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POULLAN-SUR-MER DURANT LA REVOLUTION

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L'article 6 de la loi du 24 août 1790 sur la constitution civile du clergé prescrivait de procéder sans délai à une nouvelle formation des paroisses du royaume. Se conformant à cet ordre le district de Pont-Croix fut d'avis de réduire à quatorze paroisses les vingt-quatre paroisses de son ressort. En ce qui touche la paroisse de Poullan son sentiment fut de la conserver et d'y réunir de la paroisse de Meilars, Kervénargant et Kerveur, Keroullou de Beuzec et Kerroué ainsi que Lesneven de Pouldergat, de retrancher de Poullan, pour unir à Pouldergat tous les villages de Poullan qui se trouvaient entre le grand chemin de Douarnenez à Pont-Croix et le bourg de Pouldergat, d'ériger à Tréboul très peuplé et où la pêche de la sardine appelle six mois par an un nombre considérable de marins, une succursale composée de 600 âmes. « La situation de cette succursale, note le procureur du district, distante de cinq quarts de lieue de la paroisse rend cette érection indispensable. La population serait de 2.095 âmes » [Note : Archives nationales, département du Finistère, n° 6273, folio 653, n° 9].

On sait que le projet du district demeura lettre morte.

Au moment où s'ouvrit la Révolution, M. Le Bescond de Coatpont était recteur de Poullan, M. Le Gall, vicaire. L'ancien recteur, Raoulin, faisait encore du ministère dans la paroisse. Tous trois refusèrent le serment schismatique à la Constitution civile du clergé.

De Coatpont signe aux registres jusqu'au 1er juillet 1792. Le lendemain il s'embarque à Bénodet pour l'Espagne et arrive à Bilbao trois jours plus tard. Rentré en France en 1795, il est arrêté en 1798, interné au château de Brest, puis transféré à la maison d'arrêt de Quimper le 28 mai de cette année. Le voici déporté à l'Ile de Ré où il arrive le 29 juin. Sa libération eut lieu le 11 mars 1800. Désirant le voir rentrer à Poullan, ses paroissiens firent une pétition en sa faveur, mais le ministre de la police générale ordonna au Préfet le 11 avril 1800 « de prendre des mesures pour l'empêcher de rentrer dans sa commune et pour le faire arrêter s'il ose s'y remontrer sans autorisation expresse » (Daniel Bernard, Documents et Notes..., p. 178).

Desservant d'Elliant en 1804, curé de Brest en 1809, Le Bescond de Coatpont mourut dans cette ville le 2 décembre 1817.

Quant à François Le Gall, après avoir signé aux registres jusque vers la fin de juillet 1792 il disparait de la perspective. Il dut rester caché à Poullan ou à Plouhinec durant la Terreur et la persécution du Directoire.

Le vénérable M. Raoulin fut arrêté en novembre 1793 et dirigé sur Landerneau le 11 de ce mois, avec un convoi d'autres prêtres détenus à Quimper [Note : En novembre 1792, Le Guillier Kerincuff, président du Conseil général du Département avait demandé que « Raoulin octogénaire » fût admis à rentrer dans sa famille, à une distance de plus de cinq lieues de Pont-Croix. Ce qui lui fut accordé le 15 du même mois. (Archives du Finistère, Département, registre n° 41, fol. 23)]. On l'interna aux Capucins. Transféré à Quimper au début de février 1795 et mis en liberté le 21 mai suivant, il déclara fixer sa résidence à Quimper. Nous perdons alors sa trace, nous savons seulement qu'il avait à ce moment 85 ans !

Un autre ecclésiastique mêlé aux événements de la Révolution est Sébastien Le Brusq, curé de Tréboul.

Né à Keréven en Poullan, en 1742, ordonné prêtre en 1768, l'abbé Le Brusq, d'abord placé à Mahalon, devient curé de Tréboul en 1776. Prêta-t-il, en 1791, le serment à la constitution civile du clergé ? Si oui, il ne tarda pas à le rétracter. Où était-t-il en 1794 ? Probablement caché à Tréboul. Il y est certainement en mars 1795. Le 8 mai suivant, il prête dans l'église de Poullan le serment civique qu'il rétracte le 17 septembre. Le 21 novembre, il est incarcéré au collège de Quimper où il va rester jusqu'au 1er avril 1796. Ce jour-là il est transféré à Brest, d'abord au château, ensuite à l'hôpital de la marine, d'où il est libéré le 31 décembre. En 1797, il est à Tréboul. Muni d'un passeport, il va quitter la France le 8 juin 1798, quand il est encore arrêté. Le 27 du même mois il est interné à Saint-Martin de l'Ile de Ré. La Vaillante le transportait à Cayenne, avec vingt-quatre autres prêtres français, quand, au bout de quatre jours de voyage elle fut capturée par les Anglais, le 7 août 1798. Le capitaine anglais, sir Edouard Pellen, traîta les prêtres français avec les plus grands égards et les débarqua à Plymouth. L'abbé Le Brusq retourna à Tréboul en 1801. Le 23 décembre de cette année, M. Kerdreac'h, maire de Tréboul, demande à l'évêque de désigner ce « respectable ecclésiastique » comme desservant de Saint-Jean « vu qu'il est curé de Tréboul depuis 27 ans ». L'année suivante, valétudinaire depuis six mois, M. Le Brusq est menacé de perdre la vue, et M. Démizit, recteur de Poullan, demande à l'évêque de le laisser à Tréboul « vu qu'il est incapable de tout autre ministère ». Il meurt à Tréboul le 20 janvier 1806, à quatre heures du soir, à l'âge de 64 ans. La maison presbytérale habitée par l'abbé Le Brusq, existe toujours, à 200 mètres environ au sud-ouest de la chapelle Saint-Jean, dans la ruelle qui sert de passage de la place de la Croix au placître du Reun.

(H. Pérennès).

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