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LES DROITS DES SEIGNEURS DU PONT

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Les barons de Pont-l'Abbé avaient de nombreux droits, comme barons et haut-justiciers de province.

La plupart de ces droits n'étaient pas exercés par les barons, ni même réclamés par eux ; le montant en était abandonné à la communauté pour les besoins de la ville ; les aveux les retracent cependant, afin que le seigneur en cas de rébellion de ses vassaux, les rendit exécutoires, manu militari. Ce n'étaient d'ailleurs que les droits payés aujourd'hui sous le nom générique de contributions, octroi, droit de place, droit de chasse, droit de pêche, etc.

Dans La baronnie du Pont, M. du Chatelier père les publiait en 1857, je n'en citerai que quelques uns :

DROIT de PRÉSENCE aux État de Bretagne, comme ancien baron.

DROIT de PÊCHERIE et de sécherie dans toutes les paroisses du fief, qui consiste à permettre d'aller à la pêche et de sécher les filets et les poissons, moyennant le paiement de certains droits.

Quelques paroisses comme Combrit, prenaient des abonnements.

Une industrie très développée et fort lucrative autrefois c'était la sécherie ou fumure du poisson et spécialement des congres, juliennes, maquereaux, merlus, sardines. Jusqu'aux XVIIème siècle, des navires partaient de Penmarc'h, Camaret et Concarneau, chargés de merlus secs qu'ils allaient porter sur les côtes de France et même d'Espagne. « Les lieux principaux de pêche et de sécherie, nous dit M. Trévédy, paraissent avoir été les environs de Concarneau et les côtes de la baronnie de Pont-l'Abbé ».

Une bulle du pape Martin V (1428) en réponse aux doléance des marins de Penmarc'h fait mention de la pêche aux merlus.

Ces derniers, dans leur requête à Rome, représentaient au pape que « saison de la pêche aux merlus correspondant aux quatre mois : Mars, Avril, Mai et Juin, se trouvait coupée de nombreuses fêtes qui étaient autant de jours de chômage. Le poisson était leur ressource essentielle ; il était la base de leur alimentation, comme l'objet de leur principal trafic... ». Les marins de Kérity virent leur requête agréée en cours de Rome.

Ils devaient en retour abandonner pour les pauvres une part convenable du produit de leur pêche, mais la fixation de cette quantité était laissée à l'inspiration de leur conscience.

En 1479, le Pape IV leur permit de pêcher à certaines fêtes de l'année, fêtes qui restaient obligatoires pour les autres fidèles ; mais les dimanches, l'Ascension, la Saint-Jean et la Saint-Pierre étaient formellement exceptés. Les pêcheries du Cap-Carval (ou Cap-Caval) étaient estimées à 1.250 livres dans un acte du 2 mars 1439.

Au XVIIème siècle, le baron du Pont n'évaluait qu'à 100 livres le produit annuel de ses sécheries et des redevances qu'il levait dans le Cap-Carval. Le Merlu ne supporta pas longtemps la concurrence de la Morue de Terre-Neuve qui fut découverte en 1487 par le Vénitien Sébastien Cabot, et explorée en 1534 par le Malouin Jacques Cartier. Les marins émigrèrent en masse vers d'autres ports de pêche, comme Audierne, Douarnenez, Concarneau.

Les barons affermaient le droit de pêcherie sur le territoire du Cap-Carval ; mais les fermiers pour recouvrer leurs créances avaient souvent maille à partir avec leurs débiteurs. De tout temps et même de nos jours le marin n'a qu'une piètre considération pour ceux qui cultivent ou habitent la terre.

Les Penmarc'hais allèrent jusqu'à contester aux barons du Pont le droit de prélever une redevance quelconque sur la pêche.

Un mémoire de 1709 établit que « les seigneurs du Pont étaient inféodés de temps immémorial envers le roi du droit de pêcherie, sécherie et vaccandage dans les paroisses de Loctudy, Plonivel, Treffiagat, Tréoultré et Combrit, suivant l'aveu de Pierre du Pont du 20 Mars 1480 et celui de sa veuve Hélène de Rohan du 11 novembre 1494 ». Droits reconnus par sentence du Sénéchal de Quimper du 5 juin 1546, par arrêts du Parlement du 24 octobre 1564 et du 9 octobre 1674.

Malgré tous les arrêts rendus contre eux, les marins continuaient à protester et ne cédaient que devant la force. Quand l'occasion se présenta, ils en profitèrent pour piller les maisons des fermiers et receveurs de la baronnie et faire disparaître les titres qui établissaient sur leur industrie les droits des seigneurs du Pont.

En 1698 le baron d'Ernothon fit signifier aux Penmarc'hais d'avoir à payer les droits de pêche. Soutenus par leur recteur le sieur Desrobin et le sieur de Kersaux qui les excitaient à ne pas se soumettre, ils maltraitèrent 4 huissiers envoyés pour leur notifier la sentence. En 1706 et 1709 nouvelles notifications sans plus de résultat. De sorte qu'il arriva que les seigneurs du Pont renonçèrent à leurs droits ou du moins ne réclamèrent pas DROIT de VIANDE à GARÇON qui consistait ainsi que portent les aveux de 1694 et de 1732 à fournir à deux bons compagnons bons buveurs et bons mangeurs, de bonne chair salée, du bon pain blanc et du bon vin tant qu'ils en pouvaient manger et boire sans lever... de la table, depuis le soleil levant, jusqu'au coucher du soleil. Quel est l'origine de ce droit ? Nous n'en savons actuellement rien, mais par les quelques indications qui vont suivre, nous pourrons constater que de toutes les terres de la baronnie seules 3 paroisses côtières (Loctudy, Treffiagat, Penmarc'h) y étaient astreintes et seulement pour quelques terres.

Droits de viande à garçons à Tréoultré sur différentes terres à la Rüchascoat, et sur terres à Henry de Penmorvan à Kergonnan. Même droit sur terre de la rue Strayer, appartenant aux Trégannec ; deux fois le même droit sur terres autrefois à Hervé Kerguentric et à Geffray Tréguennec au village de Penhors en Tréoultré.

Quatre fois le droit sur le bourg ou Kerillis de Loctudy, plus un droit de manger au vicomte.

Un droit de viande à garçons sur Kerhervant en Loctudy ; sur Kervilzic ou Kerbilzic en Loctudy ; sur le manoir de Lannigou en Loctudy ; sur Kerléguer en Treffiagat.

Les terres du Letty en Treffiagat devaient trois droits (G.M.).

DROIT de MANGER au VICOMTE. Le baron, en sa qualité de vicomte de Coatmeur pouvait à certains jours, se faire héberger en personne, chez le curé de Loctudy.

DROIT de BIENVENUE, qui consistait à prendre de chaque nouveau venu pour demeurer dans la ville du Pont, ou qui revenait après un an d'absence de quelque condition qu'il fut, une poule, un pot de vin rouge et un sou de pain blanc.

Ce droit était laissé par le baron aux jeunes gens de la ville, pour leur divertissement de Carnaval. Le Mardi gras, accompagnés du syndic de la ville ils levaient le dit droit et faute de le payer, les jeunes gens avaient le droit, en présence du syndic, de faire ouvrir les portes par un serrurier, de faire prendre la première pièce portative qu'ils trouvaient, et de la faire vendre sur le champ, au bout de la halle.

Un DROIT analogue, nommé BAZOCHE sur les célibataires, ou QUAQUINERIE sur les veufs ou veuves, était réclamé avec la même destination à chacun des nouveaux mariés de la ville du Pont, qu'ils fussent paysans, artisans, bourgeois ou gentilshommes.

(L. Le Neuder).

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