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LA QUINTAINE DE PONTIVY

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Le devoir de quintaine, tel qu'on le trouve le plus ordinairement décrit dans les aveux de notre province, c'était, pour tous les hommes nouvellement mariés en l'an sur le territoire d'une seigneurie ou sur une partie déterminée de ce territoire, l'obligation de se présenter, à lieu et jour fixe, devant le seigneur ou ses officiers, afin de fournir trois courses à cheval contre un poteau de bois, que chaque coureur venait tour à tour heurter, à toute force, d'une longue gaule en façon de lance, dont il était armé. Si la gaule ne se brisait dans l'une des trois courses, ou si le coureur se laissait choir de son cheval, il payait une amende de soixante sous. Autrement, il était quitte. Il n'y avait guère à jouir de ce droit de quintaine que des seigneuries importantes.

L'origine de cet usage est aisée à découvrir. C'était un reste évident des jeux militaires, au moyen desquels les seigneurs exerçaient leurs hommes dans les premiers temps de l'âge féodal, alors que la fréquence des guerres privées et le défaut de sécurité publique obligeaient souvent d'armer pour la défense commune du fief tous les vassaux indistinctement, nobles ou roturiers. Les moeurs s'étant adoucies, ces exercices militaires, rendus inutiles, tombèrent en désuétude ; et la quintaine seule resta, maintenue comme un témoignage du droit antique du seigneur, et aussi comme un divertissement populaire : car c'est là un caractère que prirent, depuis le IVème siècle, beaucoup de ces vieux usages féodaux, dont on s'est tant moqué de nos jours, sans les comprendre.

Il y eut même des localités où le jeu de quintaine, tel qu'on l'a décrit plus haut, subit des modifications assez profondes, qui, en l'éloignant encore de son origine, le rendirent en revanche de plus en plus propre à réjouir le populaire. Une curieuse variété en ce genre est celle qu'on rencontre à Pontivi (aujourd’hui Pontivy), et que l'aveu du duché de Rohan, de 1682, décrit en ces termes :

« Le jour de mardy de Pasques, au Martray de Pontivy, à une heure de l'après-midy, par devant les juges, sont tenus les geolier et sergents (de la juridiction) comparoir, à peine de 60 sous d'amende. Et le recteur de Pontivy, évoqué, doit aussi comparoir et représenter au procureur fiscal un catalogue, sous son signe, des noms et surnoms des hommes qui ont esté bannis et épousés audit Pontivy l'an précédent.... Et est tenu le geolier de faire planter un poteau au milieu de la place du Martray, au haut duquel sont l'écusson et armoiries de la seigneurie (de Rohan). Ce fait, l'on fait faire évocation des cordiers de Pontivy, qui doivent fournir une planche sur quatre petites roues garnies de cordes, sur pareille amande (de 60 s.). Puis après, les nouveaux épousés sont appelés suivant le mémoire du sieur recteur, et les comparants sont tenus de rompre chacun trois bois d'aune, appellés quintaines, contre ledit post, où ils sont traînés à course, estant sur ladite planche, par les rouleurs de vin dudit Pontivy, qui doivent aussi comparoir à cette fin, sur pareille amande de 60 sous monnoie, qui est aussi exécutoire contre les nouveaux mariés defaillans ; et sont tenus les présents courir sur lesdites roulettes jusqu'à ce qu'ils n'aient rompu les trois bois en forme de lances contre ledit pilier ».

A Loudéac, le jeu de la quintaine, qui se faisait le lundi de Pâques, était précédé d'une sorte de procession dans laquelle, toujours suivant l'aveu du duché de Rohan, « les domainiers montés à cheval équippé et sellé, avec éperons, tenant une quintaine en main, sont tenus faire trois tours autour de l'église dudit Loudéac. Et les cordiers (ou caqueux), aussi obligés au droit de bouhourdage [Note : C’est ici, je crois, la même chose que le droit de quintaine], doivent être montés à cheval avec même équipage et tenants une baguette blanche en main. Sont obligés d'y assister tous ceux (c'est-à-dire tous les cordiers) de l'estendue de ladite paroisse, à la réserve de ceux du village de la Feillée, qui sont tenus présenter, un genou en terre, un bouquet de houx à Messieurs les juges, avecque amande de 60 sous en cas de deffaut ».

A Malestroit, quand un joueur de quintaine avait la maladresse de se laisser choir en bas de son cheval, il n'était puni d'aucune amande ; seulement les détenteurs de certains héritages en la ville de Malestroit étaient tenus, sur l'hypothèque desdits héritages, « de fournir le feu et la paille pour bruller le cul à celuy qui tomberait ». Aucun des aveux de la baronnie de Malestroit n'omet ce détail. (A. L. B.).

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