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Les premières fondations de la chapelle Notre-Dame de Toute-Aide.

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Mgr de la Barde songeait à établir sur une hase matérielle solide le Pèlerinage et la communauté des chapelains.

Dans l'ordonnance du 9 août 1656, il veut que les dons, oblations et prémices perçus soient « incessamment employés au baptiment et décoration d'iceluy, achapt d'ornements », mais aussi en « acquêts, rentes et revenus pour la sécurité, entretien et augmentation de ladite chapelle » ; il ajoute : « En cas que le tiers desdites oblations destiné pour l'honoraire et subsistance desdits chapelains excédât la somme de 400 livres par chacun an, l'excédent sera employé pour acquérir des rentes jusqu'à la concurrence qui sera vu appartenir pour assurer un honoraire passable auxdits chapelains, en accroistre le nombre et augmenter le service divin ».

Il fallait donc, indépendamment des oblations et des aumônes à la tasse courante et au tronc, toujours aléatoires, des revenus assis sur des propriétés foncières et suffisants pour constituer un honnête traitement ; il fallait trouver, le moins loin possible, un logement qui permette la vie commune moins dispendieuse, plus propre à édifier et plus commode pour le ministère.

Le grand artisan de l'organisation matérielle fut le sacriste Missire Jean Audrain ; et les dévots de Notre-Darne entrèrent pleinement dans ses vues. Parmi les nombreuses fondations, la première dont il soit fait mention aux archives de la Prénessaye est celle de Florence Le Piouffe : année 1653-1654 : « Se charge ledit Dolo de la somme de 4 livres de rente qu'il a receue de Marcel Connan... laquelle rente honorable femme Florence Le Piouffe a donnée à perpétuité à ladite église de Notre-Dame et Saint-Gal de Querrien sur une hypothèque située au village de la petite ville, en Loudéac ».

Le 13 août 1654, Mathieu du Botz, sieur de Quergourio, demeurant en la ville de la Chèze, fermier des seigneuries de la Chèze et Loudéac, vend à Michel Dolo et Jean Audrain « esconomes et administrateurs de la chapelle de Nostre-Dame et de Saint-Gal de Querrien », les biens suivants « tombés audit vendeur — pendant le cours de sa ferme, par droit de réversion et de déshérence » (Archives des Côtes-du-Nord, série G) :

1° La métairie du Beau Soleil située aux villages du Beau Soleil et du Tail, consistant en deux maisons et 15 journaux, 6 cinquantes et 21 cordes de terre. — 2° Au village de Querrien : une quantité de « mazerie » environ 5 pieds, le jardin qui en dépend et 2 journaux de terre ; deux quantités de maison couverte en litière s'entrejoignant, jardin au derrière et aux deux bouts : 1/4 de journal environ, plus 5 parcelles de terre et pré contenant ensemble 4 journaux 3/4, 5 cordes ;

La vente monta à 1.700 livres. Les trésoriers « ont déclaré que ledit acquêt qu'ils en font que c'est des deniers aumosnés et donnés par certaines personnes pieuses à Missire Jan Audrain, prestre, pour estre employés en un fonds de revenu pour l'entretien d'un ou plusieurs chapelains qui prieront Dieu en ladite église de Notre-Dame de Toutes-Aydes, en la chapelle de Querrien, pour l'âme et le repos desdits aumonyers, le 13e jour d'août 1654 ».

Missire Jean Audrain, qui ne pouvait s'établir dans les méchantes maisons acquises à Querrien, alla séjourner à Beau Soleil, car en mars 1656, Missire Ol. Audrain le qualifie « chapelain de Beau Soleil ».

Une occasion meilleure se présente 5 ans plus tard. Pendant la construction de la chapelle de Notre-Dame de Toute-Aide, les ouvriers pour se désaltérer n'avaient qu'un pas à faire ; sur le chemin de Querrien à la Prénessaye, à la sortie du village, une auberge, où le cidre et le vin semblent avoir coulé à flots, était tenue par Yves Cadro ét Olive Dolo, son épouse. Yves Cadro mourut le 5 avril 1658 ne laissant, de plusieurs enfants, qu'un fils Pierre qui décéda à Bréhand-Loudéac le 6 Octobre suivant ; les nombreux créanciers d'Olive Dolo, sa veuve, décidèrent de mettre la saisie sur ce qui restait de biens immeubles, car de biens meubles il n'y en avait plus sinon ceux que la « coutume » rendait insaisissables ; on mit en vente le 23 janvier 1659, en l'auditoire de la Chèze, les biens suivants (Arch. des C.-du-N., série G) :

1° La maison ou chambre neuve habitée par ladite Dolo mesurant 27 pieds 1/2 de long sur 17 de large, « bastye à deux longières, deux pignons, construite de pierres et couverte d'ardoises » ; plus 14 pieds d'une autre maison située au bout de la précédente.

2° En terres : d'abord les déports et dépendances des maisons ci-dessus, un cinquante de jardin, une pièce de terre chaude : le « La Dessous » contenant un journal 1/4, dix cinquantes dans la Cloture Martin.

Pendant le « Ray » de la chandelle « Me Olivier Bernard parlant pour Missire Jan Audrain... » a mis et fait valoir lesdits immeubles à 550 livres ; en raison de la pénible situation de la veuve Dolo, il ne poussa pas plus loin ; ils furent adjugés à Missire Pierre Daën de Launay Cosquer, principal créancier ; le 13 août 1663, Missire Jean Audrain « sacriste et premier chapelain de la chapelle de N.-D. de Toutes Aydes... » en cette qualité agissant moyennant le consentement de Mgr de Saint-Brieuc ou autrement, en son propre et privé, nom « achète de Missire Pierre Daën, les bâtiments et pièces de terre ci-dessus et en général tout ce qui peut appartenir audit seigneur à cause de l'acquêt par lui faict de la succession de feu Yves Cadro » (Arch. des C.-du-N., série E, la Tronchaye).

Ajoutons aux parcelles ci-dessus l’Estouble du Bézier : 9 cinquantes de terre.

Pour l'acquêt, Missire Jean verse 600 livres tournois plus dix livres tournois comme épingles à Guyonne de la Tronchaye, épouse de Pierre Daën.

Cette fois, il n'a l'autorisation ni du recteur ni de l'évêque et les trésoriers de Querrien n'interviennent pas.

Sans doute s'est-il rendu acquéreur d'autres biens, entr'autres du champ dénommé les Bos qu'il vendit en 1668 à Julien Viaux et épouse ; ceux acquis de Pierre Daën constitueront ce qu'on appela plus tard la « Fondation de Querrien » ; signalons la fondation de Perronnelle le Picard, veuve d'écuyer Louis d'Estuer, créée le 20 mai 1640, moyennant la somme de 22 livres 10 sols : trois messes à dire chaque semaine en l'église Saint-Sauveur le Haut.

An mois d'octobre 1663, « écuyer Julien d'Estuer et dame Françoise Huguet son épouse et compagne, seigneur et dame de la Ville Basse, etc... demeurant en leur lieu et maison de Querrien » réduisent les trois messes par semaine à une seule messe « à basse voix » avec prière nominale pour les fondateurs ; ils ajoutent quatre livres de rente et assoient les deux sur des pièces de terre situées au village de Doulcan.

Ils supplient l'évêque de Saint-Brieuc de consentir que cette messe soit célébrée « à jamais audit temps à venir en la chapelle de N.-D. de Toutes-Aides dudit Querrien, proche leur maison et demeurance. Pour icelle (messe) desservir et continuer les dits sieur et dame de la Ville Basse, ont nommé et institué : missires Jean Audrain et Pierre Guillemot, prestres, chapelains de ladite chapelle ».

Mgr de la Barde autorisa la fondation d'une messe par semaine, moyennant le revenu de 26 livres 10. sols « permettant, en considération de l'augmentation de rente faite à ladite première fondation », une messe à basse voix « être célébrée à l'avenir, en ladite chapelle de Toutes Aydes, paroisse de la Prénessaye, au jour de samedy de chaque semaine par les chapelains que nous avons institués en ladite chapelle et par leurs sucesseurs. Donné... le 12 octobre 1663. Denis, évêque » (Arch. des C.-du-N., série C).

A cette époque, il y avait un seul prêtre au bourg : le recteur ; un prêtre à Saint-Sauveur, Missire Le Clerc, chapelain ; deux prêtres à la chapelle de Querrien.

Le « sacriste » de Notre-Dame visitait la plupart des malades du quartier Saint-Sauveur, tenait les registres paroissiaux, au moins pour les décès, et secondait le recteur dans les cérémonies du culte.

Vers la fin de l'année 1663 ou le début de l'année suivante, Missire Guillemot fut relevé de ses fonctions de second chapelain.

Le diocèse souffrant d'une grande pénurie de prêtres et le pèlerinage de N.-D. de Toute-Aide n'ayant plus l'ampleur des premières années, Mgr de la Barde résolut de remanier le service religieux. Fin 1663 ou début 1664, un « concordat » passé entre l'évêque et le recteur décide que le chapelain de Saint-Sauveur-le-Hant serait « ajouté et agrégé au nombre des chapelains de Querrien » avec pouvoir, sans doute, de desservir toute fondation à la chapelle de N.-D. de Toute-Aide ; au départ de Missire Guillemot, un prêtre fut nommé à la Prénessaye non comme chapelain, mais comme vicaire : ce fut missire François Dumont, janvier 1664.

A la mi-mai 1664, Mgr de la Barde, de passage à la Prénessaye, en tournée de confirmation, annonça au recteur qu'il prélèverait 200 livres par an sur les revenus de son bénéfice en faveur du séminaire qu'il fondait ; il ajouta qu'il nommait Missire Jean Audrain à la rectorerie de Saint-Thélo.

Par suite, le chapelain de Saint-Sauveur « agrégé au nombre des chapelains de Querrien » serait chargé de célébrer, sur semaine, les messes demandées à Querrien ; pour celle des dimanches et fêles à la chapelle, elle semble avoir été assurée, de juin 1664 à avril 1666, par Missire Dumont. C'était un rude coup porté au pèlerinage ; mais la Vierge ne permettra pas que la « Dévotion » soit anéantie.

Missire Ol. Audrain, malade depuis octobre 1663, la mauvaise tenue de ses registres le prouve, vit son état s'aggraver à l'automne 1664 ; en novembre, l'évêque lui donna Missire Durand pour l'aider.

Le 12 décembre 1664, à l'âge de 55 ans, il rendait son âme à Dieu ; le lendemain son corps fut inhumé dans l'église paroissiale.

Il avait été précédé. dans la tombe : par sa mère, le 9 mai 1654 ; par Missire Noël Allot, chapelain de Saint-Michel de la Tronchaye, 22 juillet 1656 ; par Pierre Malard, de Querrien, l'un des compagnons de Jeanne Courtel dans son voyage à Saint-Brieuc, 20 avril 1656 ; par Julien Viaux, premier trésorier de Querrien, 24 janvier 1657 ; enfin par Missire Maury Tavel, recteur de Plémet, son collègue dans la première enquête touchant les faits miraculeux de Querrien, août 1657, lequel avait fondé une messe à chanter à l'autel du Rosaire en l'église de Plémet.

(Abbé Le Texier).

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