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LA FONTAINE NOTRE-DAME DE ROSCUDON A PONT-CROIX

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La fontaine de Notre-Dame de Roscudon de Pont-Croix se trouve placée dans un des sites les plus charmants de la localité. On y accède par une porte de fer, en suivant une allée bordée, de chaque côté, de tilleuls et d'un parterre semé de fleurs diverses, et bien entretenu, depuis longtemps, par les soins dévoués de la même famille ; merci à elle ! Dieu n'oublie pas ce que l'on fait pour l'honneur de sa Mère. De grands arbres du manoir de Tréfrest ombragent la fontaine de laquelle coulent les eaux salutaires.

A l'intérieur, on voit une vieille statue de la Madone vénérée tenant sur ses bras l'Enfant Jésus. Si elle n'est pas à citer, au point de vue artistique, elle l'est, à coup sûr, par la dévotion dont l'honorent les habitants de Pont-Croix. Qui en dira l'origine ? Rien ne la distingue, ni comme matière, ni comme art ; c'est sans doute quelque humble ouvrier qui en a dessiné les traits dans la simplicité de sa foi. Mais qu'importe aux yeux de Celui qui est souverainement libre dans le choix des instruments et des lieux dont il juge à propos de se servir, pour faire éclater sa toute-puissance ! Marquée du doigt de Dieu, cette humble image est devenue un instrument privilégié de la glorification de Marie ; autour d'elle les grâces célestes, et les faveurs les plus signalées se multiplient... Aussi, pour reconnaître ces grâces et les bienfaits de toute sorte que Notre-Dame de Roscudon se plaît à répandre, à sa fontaine, on a écrit, en lettres d'or, sur le frontispice, ces paroles : Reconnaissance à Marie.

Une chose remarquable, surtout en Bretagne : à côté d'une chapelle de pèlerinage on rencontre habituellement une fontaine où les pèlerins viennent se laver et boire, moins pour étancher leur soif, que pour être spirituellement réconfortés, et guéris souvent de leurs infirmités corporelles.

Nos pères, en établissant ces fontaines, n'avaient-ils pas eu le souvenir de la fameuse piscine probatique, où, tous les ans, on voyait accourir les infirmes de toute sorte ? Sans doute, il n'est pas d'endroit où Dieu ne puisse agir par l'intermédiaire de Marie, en vue de nos besoins spirituels et corporels, mais les lieux de pèlerinage sont, si nous osons nous exprimer ainsi avec Mgr Freppel, « les eaux thermales de la piété, les bains spirituels où les âmes viennent se retremper, en y puisant une énergie nouvelle ».

Les habitants de Pont-Croix ont pour leur fontaine une grande vénération ; ils aiment cet endroit privilégié ; ils l'aiment par tradition, par gratitude. Ils savent que Notre-Dame de Roscudon veille sur eux et les protège contre la colère du ciel et, que grâce à elle, ils ont été jusqu'ici préservés de bien des fléaux. Aussi, le 8 Septembre, le jour du pardon de la fontaine, est un jour spécialement férié pour eux.

Ils viennent, en procession, offrir un cierge à leur bonne Mère, la prier et se mettre sous sa puissante protection. Ce ne sont pas seulement les paroissiens de Pont-Croix qui ont cet amour pour la Madone de la fontaine de Notre-Dame de Roscudon, ce sont encore les habitants du Cap et d'ailleurs qui, chaque jeudi, aux jours de foire et de marché, vont s'agenouiller devant elle et l'invoquer ; ce sont aussi les élèves du Petit-Séminaire qui, tous les ans, le 31 Mai, au retour de leur pèlerinage à Notre-Dame de Confort, ne manquent jamais de venir le terminer pieusement, à la fontaine de la Vierge ……

Mais, c'est surtout, le 15 Août, le soir du grand pardon, un des plus dévotement suivis de la contrée, qu'on est heureux de s'y rendre, pour prier et chanter les louanges du Secours des Chrétiens. A huit heures, tout le monde est réuni à l'église paroissiale, muni de cierges bénits. De là, on marche en procession vers la fontaine, au chant des litanies de la Sainte-Vierge, en suivant une petite route entourée de haies d'aubépine. Déjà on aperçoit, dans les bois de Tréfrest, des feux de bengale, des lanternes vénitiennes de diverses couleurs éclairant le paysage. Lorsqu'on est en face du pieux monument, le spectacle devient ravissant. On n'y voit que lumières, décorations, et feu d'artifice, qui donnent aux arbres toute espèce de nuances variées.

La cérémonie devant la statue illuminée par des cierges nombreux commence par les petites vêpres de la Vierge ; on y récite ensuite deux dizaines de chapelet ; on entend une allocution appropriée au lieu et à la circonstance ; et si l'on peut comparer le petit au grand, on croirait un peu assister aux processions aux flambeaux, à la grotte de Lourdes. Quand tout est fini, après avoir fait à regret les adieux du soir à la Madone vénérée, on revient encore processionnellement à l'église, en chantant avec entrain le cantique de Notre-Dame de Roscudon sur l'air : « Bénis, ô tendre mère. ».

Origine de la Fontaine.

L'histoire ne nous parle pas de l'origine de la dévotion des fidèles à la fontaine de Notre-Dame de Roscudon. La tradition locale dit cependant qu'avant la grande Révolution de 1793, on avait à Pont-Croix, dans le Cap et les autres lieux environnants, une dévotion connue à cette fontaine. On y accourait même des cantons de Plogastel-Saint-Germain et de Pont l'Abbé, pour demander à cette bonne Mère la guérison des yeux malades et d'autres infirmités.

Après cette époque fatale aux pèlerinages, la fontaine fut abandonnée, oubliée jusqu'à 1830. Un jour d'été, vers 3 heures du matin, M. Hignard, encore jeune, venant de son château de Tréfrest en ville, vit dans le bois une femme et un homme, à qui il demanda ce qu'ils faisaient là. L'homme lui dit : « Monsieur, cette femme est venue, sous nuit, du Cap, pour accomplir un vœu qu'elle a fait, à la fontaine de Notre-Dame de Roscudon, qui a été démolie pendant la Révolution. Vous avez, Monsieur, une prairie à sa place ».

M. Hignard répondit : « Je ne le savais pas; mais je verrai plus tard ».

Les choses en restèrent là jusqu'en 1857. A cette époque, une personne, du nom de Anne Lirin, sollicita et obtint de M. Hignard, devenu maire de Pont-Croix, la permission de faire dans toute la paroisse une quête, pour recueillir les ressources nécessaires à la reconstruction de la fontaine. Tout le monde fit bon accueil à la sympathique quêteuse, et, M. Hignard, ayant cédé de très bonne grâce l'emplacement, on bâtit le monument qui est, aujourd'hui, en si grande vénération dans tout le pays.

En 1858, lorsqu'il fut terminé, on transporta solennellement, de l'église paroissiale, où elle était conservée, l'ancienne statue, qui reprit sa place au-dessus de la fontaine.

Peu de temps après, Anne Lirin tomba malade ; sentant que sa fin approchait, elle demanda à Dieu, en récompense de ce qu'elle avait fait pour Notre-Dame de Roscudon, la grâce d'embrasser avant de mourir, la statue de la fontaine. Cette grâce lui fut accordée, la veille du jour où son âme alla rejoindre dans le ciel celle qu'elle avait tant aimée et priée pendant sa vie.

A partir du moment où la fontaine fut reconstruite et l'image de la Vierge placée dans une niche intérieure, la dévotion à cette fontaine alla en grandissant de jour en jour ; des ex-voto nombreux y furent déposés, en reconnaissance de grâces obtenues.

La première, selon la croyance des habitants, c'est que Pont-Croix a été préservé depuis des maladies contagieuses, comme le choléra, la variole. Sans doute, on le doit un peu à l'air pur de la mer et des bois, mais surtout à la protection de notre puissante Mère, Notre-Dame de Roscudon, que l'on invoque spécialement, à sa fontaine, en temps d'épidémie.

On cite à Pont-Croix, et dans les environs, plusieurs guérisons extraordinaires, accordées, à la fontaine. Il ne nous appartient pas de les qualifier autrement.

Entre autres, il y a environ quinze ans, une enfant de Pont-Croix, percluse de tous ses membres, en retrouva l'usage, à la fontaine, où elle s'était fait transporter.

Une autre enfant avait, depuis trois ans, un mal violent de côté qui l'empêchait de marcher ; elle se traînait sur ses genoux, en s'appuyant sur ses mains. Conduite en voiture à la fontaine, sur sa demande, elle en revint à pied, après y avoir prié avec ferveur, et s'être signée de l'eau salutaire.

Une, autre personne du Cap, malade depuis longtemps et condamnée par les médecins, après s'être pieusement agenouillée devant la fontaine et avoir bu de son eau, s'est trouvée guérie.

(A. Téphany).

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