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Le clocher de l'église qui comporte une flèche octogonale et une galerie à balustres, avec de jolis contreforts à lanternons, est du XVIIIème siècle. On lit en effet à la base du pignon :
1715. IAN. LE. MAVREAV.
et à la chambre des cloches : MRE Y. LE : BIHAN. CVRE. M.A.I. CORRE. HERVE. KERIVEL. FABRIQVE. 1717.

Il est vrai que le clocher porte d'autres inscriptions à l'extérieur :
HÉ. LE. BAIL. FA. LAN. 1591. MA. BYLIER. FA. LA. 1593.

à l'intérieur :
CHAR : IONCOVR :
I.M : COEC : A : 1590. W.D.

et un peu plus loin : 1628 avec une caravelle à trois mâts [Note : A l'extérieur du pignon ouest figure une autre caravelle à trois mâts. — Ces deux vaisseaux sont remarquables par les étendards qui flottent au haut de leurs mâts même au beaupré du plus grand et par l'absence de toute voilure. Avec eux, note M. Le Guenner, se termine la série des anciennes sculptures navales du Finistère dont le nombre doit atteindre un chiffre voisin de trente-cinq (Choses et gens de Bretagne, p. 136)].

Les pierres qui portent ces diverses dates proviennent de l'ancien clocher, et ont été englobées dans la construction du clocher actuel.

La porte du pignon ouest a un fronton courbe brisé, accosté de deux contreforts qui sont décorés dans le style Renaissance.

Le porche latéral gothique a une arcade à tympan évidé comme celui de Goulien. Au-dessous une jolie porte gothique présente des médaillons dans ses frises sculptées. Elle est surmontée de la statue d'un vieux saint. Le porche était jadis décoré d'un cadran solaire et d'un écusson aujourd'hui disparus. On y lit la date de 1727, qui est celle d'un remaniement.

A la corniche du bas-côté sud apparaît cette inscription :

M . MAREC           O. MOALIC
FA. LAN 1593.         FA : 1593

A l'intérieur, la nef est séparée des collatéraux par des arcades du XIVème siècle, soutenues par des piliers octogones à chapiteaux feuillagés [Note : Deux de ces piles sont de forme circulaire].

Le chœur est à pans coupés du XVIIIème siècle.

Les sablières du pourtour du chœur et du haut de la nef portent divers écussons peints qui semblent être de pure fantaisie ; on y reconnaît celui des Rosmadec : pallé d'argent et d'azur.

Les arceaux courbés qui supportent la charpente sont munis de pendentifs offrant des têtes barbues d'un caractère étrange.

Au-dessus de la chaire à prêcher se détache en relief sur la paroi l'inscription que voici : I. KERIVEL : F. 1702

Seule la statue du porche latéral est vraiment ancienne.

La sacristie à huit pans est surmontée d'un toit en forme de carène.

En bref, l'église de Poullan est un monument du XVIème siècle avec quelques arcades du début du XIVème siècle et des parties moins anciennes qui appartiennent aux XVIIème et XVIIIème siècles. — La sacristie date de 1729.

Derrière le maître-autel, bien mal éclairé est un tableau du XVIIème siècle ou XVIIIème siècle représentant la Résurrection de Notre-Seigneur. Le Christ, les mains étendues, sort du tombeau dans une nuée. Près du Sépulcre à gauche, un ange est assis sur la pierre qui le recouvrait ; à ses pieds un garde épouvanté est projeté à terre ; du côté droit on aperçoit d'autres gardes terrifiés, dont l'un gît à terre et l'autre se protège de son bouclier.

L'église de Poullan avait, selon M. le chanoine Thomas, une peinture murale figurant saint Corentin. Il n'en reste plus de trace (Les Vies des Saints... 1900, p. 608).

Deux cloches composent le carillon. Voici ce que l'on lit sur la plus ancienne, nommée Cadouan :
G. Treutel Maire - Laouénan Tenzorier - Gant Poullanis oll on prenet - Ha gantho hanvet Cadouan - D'an ilis ez on bet roet - Epad concil ar Vatican - 1870 - Teuzet on bet e Quemper - Gant an Autrou Jean.

La seconde cloche porte l'inscription suivante :
Marie Emmanuel - Recteur Charles Siou - Parrain Emmanuel Béléguic - Marraine Marie Larour - Maire Raphaël Beléguic - C. Lorit Fondeur à Quimper.
Le titulaire de l'église est saint Cadouan que la tradition hagiographique représente comme un saint du Vème siècle, originaire d'Armorique et missionnaire en Grande-Bretagne. On le fête le premier dimanche de septembre. A Poullan il est représenté en costume sacerdotal, une palme à la main et prêchant [Note : Saint Cadaouan a eu jadis une chapelle dans la paroisse de Brasparts].

On l'appelle en breton sant Cadaouen.

Le trésor de l'église de Poullan possède un calice en argent avec l'inscription : S. CADOVAN DE POLDAN 1617 (poinçon P. H.) et un ciboire en vermeil, où l'on lit au revers de la coupe : S. KDAOVEN PLOLAN 1643 (poinçon R. D.) ; il porte sur la coupe les instruments de la Passion.

(H. Pérennès).

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