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Les anciennes halles de Pont-l'Abbé, qui comprenaient un étage à une de leurs extrémités, dans lequel était la Mairie et la Justice de Paix, ainsi qu'une salle de classe, se trouvaient occuper l'espace compris de la rue Vallou à la Grand'rue (rue Danton et rue J.J Rousseau). — La rue Kéréon (rue Voltaire-rue du Château) se continuait autour et en-dessous de cette charpente. De chaque côté il y avait un passage suffisant pour les voitures à condition qu'elles gardassent chacune leur côté. Au bout de ce passage était un puits monumental à trois marches, orné d'un dôme, comblé aujourd'hui, mais dont une grosse pierre de taille marque l'emplacement.

Les deux rues étroites de chaque côté des Halles s'appelaient, celle du côté Est (café de Cournouaille) rue Aman et celle du côté Ouest : rue Kig sall.

Les anciennes halles furent expropriées pour l'élargissement de la rue Kéréon (Rue du Château et rue Voltaire), ou mieux pour le tracé de cette rue plus étroite aujourd'hui qu'elle ne l'était alors, et adjugées à la Ville le 10 septembre 1840, au prix de cinq mille sept cent francs. Elles furent démolies en 1841, et les matériaux vendus à M. Le Bléis, père.

Ainsi disparut ce vieil édifice qui servait à la fois de halles, de mairie, d'école et de justice de paix.

Vers cette même époque, M. Edouard Le Normant, propriétaire demeurant à Kérazan (Loctudy) construisit de nouvelles halles, entre la rue Kéréon (rue Voltaire) et la rue du Quai (rue Pasteur), elles coûtèrent environ soixante-dix mille francs et furent revendues par les héritiers de M. Le Normant le 4 décembre 1853 à M. François-Marie Stéphan, maître maçon.

Les halles étaient divisées en cases closes, laissées à des commerçants pour y déballer leurs marchandises.

Voici des extraits de minutes concernant ces halles.

Le 18 décembre 1848 (Etude de Maître Edmond Le Monnier, notaire, rue de la Mairie, 15 à Brest).

Donation à titre de partage anticipé de Madame Louise Derrien, veuve de M. Edouard Jérôme Nicolas Le Normant à ses cinq enfants.

« 1° ....................
2° .......................
3° De la halle de Pont-l'Abbé se composant de deux maisons contigües situées côté Est de la rue Quéréon, et d'une galerie ou passage, partant de la maison principale pour aller à la place des Carmes, comprennent douze petites boutiques de chaque côté, et cinq petites maisons d'habitation et ayant dans la partie du milieu, sur toute la longueur, un étage en herse avec cour et bâtiment de décharge à l'extrémité Ouest, le tout ne formant qu'un seul immeuble d'un revenu brut annuel de seize cent francs évalué en capital à la somme de vingt-six mille neuf cent francs ». (Etude de Maître Pierre-Marie Ronarc'h notaire à Pont-l'Abbé).

Le 14 décembre 1853, Maître Charles Flamant, notaire à Pont-l'Abbé, au nom de M. Edmond-Edouard Le Normant (son beau-frère) receveur des hospices à Orléans vendit et transporta avec toutes garanties à M. François-Marie Stéphan, maître maçon, et dame Marie-Perrine Palud son épouse...
« La propriété dite la Halle, située côté Est de la rue Quéréon à Pont-l'Abbé, se composant de deux maisons ouvrant à l'Ouest sur la dite rue, de la galerie formant la Halle et faisant suite à la maison principale de cinq autres petites maisons et des boutiques ouvrant sur cette galerie, des appentis hangars et cour située à l'extrémité Est de la galerie ; mais étant observé que la première boutique à gauche ne fait point partie de cette vente et a été aliénée par feu M. Le Normant, père ».

(L'aliénation de cette boutique avait été consentie par M. Edouard-Jérôme-Nicolas Le Normant le 3 juin 1839 à Isidore-Michel Campion, marchand et tonnelier, moyennant la somme de 400 francs. En l'étude de Maître Verrye, notaire à Pont-l'Abbé).

« L'immeuble faisant l'objet de la présente vente, appartenant au sieur vendeur en vertu d'acte de donation et partage passé devant Maître Le Monnier, notaire à Brest, le 18 décembre 1848, enregistré et les divers bâtiments dont il se compose ont été construits par feu M. Le Normant, père, sur des terrains par lui acquis de divers propriétaires, ainsi qu'il résulte des contrats reçus par Maître Poulain, alors notaire à Pont-l'Abbé les 26 octobre, 7 février et 16 mars 1839. La présente vente a été faite et convenue... moyennant le prix de 20.000 francs ».

Un contrat de vente reçu par Maître Arnoult, notaire à Pont-l'Abbé, le 12 décembre 1842, contrat intervenu entre Madame Le Normant et le Maire de Pont-l'Abbé, M. Coasmao-Dumenez, porte aux articles 5 et 6 :

« Madame Le Normant s'engage à laisser à perpétuité au public la libre fréquentation de la halle pendant les heures que fixera l'autorité par arrêté qui sera pris ultérieurement ».

Un arrêté pris par le maire de Pont-l'Abbé le 11 octobre 1842, en exécution de ce contrat, fixait comme suit les heures d'ouverture de la halle au public.

Article 1er : « La halle que possèdent les héritiers Le Normant à Pont-l'Abbé et dont la libre fréquention est acquise au public, en vertu des actes relatés ci-dessus, sera ouverte :
A 6 heures du matin pendant les mois de Janvier, Février, Novembre et Décembre.
A 5 heures du matin pendant les mois de Mars, Avril, Septembre, Octobre.
A 4 heures du matin pendant les mois de Mai, Juin, Juillet, Août.
La même halle sera fermée chaque jour à 10 h. 1 /2 du soir ».

(Extrait d'un rapport présenté par M. Pouliquen au conseil municipal de Pont-l'Abbé).

Les héritiers Stéphan vendirent le 9 Mai 1919 à M. François Kerloc'h et à M. Jean-Marie Le Berre la propriété dite des vieilles halles.

Le 30 Juillet 1934 M. Jean Pouliquen était acquéreur des droits immobiliers appartenant à M. Jean Le Berre dans la propriété des vieilles halles.

Ces halles n'existent plus, elles ne servaient d'ailleurs plus depuis 1905-1906, de nouvelles halles ayant été construites à l'extrémité de la place de la République.

Le vieux puits ne fut déplacé qu'en 1857, il datait paraît-il, du XIVème siècle.

Note : Les Halles situées aujourd'hui Place de la République sont les troisièmes halles. Les premières, du moyen âge jusqu'à 1841 se situaient au milieu de la rue Kéréon (rue du Général de Gaulle actuellement). Très mal situées, elles ont été démolies et remplacées par les secondes dans une rue perpendiculaire à la rue Kéréon. A la fin du XIXème siècle, le Comte Raoul de Najac, alors Maire de Pont-l'Abbé décide, avec son conseil municipal, de construire de nouvelles Halles plus modernes et plus opérationnelles. Elles ont été édifiées en 1898 sur l'ancien site réservé à l'époque au marché aux cochons, près de l'ancienne place de la Madeleine.

(L. LE NEUDER).

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