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Cette chapelle de Saint-Tèvy ou Saint-They se trouve à environ quatre kilomètres sud-est du bourg de Poullan, dans un petit vallon boisé, non loin du village de Kerfalzou, vieux manoir rebâti, dont les dépendances offrent deux jolies portes gothiques, l'une en accolade l'autre en anse de panier. Près de la chapelle est une sorte de petit manoir gothique dont le jardin, clos de très vieux murs enlierrés et moussus, existe encore. Au-dessus de la porte de cette maison est un écusson effacé où l'on devine un calice sculpté.

La chapelle Saint-They entièrement reconstruite en 1766 fut bénite le 30 août 1767 par messire François Derrien, recteur de Pouldergat [Note : La sacristie porte la date de 1766]. Elle mesure 22 mètres de long avec 6 mètres de largeur à la nef et 12 au transept. Deux bénitiers gothiques y rappellent le XVIème siècle. Assez mal bâtie, elle n'a pas grand cachet. Le plan, en forme de croix latine, en est très régulier.

Le maître-autel a un petit retable sculpté, avec l'effigie du Sauveur du monde sur le fond du tabernacle. Au-dessus, un petit crucifix est abrité par un dôme évidé, en forme de couronne impériale, que soutiennent quatre colonnettes. On aperçoit sur le coffre de l'autel un triangle rayonnant, emblème de la sainte Trinité, et des festons de fleurs. Les panneaux latéraux du retable sont aussi décorés de bouquets fleuris.

Le chœur est fermé par une grille à balustres. Dans une niche à droite, au pan coupé du choeur, apparaît saint Tèvy en abbé, sans crosse, un livre ouvert à la main. Le saint They qui se trouve du côté de l'évangile est plutôt moderne.

L'autel de droite est surmonté d'une grande Vierge Mère et d'une belle sainte Catherine d'Alexandrie ayant à ses pieds le buste du tyran Maxence. Le coffre de l'autel est orné d'un Sacré-Cœur doré. L'autel de gauche est joliment ciselé et doré.

Près de la porte est un petit bénitier gothique.

A l'extérieur se dresse une croix de granit.

Une cloche fut fondue en 1789 pour la chapelle Saint-They. Elle se trouve actuellement dans le clocher d'Alith, au nord de l'Ecosse, et porte l'inscription que voici :
J'AI. ÉTÉ. FAITE. POUR. SAINT-TEY. AU. TEMPS. DE. MESSIRE. LE. BESCOND. DE. COATPONT. RECTEUR. DE. POVLLAN. CORRENTIN. LASTENNET. FABRIQVE. LEPINES. FONDEVR. A. QVIMPER.

Il serait fort curieux de savoir par suite de quelles circonstances cette cloche cornouaillaise s'est exilée sur les rives de la Calédonie. On peut supposer que le navire qui l'emportait à la fonte, avec sans doute plusieurs autres de la région, fut capturé par un corsaire anglais.

Les registres de Poullan nous apprennent que l'année suivante notre chapelle fut pourvue d'une nouvelle cloche. Voici le procès-verbal de son baptême : « Le 27 avril 1790 a été bénite et nommée la cloche de la chapelle de St-They. Parrain et marraine ont été Guillaume Gounidec qui signe et Catherine Le Gall qui a déclaré ne savoir signer. La cérémonie a été faite par vénérable et discret messire Allain Pennanerch recteur de Meylars en conséquence de permission de Monseigneur l'Evêque de Quimper ». Signé : A. Pennanerch, R. Meylars — Le Bescond, R. Poullan — Guillaume Gounidec [Note : La fabrique verse 3 livres 2 sols pour faire prendre cette cloche à Quimper].

La cloche actuelle porte l'inscription que voici : Nommée par Catherine Provost - Parrain Jean Clet Fily - Recteur Kyriel - 1865.

Trois pardons sont signalés à Saint-They en 1790 deuxième dimanche de juillet, dimanche après la Saint-Laurent, le jour de Saint-Corentin. Ces jours-là les prêtres de la paroisse reçurent pour assistance au pardon 4 livres 10 sols.

Saint They, appelé « saint Dei » dans un aveu de 1640, a des chapelles à Cléden-Cap-Sizun, à Plouhinec, et à Saint-Jean-Trolimon.

(H. Pérennès).

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