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La chapelle définitive de Notre-Dame de Toute-Aide à La Prénessaye.

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A son passage, Mgr de la Barde avait défini les attributions du trésorier Julien Viaux ; la charge était importante.

C'est lui qui fait, sur les indications du recteur, « procureur » de l'évêque, édifier le sanctuaire en planches ; il s'abouche avec Me Jean Perrot, architecte et entrepreneur, et passe marché pour la construction de la chapelle définitive ; il est chargé non seulement de recueillir les offrandes, mais encore de verser, chaque semaine, leur paye aux ouvriers : carriers, tailleurs de pierres, maçons, etc...

Avant de quitter sa charge il lui fut donné d'assister à la bénédiction de la première cloche : « L'an 1653, le jour et la solennité de l'Annonciation de N.-D., du temps d'Innocent X, pape, de Denys de la Barde, évêque et seigneur de Saint-Brieuc, lors régnant en France Louis XIVème, roi des Gaules, très haut et très illustre prince, Henri Chabot, duc de Rohan, et dame Marguerite, duchesse de Rohan, sa compaigne, seigneur propriétaire et fondateur de l'établissement du lieu de Notre-Dame et Saint-Gal de Querrien, en l'évêché de Saint-Brieuc, paroisse de la Prénessaye, sous la juridiction de la Chèze, l'un des sièges particuliers dudit duché de Rohan, la première cloche pour servir en ladite église de Notre-Dame et saint Gal dudit Querrien fut bénie par vénérable et discret Missire Ol. Audrain, prêtre... Elle fut nommée Gillette-Claude. Le Parrain fut écuyer Gilles Hingant, sieur du Bois-Hingant, sénéchal de la Chèze au duché de Rohan, pairie de France et la marraine a été damoiselle Claude Lesné, dame du Vieux Quily, épouse d'écuyer Pierre Le Veneur, sieur du Vieux Quily, sénéchal dudit Loudéac, audit duché. — Lors étaient trésoriers de la Prénessaye : Vincent Rio et de Saint-Sauveur le Haut, trêve de ladite paroisse, et de Notre-Dame et Saint-Gal dudit lieu de Querrien : Julien Viaux. A laquelle bénédiction étaient présents ledit écuyer Pierre Le Veneur, sieur du Vieux Quily, Missires Gilles Pinsard, Pierre du Bourgeon, Christophe Martin, Jean Pellion, Jean Audrain, Julien Guillaumel, prêtres, tant de la paroisse de la Prénessaye, Loudéac, Cadélac et Plémet, Mr Maurice le Gouarnison, de la paroisse de Guiclan, évêché de Léon, écuyer Jean Hervieu, sieur de Quiliampe, procureur royal de Loudéac, écuyer René Gallicher, sieur de Courtillan, écuyer Gilles de la Carrière, sieur de la Boscherie, et plusieurs autres soussignants présents. Et en l'endroit ont lesdits sieur du Bois-Hingant et la dame du Vieux Quily déclaré vouloir faire présent à ladite chapelle et paroisse de la Prénessaye de ladite cloche et offre (nt) payer le prix d'icelle en commémoration de la dévotion qu'ils ont envers la sainte Vierge et décoration de ladite chapelle, à condition que les paroissiens et général de ladite paroisse de la Prénessaye consentiront acte dans le mois auxdits parrain et marraine de ladite cloche, de l'acceptation dudit présent avec déclaration et obligation expresse que ladite cloche ne sera jamais refondue ni ôtée de ladite église tant qu'elle pourra subsister en essence, et, en cas qu'elle serait cassée, sera refondue aux frais desdits parrain et marraine, leurs héritiers après eux, avec les mêmes noms, qualités et éloges desdits parrain et marraine qui sont écrits en bosse sur le corps de ladite cloche, toutes et quantes fois qu'elle sera refondue, et ladite chapelle bâtie, sera ladite cloche placée au haut de la couverture du chœur de ladite église pour sonner les messes en basse voix pour convoquer les peuples au divin service » (A. M. de la Prénessaye).

Les sénéchaux de la Chèze et de Loudéac, représentants officiels du duc et de la duchesse de Rohan, étaient les personnages les plus importants de la région.

Gilles du Bois-Hingant en acceptant d'être parrain, Pierre Le Veneur en autorisant son épouse à être marraine, favorisaient l'établissement d'un centre religieux et d'un lieu de pèlerinage ; ils confessaient aussi leur croyance aux faits surnaturels survenus. Cinq semaines plus tard, Julien Viaux rendait ses comptes et déclarait qu'il ne pouvait plus continuer les fonctions « d'économe et administrateur des aumônes et oblations ». faites à N.-D.

Pour le remplacer on nomma quatre trésoriers qui furent en charge du premier dimanche de mai 1653 au deuxième dimanche de mai 1654. Ce chiffre pourra paraître extraordinaire ; cependant les fonctions étaient absorbantes ; les marguilliers devaient être constamment sur les lieux, tant à cause des pèlerins qui venaient journellement et des offrandes en nature et en deniers, qu'à cause des ouvriers qu'ils avaient charge de surveiller et de payer.

Pour qu'ils n'eussent pas trop à souffrir, l'évêque décida qu'ils ne resteraient effectivement en charge qu'une semaine par mois. Les trésoriers comptables désignés le 4 mai 1653 entrèrent aussitôt en fonctions : 1° Michel Dolo, de Doulcan, l'un des compagnons de Jeanne Courtel dans le voyage à Saint-Brieuc ; 2° Jean Courtel, fils Pierre, dit Jehannot, époux de Perronnelle Vrot, de Querrien ; 3° Louis Courtel, dit de la Maison, époux de Julienne Courtel, de Morinet ; 4° Me Jean Le Corgne, de Saint-Sauveur, époux de Jeanne Audrain, sœur du sacriste de Querrien.

Pendant l'année 1653-1654, on posa des « barres de fer aux fenêtres des vitres », dont les murs atteignaient dans le premier semestre de l'année 1654 trois mètres, ou davantage.

Au bas du compte général présenté à l'évêque en tournée pastorale à la Prénessaye, ont lit : « Examiné, conclu et arresté, ledit jour quinzième de may mil six cent cinquante quatre : Denys, évesque ».

Pour l'année 15 mai 1654-1er mai 1655, les marguilliers furent au nombre de deux : Michel Dolo continué dans ses fonctions « d'économe » en raison des bons services qu'il avait rendu ; Missire Ol. Audrain, le sachant peu fortuné, lui donnera « soixante livres » pour le « récompenser de partye de ses peines et vacations » ; et Jean Audrain fils Julien, du village de Doulcan ; ils rendirent compte à l'évêque, à Plémet, le 10 avril 1655.

Mgr de la Barde ayant constaté un léger déficit, écrivit de sa main : « Deffanse d'employer les deniers qui proviendront des offrandes qui tomberont en ladite chapelle, mesme pour honoraires de messes, sans nostre permission spéciale, hors ce qu'il fault pour parachever le baptiment de la chapelle, ce dixiesme d'avril 1655. Denis, evesque ».

On sent une pointe d'impatience dans cette note.

La chapelle avançait pourtant, car le compte rendu fait connaître que Me Jean Jouannic, maître charpentier, ses « camarades et autres artisans charpentiers » ont reçu des salaires importants ; que les trésoriers ont versé des sommes « pour achapt de pierre verte à couvrir icelle église ».

Ce même compte met en relief la dévotion de Missire Ol. Audrain envers saint Gal : « Missire Ol. Audrain nous a déclaré voulloir donner, relaisser et aumosner à la dite église pour ayder à bastir et orner la chapelle Saint-Gal, du côté midy de ladite église, la somme de trois cents livres pour y participer aux prières qui s'y feront à l'advenir ».

Pour remplacer Michel Dolo et Jean Audrain, quatre trésoriers hebdomadaires furent nommés le 1er dimanche de mai 1655 : Mathurin Perdruel, « marchand », Martin Audrain, Thébault Chapelle du Breil et François Collin.

Au cours de l'année 1656 fut achevé le gros œuvre.

Le 25 mars eut lieu la bénédiction de la cloche « refondue aux frais » d'écuyer Ignace Havys, gendre du sieur du Bois-Hingant et de dame Claude Lesné, veuve de Pierre Le Veneur, et épouse de Pierre Daën, parrain et marraine pour la circonstance. Dénommée Ignace-Claude elle prit gîte dans le campanile qui surmontait le transept.

Cette cérémonie fut-elle le prélude d'une autre plus solennelle, la bénédiction du sanctuaire que l'on appelait alors, en raison de ses proportions : l'église de Querrien ? Mgr de la Barde était à Plémet le 4 août 1656, jour où il visa les comptes des trésoriers de Querrien et le lendemain 5 août, jour où il donna la confirmation ; le 6 août au soir et le 7, il séjournait à Loudéac.

Nous n'avons point trouvé l'emploi de la journée du 6 août.

C'était un dimanche, jour favorable pour une manifestation religieuse.

Mgr de la Barde qui s'était vivement intéressé au pèlerinage, qui s'apprêtait à créer, trois jours plus tard, quatre chapellenies pour le desservir, ne pouvait se dispenser de procéder à la bénédiction de la chapelle et à son ouverture définitive au culte.

La chapelle hâtivement bâtie en septembre 1652 disparut, non sans laisser des regrets : son enceinte de planches pendant quatre années avait abrité la statue, Missire Tavel y avait célébré la première messe, de nombreux malades y avaient recouvré la santé, des pécheurs innombrables y avaient retrouvé la paix.

Pourtant il fallait dégager le nouvel édifice ; celui-ci, en forme de croix latine, apparut dans toute la fraîcheur de la jeunesse ; six grandes fenêtres, à plein cintre, dispensaient la lumière, deux placées sur le chœur, deux sur les bras de croix, deux sur la nef ; des portes du même style s'ouvraient sur la nef et les chapelles latérales ; au chevet une fenêtre mesurant trois pieds de haut sur deux de large, au-dessus une magnifique pierre de granit rose. Ce n'est pas, comme on l'a dit, la première pierre de la chapelle bénite le 11 septembre 1652 à la Tronchaye, mais une pierre commémorative. On y lit : « Pour mémoire à l'advenir, le 29 de sept (embre) 1652, estant Innocent X, P. P., Denys de la Barde, E. de St-Brieuc, régnant en France L. (ouis) XIV.... fondateur de ce lieu, la première pierre y fut appozée par M. Olivier Audrain recteur de ceste parouësse et la 1er messe y célébrée. Faict des vœux des pèlerins ».

A la Révolution, les noms de Henri Chabot et de Marguerite de Rohan qui occupaient la partie pointillée ci-dessus furent grattés.

En 1656, il n'y avait ni tour, ni sacristie, le cadran que devait placer D. Courtel en 1672, ne mesurait pas encore le temps ; au transept dans l'aile nord, le pèlerin admirait l'autel de la Vierge, ou du Rosaire, surmonté de la statue couronnée en 1950 et placé vraisemblablement à l'emplacement de l'ancienne mare Saint-Gal où elle fut découverte ; en 1934 les fouilles pratiquées pour retrouver le tombeau de la Voyante, montrèrent sur 1 m. 20 de profondeur des terres rapportées.

Dans le chœur, un peu en arrière de la ligne des grandes fenêtres se dressait l'autel majeur ; il n'était pas adossé au mur comme aujourd'hui puisque en arrière un espace libre abritait des coffres et des armoires où l'on renfermait les ornements, et les prêtres y revêtaient les « hardes saintes ». La petite fenêtre du fond éclairait ce vestiaire.

(Abbé Le Texier).

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