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SEIGNEURIES ET MANOIRS DE POULLAN-SUR-MER

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Les vieilles réformations de 1426 et 1536 nous révèlent l'existence d'un certain nombre de gentilhommières à Poullan (aujourd'hui Poullan-sur-Mer).

En 1426 les manoirs de Kerlan à Yvon de Kerguelenen en Kerguelen — de Kergaffas au sieur de Lesivy — le manoir de Goelet-an-ker, à Allain Maryel, en 1536 à Suzanne Hamon — Le manoir de Kerynec au sieur de Tréménec — Le manoir de Pendreff à Henry du Vieux-Chartel, en 1536 à Henry de Quenachquivilly, aux XVIIème siècle et XVIIIème siècles aux de Gourcuff, sieurs de Tréménec — Le manoir de Neizcaouen à Henry Kerardelec au XVIIIème siècle au sieur de Kerharo.

En 1536 le manoir de Mescosquer à Péronnelle, femme de Guillaume Le Galloys. Un siècle plus tard il appartient toujours aux Le Galloys. Au XVIIIème siècle il est possédé par les Gourneff de Tréménec.

L'aveu de la Seigneurie de Nevét du 30 septembre 1778 nous fait connaître pour cette époque l'existence de quelques autres manoirs : le manoir de Chef-du-Bois ou Pen-ar-c'hoat avec son moulin de Golfen en Tréboul — le manoir de Destrihouarn ou Testrichouarn - Huella également en Tréboul — les manoirs de Coatguiler et de Tromelain.

Parmi les manoirs qui étaient sous la juridiction de Pont-Croix-Tyvarlen relevons ceux de Porz-Goazien « aux issues de Tréboul » ; de Bel-Air au bourg de Poullan, de Kerandraon, de Kerdaniel, de Kergoulinet.

Manoir de Kerdânet (Archives départementales, Fonds Le Guennec).

Ce manoir se trouve non loin de la chapelle de Kerinec, dans un bas-fond boisé d'où rayonnent quatre ou cinq avenues. Il se compose d'un long corps de logis à un étage, avec façade en pierres de taille, dont les ouvertures ont été remaniées. On voit dans la partie de droite une porte en accolade bouchée, et, à côté, une meurtrière dirigée obliquement pour la défense de l'ancien portail gothique. Celui-ci a été remplacé au XVIIème siècle par une haute porte flanquée de deux pilastres très simples et surmontée d'une corniche. Le pignon de droite, dominant un verger en contre-bas, est très élevé et a des ouvertures du XVIème siècle.

En contournant l'angle de l'arrière façade, on trouve de ce côté une porte gothique à linteau droit, accompagnée, à gauche, d'une meurtrière. Au-dessus, à la hauteur du premier étage, règne une batterie de trois meurtrières avec trous de mine ; puis vient un pavillon à grande fenêtre gothique, qui contient l'escalier à vis. A l'extrémité de gauche est un pavillon du XVIIIème siècle couvert au croupe et éclairé par des fenêtres à linteau en arc de cercle.

Le portail fortifié de la cour a disparu. Celle-ci, entièrement pavée, contient un puits de forme circulaire.

A l'intérieur, le pignon de gauche est muni d'une belle cheminée à corniche. Jadis elle a été entièrement peinte avec dorures. On voit encore au-dessus de l'une des frises une décoration bien effacée, offrant au milieu un écusson indistinct, et, de part et d'autre dans un cartouche ovale, la devise des Gourcuff : PLVS FAIRE-QVE DIRE. Sur les côtés il y a deux autres écussons identiques entourés du collier de saint Michel. On lit à droite la devise des Kergorlay : AIDE TOY. DIEV T'AIDERA, et celle des Plœuc : L'AME ET L'HONNEUR.

Les armoiries de la cheminée offrent un écartelé aux 1 et 3 aux 3 chevrons de gueules, aux 2 et 4 à la croix de sable et au lion de gueule. C'est probablement le blason Plouc et Kergorlay.

A l'étage, des cheminées ont été revêtues de boiseries XVIIIème siècle. Une fenêtre s'ouvrant sur le pignon est munie intérieurement d'un banc de pierre et de deux hautes niches profondes. De la pièce qui contient cette cheminée on accède dans le passage où sont les meurtrières par une jolie porte à arcade gothique.

Emile Souvestre écrit en 1836 qu'il vit autrefois dans la cour du manoir une statue de saint Michel terrassant le démon, qui le frappa par sa pose et son énergie (Le Finistère en 1836, p. 76).

Sur une lande, près du carrefour où l'on prend à droite pour se rendre à la chapelle de Kérinec, il y a un vieux moulin à vent abandonné, mais d'une construction solide et très joliment patiné de mousse d'or sur le côté sud. C'est le moulin de Kerdânet. Il n'a plus d'ailes et toutes les ardoises de son toit conique se sont envolées. Sur le jambage de gauche de sa porte figure la date de 18... et le nom de OLIER GABRIEL.

Kerdânet a appartenu à une famille de Penhoët, qui possédait aussi la terre de Lannouan en Mahalon, et qui est citée dans la montre de 1562 ; elle portait d'azur à l'éléphant d'argent sanglé de même, portant une tour d'or. En 1536 le manoir était le bien de Jean de Penhoët, dont la fille Marie, héritière de Kerdânet et de Mescosquer apporta ces deux terres à la famille de Gourcuff (Revue Bretonne 1844, p. 275).

Louis de Gourcuff, époux de Moricette de Plœuc était gentilhomme de la Chambre et chevalier de l'Ordre en 1653.

En 1680 Kerdânet appartenait à René de Gourcuff époux de Marie Duhaffon [Note : Le 27 février 1680 furent suppléées les cérémonies du baptême de Nicolas, leur fils, ondoyé le 3 septembre 1678].

Marie-Corentine de Gourcuff fut marraine à Kérinec le 6 mars 1689 ; le parrain était M. Cariou prêtre.

François-Marie-Corentin de Gourcuff, chevalier, seigneur de Tréménec et Kerdânet, maître de camp, maréchal des logis des mousquetaires noirs de la garde du Roi, époux de Marie de Talhoët de Brignac, mourut le 19 février 1769 âgé de 53 ans, à Quimper, paroisse Saint-Julien, et fut enterré dans la cathédrale.

La famille Gourcuff conserva jusqu'à la Révolution le manoir de Kerdânet qui fut alors vendu nationalement. Elle blasonnait : d'azur à la croix pattée d'argent, chargée en cœur d'un croissant de gueules.

Manoir de Tréotta.

Ce manoir nommé Kerdutta à la réformation de 1426, est situé à peu près à mi-chemin entre le bourg de Poullan et l'agglomération de Tréboul [Note : On l'appelle ar mâner Koz]. La façade est ornée d'une jolie porte gothique du XVIème siècle. A l'intérieur deux autres portes à accolade et un escalier en granit.

Le vieux jardin est clos de murs fragmentaires.

Le manoir appartenait en 1426 à Riou Le Dourguen. Deux siècles plus tard, en 1626, c'est écuyer Jan Provost sieur de Kerriou, avocat postulant au présidial de Quimper qui en est le propriétaire. Il déclare, à l'arrière-ban de cette année, le tenir en qualité de tuteur d'Alain de Brieuc, écuyer, fils de feu Matthieu de Brieuc et de dame Ysabelle Provost, sieur et dame de Kerescar. Le manoir vaut alors 80 livres de rentes.

Le 19 février 1680 fut bénit dans la chapelle du manoir le mariage de Jacques Halna du Fretay âgé de 28 ans avec Marie-Anne de Brieuc, dame de Tréotta.

En 1780, Tréotta était le bien de M. Tréhot de Clermont, intendant du marquisat de Pont-Croix. Par sa permission expresse, fut enterré dans l'enfeu de la chapelle du manoir le dernier des Brieuc.
Le 26 janvier 1790 le manoir fut vendu par Tréhot de Clermont, à Jean-Anne-Corentin de Gourcuff, chevalier, sieur de Kerdânet, Mescosquer et autres lieux, époux de Marie-Pélagie Euzénou. Nous apprenons par l'acte de vente que les droits honorifiques de Tréotta en l'église paroissiale de Poullan consistaient en une chapelle prohibitive du côté de l'épître, à droite du maître-autel. Cette chapelle contenait un banc reconstruit depuis peu d'années, armorié d'argent aux trois chevrons brisés de sable, et près de ce banc une voûte et enfeu. Les mêmes armes se voyaient dans les vitres de la chapelle et du maître-autel, et encore ailleurs dans l'église (Archives départementales).

Manoir de Kérédec.

La terre de Kérédec, située à 3 kilomètres au sud du bourg, appartenait en 1426 à Mazéas Budic sieur Lespervès et de Kergoêt. On contestait alors à la maison qui y était bâtie le caractère de manoir.

En 1455 le « manoir noble » de Kérédec est la propriété d'Alain fils de Mazéas, qui épousa cette année-là Jeanne de Névet, fille de Jean, sieur de Kerdaoulas. Kérédec sera possédé en 1535 par Nicolas Buzic, sieur de Kerdaoulas.

Manoir de Bel-Air.

Le manoir de Bel-Air, se trouvait à l'endroit où s'élève le presbytère actuel. Seul le portail d'entrée en a été conservé, avec ses portes cavalière et piétonne témoins du XVIème siècle. Noble et discret messire Jacques Bigeaud, recteur de Poullan de 1728 à 1738 était du manoir de Bel-Air. C'est lui sans doute qui en fit don à l'église et ses successeurs ont dû l'habiter.

Vendu nationalement sous la Révolution, il fut acheté par M. Demizit de Douarnenez, père de Jean-Baptiste Demizit desservant de Poullan de 1804 à 1818. L'acquéreur, moyennant une fondation le céda à la fabrique.

Sérieusement endommagé il fut démoli en 1878 et un nouveau presbytère fut établi à son emplacement. L'architecte était M. Abgrall, professeur à Pont-Croix, l'entrepreneur, M. Guillaume Pérennés, de Tréboul.

Manoir de Kervénargant.

Dès que l'on arrive à ce manoir, ce qui attire le regard c'est le portail gothique avec ses deux belles arcades aiguës à crossettes végétales et hauts pinacles assortis en pointes noueuses. « A droite, le pignon adjacent du corps de logis s'appuie sur une tourelle ronde en poivrière coupée d'un ressaut et percée d'embrasures à mousquet. Vers la gauche, le mur de clôture sur lequel régnait une galerie de défense, se termine par une seconde tourelle coiffée d'un dôme en maçonnerie et soutenue par des corbelets. Une sorte de casemate percée de trois meurtrières en occupe la partie basse. Plus haut était un colombier.

La maison principale, de la fin du XVème siècle, comme le portail, a été remaniée. Elle garde une porte gothique d'un dessin très simple et des fenêtres moulurées dont l'une, près de l'entrée, est flanquée de deux meurtrières destinées à canarder les assaillants qui auraient envahis la cour. Le pignon occidental est garni d'une croix. Derrière l'édifice, un pavillon carré loge l'escalier monumental avec marches de granit » [Note : Louis Le Guennec, Nos vieux manoirs à légendes, p. 79-85. Kervénargant, en Meïlars, est proche du bourg de Poullan].

Kervénargant appartient en 1446 à Guillaume Louyt, en 1536 à Marguerite de Saint-Juzel, en 1572 à Tanguy de Rosmadec, marquis de Pont-Croix. Le manoir devient en 1633 la propriété de Pierre de Jégado, seigneur de Kerlot en Plomelin, la Boixière en Pluguffan, Trémillec en Mahalon [Note : Pierre de Jégado avait son blason de sable à 10 billettes d'argent dans la grande vitre de l'église de Poullan, un peu au-dessus de celles du seigneur du Vieux-Châtel. Ces armes se retrouvaient au plus haut des deux verrières du pignon oriental des deux chapelles qui encadraient le maître-autel. Jégado avait aussi un banc, proche du maître-autel, du côté de l'Evangile]. Il passe par héritage à son neveu, Pierre Poulain de Pontlo, puis plus tard à Guillaume Pezrès, sieur du Plessis, qui le vendit en 1689 à Claude de Bourgneuf. L'édifice était alors en piteux état.

Nous trouvons à Kervénargant en 1735 la famille Le Bahezre, vers 1770, Joseph Beaussier, seigneur de l'Isle, puis au moment de la Révolution, Xavier du Rocheret, maréchal de camp. Après la Révolution, il fut possédé par la famille Le Jouvencel.

Sous la Terreur quelques Girondins proscrits, Buzot, Pétion, Barbaroux et Louvet, réfugiés au manoir de Kervern en Pouldavid, durent venir plus d'une fois se cacher à Kervénargant. Ainsi le veut la tradition locale. On montrait en 1836 sur la boiserie d'une cheminée, des vers inscrits par Barbaroux, qui voulait ainsi tromper ses longues heures d'ennui [Note : Abbé C. Parcheminou, Notice sur Meïlars, dans le Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, 1933, p. 53-67].

(H. Pérennès).

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