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La chapelle provisoire de La Prénessaye.

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En rentrant au presbytère, Missire Ol. Audrain trouva des gens de Plémet qui voulaient faire consigner par écrit le miracle dont avait été favorisée leur fille. Le recteur rédigea l'acte suivant : « Du 11 septembre 1652, Jean Vrot et Michelle Le Clerc du village de Renoret en la paroësse de Plémet, évesché de Saint-Brieuc, sont venus nous trouver à notre presbytère de la Prénessaye, puis midy dud. jour et nous ont affirmé qu'Anne Vrot leur fille aagée de dix-sept moys estoit comme toute paralitique et percluse de tous ses membres sans s'en pouvoir ayder ny les mouvoir aucunement, fors le bras droit, et que, la voyant ainsi incommodée, ils la vouéérent à Notre-Dame et saint Gal de Querrien avec promesse de l'y porter en pèlerinage et, du depuis led. vœu faict, elle se porta bien et est bien enconvalescée. Olivier Audrain, notaire apostolique ».

Le même jour, un homme de Plouguenast, ses dévotions terminées, racontait comment il avait été ramené soudainement à la vie par un voeu fait pour lui à son insu.

La déposition fut recueillie par un notaire de la Prénessaye ; le soir même, Missire Ol. Audrain l'inséra dans son « Mémoire ». « Du dit jour 11e septembre 1652. Ensuit la teneur d'un mémoire me mis en main par Me Amaury de Montouer, vers moy demeuré. Alain Nepvo, du village de la Villeguéri, en la paroisse de Plouguenast, évesché de Saint-Brieuc, dist que le jeudi 5e jour de ce moys de septembre, il estoit si malade que tous ses voisins et la pluspart de ses paroissiens le jugeoint et croyaient comme homme mort, sur quoy l'un de ses enfentz appelé Julien le voua à Notre-Dame et saint Gal de Querrien de nouveau apparüe et, incontinent led. vœu faict, il receut guérison et vint audit Querrien accomplir sondit vœu faict pour luy par sondit fils Julien ledit jour unziesme dudit moys de septembre 1652, en présence de Guillaume Courtel et autre Guillaume Courtel, père et fils, et Yves Le Breton du village de Saint-Postan, affirma ce que dessus. Ainsi signé dans ledit mémoire : M. du Moutouer, Olivier Audrain, notaire apostolique ».

Notons que Me Amaury du Montouer emploie la même formule qu'Olivier Audrain : « Notre-Dame et saint Gal de Querrien », preuve que le culte du moine irlandais était inséparable de celui de la Vierge.

Le même jour, Julien Viaux, trésorier de Saint-Sauveur, racontait le fait suivant que missire Ol. Audrain ne consigna que le 15 septembre, après avoir fait comparaître devant lui Julien Viaux et sa femme qui certifient l'authenticité. Julien Viaux expose « que Yvonne Cadro, sa femme, avait veu le dixiesme dudit moys de septembre, comme troys flammes de feu entre son jardin et la fontaine, au lieu où il se trouva une petite image de la Vierge, lesquelles flammes s'élançaient vers le ciel ».

Désormais Missire Ol. Audrain va donner le meilleur de son temps à la construction de la chapelle et à la mise en train du pèlerinage ; il ne fera plus un seul baptême du 11 septembre au 28 octobre.

« L'affluence des peuples divinement inspirés abondait journellement en ce dit lieu proche la fontaine Saint-Gal pour offrir leurs prières et leurs vœux à la Sainte Vierge ». Cette affluence « continuait et s'augmentait grandement, notamment depuis la descente en ce lieu de Mgr l'Illustrissime Evesque, auquel lieu les peuples n'estaient à couvert à faire leurs prières pendant les injures du temps ».

« Il faut construire un abri pour les pèlerins » ; fort de « l'avis des paroissiens », Missire Ol. Audrain se mit à l'œuvre avec l'aide de Julien Viaux ; celui-ci, trésorier de Saint-Sauveur depuis le mois de mai 1652, dès le début du pèlerinage, fut sollicité de recueillir les aumônes ; il habitait à proximité de l'emplacement de la future chapelle. Des charpentiers, des menuisiers et des couvreurs se mirent à l’œuvre ; les madriers, les poutrelles, les merrains et les ardoises furent en très peu de temps amenés au chantier ; la Vierge stimulait le zèle en multipliant les miracles sur les lieux mêmes.

« Du 15 septembre 1652 (c'était un dimanche) (Mémoire de Ol. Audrain, 5° feuillet. Arch. E. Saint-Brieuc), Françoise Goujon du village du Haut-Breil en la paroësse de Loudéac, évesché de Saint-Brieuc, aagée présent d'environ vingt-six ans, estant demeurée paralitique de la main droicte dès l'aage de huict moys, sans jamais avoir peu l'ouvrir ny mouvoir ny s'en ayder aucunement, vint ledit jour après midy en pellerinage à Notre-Dame et Saint-Gal de Querrien où après avoir faict ses prières en l'oratoire du dit lieu et lavé sa main en la fontaine de Saint-Gal, reçeut guérison de la paralisie de son dit bras, en présence de François Courtel, filz Ollivier, Perrine Plessix, Jullienne Goujon, sœur de la dite Françoyse, et plusieurs autres en grand nombre. Olivier Audrain, notaire apostolique ».

« Du 15 septembre 1652. Jeanne Privé, femme d'Yves Le Normand, du village des Largeays, trefve de la Ferrière, paroësse de la Chèze, évesché de Saint-Brieuc, incommodée de paralisie dans les deux mains, du depuis les quatre ans, sans les pouvoir ouvrir ny sans ayder ny les assembler, venue qu'elle fut en pellerinage à Notre-Dame et Saint-Gal de Querrien et son vœu accompli, lavant ses mains en ladite fontaine Saint-Gal receut entière guérison en présence de Jeanne Courtel (probablement la voyante) et grande multitude de peuple. Olivier Audrain, notaire apostolique ».

Moins de quinze jours après l'enquête de l'évêché, la chapelle provisoire était terminée ; on y dressait un autel et l'on s'apprêtait à y apporter les objets nécessaires à la célébration de la messe.

Ne nous étonnons point : A Sainte-Anne, en 1625, la chapelle en planches fut édifiée en quelques jours et, sur le conseil du recteur de Corseul, en 1644, Guillaume Huet construisit en moins de deux semaines une chapelle mesurant « 10 pieds de long, de laise 7 pieds et de haut 12 pieds », dimensions qui paraissent celles de l'oratoire de Querrien : plus de deux cents personnes debout pouvaient y trouver place, dit un document de l'époque.

Déjà on s'occupait à creuser les fondations de l'église définitive.

Missire Audrain, pour accomplir la mission dont l'avait chargé l'évêque, annonce qu'il posera la première pierre le 29 septembre 1652, et demande à Saint-Brieuc l'autorisation de célébrer ce jour-là les Saints Mystères dans la chapelle en planches.

« Par lettre cachetée du sceau de ses armes et de lui signée, en date du dimanche 22 septembre 1652 », Mgr de la Barde charge missire Amaury Tavel, recteur de Plémet, de visiter l'oratoire et de lui faire savoir s'il le juge « en état » d'être livré au culte.

Le recteur de Plémet l'ayant trouvé décent, en avise l'évêque qui, par une seconde « lettre en date du (samedi) 28° dudit moys, signée : Thomas Moro, vicaire général », lui donne pouvoir pour procéder à la bénédiction.

Les deux commissaires de la première enquête se trouvent réunis pour réaliser les désirs de la Vierge.

Ce dimanche 29 septembre 1652 est une date mémorable dans l'histoire du pèlerinage. Dès neuf heures, en présence d'une foule considérable, Messire Audrain pose à l'endroit qu'un maçon a préparé la pierre bénite à la Tronchaye ; Messire Tavel procède à la bénédiction de la chapelle et le premier y célèbre la messe.

D'après Messire Audrain, plus de 1.600 pèlerins y assistèrent ; il cite plusieurs personnalités : le seigneur vicomte de Méjusseaume et sa compagne, Michelle Le Liepvre, plusieurs prêtres dont deux de la Prénessave et deux de Plémet, écuyer Philippe Daen, d'une vieille famille noble de la Prénessaye ; enfin il signale la présence du R. P. Hilaire de Blois, religieux Augustin du couvent de l'Ave Maria de Lamballe.

Le P. Hilaire se trouvait à Querrien sans doute sur l'ordre de son supérieur, peut-être sur la prière de l'évêque pour se rendre compte et offrir ses services et ceux de ses confrères.

C'est lui sans doute qui publia dans le pays de Lamballe les faits miraculeux, qui engagea les fidèles de ce pays à recourir à Notre-Dame et saint Gal de Querrien.

Bientôt des environs de Lamballe accoururent les pèlerins dont la foi est magnifiquement récompensée :

Le dimanche 13 octobre 1652, un enfant de Quessoy âgé de douze ans parle et chemine pour la première fois de sa vie en la chapelle.

Vouée à Notre-Dame de Querrien, Marguerite Bidan, de Quessoy, âgée de 13 ans, qui était à l'agonie, fut rappelée à la santé le 20 octobre 1652, « en moins de deux ou troys heures ».

Françoise Tiersen, de Noyal-Lamballe, amenée en charrette, fut soudainement guérie dans la chapelle de Notre-Dame d'une paralysie générale qui la tenait depuis « six ans entiers ».

A Lamballe même, Jean Hercouët voue un enfant de trois ans et demi « subitement surpris de maladie très grieffve, en sorte qu'il se trouvait en danger », à Notre-Dame et Saint-Gal de Querrien et « incontinent le vœu faict, il commença à se trouver mieux et dans un quart d'heure il receut guérison entière ».

(Abbé Le Texier).

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