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Création de chapellenies et Nomination de chapelains à la chapelle Notre-Dame de Toute-Aide.

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Terminée, sinon dans son ornementation intérieure, boiserie, lambris, etc., du moins dans ses parties principales au début du mois d'août 1656, libérée de l'oratoire en planches qui l'encombrait, l'église pouvait se prêter à des cérémonies d'une certaine ampleur. Mgr de la Barde crut le moment venu d'assurer un service religieux important et de donner au Pèlerinage des bases solides ; il résolut de créer des chapellenies que des titulaires, résidant et convenablement rétribués, seraient chargés de desservir ; l'évêque eut pu appeler des prêtres réguliers : Dominicains, Augustins, Carmes ou autres, comme on avait fait à Sainte-Anne-d'Auray et à Nazareth ; il préféra confier la direction à des ecclésiastiques qui relèveraient entièrement de lui, entendant garder Querrien sous son « autorité et direction ».

« Denys de la Barde, parla Providence divine, grâce et communion du Saint-Siège apostolique, évesque et seigneur de Saint-Brieuc, conseiller du Roy en ses conseils, à tous ceux qui ces présentes lettres, verront salut et bénédiction.

La dévotion singulière que les fidèles de notre diocèse, lieux circonvoisins et aultres mesmes plus éloignés ont témoigné l'espace de quatre ans continuels en la chapelle nouvellement baptie, par notre permission au village de Querrien, paroisse de la Prénessaye, en l'honneur de la sainte Vierge, sous le titre de Notre-Dame de Toutes Aydes, nous a obligé à donner ordre à ce que les messes y eussent été exactement célébrées, selon les honoraires donnés à ce dessein et les oblations y faictes eussent été utilement employées au baptiment de ladite chapelle ; à quoy ayant esté pleinement satisfaict, pour le passé, par les prestres séculiers que nous avons députés à cet effet ;... et, voyant que la dévotion des peuples continue en telle sorte qu'il est nécessaire de pourvoir à ce que les personnes qui accourent de toutes parts audict lieu soient assistées, conduites et dirigées en leurs pieux desseins, le culte pour service divin augmenté, la dévotion de la Sainte Vierge cultivée, la piété des fidèles entretenue et le salut des asmes procuré ».

Création de quatre chapellenies.

« ... Il sera érigé, comme dès à présent avons érigé et érigeons quatre chaplenies perpétuelles pour y faire célébrer les messes, chanter les offices que nous ordonnerons, administrer les sacrements, instruire, catéchiser et prescher les peuples, sous notre autorité et direction avec assistance et conduite du recteur de la Prénessaye ».

Revenu des chapellenies.

« Et pour l'honoraire desdits chapelains qui seront prestes par nous institués de plein droit, résidents sur les lieux... nous avons destiné le tiers des oblations qui se feront à ladite chapelle à commencer le premier jour d'octobre de l'année prochaine 1657... et leur régl (ons) l'honoraire particulier de chaque messe à sols... et pour les dons et oblations (à la réserve des honoraires de messe) et prémices perceues par le trésorier de ladite paroisse de la Prénessaye et par les trésoriers de ladite chapelle (nous les avons destinés) pour estre incessamment employés à l'accomplissement du baptiment et décoration diceluy... ».

Charges.

« Seront lesdites chaplenies instituées avec obligation de chanter : à sept heures du matin, le lundi et le vendredi, une messe de Requiem pour les défunts bienfaiteurs, et, les mercredi et samedi, une messe votive de la Vierge selon la diversité des temps.

Durant lesquelles messes sera faict une procession, et, à la fin d'icelle, chanté un répons pour les fidèles défunts »...

Obligations des chapelains.

« Lesdits chapelains se tiendront assidus, les dimanches et festes et aultres jours nécessaires, pour favoriser la dévotion des peuples ; s'y trouveront les samedi et veilles de festes de commandement, pour le moins sur les deux heures après-midi pour y faire prière, entendre les confessions des pèlerins, chanter, sur les quatre heures du soir, les Litanies de la Vierge, versets et oraisons convenables ; — aux festes de commandement, auxquels jours lesdits chapelains feront alternativement les catéchismes et instructions familières à l'offertoire des messes de six heures en été et de sept heures en hiver — et feront exhortations lesdits jours, à l'heure des Vêpres de la paroisse, dans ladite chapelle toutes fois et quantes il se trouvera assemblée de peuple convenable ; se comporteront modestement, vivront en bonne intelligence...

Assisteront aux jours de dimanches et festes de commandement aux grand'messes et vespres des églises paroissiale de la Prénessaye et tréviale de Saint-Sauveur, excepté l'un desdits chapelains qui demeurera alternativement en ladite chapelle pendant ladite grand'messe pour célébrer la messe à onze heures en ladite chapelle ».

« Lesdits chapelains se rendront faciles pour aller charitablement entendre les confessions des malades de ladite paroisse, les consoler dans leur affliction, les assister à l'agonie...

Et en cas que le tiers desdites oblations destiné pour l'honoraire et subsistance desdits chapelains excédât la somme de quatre cents livres par chacun an, l'excédent sera employé pour acquérir des rentes... ».

Nomination des deux premiers chapelains.

« En conséquence de ce que dessus, nous avons dès à présent institué et instituons pour premier chapelain en ladite chapelle : Missire Jan Audrain, prestre, originaire de la dite paroisse de la Prénessaye, qui depuis le commencement de ladite dévotion a été assidu et a faict de notre autorité, l'office de sacriste, nous lui donnons l'office de sacriste...

Et pour second chapelain, nous avons institué et instituons : Missire Julien Marcadé, prêtre de la paroisse de Plémet.

Réservons d'instituer les deux aultres chapelains de jour à aultre.

Donné en notre palais épiscopal, à Saint-Brieuc, sous notre seing et ceux desdits Missires Jean Audrain et Julien Marcadé acceptants et celuy de noire secrétaire ordinaire, le neufviesme jour d'août 1656. Ainsi signé : Denys, évesque de Saint-Brieuc, Jan Audrain et Julien Marcadé, et plus bas : par Monseigneur : Brazé, secrétaire » (A. P.).

1. Ce document fixe l'année des Apparitions et le début de la Dévotion. Nous savions que le pèlerinage commença l'année où Julien Viaux était trésorier de Saint-Sauveur (mai 1652 à mai 1653) ; qu'une tradition constante, un acte de 1790 et tous les écrits sur Querrien parus avant les notices Viémont et Roulé disent que les Apparitions eurent lieu en 1652.

L'ordonnance, rédigée en août 1656, affirme que les fidèles ont témoigné une dévotion singulière à N.-D. de Toutes Aydes « l'espace de quatre ans continuels » ce qui marque l'année 1652 comme point de départ.

2. Il fallait que le pèlerinage eût acquis une importance extraordinaire pour que l'évêque crût nécessaire de créer quatre bénéfices et de nommer un titulaire pour chacun. Le prélat espérait même que, les ressources augmentant, — elles atteignaient déjà la somme, alors importante, de 1.200 livres, — il pourrait fonder d'autres chapellenies et « accroître le nombre » des chapelains ; les Carmes, chargés de desservir Sainte-Anne d'Auray, 21 décembre 1627, n'étaient que quatre, trois pères et un frère lai ; en 1647, quatre religieux dominicains furent chargés du service religieux à Nazareth.

3. Plusieurs auteurs ont écrit que Mgr de la Barde avait fondé une collégiale à Querrien ; ce n'est pas exact : on donne le nom d'église collégiale à un chapitre de chanoines présidé par un doyen, en dehors d'un siège épiscopal ; on ne vit jamais de chanoine parmi les chapelains.

« Mgr Denis de la Barde, dit Guillotin de Corson [Note : Revue de Bretagne et de Vendée, 1888, p. 126], érigea non pas une collégiale, mais une communauté de quatre chapelains chargés du service des messes ».

Cette communauté semble pourtant avoir été assimilée par l'évêque à une collégiale : deux recteurs de la Prénessaye prennent titre de « doyen de N.-D. de Toutes Aydes » ; s'ils s'en parent, c'est que l'évêque le leur conféra en disant qu'ils seront « sous notre autorité et direction avec assistance et conduite du recteur de la Prénessaye » ; il n'emploie pas le terme, pourtant dans un acte officiel de 1658, le clergé de Loudéac donne à Missire Ol. Audrain le titre de « doyen de N.-D. de Toutes Aydes » [Note : Registre des mariages, année 1658, Loudéac] ; de même plusieurs actes notariés qualifient Missire Audrain « doyen de l'église N.-D. de Toutes Aydes et Saint-Gal de Querrien ».

Dans un acte rédigé par un notaire de la cour de la Chèze, le 5 octobre 1688, un recteur de la Prénessaye, nommé René Ermange, est dit « doyen de l'église chapelle de N.-D. de Toutes Aydes de Querrien ».

Missire Ermange avait été nommé par Mgr de Coëtlogon ; le successeur de Mgr de la Barde maintint donc cette dignité au recteur de la Prénessaye.

4. Quoiqu'en dise la formule qui termine l'ordonnance : « Donné en notre palais épiscopal à Saint-Brieuc... le neufviesme jour d'août 1656 », nous croyons que ce fut à Uzel que Missires Jean Audrain et Julien Marcadé se présentèrent devant l'évêque pour accepter leur nomination, car les registres d'Uzel portent avec de longues annotations de la main de Mgr de la Barde, le visa suivant : « Vu au cours de visite le 9e d'août 1656 ».

(Abbé Le Texier).

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