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LES CARMES DE PONT-L'ABBE

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En raison de son importance, nous reproduisons in extenso le document suivant qui se trouve aux Archives départementales du Finistère (15 H3) et remonte approximativement à l’année 1635.

 

DE LA MAISON ET COUVENT DES R. R. PERES CARMES DU PONT-L’ABBE.  

« Les religieux de l'Ordre de Notre Dame du Mont Carmel ont une maison et couvent en ceste Evesché de Cornouaille dans la ville du Pont l’abbé assez agréable en sa situation, ayant au nort et à l’orient un estier ou bras de mer duquel le flux et le reflux faict le hauvre de la dite ville, au midy leurs jardins et un petit bocage fermé de murailles au couchant ils ont la ville et le chasteau du dit lieu du pont.

Leur église est belle, le couvent assez bien basti, le tout a esté remis en très bon estat et en sorte qu’il peut estre mis en rang des plus agréables maisons de leur ordre, depuis que les pères de la congrégation et refforme de Rennes y sont entrés et y sont à présent près de 40 religieux qui y font très dignement le service divin au grand contentement et consolation de tous les gens de bien.

Leur établissement en ce lieu fut en l’an 1383 que hervé seigneur du dit lieu du Pont l’abbé leur donna une sienne maison et jardin pour ce subjet et ainsi qu’il est porté par ces lettres.

" A tous ceux qui ces présentes lettres verront et oiront hervé Sgr. du pont l’abbé salut en Dieu. Comme les frères de l’ordre de Nostre Dame des Carmes sont en propos et parfaicte vollonté de faire édiffier un couvent et lieu de leur ordre en notre ville du pont l’abbé, sur quoy nous ayant requis et supplyé de leur pourvoir la place et lieu comme leur fondeur pour ledit faire encomplir, nous, à la dite supplication et requeste dessus dite de nostre propre et mouvement et certaine science et l’amour de notre dame et de son benoit filz avons donné et nos présentes donnons et octroyons aux frères dessus dits pour la cause avant dite de notre maison o son courtil largesses et apartenanoes à Keranguen en nostre ville sise entre les marchez aux bleds et la mer jouxte le courtil olivier Kerlazret [Note : Les Kerlazret furent seigneurs de Bothellec et Kerguantec, en Plobannalec, puis du Cosquer, en Combrit, où ils succédèrent à la famille de ce nom comme sergents féodés du Pont] sy mon redouté et souverain seigneur Mr. le Duc se y assant et que ce soit son plaisir et non autrement parmy ce que les dits frères sont obligez de célebrer une messe cotidienne perpetuellement à heure de prime pour les âmes de nous et de notre chère compaigne peronnelle de Rochefort avec une recommandation solennelle à chacun dimanche et de ce nous en doibvent les dits frères bailler bonnes et suffisantes lettres conformes par leur provincial avant toute oeuvre et en certification de ces choses nous leur avons donné ces présentes lettres scellées de notre propre scel le quart jour du mois de mars 1383 avec scellé du sceau sur cire rouge l'escusson taré à droicte portant la figure d’un lyon avec un heaume et timbre et escripture autour : S. Hervaei dnî de ponte abbatis ".

Le duc Jan V confirma cette donation et leur donna une place près le dit lieu avec amortissement du tout à la charge aux dits religieux de dire et célébrer solennellement une messe à note tous les samedis de l’an pour luy ses prédécesseurs et successeurs de quoy il tira obligation du prieur et religieux du dit couvent datté du 3ème jour d'aoust 1393 ainsy qu’il se voit dans l’inventaire des tiltres du chasteau de Nantes en l’arm. E Cassette B.

Je croy que la mort de la dite dame du Pont Peronnelle de Rochefort advenue environ la magdallaine de la dite année retarda beaucoup le bastiment de la dite maison et couvent.

Neantmoins ils commencèrent par leur église, en la nef de laquelle dans la muraille du costé du midy qui est du costé des cloistres et du couvent il y a une voulte et soulz icelle une tombe eslevée, la table de laquelle porte en son inscription y avoir esté mise en l’an 1392.

On sait que dans l’espace donné aux dits religieux par le Sgr. du Pont il y eust une ancienne chapelle dédiée sous le nom de Saint Laurans à laquelle ceux du pays avaient lors grande dévotion, laquelle fut ruynée ou non il est certain que les dits religieux en edifflerent et bastirent une qui est encore à présent esloignée de 8 à 10 pas de l’église de leur couvent et en parcelle d’icelle.

Je l’ay apris d’un acte latin du 12 octobre 1411 quy est une transaction entre discrette et honneste personne Hervé Leuchan prestre ou vicaire de la paroisse de Loctudy d’une part, et religieuse et honneste personne frère Guillaume Noel prieur, Jan Kerleuc lecteur Guillaume le Bihan et Guillaume Plogonnec de l’ordre notre Dame du Mont Carmel d’autre part, disant icelluy hervé que les dits religieux édifièrent de neuf une chapelle nommée sainct Laurans en la dite paroisse et y célébroient le service divin et recepvoient les oblations et y administroient les sacrements et y enteroient les corps au prejudice du dit Recteur lesquelz religieux disoient que noble et puissant Sr. Mr. Hervé du Pont l’abbé Sr. du dit lieu leur avoit donné une maison leur appartenant en la dite ville du Pont l’abbé sittuée au lieu dict Keranguen entre le marché aux bledz et la mer ou port de la dite ville avec le jardin du dit Sr. le tout proche le jardin d'ollivier de Kerserlazret pour y édifier et construire leur maison... laquelle donaison illustre prince Mgr. Jan lors duc de Bretaigne avoit confirmée et approuvée et que dans cet espace ils avoient avec grand peine travail et despance basty la dite chapelle afin que par les dites ausmones des fidelles y venant ilz pensent parachever leur monastère et couvent non encore parachevé et qu’il y avoit près de 6 ans que la d. chapelle estoit achevée et foisaient les dits religieux les dites fonctions le dit Recteur présent sans qu’il s’y soit oppozé, sur quoy ils transigent par forme que les dits religieux chaque année payeront 5 sols monnoye le jour Sainct Laurans au dit Recteur et ses successeurs et luy donneront à disner et à son clerc et pour le surplus de leur differantz commettent juges nobles gens leurs bienfaicteurs et amis Riou de Rosmadec chevalier, hervé de Rosmadec escuyer et en cas de discorde thebaud du fou et feront ratifier cestes scavoir le dit Recteur à Mgr. l'Evesque de Cornouaille et les ditz religieux à leur provincial, faict en l’ancienne église du dit monastère presents vener et discrettes personnes Mre. Guillaume le Clerc chantre de Cornouaille, Mre. Jan du parc, Yves le petit, Hervé Penmorvan, Guillaume Bourgeois, Alain le Mideur, Jean Pleizuen prestres, Guillaume Kereon, Jean Kerjouan clercs.

Cette transaction fut approuvée et confirmée par le R. P. en D. Gacien de Monceaux Ev. de Corn. par ses lettres données à Nantes le 14 juin 1412.

" Et comme les sieurs du pont l’abbé estoient ou mineurs ou occupez à la guerre pour le service de leur prince le duc de Bretaigne et d’ailleurs en pays assez pauvre il est certain que leur couvent ne s’advancoit pas grandement sans que Dieu leur suscita R. P. en D. Bertrand de Rosmadec quy succéda à l'Evesché de Corn. au dit Gacien mort l’an 1416. Ce bon prélat édiffia leurs cloistres qui sont d’une très belle structure et leur principal corps de logis où est leur reffectoire ainsy que tesmoygnent les écussons de ses armes qui sont palé de 6 pièces d’argent et dazur timbrées de crosse et mitre qui se voyent gravées en plusieurs endroits dans les pierres et dans le bois de la charpente des dits cloistres et corps de logis.

Quant à leur église bien que par la transaction devant mentionnée de l’an 1411 il semble qu’elle fut achevée, néantmoins la grande et principalle vitre du coeur d’icelle ne fut faite que du temps de Mr. Hervé Sgr. du Pont labbé petit fils du fondateur et dame Marie de Rosmadec sa femme lesquels sont peintz en icelle et priant au dernier soufflet d’icelle et aux 5 autres 5 seigneurs et dames du Pont labhé leurs predecesseurs comme aussy aux écussons à l’entour de la rose de la dite vitre au dessoulz de trois escussons dont le 1er est des armes pleines de bretagne : d'hermine, les 2 autres qui sont des mesmes armes partie de france d’azur à 3 fleurs de lys d’or ce qui temoigne qu’ils y ont esté mis du temps de Jan VI duc de Bretagne et de Jeanne de france sa femme ils furent mariés depuis l’an 1395 jusqu’à l’an 1432 qu’elle mourut aussy ; le mariage des dit Hervé et Marie de Rosmadec se trouve en ceste espace car il fut fait au mois de février 1420.

Après donc ces 3 plus haults écussons le 1er est des armes pleines du Pont qui sont d’or au lyon de gueulles, les autres sont parties des alliances de Leon [Note : Hervé II du Pont épousa en 1318 Mahaut de Léon] qui est d’or au lyon morné de sable et Raix qui est d’or à la croix de sable et la roche bernard qui est d’or à l’aigle esployée de sable, de rochefort [Note : Hervé III du Pont épousa Péronnelle de Rochefort] qui est voiré d’azur et d’or, de Malestroit [Note : Geoffroy du Pont, père de Hervé II, épousa Jeanne de Malestroit] qui est de gueulles à bezants d’or, de Rosmadec [Note : Hervé V du Pont, petit-fils de Péronnelle de Rochefort, épousa Marie de Rosmadec] qui est pale d’argent et d'azur de 6 pièces, ces 6 seigneurs et dames sont aussi représentés au bas de la dite vitre fors que au lieu ou le Sr. du Pont et sa femme de la maison de Raix estoient anciennement y ont depuis esté mis les représentations de Jean Sgr. du Quellenec vicompte du fou, baron du Pont et de Rostrenen et de Jeanne de Maure sa femme au hault de la dite vitre et a aussy 4 escussons le 1er d’argent au vaisseau de gueulles, le 2ème de même party du Pont, le 3ème d’argent à 3 bandes de gueulles le 4ème de mesme party du pont qui sont sans doubtes des alliances des 2 soeurs ou filles du fondateur dont l’une avoit épousé un Sgr. du pays de Cornouaille ou de Garlot qui porte pour armes le dit vaisseau, l’autre un Sgr. de Trévallot [Note : Une Catherine du Pont épousa en 1330 un Hervé de Trévalloët] et de 0lleny j’en ay la preuve par un acte de l’an 1413 par laquelle noble, homme et puissant Hervé Sgr. du Pont Labbé cognoist qu’il devoit plusieurs sommes de deniers à feu Rollan de Trevallot son cousin germain.

Dans la même vitre leurs successeurs, seigneurs de la dite dame du Pont [Note : Anne du Pont épousa Pierre de Rostrenen, tué à la Roche-Bernard le 18 juin 1347] ont esté curieulx chacun en leur temps d’y faire mettre les escussons de leurs alliances comme ceux de Rostrenen [Note : Jean baron du Pont épousa avant 1441 Marguerite de Rostrenen], Rohan [Note : Pierre baron du Pont épousa le 19 décembre 1454 Hélène de Rohan-Gueméné], de Bretaigne [Note : Jean II baron du Pont épousa en 1500 Catherine de Bresse-Bretagne], Penthievre, de fois et candale du chastel du Quelennec du fou, de Maure, il y a aussy un escusson et une banderolle qui porte de gueulles à 5 poissons d’or soient longetz dardz ou autres en pal. 2. 1, et autour ces mots bretons hep change quy est à dire sans changer la mesme devise ou cry est allentour de plusieurs autres escussons il y en a un des armes du Pont escu a droit le heaume d’argent grillé d’or cymier au Lyon de gueules entre des cornes d’or et pour que ces mots hep change sont estymés le cry des Sgrs. du Pont plusieurs ont estimé que ces poissons estoient leurs anciennes armes néantmoins par les dites alliances il faut qu’il y a ait à présent pres de 400 ans qu’ils portent le Lyon.

François par la grâce de Dieu duc de Bretagne, compte de Montfort, de Rochemont, d'Estampes, de Vertus, confirme les privilèges du dit couvent, le prend et les religieux d’icelle en sa protection et sauvegarde et toutz les droits par ses lettres patentes données à Nantes le 9 Janvier 1466.

Après les ducs et les Sgr. du Pont labbé la plus belle fondation qui soit au dit couvent fut faite par noble et puissante dlle. Jeanne dupont [Note : Jeanne du Pont, fille de Hervé et de Marie de Rostrenen, épousa le 30 août 1433 Yvon Foucault, baron de Lescoulouarn] dame de Kerlizien et de Keruzas laquelle par contrat du XVII avril 1486 donne au dit couvent une grande quantité de rente pour elle acquise suivant le dit contract y enoncé pour fondation d’une messe chaque jour... le samedy messe de N. D. en l’autel N. D. de Recouvrance du dit couvent en laquelle la dite damoizelle a choizy sa sépulture en la tombe eslevée entre le coeur de la dite chapelle où est le grand autel et l’autel de la Vierge sous l’arcade.

Des autres fondations que j’ay peu remarquer sont celles qui suyvent.

Une par noble escuyer Riou de Penmorvan [Note : Un Riou de Penmorvan (Combri) épousa en 1463 Marguerite de Guer] en 1482.

Nobles gens Christophe de Kerouant et damoiselle Janne de Kernuz S. et D. de Kerouant Kernuz et Brangolo [Note : Brehoulou en Fouesnant] suyvant le testament de feu noble homme Yvon Sr. de Kernuz père de la dite Janne, fondèrent une messe du nom de Jésus a estre dite au grand autel chaque jour de vendredy au coup d’onze heures, le 28 may 1521.

Noble escuyer Yvon de Kervazduon [Note : Kersaduon, en Plonivel. Yvon est représenté à la montre de 1481, à Tréoultré, par Yvon, son fils] Sgr. du dit lieu pour une tombe proche celle du Sgr. de Trévanec donne de belles rentes à Lestimberch, 1522.

Frère Jan du Largez Ev. d'Avesne et ancien abbé de Daoulas [Note : Jean du Largez, évêque de Vannes en 1510], fonde une messe chaque mardy, 1527.

Fondations faites par damoiselle Ysabelle et Janne de Trémillec, 1528 — par Mr. Allain Kerazan, 1531 — par maistre Jan le Perouz, 1540 — par Marguerite de Keranreiz, 1537 [Note : Les Keranraiz étaient seigneurs de Coatléguer ; une Marguerite épousa Henry du Haffond Le Tréoultré].

Noble escuyer Christophe de Kerfloux sr. de Kerazan pour une tombe proche de la tombe du sr. de la Coudroye, 1540.

Noble escuyer Allain de Keraoul [Note : Alain de Keraoual était à la réformation de 1536, seigneur de Tréouron, en Plonéour; il y est qualifié de marchand de chevaux et de pourceaux. Il avait épousé Catherine Le Gallou, dame de Lesguidau], sgr. de Coetdero pour deux tombes entre celles de Trevannec et la porte de la chapelle de Sainte Barbe, 1542.

Alain Riou, 1545.

Messire Hervé le Gallou [Note : Les Gallou, dont l’origine semble être Kerguern, en Beuzec-Cap-Caval, furent seigneurs de Trévannec, en Loctudy, Kercorentin, en Plomelin, Kervizirin, en Saint-Jean Treffimon] prêtre recteur de Saint-Honoré et damoiselle Marie le Gallou sa soeur dame de Brenhellec fondent une messe tous les vendredys, 1548.

Damoiselle Jeanne le Balloye, 1581.

Damoiselle Guyonne de Kerouant dame de la Couldroye [Note : Guyonne de Kerouant, veuve d’Hervé le Vestle, sr. de Poulguignan et la Coudroye] fonde une messe et recommandation sur la tombe eslevée des Sgrs. de la Coudroye, 1586 et 1593.

Noble homme Pierre de Trestou sr. de la Villeneuve pour une tombe au coeur et avec office 1598, (il a donné le tiers de son bien, Mr. Missirien, empescha qu’on remit que 200 livres une fois payées).

Damoiselle Catherine du Menez douairière de Toulgoët [Note : Les Toulgoat étaient seigneurs du Cosquer près de Kernuz, en Plomeur et de Kerogan, en Loctudy] fonde messe les vendredis à la chapelle de la Trinité, 1594.

Nobles gens Christophe Keranflec’h et damoiselle Anne de Pennanrun fondent une messe, 1610.

Dlle. Anne de Kerpaen, dame duplessix Lopezan [Note : Les Kerpaën, srs. de Locpezan et du Quenquis, en Plogonnec] messe les samedys, 1630.

C’est tout ce que j’ay pu remarquer hormy tous les titres de fondation bien que les pierres et les vitres de leur église portent les marques et les armes de plusieurs de leurs bienfaiteurs, car dans le cœur du costé de l'Evangile soubz la voulte qui separe le coeur de la chapelle de N. D. se voit une tombe élevée sur la table de laquelle est gravée la figure d’une femme et autour des escussons et bannières quy portent un lyon soustenu de 5 fleurs de lys en saultoir le tout party d’un lyon c’est la tombe da la dlle. Janne du Pont, dame de Kerlizien et de Keruzas.

Au costé de l'Epitre du grand autel dans la muraille est un autre tombeau de pierre eslevée duquel les escussons sont de voire et d’un baston brochant sur le tout qui est de la Couldraye [Note : De la Coudraie, en Tréméoc], les, autres sont de mesme partie de deux alliances une d’un lyon et l’autre de fleurs de lys.

Il y a aussi une vitre ou il y a au dessoubz des armes du pont deux escussons, le 1er escartelé du 1 et 4 de gueulles à un chevron d’argent accompagné de 3 coquilles de mesme l’autre escusson est de 3 crois
sants [Note : 3 croissants et un lambel, Kerflous, sr. de Kerazan, en Loctudy] party d’or au lyon de gueullles à la bordure d’azur (Kerinizan, en Loctudy) on dit que cette vitre est aux sgrs. de Kerazan et de Kerfloux.

En la chapelle N.-D. en la principale vitre au dessoubz des armes du pont sont les mesmes armes quy sont au dit tombeau cy devant mentionné.

Le 1er escusson et bannière porte au 1 et 4 d’or au lyon d’azur du 2ème au 3ème de gueulles à 5 fleurs de lys d’argent en saultoir.

Le 2ème est de mesme party d’or au lyon de gueulles c’est des sgrs. et dame de Lescoulouarn Kerlizien et Keruzas et au dessous d’azur à l’aigle d’or qui est Kerlazret le mesme party d’argent à feuilles de houx d’azur qui est le Cosquer d’azur à un soleil d’or qui est Brenanvec [Note : D’azur à un soleil d’or qui est Gouézec, sr. de Brenhaffec, aujourd’hui Brenanvec, en Plonéour : Noël Gouézec anobli en 1487] le mesme party du mesme Cosquer.

En une autre vitre il y a des escussons dont l’un est de gueulles à 6 fleurs de lys d’argent au lambeau de mesme [Note : Kerraoul, en Combrit (ramage de Foucault)] l’autre est d’or au léopard d’azur qui sont des sgrs. de Trévanec et de Kerviry et f. le Gallou et Provost et pour ailleurs de léopard party de gueulles à 3 croissants d’argent qui est Trémillec et les fleurs de lys party d’azur au chasteau d’argent qu’ils disent estre de Keraoul [Note : D’azur au château d’argent qui est Treouvon Vieux Chastel].

Ensuite il y a une autre vitre au dessous de laquelle il y a un tombeau eslevé dans une voulte duquel l’escusson porte au 1er, 3 fleurs de lys au 2ème une croix au 3ème. 3 pommes de pin et au 4ème une quinte feuille.

Dans la chapelle à présent de Sainte Anne anciennement de Sainte Barbe, au dessoubz du Pont il y a 6 escussons des sgrs. de Trévanec et de leurs alliances, le 1er plain d’or au léopard d’azur, le 2ème de mesme party d’azur à la croix d’or [Note : D’azur à la croix d’or qui est Lezongar], le 3ème party d’azur au lyon d’or, le 4ème party d’or à la croix engreslée de gueulles [Note : D’or à le croix engreslée de gueulles qui est Le Divanach, sgr. de Lescongar, en Plouhinec], le 5ème party de gueulles à 3 croissants d’argent, le 6ème party de gueulles à fleurs de lys d’argent, au bas représentations d’homme et femme de cette dernière alliance.

L’autre vitre, de la dite chapelle porte en escussons : le 1er d’or à jumelles de gueulles party d’azur au lyon d’argent armé de gueulles qui est de Mre. Riou de Rosmadec, sgr. de Rosmadec Garlot, Riec, Kerpleustre [Note : Les Riou de Rosmadec Garlot étaient sergents feodés du Baron du Pont pour Tréoultré Beuzec et comme tels srs de Kerbleustre], et dame Janne du Juch sa femme.

L’autre des mesmes armes party de chevrons d’hermines et de gueulles de 6 pièces qui est de Riou de Rosmadec leur fils sgr. des mesmes lieux et de Marguerite de Ploeuc sa femme laquelle dernière alliance est aussy gravée en pierre en la voulte de la muraille et sur la tombe soubz la dite vitre et est à remarquer qu’il n’y a que cette seule vitre en toute l’église où les armes du sgr. du pont ne l’ont point en supériorité.

Au sortir de la dite chapelle a vis la porte d’icelle joignant la muraille du coeur il y a un tombeau de pierre eslevée à 6 escussons taillés, le 1er est un levrier passant et au dessus en greslier qui est des sgrs. de Lestremeur [Note : D’argent au greslier de sable accompagné en pointe d’un lévrier du même colleté d’or qui est Penmorvan, sr. de Lestrémeur, en Cambrit, famille très puissante à Benaudet, Saint-Marine, Combrit et Tréoultré au XVème siècle], le 2ème est un lyon et un lambeau qui est des sgrs. du dit lieu du surnom de penmorvan, le 3ème du mesme party d’un chasteau, le 4ème du mesme party de vaire en baston qui est la Coudraye, le 5ème du mesme party de 7 macles au canton fretté quy est de la porte neuffve Guer et celuy cy est de Riou de Penmorvan fils d’autre Riou sgr. de Lestremeur quy espouza Marguerite de Guer dont j’ai vu acte à la porte neuffve.

Une vitre de l’autre costé plus bas quy accompoigne le dit tombeau en laquelle Guy de Kéraldanet sgr. du Rascol et de Lestremeur a fait mettre ses armes de gueulles au chef denché d’or.

Ensuite autre vitre en laquelle les escussons portent d’argent à 3 coquilles de gueulles qu’ils disent estre du sgr. de Treouguy surnom Concault, le mesme party de gueulles à une croix recroisetté d’or, le mesme party d’azur à 3 pommes de pin d’or au dessoubz tombeau eslevé et voulte.

Vis a vis dans la muraille du costé du coeur quy est percé à jour par une voulte ou arcade au dessus est un escusson taillé en pierre quy porte palé d’argent et d’azur de 6 pièces timbré d’un heaulme et cymier un cigne et passe qu’il est en parallèle d’un autre de l’autre costé de la muraille quy porte pour armes 3 croissants et une bordure engreslée quy est de Tremillec et un puisneffe et pour inscription l’an M. CCC. IIII** XII fust icy mise ceste tombe il y a apparence que celle cy soit celle de Messire Jan sgr. de Rosmadec chevalier quy vivait en ce temps, père de dame Marie de Rosmadec dame du pont de la quelle nous avons cy devant parlé [Note : Jean de Rosmadec, décédé en 1426 ; il avait épousé en 1391 Alix de Tyvarlen].

De l’autre costé il y a une vitre quy porte un escusson au 1er d’or à 5 feuilles de houx d’azur mis en façon de quinte feuille soustenu d’argent à une rose de gueulle sur bouton d’or [Note : D’argent à une rose de gueulle boutonnée d’or, Le Heuc, sr. du Séquer et de Lestialla, en Plomeur], le tout party d’argent en levrier passant de sable accompagné d’un greslier de mesme en chef qui est Lestremeur.

En la nef au dessus du tombeau de 1392, en une vitre au dessoubz du pont y a un escusson de sable à l’aigle esployée membrée et becquée de gueulles qui est l’escusson des sgrs. de Bottignau [Note : L’aigle de la maison de Botigneau est d’argent membré de gueules].

En la mesme muraille il y a une tombe eslevée quy porte 3 escussons le premier 3 testes d’hommes heaulmés 2. 1. le deuxiesme party de trois saulmons mis en faces [Note : D’azur à trois saumons d’argent en fasce qui est Penaot ou Pennault, en Mahalon] le 3ème de mesure party d’une noix percée [Note : La noix percée doit être un annelet].

La grande vitre du pignon d’en bas porte au dessoubz du pont un escusson de gueulles au lyon d’argent party deschiqueté d’argent et de gueulles, l’autre quy est faict d’or et de 6 pieces de chevron d’argent, autre de gueulles aux croissants d’argent quy est Tremillec, autre d’argent à la rose de gueulles au bouton d’or quy est Lestiala.

Autre d’or à la croix pattée d’azur chargée de 5 coquilles d’argent cantonnée de 4 molettes de gueulles [Note : D’or à le croix pattée d’azur chargée de 5 roses d’argent qui est Le Chever, sr. de Kerbullic et Penforn, en Plomeur ; les molettes sont une brisure de branche cadette].

Autre d'asur au lyon d’or.

Ce sont de plusieurs gentilhommes voisins du pont l’abbé qui contribuaient pour la structure bastiment et fondations de la dite eglise et couvent.

Quant à la chapelle de sr. Laurans quy est proche de l'Eglise... la grande vitre est une rose contenant 8 escussons autour et un au milieu.

Les deux plus haultz sont du pont.

Celuy du milieu porte de gueulles à 6 fleurs de lys d’argent 3. 2. 1. quy est l’escu des sgrs. de Lescoulouarn en surnom foucault.

Le 2ème est d’or au lyon d’azur party des dites fleurs de lys quy est l’alliance de celuy qui espouza l’heritiere du nom de foucault [Note : Janne Foucault. dame de Lescoulouarn, épousa 1° Jehan de Languiéouez, dont un fils Gauvaing ; puis en 1479, Guillaume de Penhoët dont Jean et Marguerite. Les Penhoët portaient d’azur au lion d’or].

Le 3ème est de fleurs de lys party escartelé d’or et d’azur quy est tournemine.

Le 4ème de mesme party de gueulles à la rose d’argent quy est Charruel.

Aussy ay je eu acte qu’environ l’an 1350 Messire pierre foucault chevalier sgr. de Lescoulouarn estoit maryé à darne plésou Charruel soeur puisnée de dame Marguerite Charruel femme de Messire Allain sgr. de Penhoet chevalier.

Le 5ème des mesmes fleurs de lys party de gueulles de 4 fusées d’hermines et 6 bezants de mesme 3 en chef, 3 en pointe quy est dinan quy marque d’alliance de Messire Foucault sgr. du dit lieu et de dame Amette de dinan sa femme.

Le 6ème de mesme party chevronné d’argent et de gueulles de 6 pièces quy est Plusquellec.

Le 7ème et dernier est de mesmes armes party d’or à 3 jumelles de gueulles qui marque l’alliance de Messire Foucault et dame Janne de Rosmadec sa femme qui furent mariez l’an 1424 [Note : Jeanne de Rosmadee Garlot avait épousé Yvon Foucault lequel était banneret aux états de 1455].

Toutes les mêmes alliances estoient en la d. vitre et représentations d’hommes et de femmes, mais à présent n’y a plus que 4 : 2 hommes, armoyés de fleurs de lys et 2 femmes l’une Tournemine d’argent, l’autre Plusquellec.

A l'aisle de la d. chapelle en la vitre il y a 6 escussons.

Le 1er le pont tout plain de lyon armé et couronné d’asur.

Le 2ème de mesme party de gueulles bezants d’or au baston d’asur brochait sur le tout quy marque l’alliance de Mre. Hervé sgr. du pont fils du fondateur et de M. de Malestroit sa femme.

Le 3ème est du mesme party de palé d’argent et d’asur de 6 pièces quy marque l’alliance de Mre. Hervé sgr. du pont, fils des d. précédans et de M. de Rosmadec sa femme au dessous desquels il y a 3 autres.

Le 1er d’argent à 6 feuilles de houx d’asur, 3, 2 et 1, quy est le Cosquer.

Le 2ème de mesme party d’or au chevron d’azur chargé de 5 quinte feuilles d’argent.

Le 3ème de mesme party d’argent.

Voilà à peu près les marques des sgrs. et gentils-hommes voisins quy temoignent qu’ils ont été bien faiteurs de la d. maison et m’estonne que depuis la d. 1ère fondation il ne se trouve aucun acte des sgrs. du Pont fors que l’an 1538 H. et p. Jan sire du Quellenec, baron du pont et de Rostrenen vicomte du fou de coatmeur sgr. de finiac, ponthou et autres lieux leur permit eslargir leur yssues (?) et en une muraille qui avance se voit l’escusson de ses armes et bannières. Au 1er du Quellenec, au 2ème du pont, au 3ème du fou, au 4ème de Rostrenen le tout party d’un croissant de vaire qui est de Jane de Maure femme du dit Jan de Quellenec ce quy me fait croire avec sa représentation qu’elle fit mettre dans la grande vitre qu’elle n’avait pas toujours été de la malheureuse religion prétendue reformée en laquelle elle mourut.

Mais toutes ces fondations estoient d’un tres petit revenu et ce couvent recut une augmentation de plus de moitié par feu Messire Sébastien de Rosmadec baron de Molac curateur de demoiselle hélène de Beaumanoir dame du dit lieu du pont laquelle voyant que une ancienne eglise et chapelle qui estoit dans le chateau du pont estoit entièrement ruinée, en laquelle les sgrs. du Pont avoient fondé une chapelle d’assez bon revenu, il annexa la chapelle au dit couvent en l’an 1597 ce qui fut rattifié, approuvé et confirmé par R. P. en D. Messire Charles de Liscoët pour lors Ev. de Corn. et depuis par la dite Beaumanoir majeure et Messire René de Tournemine baron de la Hunauday son 1er mary, de Messire Charles de Cossé, marquis dacigné son 2ème mary et voici ce que nous avons trouvé touchant la dite chapellenye qui estoit sous le nom et invocation de Saint Tudy.

Un acte du lundy veille St Pierre et St Paul 1350 par lequel Hervé Sgr. du Pont Labbé suppose avoir fondé la chapelle en son chasteau du Pont Labbé de 110 livres de rente suivant les lettres de fondation, il assigne certaines choses pour la dite rente thesmoigne son scel propre avec les sceaux Monsieur Main de Kerlaouenan Mr. Pierre Foucault, Guillaume le Gal de Solmoïen du Trelen et Allain de Kergouréden parmy les autres specifiez au dit acte est fait mention de Guyomar de Guengat, Daniel de Keraoul, Hervé de Kerouant, Guillaume de Keradraon, Hervé du Juch, Henry Kerautret, Gueguen Autret, Guillaume de Penfoul, Hervé de Keradoret, Armel de Kernuz, Eon de Kerlazret, Azénor de Gouenech, Allain de Kerfloux, Hervé du Bois, Allain du Brieuc, Riou de Lisle.

Il s’en trouve un mitre latin de l’an 1372 vendredy 3 septembre en avignon du Pontificat du Tr. S. P. Grégoire XI l’an 2 en présence de R. P. en D. Messire Geffroy par la grace de D. et du St Siege Ev. de Cornouailles estant lors en cour de Rome et de venerable et discrete personne pierre Vilain docteur es lois doyen de l'eglise de Chateauneuff, diocese de paoul Noble et puissant Messire Hervé du Pont Labbé sgr. et Baron du dit lieu de Pont Labbé a remonstré avoir fait bastir en son chateau du dit lieu une chapelle en l’honneur de D. la Sainte Vierge et de tous les saints du Paradis, sous l’invocation de Saint Tudy à laquelle il désire fonder et establir un sacristin et 5 chapelains desquels luy et ses successeurs auront la présentation à l’ordinaire la collation et provision et ensuite est la dite fondation en françois qui commence : au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. Amen, à tous loyaux chrestiens qui cestes presentes lettres verront Sgr. du Pont Labbé du diocèse de Cornouailles en Bretagne Salut. Toutes les rentes au long, à la fin l'Evêque approuve, présents venerable et circomspecte personne Messire Hugues de Keroulaz docteur aux droits, tresorier de Cornouaille chapelain du pape et auditeur du Sacré palais, discrète personne Geoffroy de Trévalloc essuyer, Messire Geffroy l'Evesque prestre, Guillaume de loroir, Pierre boterel, Guillaume de baranger et Michelle de Sillay clercs des diocèses de Cornouailles, Saint Brieuc, Avignon, Tréguier et lettres scellées des 2 sceaux en cire rouge en l’un le Pont Labbé le lyon et l’autre un Evesque revestu.
Pour conclusion nous n’omettrons une chose très remarquable arrivée en l’an 1633 un peu après pasque la peste affligeant extraordinairement la dite ville du Pont labbe et le voizine et y avait près de 6 mois à la mazion du Père Hugues de Saint François prieur du d. couvent des Carmes, les habitants firent un vœu à Sainte Anne pres Auray à certains jours partirent du dit lieu du pont, tous les religieux du dit couvent processionnellement la croix devant eux suivis de 2 ou 300 personnes hommes et femmes de 1a dite ville et vinrent 3 jours de chemin toujours en procession avec prières et chants en la dite chapelle de Sainte Anne près Auray rendre leur voeu et s’en estant retournez la peste cessa en telle sorte que aucun depuis n’en fut frappé, en memoire de quoy ils mirent un tableau de Sainte Anne en une chapelle de leur église quils appeloient auparavant de Sainte Barbe et à present de Sainte Anne en memoire de ce miracle »
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DONATIONS DU XVIIème SIECLE. 

14 Juin 1627. —Testament de damoiselle Catherine Droualen, dame de Lozan, qui attribue aux Carmes 360 livres tournois sur le village de Treguideau en Plonivel, à condition de participer aux prières de jeune et discipline des religieux du couvent.

25 Mars 1645. — Damoiselle Julienne de Jegado, dame douarière de Lestrédiagat [Note : Julienne de Jegado, veuve depuis 1635 de Jean Haffont, sr. de Lestrédiagat, se fit carmélite à Ploërmel, en 1668, sous le nom de Marie-Anne de la Croix. Mlle Marie du Haffont, dame de Lestrédiagat fut la seconde Supérieure de la Retraite de Quimper (1693-1744)], fonde une messe solennelle du Saint-Sacrement le premier jeudi de chaque mois, un service le deuxième lundi de Janvier, et une basse messe les samedis. On prendra le prix de la fondation sur son patrimoine en la paroisse de Beuzec-Cap-Caval [Note : Cette donation et les suivantes sont extraites d’un manuscrit des Archives départementales qui doit remonter à l’an 1665 (15 H 3)].

26 Novembre 1645. — Noble homme Jacques Droualen, sieur de Kerandraon et sénéchal de la baronnie du Pont [Note : Jacques Droualen était natif de Plounévez-Quintin. Il fut remplacé comme Sénéchal du Pont par son fils René, Seigneur de Lesnalec, Kerazan, Lestrémec et Kerdraon] fonde « une grande messe solennelle du Saint Sacrement » le premier lundi de chaque mois.

30 Juin 1655. — Messire Sébastien de Ploeuc, seigneur de Guilliguiffin, fonde plusieurs basses messes et ordonne « que son corps, celuy de Madame sa femme, et de son fils aisne qui estoit en depost à Bonnenouvelle à Rennes, fussent aportes et inhumes en la chapelle de la Vierge devant le second autel, ce quy fut execute pour le corps dudit Seigneur et celui de son fils le 6 septembre de la mesme annee 1655, quy furent mis dans des bieres de plomb, près le grand tombeau d’entre le maistre autel et le 2ème du costé de ladite chapelle de la Vierge appellee dans les anciens titres Nostre dame de Recouvrance ». La fondation de Sébastien de Ploeuc était de 150 livres de rente, mais les héritiers obligèrent les religieux « de la passer pour cent livres redimables au denier ving » [Note : La tombe plate armoiriée située dans la chapelle de la Sainte Vierge avait été fondée en 1647 par le père de Sébastien, Nicolas de Ploeuc, seigneur de Kerharo, Guilguiffin, Le Quilliou, Kerandraon, le Coatmorvan].

5 février 1656. — « Haulte et puissante dame Madame Marie-Françoise du Guemadeuc, Baronne du Pont, Rostrenen, le Faou, [Note : Cette dame épousa en premières noces, en 1626, François de Vignerot, marquis de Pontcourlay, chevalier des Ordres du Roi neveu du cardinal de Richelieu, en secondes noces, entre 1648 et 1649, Charles de Grivel de Gamache, comte d’Auray] estant venue visiter ses sujets en Bretaigne, et imitant la libéralité et bonté de ses ancêtres seigneurs du Pont pour cette maison et couvent quy est l’unique qu’elle a en ses villes et seigneureries de ce duche ; outre une aumone de 300 livres qu’elle donna aux Religieux., Elle fit fondation de 30 livres de rente à prendre sur la ferme de sa Baronnie du pont, et ce pour dotation d’une basse messe les samedis, devant la Vierge ».

1649 et 1660. — « Missire 0llivier furic Recteur en son vivant de la paroisse de Plomeur et noble homme Guillaume furic, sieur de Penviny, procureur fiscal du pont et frère dudit Recteur es annees 1649 et 1660 fonderent deux tombes ou ils ont esté inhumés et en outre services solennels... outre plusieurs bienfaits du dit sieur de Penviny pere spirituel en son temps du dit couvent ».

22 Septembre 1660. — Noble homme 0llivier Bolloré sieur de Keradénec et sénéchal du Pont fonde 24 grandes messes ou services solennels, et plusieurs processions du Saint-Sacrement dans l’église et les cloîtres, de plus 2 tombes au haut du choeur et un accoudoir dans la nef à l’entrée du choeur.

21 Octobre 1663. — Fondation de demoiselle Catherine Penhoet douarière de Launoy, demeurant â Quimper.

25 Janvier 1664. — Damoiselle Renée de la Marche douairière de Mesle [Note : Renée de la Marche, dame de Bodriec, veuve d'Auffroy du Chastel, marquis de Mesle ; sa soeur ainée Marie avait épousé Henri Gouézec. seigneur de Brenanvec, en Plonéour] fonde une basse messe les mercredis à Saint Joseph et une octave de Saluts après la fête de Sainte Anne.

Déjà le 4 Avril 1644, elle avait fondé deux basses messes tous les samedis.

1664-1665. — « Dorure d’un tres beau tabernacle et structure d’un grand autel de sculpture et menuiserie pour l’accomplissement desquels non seulement Messieurs les Bourgeois et habitans du pont contribuerent volontairement et libéralement, mais encore la Noblesse du canton et fournissant quantité de pieds d’arbres et les paysans les charroyans pour l’amour de dieu, duquel ils doivent aussy espérer leur principale récompense, et des Religieux dudit couvent qui subsistent par leur moyen, toutte l’assistance possible et la juste reconnaissance ».

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POSSESSIONS ET RENTES. 

Les Carmes avaient des biens en Combrit, Loctudy, Penmarc’h, Plobannalec, Plonivel, Plogonnec, Plomeur, Plomodiern, Plonéour, Plozévet, Pont-l'Abbé, Treffiagat et Tréméoc.

Ils possédaient des rentes en Combrit, Loctudy, Penmarc’h, Plobannalec, Pont-l'Abbé, Plomeur et Treffiagat, avaient des biens tenus en ferme à Plobannalec et Pont-l'Abbé, et des biens à convenant en Beuzec-Cap-Caval, Loctudy, Penmarc’h, Plobannalec, Plomodiern, Plonéour, Pont-l'Abbé, Tréguennec et Tréogat (Archives départementales, 15 H 19-55).

En 1483, Janne du Pont donne aux Carmes une rente de 40 sous monnoie et obtient en retour un droit de prémesse.

Les colons de Tymerrien en Lennon devaient assister les Carmes « dans leurs quêtes de beurre et autres à Lennon et dans le terme du canton du Faou ».

Les moines avaient aussi en propriété un moulin à eau affermé en dernier lieu 300 livres. Ce moulin appartint d’abord aux chapelains de Saint-Tudy, puisqu’il portait jusqu’en 1625 le nom de Moulin-des-Chanoines. Il passa à cette date avec l’ensemble des biens des chapelains au monastère des Carmes et fut alors appelé le Moulin-à-mer et le Petit-Moulin.

Il ne jouissait point du privilège de banalité, réservé aux moulins de la baronnie qui étaient dans le voisinage.

Le renable appartenait en partie aux Carmes ; en 1780, il est estimé 60 livres (Archives départementales, Le Goyat, Inventaire manuscrit du fonds des Carmes, 1855, p. 303).

Les Carmes avaient droit de colombier, déjà avant 1707.

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CHARGES LOCALES.

En 1603 les Carmes durent affecter quelques-uns de leurs revenus à la réédification de l’église et du clocher.

En 1708 le Prieur s’adresse au syndic des bourgeois de Pont-l’Abbé pour lui demander de vouloir bien répartir équitablement les taxes.

Parmi les dépenses de la communauté signalons les suivantes qui nous sont révélées par un inventaire de 1790.

Pour décimes du diocèse : 226 livres 10 sols.

Pour taxes et droit de visite au R. P. Provincial : 192 livres 14 sols.

Pour vestiaire des religieux : 360 livres.

Pour l'organiste : 250 livres.

Pour les gages du cuisinier : 180 livres.

Pour la blanchisseuse : 90 livres.

Pour le barbier et le bedeau : 60 livres.

Pour la provision de vin : 912 livres 17 sols.

Pour le boulanger : 150 livres.

Les Carmes en 1784 paient 84 livres 10 sols comme décimes ecclésiastiques. Quelques années plus tard, vers 1790, ils sont imposés pour 226 livres 10 sols.

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LE CHAPITRE PROVINCIAL DE 1618 (G. Pondaven).

Le 11 Mai 1618, se réunirent au monastère des Carmes de Pont l'Abbé les principaux religieux Carmes de la province de Touraine. Ils y tinrent du 11 au 16 Mai leur Chapitre provincial.

Vendredi 11 Mai. — Messe du Saint-Esprit, sermon latin, appel des couvents, recommandation des bienfaiteurs défunts, discours du Père Maillard, président du Chapitre, procession générale aux chapelles de Saint-Yves, Sainte-Marie-Madeleine et Saint-Jean, messe chantée, et dans l’après-midi soutenances de thèses.

Samedi 12 Mai. — De grand matin réunion dans la Salle des Capitulants, discours du Père Maillard puis élection du nouveau Provincial. Le Père Philippe Thibault, Prieur de Redon, est élu dès le premier tour. Après dîner, on examine les lettres d’élection de tous les Prieurs.

Dimanche 13 Mai. — Procession générale à la chapelle de la Bienheureuse Marie de Lambourg, à celles de Saint-Sauveur et de Saint-Laurent. Au retour, messe chantée et sermon breton au peuple. Après dîner, soutenances de thèses, vêpres et sermon français au peuple.

Lundi 14 Mai. — Messe solennelle. — Les Pères de la Province protestent contre les dénonciations injustes qui ont atteint certains religieux. On introduit ensuite deux députés de la ville de Quintin qui demandent la fondation, chez eux, d’un couvent de Carmes.

Mardi 15 Mai. — Condamnations. — Différentes peines sont édictées contre quelques religieux Carmes criminels ou apostats. De Paris on rappelle l’étudiant Toussaint Foulchet, à cause de l’insuffisance de ses progrès. A 9 heures grand'messe avec sermon français d’action de grâces.

Promotions. — Plusieurs sujets sont promus pour faire des études à Paris ou ailleurs : ils sont de Nantes, de Tours, de Poitiers, du Bon-Don, de Saint-Paul.

Règlements. — Plusieurs ordres sont donnés aux Prieurs par le Père Provincial, notamment de pourvoir avec toute la diligence possible aux nécessités de leurs religieux et de veiller à ce que les religieux ne se permettent de rien donner, pas même de minuscules présents, fût-ce par dévotion.

Désignations. — Plusieurs affiliations à la province de Touraine sont demandées, puis des religieux sont assignés à divers couvents. Sont désignés pour Pont-l'Abbé : Cossec, Guéguen, Ringonet, 0llé, Vaillant, Collardeau, Conan, Joly, Jérôme Kermaïdic, Coué.

Mercredi 16 Mai. — Après la messe, tous les capitulants, réunis à l’église, nomment le compagnon du Père Provincial et le definiteur au prochain Chapitre général : le P. Maillard, et le P. Thibault. Est élu comme gardien de la province durant la tenue de ce Chapitre général, le P. David Berthault. Diverses affaires sont traitées puis le Chapitre prend fin.

Par lettres de Rome, le 28 Juin 1618, le R. P. Général approuve les actes du Chapitre de Pont-l'Abbé et l’élection comme Provincial du P. Thibault.

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L'UNION DU COUVENT DES CARMES A L'OBSERVANCE DE RENNES (1628-1629).

En 1628, les religieux Carmes de Pont-l'Abbé étaient au nombre de 18. Treize moururent sur la fin de cette année :

« Tous, dit la notice de l'Histoire des Carmes, sont morts d’une mesme maladie scavoir d’une collique si estrange que mesme on les croyait comme démoniacles, et tous les autres hormis l’un d’eux sont tous demeurés perclus et parralitiques, sans que les médecins les plus expérimentés de tout le pays ayent peu rendre raison de telles convulsions et douleurs qu’ils enduroient paravant mourir...

La fin de tout cela fut un nouvel établissement de l’observance des Carmes de Rennes en ce couvent, qui autrement n’y était point disposé, car le provincial ayant une telle désolation et ne voulant laisser perdre une si belle maison, hasarda la vie d’un nombre d’autres qu’il y envoya, tant pour consoler les moribonds que pour y établir une nouvelle colonie, desquels le 1er fut le P. Ciprian, avec quelques autres envoyés au mois de Janvier 1629 [Note : « Ce fut le mois de février, car il partit le lendemain de la purification pour présider à l’élection du p. Cyprien ». (Note marginale signée : f. Yves)], desquels le P. prieur et le touriste furent bien malades, mais grace à Dieu il n’en mourust personne, et pour apaiser l'ire de Dieu furent faites des prières et des exercices de religion extraordinaires en tous les couvents de l’observance et particulièrement en celuy du pont, où l’on dressa des oratoires en plusieurs lieux des cloîtres et dortoirs, où on porta le Saint Sacrement et dedans toutes les chambres particulières avec toutes les solennités et cérémonies accoutumées, tellement que les jeunes, les disciplines et autres exercices de 3 jours enclinèrent la miséricorde de Dieu à apaiser son ire, et ainsi par sa grace et bénignité les religieux s’y portent assez bien, hormis les paralytiques et les anciens qui y sont demeurés » (Bulletin de la Société Archéologique d'Ille-et-Vilaine, 1892).

La réforme des, Carmes, appelée réforme de Touraine fut commencée à Rennes en 1604 et perfectionnée par le P. Philippe Thibault.

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SERVICES RENDUS PAR LES CARMES.

M. Jartel, Curé de Pont-l'Abbé, écrivait à Mgr. Sergent, le 5 Septembre 1856 :

« J’ai entre les mains un manuscrit qui n’est qu’un inventaire du couvent dressé en 1667 et qui fait connaître cependant dans un petit préambule l’importance que cette maison a eue, au moins à certaines époques, les services qu’elle a rendus dans tout le pays et particulièrement à Pont-l'Abbé. On y voit qu’à cette époque elle était composée de 30 religieux dont 18 prêtres qui prêchaient, confessaient et catéchisaient tant en leur église qu’ailleurs, au temps de l'Avent et de Carême, en breton et en français, selon qu’il plaisait à Monseigneur de Cornouailles de les employer... ; au moment de la Révolution elle n’avait plus que 6 religieux [Note : L’un d’eux, le P. Predou eut une conduite scandaleuse (Manuscrit Boissière, p. 165). Un autre, Gatien Le Lièvre, originaire de Rennes, refusa le serment. fut interné à Landerneau, puis déporté en 1794 sur le Washington. Il y mourut le 11 octobre de la même année, et fut inhumé à l’île Madame]. Il est dit dans ce manuscrit que les religieux administraient souvent par charité ou par nécessité les sacrements de l'Eucharistie en forme de viatique ou autrement et l'Extrême-Onction, aux habitants de la ville de Pont-l'Abbé, située à l’extrémité de deux paroisses qui la partageaient quasi également et dont les églises paroissiales étaient éloignées d’une grande lieue, que les services solennels de grandes messes et de vêpres, les sermons tant en breton qu’en français, catéchismes et autres instructions et avertissements publics ont toujours été faits dons l’église des Carmes, Avent et Carême et fêtes solennelles de l’année. Ainsi l’église des Carmes était de fait la paroisse de Pont-l'Abbé, et l’on sent que ces religieux qui ont évangélisé et dirigé ce pays pendant 400 ans, ont dû y propager et y implanter profondément le culte de Marie, objet principal de leur institut. 

Ils avaient formé par la confrérie du Scapulaire des congrégations d’hommes et de femmes qui subsistaient encore à l’époque de la Révolution, chacune avait sa chapelle particulière, en dehors de la grande église. J’ai vu les ruines d’une de ces chapelles, j’ai connu aussi quelques vieillards qui avait fait partie de ces congrégations et qui en suivaient encore quelques règlements, en assistant, un cierge à la main, à l’enterrement des membres de la confrérie... ».

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PRIEURS DES CARMES.

Ci-dessous les noms de quelques Prieurs :

1411. — Guillaume Noël.

1552. — Jan François, bâchelier en théologie.

1618. — Olivier Gandaire.

1633. — Hugues de Saint François [Note : Hugues écrivit une vie de Sainte Anne d'Auray].

1634. — Léonard de Saint-Denys.

1635. — Henry de Saint-Emérence.

1643. — Martinien de Saint-Jan.

1660. — Joachim de Saint-Bernard.

1720. — Aignan de Saint-Antoine.

1789. — Mathurin Jouhanic.

1790. — Colven.

(Archives du diocèse de Quimper et de Léon).

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