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L'église de Porspoder

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L'église de Porspoder actuelle, dédiée à Notre-Dame, est proche de l'emplacement d'un édifice plus ancien dont il est question dans les actes du Saint-Siège concernant les évêchés de Quimper, recueillis par le docte chanoine Peyron. Nous donnons la pièce suivante, telle qu'elle a été traduite du latin : L'an 1381, le 10 octobre, indulgence de cent jours aux fidèles qui se confesseront et visiteront la chapelle de Notre-Dame de Portz-Poder, de Léon, aux principales fêtes de Notre-Seigneur et de Notre-Dame, et cinquante jours à ceux qui contribueront à sa construction.

L'église de Porspoder (Bretagne).

Deux cent cinquante ans plus tard, il est fait mention de cette même chapelle, dans les termes suivants : « A Porspoder, il y a une dévote et ancienne chapelle de Notre-Dame, séparée du corps de l'église « parochiale », mais tout auprès dans le cimetière, qui est fort visitée par les mariniers d'Argenton et de Melon. Le droit de patronage appartient à la Seigneurie du Chastel » [Note : Extrait de la liste des Eglises et Chapelles de Notre-Dame bâties en l'Evêché de Léon (1646). L'auteur est Frère Cyrille Le Pennec, du couvent des Carmes, de Saint-Pol de Léon]. Cette seigneurie était la haute et puissante maison des du Chastel, qui commandait la mer depuis Kersaint-Trémazan jusqu'à la Penfeld.

Campée sur un éperon, face au grand large, l'église de Porspoder est bâtie en belles pierres de taille. Le porche, les bas-côtés et les fenêtres du chœur nous présentent l'arc brisé. Il en est de même de l'arc diaphragme ou arc de séparation, qui sépare la nef du chœur. Au-dessus de cet arc, à l'extérieur, se profile, sur le faite de la toiture un clocher minuscule, dans le style du XVIIème siècle, qui devait renfermer primitivement ce que nos aïeux appelaient « la cloche du Sanctus ».

Le portail en plein cintre de la face ouest est surmonté d'un écusson fascé de six pièces, à peu près effacé.

Une petite niche ogivale, au-dessus de l'entrée du porche sud, abrite une petite statue en Kersanton de Saint Pierre. Le Prince des Apôtres a la tête nue, et tient une clef de la main droite. A ses pieds, un écusson dont la pointe repose sur le socle où se lit une inscription qui pourrait être : M. P. Boréneur. Ces armoiries sont en mi-parti, au 1 fascé, ondé d'argent et d'azur au franc canton d'hermines, qui est Kergadiou ; au 2, palé de six pièces d'or et d'azur, qui est Kerlozrec.

A l'intérieur de l'église, on aperçoit, de chaque côté de la nef, cinq colonnes supportant des arcs en plein cintre.

La tour, trapue et solide, bâtie en gros blocs de granit, est faite, de toute évidence, pour défier les violents assauts des fameuses tempêtes d'hiver qui déchaînent le vent en furie. Il est muni de modillons sur sa face ouest, et agrémenté d'une galerie que domine la chambre des cloches. Quelques contreforts appuient tout l'édifice, tour et église.

La sacristie, au bout de l'église, fait dissonance avec elle et est de construction récente.

L'église a été remaniée. On observe, aux pignons, que la pente du toit a été atténuée, les murs longitudinaux haussés, ce qui a permis d'y enclaver les fenêtres, à une époque récente. Par contre les colonnes et les arcs en plein cintre appartiennent à l'église primitive.

On remarque, à la clef des premiers arcs, à partir du chœur, quatre blasons :

Du côté de l'Evangile, face à la nef : « Mi-parti de Poulpry (d'argent au rencontre de chef de gueules) et de Kersauzon (de gueules au fermail d'argent) » [Note : Une marquise de Poulpry possédait Kerénneur en 1773, date à laquelle elle donna à Plourin, pour la chapelle Sainte-Anne, une cloche qui se trouvait dans son manoir. Mais avant cette époque, on trouve mention de François de Poulpry qui épouse Guillemette du Drénec, dame de Kérouriou, veuve d'Urbain de Trévéniac, et héritière de Vincent-Gabriel de Kersauzon, décédé avant 1603. Il ne serait pas exclus de penser que la statuette de St Pierre au-dessus du porche sud (datant du remaniement de l'église) soit aussi un don de la propriétaire de Kérenneur. Il existe, en effet, au manoir de Kérenneur, au-dessus de la porte donnant accès à la tour, un écusson mi-parti de Kergadiou et de Kerlozrec, semblable à celui de la statuette de Saint Pierre].

Du même côté, mais face au bas-côté : Kermenou.

Du côté de l'Epître, sur les deux faces : Kermenou.

Il y a lieu de signaler encore dans l'église, la poutre enluminée la plus proche du choeur [Note : Sous cette poutre est un monogramme de Saint Budoc : S et B entrelacés, monogramme que l'on rencontre aussi, sur les boiseries du chœur]. Cette poutre porte en son milieu, face à la nef, un blason : écartelé d'argent et de gueule, qui est Le Roux de Brescanvel. Cette indication est précieuse. Nous trouvons en effet un recteur de Porspoder (de 1662 à 1670) du nom de François Le Roux. mort et enterré à Porspoder, et deux autres recteurs du même nom, Jean-Marie Le Roux (1834-1840), et François-Marie Le Roux (1855-1879). Si l'origine de ces deux derniers ne nous est pas connue, il est probable que le premier est bien un Le Roux de Brescanvel qui a laissé sa marque sur le retable de la chapelle Notre-Dame où il est représenté agenouillé sur un prie-Dieu, près de ses armoiries.

A quelle époque faut-il attribuer l'église de Porspoder ? Nous pensons qu'elle remonte aux premières années du XVIIème siècle, tout comme le presbytère voisin où l'on remarque, avec un bel escalier de pierre, des murs d'une singulière épaisseur.

L'église de Porspoder (Bretagne).

L'ANCIEN CIMETIÈRE.

Il entourait l'église et a été détruit vers 1910. Des blocs pyramidaux, encore à terre, en surmontaient les entrées, l'une au nord de l'église, l'autre à l'entrée de la côte près du presbytère. Attenant à ce dernier édifice, on peut voir un ossuaire qui naguère encore contenait des ossements. Cependant ces ossements s'y trouvaient déjà avant 1910 et ne proviennent pas de la démolition du cimetière. Les reliques des défunts de la paroisse furent transférées directement au nouveau cimetière. Les paroissiens, attachés à leurs traditions. montrèrent peu d'empressement à opérer ce transfert et M. Fortin, alors conseiller général, dont la famille avait une tombe à Porspoder, dut lui-même donner l'exemple le premier.

DESCRIPTION DE L'EGLISE.

MAÎTRE-AUTEL.

Le maître-autel est en bois sculpté et porte, au fronton, les trois vertus théologales, également sculptées : au centre, la Foi qui tient de la main droite un calice symbole de l'Eucharistie, mystère de foi et de la main gauche une palme, symbolisant la récompense des martyrs, confesseurs de la foi à gauche, l'espérance, posant la main sur une ancre à droite, la charité, représentée par une femme qui pose la main sur un enfant et en tient un autre contre son sein.

Au côté droit de l'autel figure, en sculpture, une tiare, entourée d'une croix papale, d'une crosse, d'une étole, d'une palme et d'une clef. Au côté gauche, se voit un écusson épiscopal (chapeau, mître, crosse) surmonté d'un cœur, qui présente, en mi-parti, d'une part, une croix archiépiscopale avec le mot PAX, de l'autre, un arbre au tronc duquel s'agrippent deux cerfs.

Au bas, nous lisons cette devise IN VISCERIBUS JESU CHRISTI.

L'autel est surmonté d'un baldaquin gothique. A quelle époque appartient-il ? Il semble bien qu'il soit de 1872. En cette année et celle qui suivit eurent lieu, dans l'église des travaux de restauration intérieure, et le cahier de la Fabrique porte à ce sujet « Maître-autel, boiserie du sanctuaire en châtaigner sculpté, 2.000 francs ».

Derrière cet autel apparaît un rétable, couronné d'un baldaquin en bois sculpté, et qui présente, en position centrale, un grand tableau figurant la cène eucharistique.

AUTELS LATÉRAUX.

Au collatéral nord resplendit un autel extrêmement riche : l'autel du Rosaire, érigé obligatoirement par les soins de la Confrérie établie en l'église de Porspoder, au cours du XVIIème siècle. C'est un autel Renaissance, semblable à celui de Pleyben qui est de 1698 et dû, sans aucun doute au même artiste.

Le pourtour est orné de colonnettes et de personnages sculptés. Au centre, la Sainte Famille ; le long de l'autel, les quatre évangélistes. Le tabernacle présente un ange à genoux, accosté de deux saints personnages.

Au-dessus du tabernacle, sont échelonnés, sans ordre logique, les 15 médaillons qui représentent les mystères du Rosaire. Au centre, la Vierge, entourée de deux anges, tient dans ses bras, l'Enfant Jésus, et donne le Rosaire à Saint Dominique ainsi qu'à Sainte Catherine de Sienne. Un tableau de ce genre était prévu par les Statuts des confréries du Rosaire.

Le tout est encadré de deux riches colonnes torses, décorées de pampres et de grappes de raisin, et dans la hauteur plane, entre deux anges, le Père Eternel.

AUTEL DES TRÉPASSÉS.

Dans le collatéral sud se voit un autel moderne, en bois sculpté, dans le genre gothique. Au-dessus, un cadre sculpté, de modestes dimensions, renferme un tableau où figure un ange délivrant et emportant une âme du Purgatoire, au-dessus de trois personnages qui sont dans les flammes.

LA CHAIRE A PRÊCHER.

Cette chaire, qui ne semble pas très ancienne, comprend huit panneaux. Voici ce qu'ils représentent :

1. Une mitre, une crosse, une croix. 2. Une tiare, deux clefs, une croix papale. 3. Le monogramme de le Vierge : M. 4. Le monogramme du Christ I. H. S. 5. S. Marc, avec son évangile ouvert et un lion. 6. S. Jean, son évangile et un aigle. 7. S. Matthieu, avec un ange sur son épaule droite. 8. S. Luc, avec son évangile ouvert, une plume dans la main droite, et un bœuf.

TABLEAUX.

Au fond de l'église, on aperçoit deux tribunes superposées. Plus bas, au-dessus des confessionnaux, appendus à la muraille, se cachent, dans l'ombre, deux tableaux.

Au fond du collatéral sud, c'est un grand voilier faisant naufrage sur une mer démontée. En haut, la Sainte Vierge, et un saint évêque, qui pourrait être Saint Nicolas de Myre, patron des marins. Au bas du tableau, cette légende Vœu fait par M. René Masson, capitaine, et son équipage, à bord de la « Marie-Josèphe », le 30 novembre 1768.

Au fond du bas-côté nord, un tableau de mêmes dimensions représente le naufrage d'un autre voilier. Dans le haut, à gauche, apparaît la Sainte Vierge tenant le petit Jésus.

Au bas du tableau, cette indication : Vœu fait par le capitaine Briant et son équipage à l'embouchure de la Manche, le 6 décembre 1771.

LES VITRAUX.

A gauche du maître-autel, du côté de l'Evangile, une verrière représente Saint Budoc, avec la légende suivante : St Budoc venant d'Irlande sur une pierre rendue miraculeusement flottante débarque à Porspoder pour prêcher et catéchiser à la foi les reliquats du paganisme.

Un autre vitrail, à droite, figure l'arrivée de St Budoc à Dol. Coiffé de la mître et tenant la crosse, il bénit les personnages qui l'entourent, parmi lesquels sont des chefs vêtus à la gauloise. Le guerrier du premier plan a fière allure avec ses beaux habits, et le bouclier qu'il tient de la main gauche, lequel est orné d'une sorte de dragon ailé. Voici la légende de cette verrière : St Budoc (ancien recteur de Plourin) prend possession de l'Archevêché de Dol, entouré du Clergé et de la Noblesse (Successeur de St Magloire), 539.

Ces deux vitraux sont sortis des ateliers de G. Télef, à Landerneau.

Voici maintenant une série d'autres verrières placées par les soins de M. Herry, recteur, dans les bas-côtés de l'église, et dues au talent de MM. Marc Choisnard et Champigneulle.

BAS-COTÉ NORD.

1. — La Vierge apparaît à Bernadette. — Entourée de glorieux rayons et la tête auréolée de ces mots « Je suis l'Immaculée-Conception », la Sainte Vierge apparaît à Bernadette. Celle-ci, à genoux, les mains jointes, est en extase devant elle.

2. — Sainte Anne et Marie. — Revêtue d'une robe vert pâle, frangée d'or, et d'un manteau bleu, Sainte Anne tient de la main gauche un livre, et, de la main droite, semble donner un enseignement à la Vierge enfant, qui se tient devant elle, au sein d'un parterre de lys, vêtue d'une robe blanche (Don de la Famille Lalla).

3. — Sainte Jeanne d'Arc. — Les mains étendues, Jeanne d'Arc est en contemplation devant l'archange saint Michel, sainte Catherine et sainte Marguerite, dont elle écoute les voix.

4. — Saint Jean-Baptiste. — Nous sommes ici aux fonts baptismaux. Le précurseur baptise Notre-Seigneur dans le Jourdain. Revêtu d'une peau de bête ; il tient de la main gauche une croix, et, de la main droite, verse de l'eau sur la tête du Christ. Dans la hauteur apparaît, au sein d'un triangle qui figure la Trinité, le Père Eternel.

5. — Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus. — Au Carmel de Lisieux, devant un grand Christ en croix, Thérèse, les mains jointes, est en prière, Au pied de la croix sont des roses blanches et rouges.

6. — Mort de Salaün-ar-Foll. — Salaün, le fou ou plutôt l'innocent du Folgoët, est accueilli par la. Sainte Vierge qui lui ouvre les bras. Il est assis, à moitié étendu, près du lys miraculeux qui poussera sur sa tombe. [Note : Quelque temps après la mort de Salaun-ar-Foll, une rumeur prodigieuse se répandit par tout le pays de Lesneven : un lys avait jailli de la tombe délaissée de l'Innocent, un lys de miracle, car il portait, gravés en lettres d'or, les seuls mots que Salaün eût connus durant sa vie mortelle, la salutation de l'Ange à Nazareth, qui était devenue, depuis plus de 13 siècles, la salutation d'amour de toute la Chrétienté à la Mère de Dieu : Ave Maria. (Alexandre MASSERON : N.-D. du Folgoët)]. (Don de M. Herry, Recteur ; M. Bervas, Vicaire).

BAS-COTÉ SUD.

7. — La pêche miraculeuse. — Deux Apôtrestirent dans leur barque les filets remplis de poissons. Au loin vogue, sur le lac de Galilée, un bateau à voile blanche.

8. — Saint François d'Assise. — Le saint prêche aux oiseaux. Un loup est accroupi devant lui. Ce vitrail est une synthèse. L'artiste a eu l'idée de faire assister le loup de Gubbio, converti par Saint François, à la prédication aux oiseaux. Les deux épisodes se sont passés dans des lieux et à des époques fort différents. Mais au point de vue symbolique, l'idée est charmante.

9. — Saint Michel. — L'archange plonge sa lance dans le corps d'un redoutable dragon (Don de la Famille Masson).

10. — La Sainte Famille. — Saint Joseph et Jésus garçonnet portent une planche. Derrière eux, la Vierge est entrain de filer (Don de la Famille Gourmel-Forest).

11. — Apparition du Sacré-Cœur. — Jésus apparaît à Marguerite-Marie dans son couvent de Paray-le-Monial, et lui montre son cœur (Don de la Famille Guillard-Fortin).

LES CLOCHES.

Le 20 juin 1937, Mgr Cogneau, auxiliaire de Mgr Duparc. évêque de Quimper, bénissait quatre cloches à Porspoder [Note : Jusque-là le clocher ne portait que deux cloches donnant les notes la et si. M. Herry, recteur, les fit refondre et leur en adjoignit deux autres. Le carillon actuel se compose des notes sol, la, si, do]. La première, Michelle-Françoise, eut comme parrain François Bossard, comme marraine, Michelle Forest ; la deuxième, Jacqueline-Josèphe, eut pour parrain, Jacques Quentel, pour marraine, Joséphine Kervoal ; les parrain et marraine de la troisième, Maria, furent Alexis Le Vaillant et Marie Léon ; et ceux de la quatrième, Jeanne-Aimée, furent Jean Jourdren et Aimée Le Meur.

LES STATUES.

La plupart des statues ornant l'église paroissiale sont modernes et dépourvues de toute valeur artistique. Signalons cependant quelques belles statues de bois celles de Saint-Pierre et de Saint-Paul, à l'entrée du chœur, les deux anges du sanctuaire, de part et d'autre de l'autel, la statue de l'ange gardien, au fond de l'église, et surtout, une vieille statue de saint Nicolas, au pilier voisin de la chaire à prêcher.

(H. Pérennès).

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