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LES URSULINES DE PONTIVY

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FONDATION

« Le 22ème jour de mars 1633, par nostre court de Pontivy... ont comparu nobles gens Laurent Le Moyne et Olive Tellier, sa compagne, sieur et dame de Saint-Julien, Kerhourhin, etc.., demeurantz en leur maison de Toulboubou, lez cette ville de Pontivy, lesquels, pour le zèle et l'affection qu'ilz ont à l'instruction des filles de ceste ville et pays circonvoisin en la piété et exercices convenables à leur sexe, ont, à l'honneur de Dieu et de la très heureuse Vierge sa mère, et des Bienheureux saint Augustin et sainte Ursule , donné et donnent, par don gratuit et irrévocable, aux religieuses de sainte Ursule, de l'institut de Paris, pour elles présent et acceptant V. et D. Mre Charles Tayart, recteur de Ploërmel, confesseur des religieuses du d. lieu, ausquelles il fera ratifier et avoir le présent agréable, si requis est,

Le fonds, propriété et libre jouissance d'une maison bastie, court close, avecques ses appantis, jardin et verger, cernés d'un costé en partie de muraille et de l'autre partie de fossés, le tout contenant soubz fonds environ un journal et un ou deux cinquantes de terre, appellé vulgairement la maison de Toulboubou, située en la paroisse de Neulliac, évesché de Cornouaille, joignant d'un costé au chemin qui conduit de la ville de Pontivy au village de Kerostin, et d'un autre costé à la rivière du Blavet, et outre une pree nommée Prat-Charles- Guern, joignant d'un boult au d. verger, le fossé entre eux, contenant environ deux journaulx de terre... comme la d. maison, jardin et prée se poursuivent et contiennent en général ; — fors la réservation expresse que faict la d. Tenier de jouir, sa vie durant seulement, du boult du logis vers soleil levant, consistant en une chambre basse, et la chamber haulte au dessus, avec le galtas, l'appentis au derrière de l'estendue de la d. chambre, pour avoir son entrée set sortie au d. bout de logis ;

Les d. choses prochement tenues de Mgr de nostre d. court, déclarant n'estre deub auchune rente sur la d. maison et jardin, et au cas qu'il s'en trouve deue sur la d. prée, les d. dames religieuses les payeront et acquitteront à l'avenir ; et à la charge ausd. religieuses de faire amortir les d. choses à leurs frais, pour y fonder et establir une maison et convent de leur ordre, à faire leur service et fonctions ordinaires, aux mérites des quelles les d. sieur et dame de Saint-Julien seront à jamais participants...

Signé : Le Moyne. — Ollive Tenier. — Ch. Tayart. — L. Prèsdeseigle, not. — Jacq. de Larlan, not. ». (Ursul. Pontivy. Expéd. parch.).

Le même jour, 22 mars 1633, la communauté de la ville de Pontivy, saisie de ce projet d'établissement, « a loué et approuvé le dessein du d. sieur de Saint-Julien, et déclarant consentir pour leur intérest l'establissement des d. dames religieuses Ursulines de l'institut de Paris, soubs le bon plaisir de Mgr le duc de Rohan, ils prient M. le procureur fiscal de luy en faire très humbles supplications.

Signé : Jan de Cadillac, sénéchal, — Laurens Nicolazo, proc. fiscal. — Mérel. — Le Moyne. — de Launay. — Ruaud. — de la Chapelle... — Burel. — P. Joubier. — Guillemot. — Le Métaier. — Y Denizo. — G. Allanic. — G. Le Poullain. — Auffret. — P. Audic. — A. Burel. — M. Dréanic. —Prèsde seigle. — Lorans, Le Jallé. — Y. Hallouin. — Havys, greffier » (Ibid).

Les vicaires généraux de Saint-Malo permirent, le 29 avril 1633, le départ d'une colonie de religieuses de Ploërmel, pour fonder la maison de Pontivy. De son côté, Mgr Guillaume Le Prestre, évêque de Cornouailles, autorisa l'établissement projeté à Toulboubou, par acte du 6 juin 1633.

Plan du couvent des Ursulines à Pontivy (Bretagne).

Ces préliminaires réglés, la soeur Ursule de la Mère de Dieu (Julienne Labbé), assistante de la maison de Ploërmel, fut désignée, avec les sœurs Marie de la Nativité, Marie de Saint-Armel et Marie de Saint-François-Xavier, pour occuper la maison de Pontivy. Elle sortit de Ploërmel le 4 juillet, accompagnée de ses trois sœurs, de deux novices, de deux pensionnaires, et fut reçue le lendemain avec honneur par M. de Saint-Julien et sa famille, et mise en possession de sa maison de Toulboubou.

La clôture y fut inaugurée le 22 juillet, et-ensuite les classes furent ouvertes. En moins de trois mois on s'aperçut des inconvénients d'une école située hors de la ville, et les religieuses adressèrent à l'évêque de Vannes la pétition suivante :

« A Monseigneur Mgr l'ill. et rév. évesque de Vennes :
Supplient très humblement vos obéissantes filles religieuses en Jésus-Christ, sœur Ursule de la Mère de Dieu, supérieure quoyqu'indigne ; sœur Marie de la Nativité, assistante ; sœur Marie de Saint-Armel, zélatrice ; sœur Anne de Saint-François-Xavier, dépositaire, et autres sœurs. Ursulines, de l'ordre et règle primitive de Saint-Augustin, de l'institut et congrégation de Paris, depuis peu establies en la maison de Touiboubou, évesché, de Cornouaille, près de la ville de Pontivy, et vous remonstrent que jaçoit que la principale fonction de leur profession et institut soit d'enseigner et instruire les petites filles, néantmoins elles ne peuvent s'acquitter de ce devoir au contentement des habitans du d. Pontivy, d'autant que le lieu de leur establissement est fort éloigné de la d. ville, et le chemin pour y aller, grandement incommode, voire aucunes fois inaccessible, particulièreinent en hyver, à cause d'un gros ruisseau qui passe soubs un pont, qui est à mi-chemin de la d. ville et du d. lieu de Toulboubou, sur lequel pont, le d. ruisseau regorge souvent, en sorte que les petits enfants ne peuvent passer qu'avec un évident péril de leur vie ; d'ailleurs qu'elles sont establies dans un mauvais air et un lieu fort aquatique, estant d'un coste bornées d'une grosse rivière et d'autres costés de plusieurs gros ruisseaux, dont sortent des vapeurs malignes, qui les menacent de grandes maladies ; ce qui ayant été recogneu par Mgr de Cornouaille, il leur auroit permis de changer leur establissement et iceluy transporter eh lieu plus salubre et commode que leur sembleroit ;

Ce considéré, vous plaise, Monseigneur, permettre ausdites suppliantes de s'establir en vostre diocèse, en quelque lieu commode, dans la ville ou près de la ville de Pontivy, avec offre qu'elles font de vous recoignoistre pour leur seul supérieur et vos successeurs, demeurer entièrement et tousjours soubz vostre jurisdiction, subir vostre visite, celle de vos grands vicaires et commissaires, prendre leurs directeurs et confesseurs, soit réguliers ou séculiers, par vostre ordonnance et approuvés de vous par lettres et mandements spéciaux pour cet effect, instruire les filles, ainsy que font les autres religieuses Ursulines, qui sont desja establies en votre diocèse, et vous rendre toutes les obéissances que vous pourez souhaiter d'elles, les quelles, en leur accordant ceste humble requeste, auront une nouvelle obligation de prier Dieu pour la conservation et prospérité de vostre sacrée personne ».

Voici la réponse de l'évêque.

« Sébastien de Rosmadec, etc... à tous ceux qui les présentes lettres verront, salut.

Sur l'humble requeste cy-dessus,
Désirans satisfaire à, la prière des d. religieuses et des habitans, Avons donné nostre consentement à leur establissement en la d. ville de Pontivy ou fauxbourgs d'icelle, à la charge et non autrement de nous recognoistre et nos successeurs pour leur seul supérieur, demeurer entièrement et tousjours soubz nostre jurisdiction, subir nostre visite et de nos grands vicaires et commissaires, prendre leurs directeurs et confesseurs, soit réguliers ou séculiers, de nous et approuvés par lettres et mandements spéciaulx de nous à cest effect, d'instruire les filles, ainsy que font les autres religieuses Ursulines desja establies en notre diocèse, et de ne changer de monastère en autre sans nostre permission et obédience.

Donné à Vennes, en nostre manoir ép. le 20e jour d'octobre 1633. Sébastien de Rosmadec, E. de Vennes.

Par le commandement de Mgr l'évesque de Vannes. (Orig. parch.) NIC0LAZ0. ».

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TRANSFERT

Avant de s'établir à l'intérieur, de Pontivy, les Ursulines en demandèrent formellement l'autorisation à la communauté de la ville. Dans la séance du 29 octobre 1633, le conseil entendit leur requête, présentée par Messire Jean Guillemot, leur chapelain.

« En l'endroit, M. Allioux, recteur de Pontivy, ouy sur la d. proposition, a déclaré, non seulement la trouver utile pour le bien public, mais aussy consentir et trouver à propos que la chapelle de la Magdeleine, située à la porte de Noyal de ceste ville, soit accordée ausd. relligieuses Urselines ; et en conséquence se démettre en leur fabveur de tous les droite et profitz particuliers quy luy appartiennent en icelle en qualité de recteur, soubz le bon plaisir toutesfois de Monseigneur l'évesque de Vennes et de la communauté.

L'affaire mise en délibération, la communauté, du consentement du procureur d'office, et soubz le bon plaisir de Mgr le duc, trouve la proposition des d. relligieuses Urselines raisonnable, et en conséquence consent qu'elles s'établissent près la d. chapelle de la Madeleine, et disposent d'icelle pour y faire bastir, à leurs frais et dans tels fonds qu'elles pourront acquérir, tels édifices qu'elles trouveront convenables à leur profession ;

A la charge toutefois que dans l'église qu'elles feront bastir cy-apprès, elles entretiendront un autel ou chapelle à l'honneur de la sainte Magdelaine, où les habitans pourront entretenir, à l'advenir comme au passé, une messe matutinalle à chacun dimanche ; et outre à condition d'entretenir et faire dire les messes et services de fondation quy ont coustume de se faire en la d. chapelle, laquelle elles seront tenues de tenir ouverte, pour recepvoir les stations et processions, toutes et quantes fois qu'il plaira au d. sieur recteur et prestres de les y conduire, suivant les formes antiennes. ».

C'est autour de ce noyau que se groupèrent diverses acquisitions. Dès le 15 octobre de cette année, les Ursulines avaient reçu, pour partie de la dot d'Henriette Bernard de la Regneraye, une maison dite de la Porte de Saint-Jolly, situé près de la chapelle de la Madeleine, avec étable, appentis, jardin et verger.

Le 22 décembre 1633, elles achetèrent de Jean Raoul et femme, pour la somme de 360 livres tournois, un jardin avec ses clôtures, confinant à l'acquisition précédente, et contenant un quart de journal.

Le 3 février 1634, elles acquirent de Marc Ruaud, sieur des Perrières, pour 440 livres tournois, un autre jardin, à la suite du précédent et le long du chemin conduisant à Lesquette, contenant 14 cordes.

Ces trois acquisitions formaient un total d'environ quatre journaux.

Le 16 novembre 1634, M. Isaac Gouzet, intendant des affaires de Mgr le duc de Rohan et agissant en son nom : « Accorde aux dames religieuses Ursulines leur establissement en la ville de Pontivy, la chapelle de la Magdelaine et quatre journaux de terre par elles acquis au joignant d'icelle... Le d. seigneur de Rohan se réserve à luy expressément, ses hoirs, successeurs et cause ayans, privativement à tous autres, les droits, honneurs, prééminences et prérogatives, supériorité de patron et fondateur, tant en la d. chapelle de la Magdelaine, que esglise, chapelle, convant, cloestre, places, jardins, et autres bastiments et édifices qu'elles pourvoient faire bastir.

Et pour conserver la mémoire du présent octroy, les d. religieuses Ursulines et leurs successeurs feront mettre et graver et entretenir à jamais les escussons de mon d. seigneur, tant ès vitres que par les principales entrées et autres lieux accoustumés des dits esglise, chapelle et convant.

Item elles seront tenues de suivre ou faire suivre la cour et moulin du d. seigneur duc, aux droitz ordinaires ; à la charge aussy de payer, pour indemniser le d. seigneur du consentement du d. amortissement, la somme de 250 livres tournois ».

Cette indemnité de fief fut payée dès le lendemain.

Désormais les Ursulines purent pousser activement la construction de leur monastère. Les bâtiments figurés sur le plan ne furent pas tous construits dès le principe ; ils ne s'élevèrent que graduellement. A l'est étâit un jardin, et au sud un verger.

« Les Ursulines quittèrent Toulboubou et vinrent se loger à Pontivy le 10ème jour de juin 1636, y estans conduites par les recteurs de Ploërmel et de Pontivy, et par les dames les plus qualifiées du parlement de Rennes. La noblesse et les habitans de Pontivy les receurent avec des harangues, et leur firent un festin somptueux, ou les dames et demoiselles eurent part, et demeurèrent jusqu'au soir à entretenir les religieuses.

Dès le lendemain, Mgr l'évesque les visita et administra le sacrement de confirmation en leur église : Elles avoient choisi pour confesseur et supérieur M. René Allioux, recteur de Pontivy, auquel Mgr de Rosmadec donna toute authorité. Il en usa avec tant de prudence et de charité l'espace de quinze ans, qu'une fois même il exposa sa vie en un temps de peste, ne voulant pas abandonner la communauté, et assista une religieuse à qui le charbon parut après sa mort. Il en fut fort malade, mis Dieu le guérit promptement, et il continua ses soins comme auparavant.

Leur établissement à Pontivy ouvrit la porte aux Jésuites, en ce que la même année elles consentirent unanimement à céder aux sieur et dame de Saint-Julien la maison de Toulboubou, en considération du dessein qu'ils avaient d'y fonder une résidence de Jésuites, avec obligation de faire tous les ans une mission à Pontivy, et d'aller aussi quelques jours à Rohan » dans le même but. (Chiron. I. 306).

Enfin, pour donner une existence légale à leur établissement et pour amortir les fonds qu'elles possédaient, les Ursulines de Pontivy obtinrent les lettres patentes qui suivent.

« Louis (XIII), par la grâce de Dieu, roy de France et de Navarre, à tous présens et avenir scavoir faisons (que) avons reçu l'humble supplication des relligieuses et convent des Urselines de la ville de Pontivy en Bretagne, contenant… qu'il nous pleust leur amortir la chapelle Sainte-Magdeleine et quatre journaux de terre, et leur en octroier lettres nécessaires.

A ces causes, de l'advis de nostre conseil, qui a veu les contracts et les consentements requis... Avons aus d. relligieuses et convent de Pontivy et à leurs successeurs octroie et octroions de nostre grace spéciale, pleine puissance et auctorité royalle, par ces présentes signées de nostre main, qu'elles puissent tenir et posséder, jouir et disposer de la susdite chapelle de la Magdeleine, jardins et quatre journaux de terre, sciz proche de la ville de Pontivy, à elles donnez et acquis, comme à elles appartenant, lesquels nous avons amortis et amortissons, comme à Dieu dédiés, sans qu'elles soient tenues nous paier ny à nos successeurs roys aucune finance ou indemnité, laquelle, à quelque somme valeur et estimation qu'elle soit, nous leur donnons et quittons, à la charge qu'elles prieront Dieu pour nous.

Sy donnons en mandement...
Donné à Fontainebleau, au mois de juillet, l'an de grace 1636, et de nostre regne le 27e. LOUIS.
Par le Roy : Phélypeaux »
(Ursuli Orig. parch.).

Enregistré à la Chambre des Comptes le 1er avril 1637, et au Parlement le 12 mai suivant.

Aux quatre journaux de terre mentionnés dans ces lettres, vinrent s'ajouter peu après diverses acquisitions qui contribuèrent à augmenter l'enclos et à porter sa contenance à six journaux.

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DÉVELOPPEMENT

Placée en ville, la communauté des Ursulines put donner l'instruction à un plus grand nombre d'enfants. Elle y cueillit elle-même bien des vocations, qui lui permirent d'envoyer des colonies de religieuses en divers lieux.

La première fondation est celle de Châteaubriant, qui fut acceptée par la communauté de ville, le 15 mars 1643, après avoir été agréée le 14 décembre précédent par Son Altesse Henri de Bourbon, prince de Condé et baron de Châteaubriant. Les religieuses furent installées dans la maison du Palierne, devenue plus tard la cure de Saint-Nicolas. En 1655 elles achetèrent le prieuré de Saint-Sauveur près de l'église de Saint-Jeam de Béré, et s'y maintinrent jusqu'à 1780.

La seconde fondation est celle de Carhaix, faite en 1644 par Marie Olimant, dame de Kerharo. Les religieuses sortirent de Pontivy au nombre de cinq, et furent accueillies en triomphe à Carhaix, où elles furent mises en possession de la maison des Tourelles, qui leur avait été donnée par la fondatrice. Elles s'y dépensèrent généreusement pour la gloire de Dieu et l'instruction des enfants jusqu'à leur expulsion en 1792.

La troisième fondation est celle de Guémené, faite, en principe, le 13 juillet 1648 par le prince et la princesse de Guémené, et acceptée par les habitants le 26 avril 1649. Après un délai dont on ignore la cause, elle fut autorisée par l'évêque le 11 mai 1656, et finalement, sans qu'on sache pourquoi, elle resta sans exécution.

En 1658, on trouve au moins 28 religieuses réunies en chapitre ; en y ajoutant les sœurs converses et les novice ; on arrive facilement à un chiffre total de 40 à 50 personnes : ce qui prouve que la maison était en pleine prospérité. Les dots fournies par la plupart des religieuses permirent bientôt d'entreprendre des travaux considérables.

Le 21 juillet 1676, on fit marché avec Jean Caillot, architecte entrepreneur à Vannes, pour la construction de l'église définitive. L'édifice, comme on peut le voir le plan, devait former un rectangle allongé, avec une chapelle latérale du côté de l'évangile, en face du chœur des religieuses. Les travaux marchèrent rapidement et l'inauguration eut lieu l'année suivante. Le 8 avril 1696, on fit un autre marché avec Denis Plouvier, d'Angers, pour construire le rétable du maître-autel en tuffeau et marbre noir.

Le 21 février 1699, les Ursulines acquirent de M. Pierre Hyacinthe de Cosnoal, au prix de 4.000 livres, la métairie de Derven-er-Sauce, séparée de la communauté par un chemin public, et elles payèrent 500 livres pour l'indemnité de fief au duc de Rohan.

En 1705 elles reçurent de Messire Jacques Travel, prêtre, le parc de Saint-Mélar, pour la dot de sa filleule et la fondation d'une messe par semaine, et elles payèrent pour cette propriété et pour diverses parcelles de terre entrées dans leur enclos une autre indemnité de fief de 500 livres.

C'est après toutes ces acquisitions firent au duc de Rohan l'aveu suivant, le 1er juin 1763.

« Les religieuses Ursulines de Pontivy reconnaissent et déclarent : que

1° l'église et chapelle de leur communauté, le monastère, les jardins, vergers, cours et autres édifices, composant leur couvent de Sainte-Ursule, renfermés dans l'enclos d’iceluy, ainsi que les trois maisons s'entre-joignantes, ouvrantes sur la rue hors porte Noyal, qui font partie du d. enclos, relèvent prochement du très haut, très puissant et très illustre prince Mgr Louis-Marie-Bretagne-Dominique de Rohan-Chabot, duc de Rohan, pair de France, prince de Léon, comte de Porhoët et d'Astarac, marquis de Blain, vicomte du Faou, baron de Fresnay, président-né de la noblesse de Bretagne, brigadier des armées du roy, gouverneur des ville et château de Lectoure, etc, etc, à cause de son duché de Rohan, sous sa seigneurie et juridiction de Pontivy, aux censives de la ville, a devoir d'obéissance, suite de cour et moulin.

2° Que Mgr le duc de Rohan est le seul seigneur patron et fondateur du d. couvent de Sainte-Ursule et dépendances, aux droits, honneurs, prééminences et prérogatives de supériorité de patron et fondateur ; comme aussi qu'au haut du portail d'entrée de la principale cour, au haut de la porte d'entrée de l’église, dans la chapelle de la Magdelaine, situé du costé de l'évangile, et en plusieurs autres endroits, sont les écussons de mon d. sgr, le duc de Rohan, les seuls que soient au dehors et au dedans du susdit couvent.

Lequel couvent et dépendances, cerné de ses murs tout autour, contient sous fonds six journaux, une corde et demie, à raison de 80 cordes par journal, et la corde de 24 pieds, donnant du levant a la métairie de Derven-Sause, appartenant aux d. dames, à terre appartenante à M. Alba, et à un chemin de servitude, du midy à la rue de la porte Saint-Jolly et au chemin conduisant aux carrières des Mottes et au village de Lesquitu, du couchant et nord à la rue hors porte Noyal et aux issues de maisons ouvrantes sur la d. rue et appartenantes à divers particuliers ; le fonds desquels droits est échu et advenu à la communauté des d. dames par les acquisitions en faites avant et depuis l'établissement du d. couvent, aux fins de contrats deument approuvés et amortis par les seigneurs ducs de Rohan.

3° Que la d. communauté tient et possède prochement sous Mgr. le duc de Rohan, à devoir d'obéissance, suite de cour, moulin et four, la métairie de Derven-Sause, située proche de l'enclos de leur d. couvent, au haut de la rue hors porte Noyal, comprenant deux corps de logis, une grange, une air à battre, deux bocages, un jardin, un courtil, et six pièces de terre chaude, en tout 9 journaux, 52 cordes et un quart ; laquelle métairie a été acquise de Messire Pierre-Hyacinthe de Cosnoal, chevalier, sgr. de Saint-Georges, aux fins de contrat du 21 février 1699, deument controllé et insinué, et amorti par le feu duc de Rohan, suivant son consentement et quittance du droit d'indemnité du 4 décembre 1699.

4° Finalement les d. dames avouantes reconnaissent et déclarent que la d communauté tient et possède prochement sous Mgr. le duc de Rohan, à devoir d'obéissance, suite de cour et moulin, deux pièces de terre chaude, réunies en une, appelée le Parc de Saint-Mélar, située proche les villages de Kergrezil et de Saint-Niel, en la paroisse de Noyal contenant sous fonds un journal 31 cordes et trois quarts ; laquelle pièce de terre est échue et advenue à la d. communauté par le don de Messire Jacques Travel, prêtre, aux fins d'acte de fondation du 10 juillet 1705, deument controllé et insinué, et amorti par le feu duc de Rohan suivant son consentement et quittance des droits d'indemnité du 17 février 1729.

A la continuation desquelles obéissances et devoirs cy-dessus spécifiés, les d. dames avouantes s'obligent sur l'hypothèque de tous leurs biens réels et mobiliers.

Fait et conclu au grand parloir du d, couvent, les dits jour et an que devant.
Signé : Marie-Hélène de la Croix, supérieure.
Sœur Mathurine de Sainte-Marie assistante.
Sœur Marguerite de Saint-Jean, zélatrice.
Sœur Françoise de Sainte-Catherine, dépositaire.
Sœur Eugénie de Ste-Pélagie, maîtresse des novices.
Sœur Jeanne-Marie de Jésus, m. gén. des pensionn.
Sœur Renée de la Présentation, première portière.
Le Moine, not.   — Pihan, not.

Cet aveu a été présenté à l'audience publique tenue par M. le sénéchal, ce jour 3 juin 1763, et reçu par M. le procureur fiscal, sauf tous droits d'impunissement et autres. Martin, greffier ». (Org. parch.) .

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PERSONNEL

Le personnel de la maison est loin d'être connu en entier : les registres des professions sont perdus depuis longtemps ; il en est de même des registres d'élections.

Voici les noms des supérieures, cueillis çà et là, avec les dates initiales de leur pouvoir.
1633. Sœur Ursule de la Mère de Dieu (Labbé) ;
1639. Sœur Françoise de la Passion ;
1642. Sœur Ursule de la Mère de Dieu ;
1648. Sœur Françoise de l'Assomption ;
1654. Sœur Jeanne de Sainte-Magdeleine ;
1660. Sœur....
1666. Sœur....
1672. Sœur Jeanne de Sainte-Magdeleine, morte en 1677 ;
1677. Sœur Françoise de la Passion ;
1680. Sœur Marie de la Passion ;
1686. Sœur Louise-Françoise de la Passion ;
1692. Sœur Marie du Saint-Sacrement ;
1698. Sœur Claude-Marie de Jésus, morte en 1700 ;
1700. Sœur Marguerite-Angélique de Sainte-Thérèse ;
1703. Sœur Marie-Anne de la Visitation (Edy) ;
1709. Sœur Anne-Françoise de Sainte-Cécile (Hervé) ;
1715. Sœur Marie-Anne de la Visitation (Edy) ;
1721. Sœur Anne-Françoise de Sainte-Cécile (Hervé) ;
1727. Sœur....
1730. Sœur Anne-Françoise de Sainte-Cécile (Hervé) ;
1733. Sœur Thérèse de Jésus (née Charpentier) ;
1739. Sœur Anne-Françoise de Sainte-Cécile, morte en 1744 ;
1744. Sœur Françoise Le Coz, de Sainte-Catherine ;
1750. Sœur Marie Danat, Hélène de la Croix ;
1756. Sœur Françoise Le Coz, de Sainte-Catherine ;
1762. Sœur Marie Danat, Hélène de la Croix ;
1768. Sœur Françoise Le Coz, de Sainte-Catherine ;
1774. Sœur de Sainte-Anne ;
1777. Sœur Françoise Le Coz, de Sainte-Catherine ;
1783. Sœur Yvonne Le Rouzic, de Sainte-Ursule ;
1789. Sœur Olive Allanic, de Sainte-Eulalie.

Quant aux simples sœurs, les noms de familles sont inconnus pendant un siècle. Ce n'est qu'à partir de 1736 qu'un registre mortuaire fournit quelques noms, dont voici le relevé :

Sœur Mathurine Boully, de Saint-Joachim, morte le 7 mai 1736 ;
Sœur Yvonne Henrio, de l'Assomption, mortele 12 août 1737 ;
Sœur Anne Edy, de la Visitation, ex-supérieure, morte le 27 août 1737 ;
Sœur Perrine Mercier, de la Sainte-Famille, morte le 3 septembre 1738 ;
Sœur Jeanne Marquez, de Sainte-Monique, morte le 1er avril 1738 ;
Sœur Suzanne Glais, de Sainte-Agathe, morte le 30 octobre 1739 ;
Sœur Perrine Bousseau, de Sainte-Eugénie, morte le 28 avril 1740;
Sœur Perrine Paullou, de Sainte-Marthe, morte le 29 juin 1740 ;
Sœur Marie Fraval, de Sainte-Claire, morte le 26 lévrier 1741 ;
Sœur Yvonne Auffret, de Sainte-Agnès, morte le 2 mars 1741 ;
Sœur Thérèse-Ursule Charpentier, Thérèse de Jésus, morte le 8 avril 1743 ;
Sœur Jeanne Le Bris, de Saint-Basile, morte le 28 juin 1743 ;
Sœur Yvonne Jean, de Saint-François, morte le 26 mars 1744 ;
Sœur Anne-Françoise Hervé, de Sainte-Cécile, sup, morte le 24 avril 1744 ;
Sœur Marie-Anne Le Livec, de Sainte-Eulalie, morte le 5 août 1744 ;
Sœur Catherine Jégou, de Saint-Vincent, morte le 11 octobre 1744 ;
Sœur Isabelle Glais, de Sainte-Ursule, morte le 29 octobre 1744 ;
Sœur Jeanne Prairien, de l'Enfant-Jésus, morte le 2 mars 1745 ;
Sœur Ursule Henry, de Sainte-Rose, morte le 24 février 1746 ;
Sœur Marie-Anne Le Four, de Saint-Louis, morte le 18 août 1748 ;
Sœur Jeanne Maguet du Cœur de Jésus, morte le 18 févr. 1749 ;
Sœur Jacquette Mors, de Sainte-Ignace, morte le 27 mars 1749 ? ;
Sœur Marie-Anne Roulin, de Sainte-Reine, morte le 4 juin 1752 ;
Sœur Marie-Anne Caignard, des Séraphins, morte le 21 mars 1753 ;
Sœur Mathurine Glais, des Anges, morte le 8 octobre 1754 ;
Sœur Olive Blanchard, de Sainte-Angélique, morte le 14 octobre 1754 ;
Sœur Suzanne Billon, de la Sainte-Vierge, morte le 13 août 1756 ;
Sœur Suzanne Ruault, de Sainte-Geneviève, morte le 13 mars 1757 ;
Sœur Anne Le Bail, de Sainte-Élisabeth, morte le 16 mars 1760 ;
Sœur Françoise Le Goaesbe, de la Nativité, morte le 12 mars 1762 ;
Sœur Jeanne Le Flahec, de Sainte-Marthe, morte le 26 avril 1762 ;
Sœur Guillemette Ollitrault, de la Résurrection, le 4 mai 1762 ;
Sœur Claude Bercy, de l'Annonciation, morte le 3 juillet 1763 ;
Sœur Marguerité Kerfuris, de Saint-Jean, morte le 7 janvier 1767 ;
Sœur Yvonne Langle, de Saint-Pierre, morte le 10 juin 1767 ;
Sœur Olive Le Corre, du Cœur de Marie, morte le 6 octobre 1767 ;
Sœur Ursule-Pélagie Tilly, de l'Assomption, morte le 18 octobre 1767 ;
Sœur Marie-Jacquette Doysseau, de... morte le 16 janvier 1768 ;
Sœur Marie Lasalle, de... morte le 7 mars 1768 ;
Sœur Marie Danat, Hélène de la Croix, sup., morte le 1er décembre 1768 ;
Sœur Jeanne Kergoff, Marie de Jésus, norte le 11 janvier 1769 ;
Sœur Mathurine Quéro, de Saint-Gabriel, morte le 21 janvier 1771 ;
Sœur Marie-Anne Bellot, de Saint-Hyacinthe, morte le 1er juillet 1771 ;
Sœur Anne Bosquein, de Saint-Bernard, morte le 11 mars 1773.

Là s'arrête le registre ; il n'y a pas de distinction entre les religieuses de chœur et les soeurs converses.

Voici maintenant une liste incomplète des professions :

*Louise Le Parie, de Sainte-Colombe, 79 ans en 1790 ;
*Anne-Marguerite Bosquein, Thérèse de Jésus, professe le 5 avril 1747 ;
Ursule-Pélagie Tilly, de l'Assomption, professe le 15 oct. 1748, décédée en 1767 ;
*Yvonne Le Rouzic, de Sainte-Ursule, prof. le 7 fév.1752 ;
Olive Le Covec, de Sainte-Cécile, professe le 22 juin 1752, décédée en 17... ;
Madeleine Le Rouzic, de la Visitation, professe le 12 août 1754, décédée en 1766 ;
Marie-Madeleine Kergoff, de Sainte-Gertrude, professe le 13 novembre 1755, décédée en 17.... ;
Jeanne Le Flahec, de Sainte-Marthe, conv. prof. 17 nov. 1755, décédée en 1762 ;
* Thomase de la Villeloays, de Saint-Louis, professe le 13 juillet 1756 ;
*Élisabeth M. Bernard, de Sainte-Monique, prof. 13 sept. 1756 ;
Pélagie-Louise Le Maitre, de Sainte-Reine, prof. 10 mai 1757, décédée en 17... ;
Catherine Frayal, de Sainte-Suzanne, conv. prof. 28 févr. 1761, décédée en 17... ;
*Marie-Thérèse Pellan, de Saint-François, conv. prof. 14 avril 1761 ;
*Marie-Thérèse Pellan, de la Sainte-Famille, conv. prof. 20 juillet 1761 ;
*Olive Allanic, de Sainte-Eulalie, prof. le 26 août 1766 ;
*Louise Hervo, de Sainte-Rose, conv. prof. le 17 août 1768 ;
*Françoise Héno, de Sainte-Marthe, conv. prof. le 6 décembre 1768 ;
*Perrine Josset, de Sainte-Angèle, prof. le 24 octobre 1771 ;
*Jeanne-Françoise Paullou, de Sainte-Claire, conv. prof. 15 septembre 1772 ;
*Mathurine Jouanigot, de Sainte-Barbe conv. prof. le ... ;
*Joséphine-Julie Guyardet, de Saint-Augustin, prof. le ... ;
*Julienne Le Maguet, Marie de Jésus, prof. le ... ;
*Élisabeth Le Clerc, Hélène de la Croix, prof. le ... ;
*Marie Croissant, de Saint-Alexis, conv. prof. le ... ;
*Guillemette Onno, de Saint-Joachim, conv. prof. le ... ;
*Marie Le Pen, de Saint-Pierre, conv. prof. le ... ;
*Jeanne Turpin, de Sainte-Anne, prof. le ... ;
*Françoise Varin, de Saint-Joseph, prof. le ... ;

Note : Toutes les religieuses marquées d'un astérisque vivaient en 1790 ; elles déclarèrent unanimement vouloir continuer la vie commune. Elles furent néanmoins expulsées au 1er octobre 1792.

Quant à leurs biens, ils furent vendus comme il suit.
Le 22 août 1791, le champ de Saint-Mélar fut adjugé à Violard pour... 1.200 livres.
Le 24 octobre 1791, la maison de la porte Noyal, à Verrier, pour… 1900 l.
Le même jour, la 2ème maison du d. lieu, à Ropert, pour... 3.625 l.
Le 16 juillet 1792, une maison et grenier, à Cravin pour ... 1.550 l.
Le 26 août 1793, le pavillon et le jardin, à L. Carré, pour … 4.250 l.
Le 2 décembre 1793, les vergers du couvent, à J. Viotard, pour… 20.500 l.

Le monastère, réservé par l'État, devint plus tard un collège, puis un lycée, et a été remanié en grande partie depuis.

Note : Création du lycée de Pontivy, l'un des 3 lycées de Bretagne, par arrêté en date du 1er vendémiaire an XII (24 septembre 1803) . Etabli dans l'ancien cloître du couvent des ursulines, dans un 1er temps réaménagé, il ouvre en 1806. Reconstruction complète de l'ensemble en 1885, y compris de la chapelle légèrement déplacée. De la précédente chapelle subsiste le retable.

Jh.-M. Le Mené.

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