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LES HOPITAUX DE PONT-L'ABBE

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§ I. — Hôpital de Pont-l'Abbé.

EXTRAIT D'UNE DÉLIBÉRATION DE LA COMMUNAUTÉ DE PONT-L'ABBÉ EN DATE DU 22 MAI 1729.
« Messire Hervé, seigneur baron du Pont, sur la fin du siècle treize cent, fit bâtir au nord de son château sur le bord du quai de cette ville une église dédiée à St Jean, et à côté atteignant ladite chapelle, un hôpital sur voûtes et piliers au-dessus de la mer, qu'il dota de 36 livres de rente, qui lors était une somme suffisante, et que ledit seigneur d'Ernothon continue à payer sur la terre du Pont : mais par vétusté, caducité et les injures du temps, la maison qui servait d'hôpital s'est trouvée ruinée et entièrement détruite. Madame de Prat-Glaz, grand'mère dudit seigneur d'Ernothon, dont la charité est connue au public... eut soin, par une continuation de sa charité, des pauvres de l'hôpital du Pont, en leur donnant pour les loger, une maison avec ses jardins, qui donne d'un côté sur la petite rue allant aux Carmes, au midy ; au levant sur une ruelle allant par le coin du marché aux blés sur le quai ; au nord sur une butte qui est l'ancienne sécherie du Pont, et au couchant sur une petite venelle qui conduit au four...

... Dans la suite, la Communauté voyant que l'éloignement des eaux, était une incommodité considérable pour les pauvres dudit hôpital et les personnes qui en avaient le soin et l'administration, avec l'agrément et la protection du seigneur de cette ville, s'accomoda d'une maison au bout du pont, proche de la chapelle du Christ et de la mer, où est actuellement le dit hôpital... ».

A l'angle de la place des Carmes est une maison appelée Hôpital qui ne semble pas cependant avoir été l'ancien hôpital dont le service fut confié aux Pères Carmes. Si nous lisons bien l'acte du 22 mai 1729, c'est de l'autre côté de la rue qu'il se trouvait.

Hervé du Pont avait doté l'hôpital d'une rente de 36 livres que la famille d'Ernothon continuait à payer dans le courant du XVIIIème siècle.

Depuis cette époque, des dons de toute nature ont été faits à cet établissement :

1529. — Jehan Le Bleuc : don d'une rente de 15 sols sur terre en Plouénour.
1557. — Jehan Bonesgat : don d'une rente de 30 sols.
1577. — Les dames de Bodriec et de la Marche : don d'une rente de 3 livres et 12 sols sur terre à Combrit.
1578. — Le sire de Beaumanoir, seigneur baron du Pont : don d'une rente de 12 écus sols.
1593. — Le prêtre Gadonay : don d'une maison, sise rue Meur.
1610. — Les héritiers Béguet : don du manoir de Portz-Christ, avec ses dépendances, étables, jardins, courtils, etc... situés dans la rue Meur.
1609. — Yves Le Bloëz et sa mère, Jeanne Gozennech : don du parc Saint-Jean, près la petite montagne, d'une contenance de deux journaux.
1678. — Alain Gouzien, sieur de Lannorogan : don de quatre combles d'orge sur le lieu de Lannorogan.
1713. — Mademoiselle Furic, veuve de noble homme Jean Cubaco : don de quatre boisseaux de seigle sur le lieu de Kerstanguy.
1727. — Jean d'Ernothon : don de huit mille livres au nom de son frère défunt.
1762. — Madame Baud de Saint-Père, l'une des dernières baronnes, léguait six cent livres et mettait l'hôpital en mesure d'y attacher deux soeurs de charité.

Que sont devenus les rentes, les donations, les biens attribués à l'entretien des pauvres des paroisses de l'ancien fief ?

La nation, les gouverneurs gratuits, la commune... et tout le monde a oublié les seigneurs du Pont : Hervé du Pont, de Beaumanoir, Kernaflen de Prat-Glaz, d'Ernothon, Baud de Saint-Père et les autres bienfaiteurs.

L'hospice ne reçoit plus que les vieillards invalides de la commune de Pont-l'Abbé, au lieu d'être affecté suivant l'intention des donataires aux pauvres de l'ancien fief.

Après la Révolution, voici l'indication, d'après le livre de M. de Ritalongi, de quelques dons reçus pour l'hospice :

1803 — M. Loédon, curé de Saint-Jean-Trolimon : don d'une pièce de terre aux issues de la chapelle de Tréminou.
1830 (80 Juin) — M. de Pompéry : don d'une somme de cent francs.
1845 — Un anonyme : don d'une somme de cent francs.
1848 (Février) — Mlle Hétet-Crinville, don d'une somme de cent francs.
1868 (Août) — Mlle Pic de la Mirandole : legs de tous les biens qu'elle possédait dans le canton de Pont-l'Abbé au moment de sa mort, biens s'élevant à la somme de vingt-quatre mille francs.
1869 (Janvier) — M. Jules du Feigna : Legs de cinq cent francs.
1876 — Accomplissant Ie voeu de M. Paisant, Mme Vve Paisant lègue une somme de cinq mille francs.
1887 — Don de Mlle Sautinot : cinq cent francs.
1888 — Don de M. Georges Arnoult : deux mille francs.
1892 (Février) — Don de M. Olivier Merlet : quatre cent francs. (RITALONGI).

 

§ 2. — Hôtel-Dieu de la Sainte Famille.

L'Hôtel-Dieu de la Sainte Famille, qui complète très heureusement le service sanitaire et chirurgical de Pont-l'Abbé, étend ses bienfaits sur tout le pays bigouden.

Un décret impérial du 17 mai 1859, sur un avis favorable du Conseil Municipal de Pont-l'Abbé, autorisait l'établissement sur la place du Marc'hallac'h (place Gambetta) des Religieuses Hospitalières de la Miséricorde de Jésus, de l'Ordre de St Augustin.

Le 11 janvier 1860, les religieuses prenaient possession au nombre de 32 de la nouvelle communauté qu'elles fondaient à Pont-l'Abbé.

La Révérende Mère Le Pontois de Saint Ignace en fut la fondatrice.

Le 4 septembre 1860, Mgr Sergent, évêque de Quimper, procédait à la bénédiction solennelle de la chapelle placée sous le vocable de la Sainte Famille.

Les religieuses firent venir solennellement le 4 octobre 1861 les dépouilles mortelles de leurs Mères et Soeurs décédées à Carhaix, qu'elles avaient dû quitter.

L'œuvre prospéra grâce à la générosité de la famille Le Pontois, de Mlle Le Bleis, de Mme de Najac et des communautés de la Congrégation des Hospitalières de la Miséricorde. Hôpital, pensionnat, salle d'asile et ouvroir furent fondés.

Les œuvres scolaires ont dû être supprimées depuis 1906. L'hôpital-hospice est de plus en plus florissant et de nouveaux bâtiments ont dû être construits en 1936.

Dans un court exposé, je voudrais donner l'historique de cette famille religieuse qui se dévoue depuis trois-quarts de siècle aux soins des malades et accidentés de la région de Pont-l'Abbé.

En l'an 423, St Augustin fonda à Hippone la première communauté de femmes connues depuis sous le nom d'Augustines. Pour elles, il rédigea sa règle qui fut adoptée ensuite par plusieurs Ordres et Instituts religieux.

Au nombre des plus anciennes religieuses Hospitalières de France sont les Augustines. On les voit établies à l'Hôtel-Dieu de Dieppe. L'origine de ce monastère se perd dans la nuit du XIIème siècle. Établies avant 1285 ainsi qu'il peut se voir par la bulle du pape Honorius IV, donnée à Ste Sabine, l'an second de son pontificat, le 9 janvier, ces religieuses faisaient dès lors profession solennelle des voeux de religion et de servir les pauvres sous la règle de St Augustin.

Durant les deux premiers siècles de leur existence, les Hospitalières desservirent l'hôpital de Dieppe conjointement avec les Frères de la Charité qui, de temps immémorial, en avaient la direction. En 1155, disent les mémoires chronologiques de Dieppe, les Frères de la Charité admirent avec eux les Sœurs Hermites de St Augustin pour les aider dans le service des pauvres malades. Ce ne fut qu'au commencement du XVème siècle que l'Hospice fut confié exclusivement aux soins des Hospitalières.

Chassées de leur monastère en 1562 par les Calvinistes, elles y furent réintégrées l'année suivante (18 novembre 1563) par ordre de la Reine-Mère, Catherine de Médicis. En 1609, le cardinal de Joyeuse, archevêque de Rouen, y établit la triennalité des supérieures. En 1625, Mgr de Harlay, alors archevêque de Rouen, entreprit la réforme de l'Institut, et, conformément au décret du Saint Concile de Trente, imposa la clôture perpétuelle. L'inauguration solennelle de cette réforme se fit sous les yeux de l'archevêque de Rouen, qui se rendit à Dieppe le 16 juin 1630, pour y faire procéder à l'élection triennale d'une supérieure et des autres officières du monastère.

Cette heureuse date ouvrit une ère de prospérité merveilleuse pour l'Intitut des Filles de la Miséricorde.

Leurs nouvelles constitutions avaient pour base la règle de St Augustin, les religieuses Hospitalières s'obligeaient par vœu à la clôture, au célibat, à la pauvreté, à l'obéissance, au service des malades, et adoptèrent l'habit blanc des chanoinesses de St Augustin, elles avaient porté jusque-là l'habit noir des Ermites de St Augustin.

Ces constitutions furent rédigées de nouveau, complétées et enrichies de plusieurs articles pratiques par le R. P. Le Jeune, de la Compagnie de Jésus, approuvées à Rome le 27 août 1665, elles furent imprimées en 1666. Les Hospitallières changèrent alors leur titre de Filles de la Miséricorde pour celui de Religieuses de la Miséricorde de Jésus, qu'elles portent encore aujourd'hui. Les Constitutions ont été légérement retouchées en 1931 pour les mettre en harmonie avec le nouveau droit canon.

« Le propre de notre vocation, disent les Constitutions est de joindre Marthe et Marie ».

Ce qui caractérise donc l'Hospitalière de la Miséricorde de Jésus, moniale de l'Ordre de St Augustin, c'est que sa vie active est subordonnée à la vie contemplative. L'oraison, l'Office divin et les autres exercices réguliers font une sainte diversion à son labeur.

La Congrégation admet dans ses rangs des sœurs converses qui soulagent les religieuses de chœur dans les travaux domestiques. S'il y a entre ces deux classes des attributions distinctes, il n'y a entre elles qu'un même esprit et un même cœur. Toutes sont les enfants de la même famille monastique. Les monastères d'Augustines offrent donc aux âmes avides de dévouement et en même temps désireuses de la retraite du cloître le précieux avantage de cette vie que St Thomas dit plus parfaite, « dont la part principale est vouée à la contemplation des choses divines, ou au culte et au service de Dieu en lui-même, mais pour déverser ensuite sur le prochain le trop-plein de sa contemplation et l'attirer lui aussi au culte et au service de Dieu ».

Dès les premières années qui suivirent la réforme, la réputation de sainteté des Hospitalières se répandit comme un parfum d'agréable odeur. On vit la communauté de Dieppe s'élever si haut dans l'estime publique, qu'à la fin du XVIIème siècle plus de 20 fondations étaient sorties de ce monastère.

La Première de ces fondations est Vannes. Comment se fait-il que Vannes ait songé à Dieppe pour son hôpital ? Peut-être Monseigneur Sébastien de Rosmadec dans un de ses voyages à la Cour entendit-il vanter les mérites de cet Ordre hospitalier, qui avait toutes les faveurs de la duchesse d'Aiguillon et du Cardinal de Richelieu, son oncle, qui voulait les voir à la tête de tous les hôpitaux du royaume. Toujours est-il que trois religieuses de Chœur et une sœur converse arrivent à Vannes le 25 juillet 1635 : c'étaient les sœurs Nicole Le Roux, de la Nativité ; Anne Le Nue, de Ste Claire ; Antoinette Le Marinier, de St Laurent ; et Marguerite de la Miséricorde.

Le registre des actes de la communauté de Vannes porte que : La sœur St-Laurent fut élue supérieure (après les 6 années de supériorat de la sœur Le Nue) et sur la fin de son triennat (c'est-à-dire en 1644) l'établissement de la maison de Quimper-Corentin fut faite sur le consentement du Rme René de Louët, évêque de ce lieu, et fut élue supérieure de ladite maison de Quimper, sœur Anne de Kerlech, dite « St-François de Paule, » ayant pour compagnes, sœur Anne Le Nue, dite de Ste-Claire, Yvorée Buron, dite de St-Joseph, Janne Le Gal, dite de St-Jean-Baptiste.

La communauté des Augustines Hospitahères fut fondée à Carhaix en 1663, sur la demande des habitants de cette ville. Monseigneur du Louët autorisa les Hospitalières de Quimper à envoyer à Carhaix trois de leurs sujets, sous la direction de la Révérende Mère Anne de Kerlech, de St-François de Paule, alors supérieure de la maison de Vannes, fondatrice et 1ère supérieure de la maison de Quimper, et qui décéda à Carhaix en 1669, en odeur de sainteté.

Les quatre fondatrices arrivèrent à Carhaix le 14 juillet 1663. Chassées de leur maison le 13 Avril 1792, elles rentrèrent en 1810 à l'Hôtel-Dieu de Notre-Dame de Grâce. En 1857, un incendie consuma la chapelle, les parloirs et les appartements y attenant. Pour leur rétablissement l'Administration de l'Hospice suscita de telles difficultés qu'elles durent se décider à quitter Carhaix, elles sortirent de l'Hôtel-Dieu le 29 Septembre 1859, pour fonder la maison de Pont-l'Abbé, ainsi que je l'ai dit plus haut sous la direction de la Révérende Mère de St-Ignace (Le Pontois), qui avait été élue supérieure le 21 octobre 1857.

A la demande de Mgr Jolivet, Évêque du Natal (né à Pont-l'Abbé le 9 janvier 1826), la Communauté de Pont-l'Abbé fonda la communauté d'Escourt (Natal) en 1890, qui à son tour, fonda la maison de Durban (1892).

L'Afrique du Sud possède actuellement cinq maisons dirigées par les Hospitalières de la Miséricorde de Jésus : Estcourt, fondée en 1890 ; Durban 1892 ; Ladysmith 1896 ; Maritzburg 1897 ; Mayville 1925.

Outre leurs Hôtels-Dieu réguliers, les Augustines ont établi deux Orphelinats pour Indiens et Gens de couleur et sept écoles indigènes.

En 1935, Douarnenez bénéficie de l'établissement d'une maison hospitalière dans la belle propriété du « Clos », et les premières religieuses viennent de Pont-l'Abbé, sous la direction de la Révérende Mère Thérèse de l'Enfant Jésus.

L'Ordre des Hospitalières, comme un olivier vigoureux, selon son emblème traditionnel, a reverdi et fructifié.

A noter que les Hospitalières de la Miséricorde sont, avec les Ursulines, les toutes premières religieuses missionnaires du monde entier. Dès 1637, elles signent le contrat de fondation de l'Hôtel-Dieu de Québec, premier hôpital de la Nouvelle France (Canada) et elles partent en 1639. Elles fondent l'Hôpital général de Québec, elles ont en 1937 sept maisons en Amérique du Nord.

(L. LE NEUDER).

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