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L'EXERCICE DU CULTE RELIGIEUX A PONT-L'ABBE

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Les Chapelles.

Un acte du 4 août 1683, relatant une action intentée par le général de la trêve de Plobannalec, au sujet de la contribution des réparations du presbytère, dit : « Qu'il faut savoir que la ville du Pont est située entre deux paroisses pour le spirituel, qui sont : Loctudy et Plobannalec, et que les paroissiens de la dite ville et des paroisses sont seulement obligés d'aller une fois l'an, à Pâques.... ».

La partie Ouest de la ville dépendait de Plobannalec, avec les chapelles de la Madeleine et de Saint-Yves.

La partie Est et le château dépendaient de Loctudy avec la chapelle de Saint-Laurent, et plus tard, la chapelle de Saint-Tudy dans l'enceinte du château, la chapelle de l'hôpital Saint-Jean et l'église du couvent des Carmes.

§ 1. — Chapelle Saint-Yves.

Avant 1789, la chapelle Saint-Yves était une trêve de Plobannalec. Cette chapelle occupait tout le bas de la place du Marc'hallac'h (place Gambetta), d'elle dépendait la plus grande partie de la ville.

« Elle avait été fondée par les seigneurs de Kerbleustre. Les seigneurs de Keraneïzan, leurs successeurs, réclamaient tous les droits honorifiques et insignes de noblesse, et la présentation du chapelain, ce qui les mit souvent en conflit avec les barons du Pont qui réclamaient les mêmes droits ». (E. DUCREST DE VILLENEUVE).

Dans les archives de la Loire-Inférieure, nous trouvons les indications suivantes (série B. 2040-1684) : «  François de Trémic, propriétaire du manoir de Kerbleustre, est maintenu dans le droit de fondation de la chapelle Saint-Yves et condamné à payer les arrérages d'une rente de 23 sous, un setier de froment et un demi-setier d'avoine ». (F° 154).

(B. 2051) — « François de Trémic, fondateur de la chapelle Saint-Yves de Pont-l'Abbé, sur le vu d'un acte de 1362 est confirmé dans ses prétentions ».

(B. 1041) — « actes de 1678-1781 par François de Trémic, seigneur de Keraneïzan pour une maison dépendante de la chapelle Saint-Yves du Pont-l'Abbé, laquelle fut fondée par ses ancêtres et amortie par lettres ducales de 1372 — acte N° 63 ».

Les Trémic, seigneurs de Keraneïzan, n'étaient pas les descendants, mais seulement les successeurs des anciens seigneurs de Kerbleustre. Les Rosmadec-Goarlot, seigneurs de Kerbleustre étaient une famille puissante alliée aux du Pont et aux du Juch, les nombreuses propriétés et droits d'une branche de cette famille passèrent par mariage aux Rohan du Gué de l'Isle (fief de Trégalet) et ceux de l'autrebranche des seigneurs de Kerbleustre au mari de Marie de Rosmadec, Jehan de Malestroit ; un autre Louis de Malestroit seigneur de Kerbleustre et de Gouarlot avait épousé Marguerite de Rohan dame de Tressaint. C'est cette famille Riou de Rosmadec, connue dès 1250, qui fut fondateur de la chapelle Saint-Yves de Pont-l'Abbé. (G. M.).

Saint Yves naquit en 1253 au manoir de Kermartin, près de Tréguier. Cet homme qui au XVIIIème siècle est tout rayonnant de gloire qu'une grande foule suit, sera le grand patron et le puissant protecteur de la Bretagne. Bâtisseur, il travailla à la réfection de la cathédrale de Tréguier, alors sous le vocable de Saint-Tugdual. Il intéressa à cette œuvre le duc, les seigneurs et barons de la cour de Bretagne. Ayant entendu dire que dans la forêt de Rostrenen, il y avait de beaux arbres, il alla trouver le seigneur Pierre III de Rostrenen pour lui en demander quelques uns, et obtint de lui la permission d'en prendre autant qu'il lui en faudrait.

Pierre III de Rostrenen et Jeanne de Parthenay eurent 4 enfants :
1° Pierre IV qui épousa Nicole de Vitré.
2° Geoffroy qui prit part à la 8ème croisade.
3° Plésou, qui épousa Hervé de Pont-l'Abbé.
4° Constance, dame de Glomel vers 1280, qui épousa Jean de Pestivien, qui eurent 4 enfants : Jean, Typhaine, Plésou et Bénévente.

Saint Yves faisait souvent visite à la famille de Pestivien.

Jean de Pestivien, fils de Constance, fut cité comme témoin dans l'enquête de canonisation de St Yves, et raconte qu'en Août 1302, dans l'année qui précéda le décès de St Yves (+ 19 mai 1303), sa mère, son père, ses sœurs et lui se rendirent à pied du château de Guézec à Quimper avec St Yves, et qu'il prêcha à la cathédrale. Il est probable qu'il poussa jusqu'à Pont-l'Abbé.

L'aînée des filles de Constance, Typhaine de Pestivien, était alors mariée à Alain de Keranrais, que l'on retrouve, ainsi que Jean de Pestivien au combat des Trente (1350).

La famille de Kéranraïs avait des propriétés en Tréoultré et était alliée aux du Haffond, de Tréffiagat et aux Trégannez de Beuzec-Cap-Carval (G. M.).

Saint Yves fut canonisé le 19 mai 1347. Rien d'étonnant que le culte de St Yves fut de bonne heure en honneur à Pont-l'Abbé.

Un bref de la cour de Rome, en date de 1372, signale les indulgences accordées pour la chapelle Saint-Yves de Plobannalec.

Cette chapelle était presque en ruines et ne contenait que des débris lorsque sur la requête des « Amis de la Constitution », qui avaient l'intention d'y établir leur club, le citoyen Sider, juge de paix, y apposa les scellés le 20 mars 1792. Vendue comme bien national, le 30 avril 1792, et acquise par les « Amis de la Constitution », elle servit à ces citoyens, puis fut employée comme magasin à fourrage.

Le cimetière Saint-Yves fut donné à la commune, le 20 fructidor an 10, par M. René Lamy, pour l'agrandissement de la place (Place Gambetta), qui fut terminée en 1808.

 

§ 2. — Chapelle de la Madeleine (1534).

La chapelle de la Madeleine, autre dépendance de Plobannalec, est la seule des petites chapelles de la ville qui ait été conservée, elle se trouve sur la Voie Romaine. Le nom de Voie Romaine viendrait simplement d'un jeu de mots entre un des maires de Pont-l'Abbé et un conseiller municipal, lors de l'élargissement et du classement de ce chemin. Remarquant la grande largeur et la forte chaussée donnée à cette voie, le Conseiller se serait écrié : « On veut donc en faire une voie romaine ». — Et le nom est resté ; aujourd'hui elle porte officiellement le nom de Jean Jaurès.

Propriété particulière de la famille du Chatelier, cette chapelle servit pendant de longues années de caveau funéraire. Elle fut fondée selon toute apparence dans le courant du XVIème siècle, en 1534, dit-on, à la suite d'un vœu fait par les habitants de Pont-l'Abbé à l'occasion d'une maladie contagieuse qui les aurait décimés.

Il est d'aveu constant, que ce quartier de la Madeleine, fut une maladrerie, et la chapelle affectée aux lépreux.

Ste Madeleine est en Bretagne, la patronne invoquée par les ladres qui se groupaient en des quartiers isolés, ils étaient tenus à se conformer aux sévères ordonnances qui leur étaient spéciales. Les lépreux de Pont-l'Abbé étaient tenus de porter une pièce de drap rouge attachée à leur robe, et de couper une gaule verte aux taillis de la Madeleine, avec cette gaule ils touchaient les viandes, poissons ou autres comestibles dont ils voulaient faire acquisition.

Conformément au mandement ducal de 1475, ils ne pouvaient exercer d'autre profession que celle de cordier, et faire d'autre commerce que celui du fil et du chanvre. Ils fournissaient gratuitement les cordes pour les exécutions des criminels, et pour ce fait étaient exempts de quelques redevances.

D'après M. H. Le Carguet (B. A. de Finistère, 1893) la plus grave injure à Pont-l'Abbé était de dire à quelqu'un : « Vous êtes de la Madeleine ».

De nos jours cette injure a perdu toute sa portée, ce quartier étant habité par des gens de toutes classes, et la maladie n'y existe plus.

On voyait en 1893 dans cette chapelle neuf petits reliquaires ouvragés, un beau Christ en ivoire, un grand pupitre sculpté et une riche statue de N.-D. de Recouvrance.

L'unique bas-côté, soutenu par trois belles arcades rondes, a son lambris orné de têtes d'anges, d'écussons enguirlandés aux monogrammes du Christ et de la Vierge et d'une constellation de belles fleurs de lys. Le lambris de la voûte en dos d'âne, représente les principaux épisodes de la vie de la Madeleine.

Dans la chapelle ont voit les vieille statues de N.-D. de Délivrance, de Saint-Yves (1253-1303) et de Sainte-Madeleine.

Une tradition veut qu'un cierge brûlé devant cette statue facilite la délivrance des moribonds et leur procure une bonne mort.

 

§ 3. — L'Eglise de Loctudy - XIIème siècle.

La partie Est de la ville et le château dépendaient de Loctudy, avons-nous déjà dit. L'église de Loctudy du XIIème siècle avec nef à cinq travées, collatéraux à la nef et au chœur, chapelles circulaires à l'abside, est un fort bel édifice, très digne de l'abbaye qui y existait au XIème siècle sous le vocable de Saint-Tudy. A noter que le plan de l'église de Saint-Gildas de Rhuys est semblable à celui de l'église de Loctudy qui semble être une copie de Saint-Gildas.

D'ailleurs du monastère de Saint-Gildas dépendaient dès le VIème siècle les Glénans, et ce monastère possédait également Loctudy.

Cette église fut recontruite par les soins des seigneurs du Pont qui avaient comme nous l'avons vu déjà, mis la main sur les biens du monastère après le passage des Normands.

Quelques auteurs disent que Conan III le Gros aurait en 1187 fait don aux Templiers de l'église de Loctudy pour en faire un prieuré de leur Ordre.

En tous cas, en 1220, les religieux de Rhuys réclamaient le bénéfice du monastère de Loctudy indument détenu entre mains laïques. Un accord fut signé à Quimper entre l'évêque élu Renaud et les religieux de Rhuys, (avril 1220), puis entre l'évêque et le baron Hervé du Pont, en 1223, pour le règlement de la question du temporel ; ce dont nous reparlerons (cartulaire de Quimper).

Par ces accords l'évêque de Quimper, Renaud, obtenait la soustraction de Loctudy à la direction des barons du Pont. Dans aucun de ces accords il n'est question de Templiers.

Loctudy aurait été érigé en paroisse au XIVème siècle. Derrière l'église est la chapelle de Portz-Bihan, qui avait ses vitres émaillées aux armes des barons du Pont.

D'Ovieto Nicolas IV accordait le 12 janvier 1291 une indulgence d'un an et de 40 jours à ceux qui visiteraient l'église de saint Tudy de Cap carval du diocèse de Quimper.

Dans les comptes de 1330 (Pouillé de la province Tours-Longnon) on indique trois prébendes affectées aux chanoines de la Collégiale de Saint-Tudy, taxées chacune à 25 livres au profit de la cour de Rome. Le Cartulaire de Quimper, en 1368, dans le rôle des bénéfices taxés au profit de Rome, indique qu'aux trois chanoines (taxés 25 livres) était joint un vicaire (taxé 10 livres) pour l'administration de la paroisse.

Vers la fin du XVème siècle, une des prébendes est supprimée et la collégiale elle-même semble avoir disparue au XVIème siècle.

 

§ 4. — La Chapelle Saint-Laurent.

La chapelle Saint-Laurent, située près de Pont-l'Abbé dans le bois qui s'appelle bois de Saint-Laurent, dépendait de Loctudy, et était en grande vénération à cause des miracles qui avaient lieu à la fontaine voisine, située près de la mer au bas de la falaise.

Cette chapelle en fort mauvais état se trouva située dans l'espace donné en 1383 par le baron du Pont, Hervé, aux religieux Carmes pour l'établissement d'un monastère de leur Ordre.

Les religieux commencèrent par la réparer pour s'en servir tant que durerait la construction de leur église.

Les recteurs de Loctudy laissèrent les religieux rebâtir la chapelle de Saint-Laurent et s'y installer ; ce n'est qu'en 1411 que l'un d'entre eux, Hervé Leuchan, s'avisa de faire opposition et de réclamer sa part dans les offrandes faites à St Laurent.

Pour trancher le différend entre le recteur de Loctudy et les religieux, des arbitres furent choisis de part et d'autre, il se termina par une transaction du 12 Octobre 1411, entre Hervé Leuchan, prêtre ou vicaire de Loctudy, et frère Guillaume Noël, prieur. Il y était spécifié que pour reconnaître les droits de la paroisse, les religieux paieraient chaque année le jour de Saint-Laurent, au recteur ainsi qu'à ses successeurs, 5 sous de monnaie, et lui donneraient à dîner ainsi qu'au clerc qui l'accompagnerait. (Il y avait grand dîner pour les religieux le jour de la fête de St Laurent).

Cette transaction fut approuvée et confirmée le 14 juin 1412 par l'évêque de Quimper, Gratien de Monceaux (1408-1416).

La chapelle Saint-Laurent édifiée de nouveau en 1420, avec beaucoup de peine, a existé jusqu'au XVIIIème siècle.

La grande vitre était une rose contenant huit écussons et un au milieu. Les deux plus hauts étaient : du Pont, celui du milieu de Lescoulouarn, le 2ème alliance de celui qui épousa l'héritière du nom de Foucault, le 3ème Tournemine, le 4ème Charruel, le 5ème qui marque alliance de Mre de Foucauld et Annette de Dinan, sa femme, le 6ème Plusquellec, le 7ème de Foucault et de Jeanne de Romasdec, mariés en 1424. Nous avons donc les écussons du Pont en supériorité ce qui est normal, mais tous les autres sont aux seigneurs de Lescoulouarn et de leurs alliances ce qui indique que cette chapelle dépendait de la baronnie de Lescoulouarn voisine de Pont-l'Abbé.

A l'aile de la chapelle en la vitre étaient 6 écussons : le 1er du Pont, le 2ème alliance d'Hervé Pont, et de Marguerite de Malestroit, le 3ème alliance de Hervé du Pont et de Marie de Romasdec, le 4ème le Cosquer. (Archives départementales du Finistère, 1543).

Un peu au-dessous de la chapelle de Saint-Laurent était un petit cimetière à l'usage des religieux et des personnes qui désiraient y être inhumées. Lors de l'adjudication de la propriété des Carmes, dont un M. Férec devint acquéreur, la Nation se réserva la partie du jardin qui tenait à l'église du couvent, et cette portion fut désignée pour être le cimetière de la nouvelle paroisse. Le 9 janvier 1793 on crut utile d'agrandir encore ce cimetière nouvellement créé, et on conclut à la démolition de la chapelle Saint-Laurent « qui n'est point nécessaire au culte et dont l'entretien est ruineux pour la commune. ». Les matériaux servirent à faire le porche du bas-côté Nord de l'église. Ce porche dont la porte a été fermée, forme une petite chapelle. Le cimetière fut supprimé comme celui de Lambour, le 2 jauvier 1845, mais ne fut réellement désaffecté qu'en 1848.

 

§ 5. — Chapelle du Château (1350).

Bâtie en 1350 en l'honneur de Dieu, de la benoîte Vierge Marie, de tous les saints du Paradis et spécialement de Saint Tudy, la chapelle du château du Pont-l'Abbé était desservie par six chapelains, pour lesquels des appartements avaient été construits. Elle était située un peu en retrait de la rue actuelle du château à peu près entre les numéros 9 et 13.

Par un acte du lundi, veille de Saint-Pierre et de Saint-Paul, 1350, le seigneur donnait aux chapelains de la chapellenie fondée en son château, 110 livres de rente sur terres à Lambour, Tréoultré et Saint-Honoré de Coëtmeur. L'acte était signé par : Hervé du Pont, Alain de Kerlaouénan, P. Foucault, Guillaume Le Gal de Salmoën du Trélen. Alain de Kergouréden, Guyomar de Guengat, Daniel de Keraoul, Hervé de Kerouant, Guillaume de Kerandraon, Hervé du Juch, Henry Kerautret, Guéguen Autret, Guillaume de Penfoul, Hervé de Kervadoret, Armel de Kernuz, Eon de Kerlazet, Azénor de Gouenec'h, Alain de Kerflouz, Hervé du Bois, Alain du Brieuc, Riou de l'Isle. (Archives Départ. 1543).

Grégoire XI octroya le 7 septembre 1371 « une indulgence de un an et quarante jours valable pendant vingt ans pour ceux qui visiteront l'église Saint-Tudy et de la Sainte-Trinité de Pont l'Abbé aux fêtes de Saint Tudy et pendant les Octaves ».

Par l'acte de 1350, Hervé du Pont exigeait des chapelains, chaque jour, trois messes dont deux à note à la chapelle Saint-Tudy et une sans note à l'hôpital fondé également par lui en l'honneur de Messieurs Jean Baptiste et Jean l'Évangéliste.

Cette fondation fut confirmée en 1372 à Avignon où était présent Geoffroy de Kermoysan, évêque de Quimper, qui fut transféré en 1376 sur le siège de Dol.

La fondation de la chapellenie du château fut comme le point de départ de l'organisation du culte catholique au chef-lieu baronal du fief, toutes les fonctions curiales se faisaient à la chapelle du château, les naissances et les décès y étaient enregistrés, les mariages se faisaient à celle des chapelles de la ville qu'il plaisait aux familles de choisir, les bannies se faisant aux paroisses.

Mais Charles du Quélennec, baron de Pont-l'Abbé de 1553 à 1572, étant protestant, la ville de Pont-l'Abbé fut tout-à-coup privée du culte catholique. Les églises furent fermées, les chapelains du château expulsés. La chapelle Saint-Tudy inhabitée tomba en ruines.

Dès lors les recteurs de Loctudy et de Plobannalec durent de nouveau recueillir les brebis sans pasteur et remplir les fonctions curiales. Les baptêmes se faisaient à l'église trêviale de Lambour.

 

§ 6. — Chapelle des Saints-Jean (1350).

L'acte de 1350 établissant la chapellenie du château parlait en même temps d'un hôpital sous les vocables de Saint-Jean-Baptiste et Saint-Jean-l'Évangéliste. Le pignon de la chapelle donnait sur la mer et on y attachait des navires.

Cet hôpital et la chapelle des Saints-Jean se trouvèrent en mauvais état et complètement ruinés à la fin du XVIème siècle par suite de l'abandon des du Quélennec passés au protestantisme.

Le 21 mars 1730 Hervé Gabriel de Silguy, sénéchal de Quimper, sur la requête de Pierre-Jacques Dieuleveut, procureur fiscal de Pont-l'Abbé pour le baron, se rendit à la chapelle des Saints-Jean sur le port et quai de Pont-l'Abbé, au nord du château, et fit un rapport constatant que « cette chapelle est tombée en décadence et vétusté et ne saurait être rétablie sans grande dépense et frais, ce que l'hôpital du Pont-l'Abbé auquel elle est annexée ne saurait faire sans priver les pauvres de la subsistance.

Elle a 76 pieds de long sur 24 de large. Il ne s'y trouve qu'une mauvaise balustrade sur laquelle est un crucifix accosté de deux images. Au bout d'icelle au levant un autel de pierre, au-dessus un vitrail de verre blanc ; dans le haut écusson d'or au lion de gueule, le seul dans toute la chapelle ».

On décida donc de la démolir avec le consentement du recteur de Loctudy.

Extrait d'une délibération de la communauté du 22 mai 1729 :

« La communauté demande au seigneur d'Ernothon de permettre la démolition de la chapelle Saint-Jean. Hervé, seigneur du Pont, la fit bâtir pour l'avantage des pauvres, mais aujourd'hui elle leur est à charge et inutile. L'hôpital ne peut plus s'en servir ; l'édifice est grand et très exposé au mauvais temps... il y pleut toujours partout, que les murailles sont anguillées en plusieurs endroits, que la mer en mine insensiblement les fondements, qu'on ne peut en éviter la chute prochaine, que les moulins dudit seigneur d'Ernothon qui en sont près à toucher au bout de l'Ouest, en seraient infailliblement écrasés, le port et les canaux encombrés... que les barques qui amarrent à côté de ladite chapelle Saint-Jean peuvent périr avec toutes les personnes qui y seraient par la ruine subite de la chapelle, qui est d'ailleurs dans un tel état d'indécence qu'à peine on y dit la messe une fois l'an par permission spéciale. Supplie le seigneur d'Ernothon de vouloir bien permettre la démolition, sur la permission que l'on est persuadé que donnera M. le Recteur de Loctudy dans la paroisse duquel elle est située, accorder sa protection près de Monseigneur l'évêque de Quimper qui a connaissance par lui-même pour avoir visité ladite église, pour en obtenir l'interdit absolu et perpétuel et la permission canonique d'en faire la démolition... et vente des matériaux de ladite chapelle ».

Le baron accorda de démolir la chapelle Saint-Jean, ce qui permit d'élargir le lit de la rivière. A cette époque il ne restait du quai que l'apparence, le quai fut rétabli et agrandi, tous les matériaux furent fournis par le seigneur d'Ernothon, le surplus des frais fut fourni par une souscription locale et le travail fait par les porteurs et porteuses du quai. (RITALONGI).

 

§ 7. — Eglise de Pont-l'Abbé (1383).

L'église paroissiale de Pont-l'Abbé, avant la Révolution église des Pères Carmes, fut fondée en 1383 par le baron Hervé IV du Pont et Peronelle de Rochefort, son épouse dans le style gothique de cette époque.

Le 4 mai 1383 sous le règne du duc Jean IV et l'épiscopat de Geffroy Le Marrec (1376-1383), Hervé, seigneur de Pont-l'Abbé, appela des religieux Carmes pour instruire et catéchiser les hommes de ses domaines. Certains historiens ont voulu prétendre que les premiers religieux appelés ne furent pas des Carmes, qui ne se seraient établis à Pont-l'Abbé qu'en 1483. Cette opinion n'est guère soutenable puisque nous avons vu que les religieux Carmes soutinrent un procès en 1412 avec le recteur de Loctudy à propos de la chapelle Saint-Laurent.

Le baron donna à ces religieux son manoir de Keranguen, avec ses vergers, ses bois, ses issus et toutes ses dépendances, placés aux portes même de son château et situés entre la mer et le marché au blé près du courtil de Kerlo, qui appartenait à Olivier de Kerlazret. C'est-à-dire tout le terrain aujourd'hui occupé par le presbytère, l'église, les écoles de garçons et de filles, le bois Saint-Laurent. L'enclos et les terres adjacentes réprésentaient 6 à 7 arpents.

Ces dons furent faits à charge de célébrer une messe quotidienne à l'heure de primes pour les âmes du dit Hervé et sa compagne Peronnelle de Rochefort, avec une recommandation solennelle à chaque dimanche.

Le duc Jean IV confirma la donation le 3 août 1393 et donna aux religieux une place près du dit lieu à charge de dire et de célébrer solennellement une messe à notes tous les samedis de l'an pour lui, ses prédécesseurs et successeurs.

L'église fut terminée en 1411, elle est spacieuse et mesure 125 pieds sur 43. Elle fut réédifiée avec clocher en 1603.

En 1660, l'église possédait déjà un jeu d'orgues. Celles existantes, fort anciennes, doivent être les mêmes que celles pour lesquelles l'organiste Auguste-Marie Blanchard touchait un traitement de 250 livres en 1792. Le 31 mai de cette même année, des soldats nationaux brisèrent tous les bancs de cette église.

L'œuvre construite avec de grosses pierres de taille est appuyée du côté de la mer, par de forts piliers, sans cela la mer qui s'infiltre aurait pu y causer de gros dégâts surtout aux grandes marées.

A la façade principale donnant sur la place des Carmes il y a un grand portail encadré de six colonnettes de chaque côté, continuées par des cordons arrondis formant voussures.

Au milieu de cette façade deux portes ogivales séparées par un trumeau auquel s'adossent des colonnettes, servant de base à une niche qui a son dais à la naissance des arcades.

Ce portail est surmonté d'une fenêtre de six baies avec rose rayonnante composant un réseau très délié de trèfles et de quatre feuilles.

A l'intérieur, l'église se dessine sous la forme d'une immense nef de 10 m. X 45 m. partagée en huit travées par une rangée de hauts piliers à faisceaux de colonnettes soutenant des arcades très élevées, les Chapitaux sont ornés de feuillages. Il n'y a qu'un collatéral du côté nord.

Le mur sud de la nef est plein à sa base et percé au haut d'une série de fenêtres de style flamboyant. Cette disposition a été adoptée, parce qu'à ce mur s'adossait autrefois le cloître du monastère.

Les fenêtres du collatéral sont rayonnantes.

Les lambris ont été refaits en 1833 et 1846.

Près de la petite porte d'entrée est un fort beau bénitier de granit avec écusson armorié, orné de chêne et de têtes de mort. Le pied est sculpté de coeurs superposés alternant avec d'autres têtes de mort.

Les fonts-baptismaux n'ont rien de remarquable, écrivait M. Ritalongi, il y a quelques années. Actuellement il n'en n'est plus de même. Les quatre colonnettes que surmonte un dôme, le tout admirablement sculpté, offrent un très joli ensemble.

Ce baldaquin des fonts-baptismaux actuels avec son soubasement surmontait autrefois le grand-autel de Lambour. Dans le fond un tableau de Saint-Jean-Baptiste que M. le chanoine Le Borgne fit faire et qui a pris la place de la niche dans laquelle était autrefois Notre-Dame.

Dans le bas côté nord nous trouvons une chapelle qui fut précédemment un porche bâti avec les matériaux de la chapelle de Saint-Laurent ; l'heureuse transformation fut faite par M. le chanoine Le Borgne, curé doyen de Pont-l'Abbé. On y peut admirer un autel en bois. Cet autel était un autel de Lambour. De belles boiseries renaisances et trois jolies colonnettes garnissent le fond de cette chapelle. Nous y voyons les statues des Saints Crépin et Crépinien sur des socles ornés d'outils de cordonniers et des Saints Côme et Damien tenant en main des objets indiquant leur professions de médecins.

Contre les murs : le Père Éternel et St Jacques.

Tout au-dessus de l'autel une ravissante statue de la Sainte-Vierge aidant l'Enfant-Jésus à faire ses premiers pas et dénommée avec raison : Itron Varia guir zicourt « N.-D. du Bon Secours ».

Contre le bas-côté Nord une vieille niche fort riche et très décorative sert d'encadrement à N.-D. de Pitié. Les sculptures ornementales de cette pièce sont remarquables et l'ensemble constitue une œuvre d'art.

Plus haut la chapelle Sainte-Anne, autrefois chapelle Sainte-Barbe ; cette chapelle possède les belles statues en pierre blanche de Sainte Anne, Sainte Barbe, Sainte Appoline (invoquée pour les maux de dents).

L'autel de Sainte Anne, tout en stuc, fut élevé par la population à titre de reconnaissance en 1635. En 1635, la ville de Pont-l'Abbé, ravagée par la peste se plaça sous la protection de Ste Anne. Des pélerins se rendirent à Sainte-Anne-d'Auray et firent voeu au nom de leurs compatriotes de lui élever un autel, si par son intercession, elle écartait le fléau. Le même jour une procession solennelle fut faite à l'église des Carmes et à travers la ville, à cette intention. L'épidémie commença à décroître et disparut totalement au bout de trois jours. Une seconde expédition partit pour Auray en actions de grâces, ce fut au retour de ce second pélerinage que la chapelle Sainte Barbe fut consacrée à la protectrice de la ville. Cette chapelle était celle des seigneurs de Kerbleustre.

Les meneaux de cette chapelle sont formés de fleurs de lys. Le fronton offre un beau médaillon au centre duquel est le Saint-Esprit. Les angles sont ornés de beaux vases. Les piliers de cette chapelle sont assez bien traités ; on y voit accotées les statues de Saint-Corentin et de Saint Pierre.

Au haut du bas-côté Nord se trouve la chapelle de N.-D. des Carmes dont les lambris sont soutenus par des têtes de femmes joliment sculptées. L'autel est curieux, avec un excès de dorure. On y voit la très vénérée statue de N.-D. du Mont-Carmel dans un angle. Elle surmontait l'autel sur une colonne, un faux-jour de vitrail empêchait de la voir, M. le curé Le Borgne la fit mettre sur le côté en lui rendant son soubasement avec les trois têtes d'anges et au-dessus de sa tête des angelots. De l'autre côté lui faisant pendant : Ste Thérèse d'Avila. Le vitrail représente deux vases d'où s'échappent des bouquets de roses qui entouraient N.-D. des Carmes précédemment placée au-dessus de l'autel, et deux images représentant St Jean de Soreth, supérieur général des Carmes, et la Bienheureuse Françoise d'Amboise (+ 1485), veuve du duc Pierre II, qui reçut de St Jean l'habit du Carmel à 40 ans.

Le collatéral Nord possède cinq beaux vitraux : le 1er, représentente le martyre de St Laurent ; — le 2ème, le baptême de St Augustin, d'Adéodat, son fils et d'Alipius, son ami, le 25 avril, aux fêtes de Pâques 387 à Milan, des mains de St Ambroise, en présence de Sainte Monique ; — le 3ème, la réception dans l'ordre de Citeaux par St Bernard, d'Ermengarde d'Anjou (+ 1147), duchesse douairière de Bretagne, veuve d'Alain Fergent (1084-1119), en présence du duc Conan III, son fils ; — le 4ème, la visite de la Ste Vierge à Ste Élisabeth ; — et le 5ème la Purification.

Au fond de la nef, une immense fenêtre à huit baies, mesurant 7 m. 70 de largeur et une magnifique rosace percée de quatre-vingt-cinq ajours différents, offrent absolument le même tracé que la grande rose méridionale de Saint Pol de Léon.

Cette grande et principale vitre doit être la même que celle établie par le petit-fils du fondateur Hervé V du Pont et Marie de Rosmadec, sa femme, vers 1426.

Les vitraux sont de date assez récente, car, « tous les vitraux armoriés et autres signes de deuil ou de distinction placés autrefois dans l'église, dans la chapelle de Saint-Laurent ou ailleurs, ont été détruits par le temps, les commotions politiques et la négligence des autorités civiles et religieuses de 1800 à 1880 ». (Appréciation écrite en marge d'un document aux archives de Quimper, RITALONGI).

D'une pièce très ancienne, il résulte qu'on y voyait : les écussons de Bretagne, du Pont, de Romasdec, de Rais ou Retz, de Malestroit, du Quélennec, vicomte du Faou ; de Jeanne de Maure, sa femme ; les armes du Pont en alliance avec les Rostrenen, avec les Rohan de Bretagne, de Foix, de Candale, du Chastel, du Quélennec, du Faou, etc. (RITALONGI).

Cette rosace d'un travail délicat, est supportée par de hautes arcatures ogivales ornées, formant à leurs bases huit verrières renfermant des vitraux représentant N.-D. des Carmes, Élie, Élisée, St Albert, St Brocard en son costume religieux, St Simon, Ste Thérèse, et St Jean de la Croix.

Le centre de la rosace est occupé par les armes de l'ancienne baronnie.

A l'entour : huit prophètes, Joël, Amos, Abdias, Michée, Nahum, Habacuc, Sophonie, Malachie ; — une constellation d'étoiles deux par deux sur fond d'azur ; seize verres de style arménien ; seize anges avec banderolles ; seize figures allégoriques des litanies de la Ste Vierge ; la Nativité et les instruments de la Passion.

Les familles nobles du canton, voulurent avoir, dans l'église, des caveaux et des tombes.

La 1ère de ces fondations fut une tombe placée sous la première arcade du côté de l'Évangile, entre le Maître-autel et l'autel de la Vierge, créée en 1486 par Jeanne du Pont, fille du baron Hervé IV, fondateur de la maison des Carmes. Le vieux baron y fut, paraît-il, enterré. Elle avait échappé au vandalisme de 1793. (RITALONGI).

Un ancien curé a fait disparaître ce pieux monument et s'en est servi pour réparer une partie du parvis de son église, et cependant l'homme qu'abritait cette tombe avait été le fondateur de cette église, le bienfaiteur de Pont-l'Abbé. Jeanne du Pont y fut enterrée.

Dans le chœur, du côté de l'épitre, dans la muraille, était un beau tombeau de pierre portant des écussons : un vaire et un bâton brochant sur le tout (armes des seigneurs de la Coudraye) les autres de même, parti de deux alliances, un lion et de l'autre des fleurs de lys.

Du côté de l'épître près de la sacristie, il y avait deux tombes fondées en 1540 par Christophe de Kerfloux, seigneur de Kerazan, sous l'une de ces tombes il y avait un caveau muré.

Dans le haut du chœur étaient deux tombes plates armoriées datant de 1542 à la famille Coëtdero en Combrit.

Au haut de la chapelle de la Vierge, il y avait trois tombes de 1609 aux Lozarch, seigneurs de Poularfirenteun, et une belle tombe armoriée de 1647 à la famille de Ploeuc, seigneurs de Kernuz, de Kerharo et de Guilguifin.

A la chapelle Sainte-Anne il existait deux autres tombes appartenant aux Lozarc'h.

Dans la muraille du côté nord de l'église, une tombe avec arcade fondée en 1547 par la famille Lozou, et une autre de 1644 aux Le Faugeot de Lescoulouarn. (Bulletin d'Archéologie du diocèse de Quimper. Mai-Juin 1926).

Un enfeu de la muraille sud porte encore un écusson qui intrigue beaucoup de visiteurs, c'était l'enfeu des seigneurs de Penquelennec en Peumerit, leur maison de ville était situé Rue Barbéost, qui devint Rue des Cloutiers, aujoud'hui rue Thiers. Lors de la construction de l'église les seigneurs du nom de Penquelennec avaient disparu et étaient remplacés par leurs héritiers les de Bonezgat, la dernière de ce nom Jeanne de Bonezgat épousa Jacques de Lesandevez, dont les armes étaient : d'or à trois têtes de Maures de sable tortillés d'argent. (G.M.).

Les Pères Carmes avaient été autorisés à enterrer dans leur église, par arrêt de la Cour du 13 septembre 1689.

 

§ 8. — La Chapelle Saint-Servais. (autrefois en Combrit).

Au-dessus du moulin de l'Écluse à deux kilomètres de Pont-l'Abbé, sur la route de Quimper, se trouvait la chapelle de Saint-Servais appelée « Chapelle des justices » soit parce que les condamnés de la baronnie y étaient conduits, avant d'être exécutés, soit parce que placée près des patibulaires, elle en eut tiré son nom.

« Elle est mentionnée indument au rôle des décimes (trève de Combrit) sous le nom de Saint-Hervé, elle existait dès le XVIème siècle.

En 1684, dame Marguerite-Françoise de Sévigné, comtesse de Grignan, fille de feu Messire Henry, marquis de Sévigné et de dame Marie Rabutin de Chantal, revendiquait droit de prééminence dans la chapelle de Saint-Servais ! » (B. A. de Quimper, 1903 n° 3). C'était comme héritière des Keraldanet. Marguerite de Coëtnempren veuve, de Guy de Keraldanet épousa en 1623 Charles de Sévigné. (G.M.).

Délabrée et abandonnée après la Révolution la chapelle Saint-Servais fut vendue comme bien nationnal. L'acquéreur songea à tirer parti des matériaux provenant de sa démolition. Des cultivateurs du village de Squividan en Tréméoc achetèrent les pierres de l'ancienne chapelle et en construisirent une étable. Mais chose étrange on n'a jamais pu y tenir attaché ni bœuf, ni vache, ni aucun animal domestique. L'animal brisait sa longe et s'en allait frapper la tête contre les pierres de l'ancienne chapelle des justices jusqu'à ce que la mort s'en suive. L'étable n'a pu servir, elle est abandonnée.

 

§ 9. — L'Église de Lambour. Trêve de Combrit.

L'autre côté du pont, il y avait l'église de Lambour, trêve de Combrit, placée tout d'abord sous le vocable de Saint Jacques, et ensuite de la Sainte Vierge, elle parait être du XIIIème siècle, en ruines vers 1937 elle n'est plus affectée au culte. L'édifice était fort intéressant.

Dans la chapelle de droite, il y avait un bel autel en bois sculpté avec la statue de N.-D. de Bon Secours.

Deux statues en bois artistement traitées (du XVIIIème siècle) représentaient :

1° Saint Crépin sur un socle orné d'attributs de son état : tenailles, ciseaux, alène, fuseau, etc., deux têtes d'anges ailés formaient les angles.

2° Saint Crépinien sous la figure d'un seigneur du Moyen-Age, dont la cote écaillée, bien fouillée, étant en partie dissimulée par un ample manteau, le socle était orné d'un couperet de cordonnier et d'un marteau ; aux angles deux anges ailés ; les statues de St Damien et de St Côme portant des signes de leur profession de médecin.

Les statues de N.-D. de Lambour et de Saint-Jacques se trouvaient de chaque côté du maître-autel.

A gauche du maître-autel, une grande tombe, sur cette tombe, la statue de N.-D. de Bon Voyage.

Dans la chapelle de gauche, il y avait huit stalles sculptées et un gros lutrin à rosaces. Une statue représentait le Christ flagellé. Un autre Saint ayant à ses pieds un dragon, ou une chimère, tenant un livre à la main et vêtu d'un costume religieux représentait St Marc et provenait de la chapelle Saint-Gildas en l'île Chevalier, et un vieux petit St Maudez. (St Maudez est l'un des compagnons de St Tudy) — (chanoine DOOBLE).

Lambour était pourvu d'un curé qui résidait et habitait une maison située avec son jardin sur le bord de la rivière, il recevait tous les actes relatifs à cette partie de la ville ; les habitants du Pont avaient la liberté d'y faire faire les baptêmes.

L'enclos à l'entour de l'église est l'ancien cimetière de Lambour qui fut agrandi en 1837 par l'acquisition d'un terrain qu'on expropria à M. de Penfeuntenyo. La bénédiction eut lieu en 1838. Ce cimetière a été supprimé par arrêté préfectoral du 2 Janvier 1845. Cependant on y enterra jusqu'en 1848, époque à laquelle fut ouvert le cimetière communal actuel.

 

§ 10. — La Chapelle du Christ ou de Saint Sauveur.

A l'entrée du pont, dans le faubourg de Lambour, il y avait la chapelle du Christ ou de Saint-Sauveur, qui forma par la suite une dépendance de l'hospice quand celui-ci fut établi au bout du pont. Cette chapelle existait encore, mais en ruines, en 1789, et occupait l'emplacement de la maison qui porte le n°5 de la rue Victor-Hugo, elle fut l'une des plus productives de la trêve de Lambour.

Un acte de décès de 1777 est ainsi libellé : « Thomas Jézégabel, mari de Corentine Migam, âgé de 38 ans, décédé chez son frère au marché des Echaudées en cette paroisse (Saint-Yves) le 10 janvier 1777, a été transporté de cette paroisse en l'église de Lambour, le jour suivant pour y être inhumé dans le cimetière ».

(L. LE NEUDER).

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