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Histoire du culte de la Sainte-Vierge dans l'arrondissement de Pontivy.

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On y voit partout éclater, comme dans le reste du diocèse, l'amour traditionnel de la sainte Vierge. A Baud chef-lieu de canton, s'élève la chapelle de Notre-Dame de la Clarté, où beaucoup de pèlerins viennent demander d'être délivrés ou préservés des maux d'yeux, et font des offrandes qui montent chaque année à environ cinq mille francs.

Cette chapelle est surmontée d'une très-belle tour, qui renferme les cloches de l'église paroissiale, veuve de son clocher. A six kilomètres de là, est la chapelle de Saint-Adrien, dont le culte est effacé par celui qu'on y rend à la sainte Vierge : cette chapelle a quatre fontaines, dont une dans le chœur, et l'autre dans le transept ; ce qui indique que là se pratiquait autrefois le culte druidique. Bieuzy avait autrefois une chapelle de Notre-Dame de Bonne-Fontaine, et une autre de Notre-Dame de la Garde (Voir Cayot-Delandre, p. 376 ; Ogée, t. I, p. 86). Enfin, il y a, dans ce même canton, deux chapelles de Locmaria : l'une à Melrand, l'autre à Guénin, où la sainte Vierge est honorée sous le nom de Notre-Dame du Manéguen, c'est-à-dire de la hauteur, parce qu'elle est placée au sommet d'une montagne ; et où l'on va en pèlerinage pour offrir ses hommages à Notre-Dame du Mont-Carmel.

Le canton de Cléguéré a aussi une chapelle de Locmaria à Cléguéré même ; une autre, du même nom, à Séglim, fondée sans doute parles seigneurs de Coët-en-Fau, puisqu'on l'a toujours appelée Locmaria Coët-en-Fau. Ce même canton compte encore Notre-Dame de Lorette, dans la paroisse de Kergrist ; Notre-Dame du Moustoir, dans la paroisse de Malguenac ; deux chapelles de Notre-Dame de Délivrance, une de Notre-Dame de la Clarté et une quatrième de Notre-Dame de Carmès dans la paroisse de Neuillac. Cette dernière chapelle est en grande vénération ; c'est après Notre-Dame de Quelven la plus fréquentée de l'arrondissement. On y venait autrefois recevoir le scapulaire de la main des Carmes, qui y avaient un couvent, dont on voit encore les ruines, et qui, seuls dans la contrée, pouvaient donner le petit habit de la Vierge. De la, l'assemblée qui se tient encore aujourd'hui sous le nom du Petit-Habit. La voûte de l'église est couverte de fresques, et la nef est ogivale, quoique fort simple.

Le canton du Faouët a Notre-Dame du Rosaire et une chapelle de la Vierge pour les congrégations, au Faouêt même ; une autre à Locquénolé, une troisième de Notre-Dame de Pitié à Guiscriff, une quatrième de Notre-Dame, avec une frérie de Notre-Dame de Lotavi, dans la paroisse de Priziac.

Le canton de Guémenée a Notre-Dame de la Fosse, à Guémenée même, ancienne église paroissiale, mentionnée dès 1160 dans la charte de Conan IV, érigée en collégiale en 1529 par Clément VII, avec un prévôt, six chanoines, quatre chapelains et six manuels. Il a de plus une chapelle de Notre-Dame de Grâces à Locmalo ; une chapelle de Locmaria à Saint- Tugdual ; de Notre-Dame de Créménau, à Ploërdat, qu'on invoque pour être préservé du feu, d'où peut-être lui vient son nom par corruption du mot latin cremare, brûler. Le pèlerinage ayant lieu le même jour que celui du Carmès, les pèlerins les visitent tous les deux successivement. Cette chapelle est ancienne, et offre un mélange de roman, de gothique et de moderne ; les sculptures en bois rappellent le faire du seizième siècle [Note : Ces bizarres sculptures représentent : un homme avec une arme à feu, poursuivant une licorne ; un poisson, qui ouvre la bouche pour avaler un cheval ; un lièvre jouant de la cornemuse ; un chien poursuivant un cerf ; des lions grimaçant ; deux femmes poursuivant un chat qui emporte une saucisse] ; la voûte est tapissée de fresques représentant l'histoire de la sainte Vierge, et les murs du chœur portent l'arbre de Jessé sculpté en bois.

Ce même canton a encore Notre-Dame du Pénéty, à Persquen, très-renommée dans le pays et visitée par une grande affluence, surtout le dimanche d'après l'Assomption. Il y a, après les offices, une procession extérieure, où l'on chante un cantique en breton :

Cantique en l'honneur de Madame Marie du Penety ( Persquen, Bretagne): page 1.

Cantique en l'honneur de Madame Marie du Penety ( Persquen, Bretagne): page 2.

Cantique en l'honneur de Madame Marie du Penety ( Persquen, Bretagne): page 3.

et après ces actes religieux, on danse jusqu'à la fin du jour. Il y a à peine dix ans, on y faisait une cérémonie qui attirait beaucoup de curieux et qu'on appelait la Pistolanne, par altération des mots prince d'Orange ; et voici l'origine de cette fête : Guillaume d'Orange, roi d'Angleterre, prince protestant, passa pour mort dans la bataille de la Boyne, livrée contre Jacques II, prince catholique, qu'il avait détrôné. A la fausse nouvelle de la mort de cet usurpateur, on fit des réjouissances dans tout le royaume, et on brûla dans les places publiques l'effigie de Guillaume, qu'on ne voulait pas reconnaître comme roi d'Angleterre et qu'on continuait de désigner sous le nom de prince d'Orange. Cette cérémonie se répandit dans quelques campagnes et prit le caractère d'une fête annuelle. En conséquence, à Persquen, le jour de l'assemblée, on plaçait au haut d'un mât entouré de fagots l'effigie du prince d'Orange. Après les vêpres, le clergé allait en procession mettre le feu au bûcher ; et un adroit tireur renversait d'un coup de fusil l'effigie du prince, dont on se disputait alors les dépouilles avec un acharnement qui causa parfois des accidents tels, que l'autorité dut interdire ce jeu dangereux.

Le canton de Locminé a une chapelle de Notre-Dame, à Locminé même ; une autre de Notre-Dame des Fleurs, à Moustoirac ; deux autres, la première de Locmaria, la seconde de Notre-Dame de Tréhainec, à Pleumelin, et Notre-Dame de la Fosse, à la Chapelle-Neuve.

Le canton de Gourin a dans la paroisse de Gourin même l'école Sainte-Marie, dirigée par les pères du Saint-Esprit et du Saint-Cœur de Marie ; Notre-Dame de Consolation, édifice du quatorzième siècle, et Notre-Dame des Victoires, au cimetière : il compte de plus Notre-Dame de Lorette, à Roudoualec ; Notre-Dame, dans la paroisse du Saint ; une autre Notre-Dame et une Locmaria, dans la paroisse de Plouray ; une chapelle neuve de Notre-Dame, et une ancienne abbaye de Notre-Dame, à Langounet.

Enfin le canton de Napoléonville (aujourd'hui Pontivy) a Notre-Dame du Rosaire, à Croixanvec ; Notre-Dame de Joie, à Pontivy, dont l'assemblée, qui se tient le dimanche après le 8 septembre, est une des plus solennelles et des plus fréquentées de la contrée ; Notre-Dame de la Salette, au château occupé par les filles de Jésus, et une chapelle de la Vierge pour les congrégations. Ce canton a surtout Notre-Dame de Quelven, dans la paroisse de Guern. C'est sans contredit le premier pèlerinage de l'arrondissement : on y vient en foule aux fêtes de l'Assomption et de la Nativité, Le dimanche du Rosaire et le lundi de la Pentecôte, à ce point que l'église, assez spacieuse pour recevoir plusieurs milliers de personnes, ne suffit pas aux empressements de la multitude qui s'y rassemble de dix à quinze lieues à la ronde. La paroisse de Guern va y célébrer l'office paroissial à toutes les fêtes de la sainte Vierge, le premier dimanche de chaque mois et quelques autres jours encore. On y chante un cantique breton où sont célébrées les gloires de cette église :

CANTIQ

ÉN INOUR D'EN INTRON VARIA QUELVEN, EN DÈS UR PLACE SANTEL É PARRAES GUERN, É ESCOHTY GUÉNÈD.

TON : Sant Servais.

CANTIQUE (traduction littérale)

EN L'HONNEUR DE DAME MARIE DE QUELVEN, QUI A UN LIEU SAINT EN LA PAROISSE DE GUERN, ÉVÊCHÉ DE VANNES.

AIR : Du cantique de saint Servais.

Cantique breton en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 1.

Cantique breton en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 2.

Cantique breton en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 3.
Cantique français en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 1.

Cantique français en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 2.

Cantique français en l'honneur de N.-D. de Quelven ( Guern, Bretagne): page 3.

Cette église du style flamboyant était un chef-d'œuvre du genre : on a dépensé plus de soixante-dix mille francs pour réparer les dégâts de la vétusté qui la mine ; mais malgré cette dépense, on n'a pu encore lui rendre sa gloire première.

Ici se termine l'histoire du culte de la sainte Vierge au diocèse de Vannes. Nous pouvons la résumer, en disant que ce religieux diocèse comptait, avant la Révolution, quatre-vingt-dix églises élevées en l'honneur de la sainte Vierge, cent quarante-cinq chapelles, cinq collégiales, six couvents d'hommes et onze monastères de femmes, sous son vocable, trente-sept églises paroissiales qui lui étaient dédiées, et soixante-cinq chapellenies ou fondations de chapelains chargés de desservir son autel. Sans doute la Révolution a renversé la plupart de ces belles institutions ; mais l'amour de la sainte Vierge est toujours demeuré le même ; la dévotion à la Mère de Dieu vit et vivra à jamais dans le cœur des religieux habitants du Morbihan, avec les vertus mâles et les volontés énergiques qui font la gloire de cette noble terre de Bretagne. (Hamon André Jean-Marie).

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