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L'ÉGLISE DE PONT-CROIX VISITÉE EN DIX MINUTES.

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Ville de Pont-Croix (Bretagne).

EXTÉRIEUR.

Historique. — L'église de Pont-Croix, ancienne collégiale desservie par des chanoines, est dédiée à Notre-Dame. de Roscudon (Tertre du ramier). Aucune légende connue n'en explique l'origine.

L'église primitive était entièrement romane. Les importantes parties qui en restent à l'intérieur indiquent comme date de construction la deuxième moitié du XIIème siècle, vers 1160 ou 1170.

Les fondateurs en furent les seigneurs de Pont-Croix, descendants des anciens thierns, chefs des Bretons venus de l'Ile de Bretagne (Angleterre actuelle) au Vème siècle. Au commencement du XIIIème siècle, ils l'agrandirent vers l'Est et ajoutèrent à la nef romane deux travées ogivales.

Les derniers seigneurs de Pont-Croix furent Sinquin et son fils Gourmelon. La sœur de celui-ci, Plezou de Pont-Croix, seule héritière, apporta en dot son riche domaine à l'héritier des sires de Tyvarlen, en Landudec, au commencement du XIVème siècle. C'est probablement à l'occasion de ce mariage que fut construit le porche.

A la fin du XIVème siècle, la maison de Tyvarlen et Pont-Croix se fondait en celle des Rosmadec, de Telgruc, par le mariage d'Alice, héritière de Tyvarlen, avec Jean de Rosmadec.

Les Rosmadec, nouveaux seigneurs de Pont-Croix, achevèrent de donner à l'église son aspect actuel.

Tour et Flèche. — Dominant tout l'édifice, la flèche, portée par une base romane, s'élance à une hauteur de 67 mètres. Moins svelte que le Creisker de Saint-Pol de Léon, mais plus harmonieuse dans ses lignes et dans ses proportions, c'est l'un des plus beaux clochers de Bretagne. Bâti vers 1440, sur les plans des deux flèches qui devaient, dès cette époque, couronner les tours de Saint-Corentin de Quimper et qui ne furent qu'amorcées faute d'argent, le clocher de Pont-Croix servit à son tour de modèle aux deux flèches actuelles de la Cathédrale, en 1855-56.

Façade méridionale. — La façade méridionale résume les styles et les époques de construction ou de remaniement de l'édifice. En commençant par le bas :
1° Portail Ouest du XIIème siècle refait au XIIIème avec fenêtre ogivale ; porte banale du XIIIème remplaçant une porte romane dont les moulures sont encore visibles ;
2° Au Midi : porche rayonnant du XIVème siècle ;
3° Pignon et fenêtre flamboyants du XVème ;
4° Porte et fenêtre du XVème dans maçonnerie plus ancienne ;
5° Fenêtre flamboyante du XVème ;
6° Fenêtre flamboyante du XVème, dans pignon du XIIIème ;
7° Chevet polygonal du XVIème.

Le Porche. — La partie la plus remarquable de l'extérieur est le porche de dentelle, chef-d'œuvre de goût, de grâce et de légèreté de l'art rayonnant du XIVème siècle. Arc surbaissé d'une étonnante hardiesse au-dessous d'un tympan très ajouré. Dentelle de pierre des roses appliquées du fronton principal et des frontons des contreforts. A l'intérieur, remarquable frise de trèfles à trois feuilles d'un dessin très élégant ; niches avec sièges, séparées par des faisceaux de colonnettes. Au-dessus de la porte, statuette de Notre Dame de Roscudon.

INTÉRIEUR.

A droite, attenant au mur, très ancien bénitier usé palle frottement des mains. (On se signe). Tout l'intérieur de l'église fut longtemps recouvert d'un badigeon de chaux renouvelé à la veille de la fête patronale (15 Août). Cette impression de blancheur avait son cachet. Le débadigeonnage, commmencé en 1895 par M. Téphany, a été achevé en 1921 par M. Picart.

La Nef romane (XIIème siècle), (à voir du bas de l'église). — C'est le plus beau spécimen de l'architecture romane dans le Finistère. Huit travées qui se continuent par quatre autres au-delà des gros piliers du transept. Légèreté et variété des colonnes, faites de faisceaux de 4, 6 ou 8 colonnettes ; chapiteaux cubiques d'une élégante simplicité. Cintres moulurés ornés d'un faisceau de trois baguettes liées et terminées en biseau. Filets verticaux reliés par une cordelette horizontale, martelés dans la nef. Cette nef a servi de modèle à de nombreuses églises de la région.

Bénitiers encastrés dans les colonnes et ornés d'un calice : indiquent probablement des tombes de chanoines au pied des colonnes.

Foyer. — Au fond de l'église, à gauche de l'ancienne porte romane, vaste foyer masqué par les chaises. Rassemblait peut-être les pèlerins qui passaient la nuit dans le sanctuaire. Servait plus probablement à chauffer l'eau de la cuve baptismale, au temps où le baptême se donnait encore par immersion à la manière du baptême de Notre-Seigneur dans le Jourdain. On remarque, en effet, un peu plus haut, une cuve rectangulaire avec traces de ferrures pour couvercle mobile.

Bas-Côté droit inférieur. — Chapelle du baptistère. — Cuve baptismale en pierre d'une seule pièce. Au-dessus, panneau sculpté et baldaquin du XVIIème siècle. Autel avec beau retable Renaissance. En 1450, Jean II de Rosmadec, partant pour un pèlerinage à Rome, fonde cette chapelle et la dédie à S. Nicolas, en l'honneur du pape régnant Nicolas V.

Transept (XVème siècle). — Puissants piliers prismatiques supportant la tour et la flèche. Ils englobent d'autres piliers romans moins forts appartenant à la construction primitive. A remarquer le système ternaire des colonnettes continuées par des arcs sous la voûte du clocher. L'adjonction de cieux groupes ternaires sur le même plan donne à chaque pilier quatre faces à six colonnettes, complètes dans l'espace octogonal intérieur. De la porte d'entrée, à droite, le coup d'œil est superbe, mais laisse désirer un vitrail dans la grande fenêtre d'en face.

Bas-Côté droit supérieur. — A droite, dans l'angle, porte de l'escalier de la tour. En 1597, pendant les troubles de la Ligue, le brigand La Fontenelle s'étant emparé de Pont-Croix, les notables se réfugièrent dans la tour. La Fontenelle les y assiégea, mais l'exiguïté de la porte la rendait facile à défendre. Le brigand y fit brûler des genêts verts, pensant étouffer les défenseurs. N'y pouvant réussir, il leur promit la vie sauve s'ils se rendaient. Quand ils furent descendus, il les fit pendre dans le cimetière, au côté Nord de l'église.

Plus haut, belle fenêtre flamboyante du XVème siècle. Au-dessous, enfeu du XIVème siècle. Au mur, statues en bois du XVIIIème siècle ; la Vierge entre S. Joachim et Ste Anne ; l'Enfant-Jésus entre S. Joseph et la Sainte Vierge.

Autel de la Sainte-Famille. — Curieux autel en pierre peinte datant probablement du XIIème siècle. La table repose sur deux colonnes enfermées dans une sorte de cage aux barreaux obliques. Les chapiteaux, analogues à ceux de la nef, portent en relief, celui de droite une croix dentelée, et celui de gauche un olifant suspendu à une pointe d'épée terminée en fleuron (épée mornée). L'autel est dédié à la Saint-Famille. Le symbolisme de ses colonnes et de ses écussons rappelle probablement le souvenir d'un ancien seigneur de Pont-Croix qui aurait été aux Croisades et qui aurait été blessé et fait prisonnier par les Sarrazins.

A droite de l'autel, dans le mur, piscine double du XIVème siècle. Au-dessus, traces d'un ancien enfeu.

Ancien Chœur. — Sur la gauche du bas-côté, la colonnade romane du XIIème siècle se continue par quatre arcades de même style, mais d'un travail moins soigné. Jusqu'en 1921, les entre-colonnements étaient occupés par des stalles, souvenir de l'ancienne collégiale. La grille qui fermait le bas de ce chœur a été conservée entre les piliers Est de la Tour. L'église primitive du XIIème siècle devait se terminer à la dernière arcade romane par un mur droit.

Sanctuaire. (Courte prière au Saint-Sacrement.) — Au début du XIIIème siècle, le chevet fut reporté plus haut. A la nef romane s'ajoutèrent les deux arcades gothiques qui limitent à droite et à gauche le sanctuaire. Curieux chapiteaux dont l'ornementation décèle un art commençant. Aux chapiteaux supérieurs, armoiries brisées par les révolutionnaires.

Dans le carrelage, en avant et près de l'autel, un écu marque l'emplacement de la tombe des Rosmadec, détruite pendant la Révolution. L'autel est dominé par une très belle Assomption en bois doré, œuvre d'un sculpteur du XVIIème, siècle.

Autel du Rosaire. — A droite, l'église s'élargit au XIIIème siècle de toute la chapelle actuelle du Rosaire. Elle est éclairée à l'Est par trois fenêtres ogivales, lancette et tiers-point, d'une ornementation encore inhabile et fruste. Au Midi s'ouvre une grande fenêtre flamboyante qui a dû, au XVème siècle, remplacer une rose du XIVème. Au-dessous de cette fenêtre, élégante piscine et enfeux des seigneurs de Tyvarlen. On y retrouve les trèfles caractéristiques du porche.

VITRAUX. — 1° Dans les fenêtres de l'Est, vitraux modernes : Apparitions de la Sainte Vierge : a) aux enfants de la Salette ; b) à S. Dominique et à Ste Catherine de Sienne ; c) à Bernadette Soubirous, à Lourdes.
2° Dans la grande fenêtre flamboyante, magnifique vitrail ancien rendu presque indéchiffrable par d'inintelligentes restaurations, dont la dernière, datant de 1923, est imputable aux Beaux-Arts. Couleurs d'un éclat remarquable, dessin d'une grande pureté de lignes, détails curieux.

Deux séries de trois tableaux. En haut : 1er tableau (panneau 1, à gauche), L'Annonciation : admirable attitude de la Vierge. — 2ème tableau, Adoration des Bergers : la Vierge en adoration devant l'Enfant (2e panneau) ; berceau d'osier de l'Enfant (3ème panneau) ; S. Joseph assis présentant l'Enfant aux bergers (4ème panneau) ; les bergers avec des présents (5ème panneau). Comme fond des quatre panneaux, des anges jouant de la harpe, de la guitare, de l'orgue. Remarquer, en se reculant jusqu'à la grille du chœur, la figure mutine de l'ange qui joue de la guitare au-dessous du berceau (3ème panneau). — 3ème tableau (6ème panneau), La Fuite en Egypte. Des anges jettent des fruits dans le chapeau de S. Joseph. Le bœuf accompagne l'âne dans le voyage.

Deuxième série. — 1er tableau (panneau 1) : le donateur à genoux, un chevalier avec les armes des Rosmadec sur la poitrine (d'azur à trois pals d'argent), présenté par un saint évêque. Probablement Alain II de Rosmadec, vers 1530. — 2ème tableau (panneaux 2, 3, 4 et 5), Les Mages à la Crèche : 2ème panneau, indéchiffrable ; 3ème, mages à genoux et debout ; 4ème, mage debout ; 5ème, suite des mages à cheval. — 3ème tableau (panneau 6) : la donatrice à genoux, présentée par S. Jean l'Evangéliste, un calice à la main : probablement Jeanne du Chastel, épouse d'Alain II de Rosmadec.

Les panneaux inférieurs sont faits de fragments d'un autre vitrail représentant les scènes de la Passion (3ème panneau) : Lavement des mains. Ils n'ont été apposés là qu'après la Révolution. Ces panneaux, ainsi que les soufflets du tympan, portaient les armoiries des fondateurs et bienfaiteurs de l'église. Le vandalisme révolutionnaires a détruit en 1792 ces deux pages d'Histoire qu'il eût été si intéressant de connaître.

SCULPTURES. — A gauche du vitrail, curieuse et vieille statue de S. Jacques, en chêne. Rappelle, sans doute, la mort de Guillaume de Rosmadec, tué en 1426, au siège de Saint-James (S. Jacques) de Beuvron, en Normandie, en combattant les Anglais avec Arthur de Richemond.

Autel moderne adossé à de belles boiseries du XVIIème siècle. A gauche de l'autel, statue de S. Augustin, en chêne, provenant de l'ancienne chapelle des Ursulines, quand les révolutionnaires en firent un temple de la Raison.

En face, magnifique retable de Ste Anne. Statue d'une admirable expression, entourée de quatre médaillons rappelant les principaux épisodes de la vie de la Sainte. Ce retable est daté de 1673. Œuvre de Jean et Pierre Le Déan, père et fils, maîtres sculpteurs à Quimper.

A gauche, tableau d'un peintre inconnu du XVIIème siècle : la Sainte Vierge et l'Enfant-Jésus tendant le Rosaire à S. Dominique et à Ste Catherine de Sienne, en présence de Louis XIII, de la reine, du dauphin et du pape S. Pie V.

Chevet. — Ce chevet polygonal, du commencement du XVIème siècle, constitue une troisième addition à l'église primitive. Les trois fenêtres sont occupées par des vitraux modernes. Au milieu, couronnement de la Sainte Vierge en présence des Patriarches, des Apôtres, des Confesseurs et des Martyrs, don de Mme Vesseyre (1884). A droite, l'arbre de Jessé ; à gauche, les Apôtres.

Autel du Sacré-Cœur. — Le caractère des sculptures, la présence sur les panneaux de l'autel des Sacrés Cœurs de Jésus et de Marie (dévotion du P. Eudes) indiquent la première moitié du XVIIème siècle. A gauche, statue de l'Ange Gardien tenant un enfant par la main ; à droite statue de S. Sébastien avec son casque à ses pieds. Don probable de Sébastien II de Rosmadec, homme de guerre, gouverneur de la ville de Quimper en 1634 ; orphelin de père et de mère de bonne heure (1613), fut élevé à la Cour de Louis XIII (ange gardien).

La Cène. — Au-dessous de l'autel, la Cène chef-d’œuvre en bois doré, non signé, mais dû, sans doute, au ciseau de Le Déan, de Quimper. Les Apôtres interrogent le Maître, qui a dit : « Un de vous me trahira ». On admirera l'expression des physionomies (Notre Seigneur, S. Jean...), la variété et la vérité des attitudes (Judas à gauche à moitié levé), le mouvement général et la pureté classique des lignes. Œuvre d'inspiration originale, totalement indépendante de la Cène de Léonard de Vinci.

A droite et à gauche de l'autel, statues de S. Crépin et S. Crépinien, patrons des cordonniers, et de Ste Ursule, de même provenance que le S. Augustin.

Adossés au maître-autel, panneaux peints en 1658 par Adam Guilpin, peintre à Quimper : ciboire avec anges adorateurs ; arche d'alliance ; Evangélistes : S. Marc, S. Luc (très remarquable), S. Mathieu.

Bas-Côté supérieur Nord. — Divisé en deux nefs par une colonnade romane de même caractére que la nef centrale, mais un peu postérieure.

Les faisceaux de baguettes des cintres reposent sur des têtes en ronde-bosse. Dessins géométriques aux chapiteaux. Les colonnes supérieures, portées sur des soubassements, paraissent contemporaines des arcades du sanctuaire (début du XIIIème siècle).

Autel de Notre-Dame de Pitié. — Petit autel Renaissance avec joli panneau sculpté représentant une Pieta entre deux élégantes colonnes torses. Dans la fenêtre, fragments d'un vitrail ancien. A gauche, piscine romane mutilée par des remaniements postérieurs.

Aux fenêtres, vitraux modernes, dons de la famille d'un ancien curé, M. Yvenat : S. François Xavier, S. Barthélemy, S. Augustin et sa mère Ste Monique, S. Alfred. — Au mur, statue en bois de Notre-Dame des Sept-Douleurs et image de la Sainte Face.

Transept. — Autel renaissance. — Beau retable en bois du XVIIème siècle, S. Pierre enchaîné, œuvre probable de Le Déan. Cette chapelle fut fondée, comme celle du baptistère, en 1450, par Jean II de Rosmadec, avant son pèlerinage au tombeau des Saints Apôtres, et dédiée à cette intention à S. Pierre-aux-Liens. Aujourd'hui, chapelle des Défunts. Une pieuse coutume veut que le cercueil, avant de quitter l'église, vienne toucher de ses deux extrémités le coffre de l'autel.

Dans l'enfeu, statue moderne de Notre-Dame de Montligeon. A la grille, tronc pour l'acquisition d'un vitrail pour la grande fenêtre flamboyante.

Bas-Côté inférieur Nord. — Contre le pilier de la tour, statue très ancienne et très vénérée de Notre-Dame de Roscudon en bois doré.

Dans le mur, piscine du XIVème siècle ; indique le voisinage d'un ancien autel. — Fenêtres romanes remaniées, avec vitraux modernes : S. Hilarion, Ste Catherine d'Alexandrie et S. Yves.

Curieuse et très ancienne statue en pierre : Ste Anne, portant la Vierge enfant, qui tient à la main une sorte de poupée.

Porte romane du XIIème siècle donnant sur l'ancien cimetière, aujourd'hui désaffecté.

Buffet d'orgue du commencement du XVIème siècle, adossé à l'ancienne sacristie. Colonnes encastrées dans la maçonnerie. Le haut des travées a été dégagé en 1921.

Dernier coup d'œil à la nef. Prière au Saint-Sacrement et à Notre-Dame de Roscudon.

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