tant pour lui que pour les autres chapelains ses successeurs... », deux pièces de terre, le Grand Pré et parcelle du Pré du Pont des prés situés sur le « ruisseau qui descend du fourneau de Querrien au bourg de Saint-Sauveur-le-Haut » et à gauche du chemin de Doulcan à Querrien, contenant ensemble 14 cinquantes.

Le sacriste de Notre-Dame voulut joindre : 1° 6 livres dix sols de rente foncière, acquise le 6 avril 1679 par missire Jean Audrain de Guy Yvernaye et Françoise Tavel sa femme ; 2° Onze livres de rente constitut que Louis Courtel et Mathurine Allot sa femme, de Querrien avaient reconnu devoir au sacriste de N.-D. par « contrat du 16 février 1678 ».

Le sieur Durand, chapelain en charge, profitera des levées et jouissances des dites choses à commencer du premier jour de mars 1681.

« Lesquelles levées et jouissances desdites choses cy-dessus, jointement avec le précédent acte de contrat devant daté (13 août 1675) sont pour l'entretien et honoraires et desservir une messe matutinale toutes festes et dimanches dans ladite chapelle de N.-D. de Toutes-Aides ».

Le sacriste s'est dépouillé, mais le procureur de l'évêque doit veiller à l'administration des biens, aussi fait-il inscrire la clause suivante : « De plus est conditionné et entendu par le présent en cas de remboursement desdites rentes de 6 livres dix sols et onze livres, les deniers en provenant seront employés incontinent le remboursement par l'advis dudit sieur recteur ».

Les chapelains de Querrien étaient toujours sous la « conduite du recteur » conformément à l'ordonnance de 1656 ; le fait suivant le prouve : le 11 septembre 1685, missire Cyprien Brieuc, sieur chapelain de N.-D. de Toutes-Aydes « devenu propriétaire en qualité de chapelain, du courtil Castillier donné au Pèlerinage de Querrien par Pierre Malard le 27 janvier 1669, voulut, en cette qualité, vendre ledit courtil à François Marquer, demeurant au lieu du Castillier, en la Prénessaye, contre un demé de blé seigle, mesure de la Trinité, criblé, loyal et marchand par chacun an, au jour et fête Saint-Michel ». — Mais missire Cyprien Brieuc eut besoin du « consentement de vénérable et discret missire Jean Audrain, sieur recteur de la Prénessaye et premier sacriste de la chapelle » qui signe le premier, l'acte à la rédaction duquel il était présent.

Cet acte nous montre Cyprien Brieuc logeant au bourg de la Prénessaye ; donc on n'avait pas réussi à bâtir sur la colline bénie une maison pour les prêtres quand missire Jean Audrain mourut, le 29 mars 1686 ; il n'avait que 59 ans et 3 mois ; cinq de ses neveux qualifiés « maîtres » signèrent l'acte de décès.

(Abbé Le Texier).

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