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LE MONUMENT " AUX BIGOUDENS " DE PONT-l'ABBE

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Le monument « aux bigoudens » réalisé en 1931 par le sculpteur François Bazin et composé de quatre femmes et d'un enfant, met en scène des bigoudènes aux cinq âges de la vie : la grand mère, la mère, la soeur, la jeune fille et la petite fille.

Pont-l'Abbé : monument "Aux Bigoudens " du sculpteur François Bazin (Bretagne).

Le 7 septembre 1931 avait lieu l'inauguration à Pont-l'Abbé, non loin de l'église paroissiale, du monument « aux Bigoudens ». A cette occasion M. Jacques Queinnec, député et sénateur du Finistère prononçait le beau discours dont je me fais un plaisir de donner quelques extraits.

« Ce qui fait la Bretagne si belle aux regards des visiteurs c'est la variété de ses costumes, le caractère de sa population et la diversité de ses aspects : montagnes abruptes de l'Arrée, terres verdoyantes et ombragées, fréquemment ornementées de monuments antiques, côtes tantôt d'une douceur enchanteresse, tantôt d'une rigueur sauvage.

Le tout forme un ensemble harmonieux qui plait au visiteur attentif à la recherche de tout ce qui peut l'intéresser. En prolonleant son séjour parmi nous, après avoir visité les sites les plus divers, ce visiteur s'intéresse tout spécialement à la manière de vivre, aux coutumes de nos populations. Par l'observation, il essaie de saisir ce qu'il y a d'intime dans les pensées de chacun voulant comprendre l'âme bretonne. Alors il arrive qu'il est séduit, épris d'amour pour notre Bretagne. .....

Après avoir traversé la Bretagne, vous (F. Bazin) avez admiré Quimper, et allant encore plus avant vous êtes venus dans la région bigoudenne qui vous a captivé. ....

Loin de chercher un sujet complexe pour traduire vos inspirations, vous l'avez pris dans les types que vous avez remarqués autour de vous : un groupe de femmes de notre peuple constitue la trame de votre chef-d'œuvre .....

Nul doute que le costume de la Bigoudenne, tantôt de drap noir orné de velours, avec une coiffe de toile brodée, d'aspect sévère, tantôt orné de riche broderies aux vives couleurs, avec une coiffe garnie de dentelles, costume fièrement porté, est plein d'expression : il suggère tantôt la tristesse, tantôt la gaieté en donnant un air de fête sans pareil .......

François Bazin, sous ce costume, nous présente un groupe composé de quatre femmes et d'un enfant : la grand'mère, la mère, la sœur, la jeune fille et la petite-fille ; les cinq âges de la vie. Leur attitude est celle de l'attente toute imprégnée d'angoisse, et de quelle angoisse ? ....

Groupées, ces femmes sont immobiles, songeant qu'au loin sur les vagues, leurs fils, frère, époux, père ou petit fils, lutte contre la tempête. Impuissantes, les pauvres femmes se taisent : la grand'mère s'est assise, l'épouse debout résignée dans sa douleur, égrène son chapelet, invoquant l'Étoile de la mer. La sœur, penchée sur elle partage sa peine. La jeune fille est à genoux prosternée et suppliante, l'enfant dans sa naïveté essaie de comprendre.

C'est un faisceau de douleurs anxieuses qui a été vu par François Bazin. Et à nous-mêmes, n'est-il point arrivé de voir aux jours de deuil, chacune des femmes qui composent ce groupe, soit dans l'attente du retour de la barque ou priant dans l'un de nos vieux cimetières pour leurs disparus ?

Lors de la réception de Charles Le Goffic à l'Académie Française, Henry Bordeaux définissait la Bretagne : « la terre des morts, le pays de l'amour... mais du bonheur souvent brisé... le pays des légendes et le pays des saints ». Le groupe de François Bazin illustre la définition d'Henry Bordeaux terre des morts, n'est-ce pas le sens de cette angoisse résignée qui se dégage de la sculpture ? Terre du bonheur brisé n'est-ce pas le sens qu'évoque l'image de cette épouse qui aime son mari, « d'un amour qui dure jusque par delà la tombe ? » ou l'image de cette jeune fille remplie d'inquiétude et qui peut-être pleure déjà celui qu'elle aime ? ».

Les Bas-reliefs qui entourent ce monument reproduisent des légendes du pays breton.

Et M. Queinnec continuant son discours ajoutait :

« Sans doute, avec le temps les légendes s'effacent ; les temps druidiques sont passés ; passés aussi les temps chevaleresques et ceux des fées, mais ils expliquent la race. N'est-ce point ce passé qui a formé notre Bretagne que Camille Julian appelle « la terre des morts et du surnaturel ? ». Les défunts restent pour nous ce que Barrès appelle « nos seigneurs les morts ». Et il précise qu'en nous reportant aux temps écoulés « nous défendons moins le passé que l'avenir, parlons clair et net, nous défendons l'éternel ». La vie, en effet, n'est pas une aventure personnelle, elle se relie à une chaîne de traditions ; c'est cette chaine que ce monument dégage avec une émotion forte et créatrice.

François Bazin a vu son chef d'œuvre couronné de la récompense suprême, Médaille d'or au Salon, et Prix National en 1929 c'est dire l'art qu'il a déployé. Cet art, il l'a mis, lui Parisien, au service de la Bretagne, et en particulier de ce pays bigouden, qu'il a glorifié magnifiqnement .... ».

Ville de Pont-l'Abbé (Bretagne) : monument aux Bigoudens.

(L. LE NEUDER).

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