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LA PAROISSE DE PLUVIGNER

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Du territoire de Vannes et à collation libre, cette paroisse de Pluvigner était, sous le rapport du temporel, une des meilleures du diocèse [Note : Formes anciennes de Pluvigner : Pleguinner, 1259 (abb. de Lanvaux). — Pleuvingner, 1325 (D. Morice, I, 1347)]. Elle avait pour patron saint Guigner, sous le vocable duquel se trouvait placée son église paroissiale. Hibernois d'origine et fils d'un petit roi encore payen, ce saint avait embrassé la religion chrétienne. Pour se soustraire à la persécution de son propre père, il vint, avec plusieurs nouveaux convertis, passer quelques années dans la Cornouaille armoricaine. De retour dans sa patrie, il renonça au trône laissé vacant par la mort de l'auteur de ses jours et se rendit en Grande-Bretagne, pour y travailler à la conversion des Saxons qui avaient envahi ce pays : A peine débarqué, vers 455, il fut mis à mort, avec tous ses compagnons, par les ordres de Théodoric, principicule de la Cornouaille insulair. On les considéra comme des martyrs, et leurs corps, recueillis par un seigneur, reçurent une sépulture honorable. Mais dans tout cela, on ne voit aucun rapport entre saint Guigner et notre paroisse, à laquelle il a néanmoins donné son nom. Pour trouver cette relation et expliquer ce fait, l'hypothèse suivante ne devrait guère paraître invraisemblable. Fuyant les Saxons, une bande de chrétiens qui habitaient le quartier où ces martyrs avaient cueilli leurs palmes ; et emportant avec elle le corps de saint Guigner, traversa la mer, et vint se fixer, sur le territoire des anciens Vénètes, en un canton à peu près désert, et se distingua des autres bandes analogues, en prenant le nom de Plou de Guigner, d'où est venu naturellement, plus tard, celui de Pluvigner, donné à la paroisse formée, par ces émigrés. D'autre part, on se rend facilement compte ainsi de la présence, dans notre église paroissiale, d'une grande partie des reliques de son saint titulaire. Ces reliques étaient, en effet, si considérables, au dire de l'abbé Cillart, au milieu du XVIIIème siècle, qu'elles en embrassaient d'insignes, enchâssées dans deux cuisses et deux bras argentés et de grandeur colossale qui, à la fête du Saint, s'exposaient au-dessus du maître-autel.

Quant à l'église paroissiale, restaurée à différentes époques, conservant néanmoins des restes de sa construction primitive et portant en relief, sur la sablière nord de sa nef, une inscription gothique datée de 1545, elle possédait un vaste chœur carré renfermant quarante stalles. En 1740, un arrêt du Conseil prescrivit de mettre les armes du roi sur le rétable du maître-autel. Celles de Ker et de Malestroit se voyaient dans la principale croisée. Suivant une tradition que je ne puis contrôler, la première église paroissiale aurait été la chapelle de Notre-Dame-des-Orties, située au bourg même et communiquant, par la sacristie avec celle qui l'a remplacée. La nef de cette chapelle, coupée à l'ouest par la route, était jadis plus longue. Sur une sablière, au nord du chœur également carré, une inscription gothique portait la date de 1426. La même tradition veut qu'un couvent de Templiers ait autrefois existé non loin de cette chapelle.

Pluvigner possédait une trève, celle de Saint-Bieuzy [Note : Formes anciennes de Saint-Bieuzy : Beuzi, 1437 (abb. de Lanvaux). — Bizuy, 1480 (Ibid). — Bourg trévial de Bihuy, XVIIème et XVIIIème siècle. (Ibid.)]. L'église ou chapelle tréviale de ce nom marque l'endroit où saint Bieuzy, frappé à mort, passa la nuit, en se rendant à l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys, pour y rendre le dernier soupir entre les bras de son saint ami et père, le célèbre fondateur de ce monastère. Le moine anonyme qui a écrit, au XVIIème siècle, une histoire de ce couvent, restée manuscrite, ajoute que le chef de saint Bieuzy, passé plus tard à l'église paroissiale de Pluvigner, avait d'abord été donné à cette chapelle tréviale. Tout auprès et placée sous le vocable du même saint, se trouve une fontaine dont les eaux jouissaient de la vertu de guérir les hommes et les animaux enragés. Il suffisait d'en boire ou de manger du pain qu'on y avait trempé. Le moine cité plus haut dit avoir vu un chasseur qui s'y était rendu pour demander de ce pain au recteur de Pluvigner, et avoir entendu, de la bouche même de cet ecclésiastique, que ce remède n'avait jamais manqué d'efficacité et que, en prenant de cette eau et de ce pain, l'usage était de faire dire une messe dans la chapelle du Saint (Mon Histoire de Saint-Gildas de Rhuys, p. 85 et 86). De nos jours encore, pour se guérir des maux de dents, on se rend à cette fontaine dont on fait le tour, ayant la bouche pleine d'eau.

Lors de la réformation du domaine royal, en 1680, l'abbé et les religieux de Lanvaux voulurent se faire passer pour « fondateurs de l'église tréviale de Bihuy, maisons et terres y annexées dans le bourg trévial de Bihuy qui dépend entièrement de la dite abbaye ; dans laquelle trève les dits abbé et religieux ont droit de foire par chacun an ». Mais, par sentence du 4 avril de cette année, les commissaires les déboutèrent de leurs prétentions.

Dans cette église, le prêtre François Lamour, curé de Brandivy, trève de Grand-Champ, fonda une chapellenie, dont le vocable et les charges nous demeurent inconnus, et la dota des édifices d'une tenue à domaine congéable qu'il possédait au bourg même de Bihuy sous le monastère de Lanvaux, propriétaire foncier. Cette petite tenue se composait de logis, dépendances en labeur, pré, contenant en tout un journal et 14 cordes, et de la communite du commun.

Plusieurs autres édifices religieux s'élevaient sur le territoire de Pluvigner.

C'était d'abord la chapelle de Saint-Michel, située au bourg paroissial et entouré d'un cimetière.

Il avait ensuite celle de Saint-Gildas et de Saint-Nicolas, appurtenant à l'abbaye de Saint-Gildas-des-Bois qui, le 25 avril 1254, avec d'autres possessions en Naizin, des terres et des dîmes en Pluvigner, la vendit 70 livres monnaie à l'abbaye de Lanvaux (Fonds de l'abbaye de Lanvaux, aux archives départementales du Morbihan). La pièce qui nous a fourni ce renseignement ne précise malheureusement point le lieu où se trouve cet édifice. Mais il serait possible de le placer au village de Saint- Trémer, dont le véritable nom était Gildas. Pour la réformation de 1680, mentionnée plus haut, l'abbé et les religieux de Lanvaux déclarent, en effet, posséder « au village de Saint-Treffer une mazière et jardin y joignant, avec autre jardin séparé seulement de la dite maziere par le chemin de Pluvigner à Brech, joignant du nord aux issues de la chapelle de Saint-Treffer ; sur lesquelles choses maintenant abandonnées leur étoit deub cy-devant six sols monnoye de cheffrente ».

La chapelle de Saint-Mériadec, au village de ce nom, fut construite, en 1549, par Bertrand de Broël, abbé de Lanvaux, comme nous l'apprend une inscription gothique en relief portée par la sablière nord sur une banderole. Elle appartenait effectivement à son monastère, suivant cette déclaration pour la même reformation : « sont les dits abbé et religieux propriétaires d'une chapelle sous le nom de Saint-Mériadec dans le village dudit nom, dans laquelle toutes les oblations qui y tombent leur appartiennent à l'exclusion des recteurs de la paroisse de Pluvigner, contenant sous fond avec ses issues y joignant vingt-cinq cordes ».

Au village de Kerven s'élève encore celle de Notre-Dame de la Miséricorde, dont la construction fut commencée en 1600, d'après une inscription gravée en capitales romaines sur des banderoles portées par la sablière du nord. Lors de la Réformation précitée, elle appartenait, avec la tenue sur laquelle elle se trouvait et le moulin à vent voisin, à Bidé, seigneur de la Grandville, en Grand-Champ, qui en fit aux commissaires la déclaration suivante : « Appartient aussy audit, seigneur de la Grandville déclarant une chapelle dédiée à Notre-Dame de Miséricorde, située en la dite paroisse de Pluvigner, et une tenue lui appartenant, avec les droits honorifiques de prééminences, comme étant foncier d'icelles chapelle et tenue. Comme aussy appartient audit seigneur déclarant un moulin à vent situé proche de la dite chapelle de Notre-Dame de Miséricorde sur le fond de la tenue de Kerven ». La forme de cet édifice en demi-tau l'a fait attribuer aux Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem ; mais la date de sa construction montre assez ce qu'il faut penser de cette assertion, attendu surtout que ces Chevaliers ne possédaient alors absolument rien dans la paroisse de Pluvigner.

La chapelle de Saint-Fiacre, portant, avec la date de 1453, sur un chapiteau couronnant un faisceau de quatre colonnettes, une inscription en caractères gothiques en relief, fut encore restaurée en 1640.

Non loin du bourg, au village auquel elle avait donné son non, se trouvait la chapelle de la Magdeleine, affectée à l'usage des lépreux réunis en ce lieu. A la fin du XVIIème siècle, les descendants de ces anciens infirmes devaient encore s'inhumer dans cette chapelle et non à l'église paroissiale, comme les autres fidèles. Aux pages 156 et suivantes du Bulletin de la société polymathique, année 1871, M. Rosenzweig a raconté tout au long des scènes fort émouvantes qui se produisirent ici, le 10 mai 1687, à l'occasion de l'inhumation d'une femme décédée, la veille, en ce village. Après la révolution, cette chapelle tombait en ruine et avait été interdite par l'évêque comme irréparable et impropre au culte. La fabrique en prit occasion pour demander au préfet, le 23 août 1810, l'autorisation de la détruire et de s'emparer des matériaux au profit de l'église paroissiale.

Le village du Moustoir, dont le nom est à remarquer, possédait une chapelle sous le vocable de la Trinité, vestige, sans doute, de l'établisement régulier qui, autrefois, a dû exister en ce lieu.

Une autre chapelle, de titulaire qui me demeure inconnu, se voit encore dans le village de Trélécan ; celle-ci était probablement frairienne. Il faut lui ajouter celle de Saint-Colombier, au village de ce nom, et mentionnée à la Réformation précitée de 1680.

Venaient ensuite, situées en des lieux isolés, celles de Saint-Goal, de Saint-Guenaël, de Saint-Guyon qui s'élevait sur une lande.

Les autres n'étaient que des chapelles domestiques, comme au presbytère, au château de Kerloix, au manoir noble de Quéronic qui a jadis appartenu à Louis Eudo, vicaire général de Vannes, mort en odeur de sainteté.

Le recteur de Pluvigner dîmait à la 33ème gerbe sur presque toute l'étendue du territoire de sa paroisse ; mais dans les frairies du bourg, de Trélécan, de Coëtquérisac, de Talhouët, les seules dont les noms nous soient connues, ce devoir était perçu, comme trait de dîmes inféodées, par l'abbaye de Lanvaux qui « partageait la gerbe moitié par moitié avec le sieur recteur dans l'étendue desdites frairies ». Sur un petit terrain, dit la Chambre et qui lui était presque contigüe, ce monastère jouissait, seul, d'un autre trait de dîmes pareillement inféodées et qu'il levait à la 11ème gerbe, « la trente et troisième du recteur non comprise ». D'autre part, cette abbaye, les carmes de Sainte-Anne et plusieurs seigneurs avient, dans cette paroisse, des possessions considérables sous les titres de fiefs-amortis d'église et de terres nobles, sur lesquelles le devoir de dîme se percevait à des quotités inférieures. Et cependant, malgré ces réductions, la part qui restait au recteur était encore fort belle, puisque nous voyons, en dépit des troubles de la Ligue, le titulaire de ce bénéfice à la fin du XVIème siècle affermer, en 1593, moyennant 500 écus, la dîme à la 33ème gerbe, les chapons et deniers qui lui étaient dus sur toutes les frairies composant sa paroisse. A cetté époque, 1.500 livres constituaient une valeur importante. Néamoins, là ne se bornaient point les revenus paroissiaux. Le recteur avait, en outre, la jouissance d'un beau presbytère, auquel se trouvaient attachés un pourpris et des terres vraiment considérables. De tous ces immeubles, nous avons l'énumération et la description dans la déclaration faite, en 1682, par le fabrique et le procureur de la paroisse aux commissaires nommés pour la réformation du domaine royal.

« La maison presbytérale, ouvrant vers le levant, pavillon à-vis et au levant d'icelle, couverte d'ardoise, écurie au midy couverte de paille, cour et jardin et porte-cochère, pour entrer en la dite cour, et pont-levy pour passer dudit jardin, étant au-derrière de la dite maison, sous l'un des bois de haute fustaye étant au couchant de la dite maison, et le tout cerné de l'estang ; comprenant le tout sous fonds, compris les levées dudit estang et douve, un journal et demi six cordes et six pieds, donnant de tous endroits à pré, bois de haute fustaye et verger dépendants de la dite maison.

Un verger au levant de la maison, où est située la fuye couverte d'ardoise, et place autrefois d'un bois de haute fustaye ; icelui cerné de mur et fossé, donnant du nord sur le bois de haute fustaye et chemin qui conduit à la dite maison, le fossé entre deux ; contenant sous fonds deux journaux, une corde et demie.

Autre bois de haute fustaye contenant sous fonds demi journal neuf cordes et demie, situé au midi de la dite maison donnant du bout du levant sur le bois de haute fustaye et place en partie cy-devant, un fossé entre deux, du couchant à pré dépendant de la dite maison, du costé du nord, vers la dite maison, la levée entre deux, avec un douet au bout du couchant dudit bois et fossé dudit bout.

Autre bois de haute fustaye étant au couchant de la dite maison, avec ses fossés tout autour, fors du costé de la dite douve, contenant sous fond un journal cinq cordes, du levant sur la dite douve, du couchant sur pré de la dite maison, et des deux bouts aux prés cy-devant describés.

Une prée, nommée Prat moienne, d'un journal trois quarts huit cordes et demie, avec ses fossés tout autour, fors du costé du bois.

Autre prée, nommée Prat bras, avec ses édifices du costé du nord, et bout du levant et en partie du middy, donnant du coste du midy sur la levée et douve, du bout du couchant au bois et le chemin à la prée dernière describée, et du bout du levant à autre bois de haute fustaye de la dite maison ; contenant sous fonds deux journaux treize cordes.

Autre bois de haute fustaye étant au levant et entrée de la dite maison, et donnant du costé du levant sur le grand chemin qui conduit à Auray, du bout du midi sur le verger, et chemin entre deux : contenant sous fonds demy journal deux cordes, avec son mur vers le levant, et fossés vers le nord ».

Les commissaires reçurent cette déclaration, « à la charge, disent-ils dans leur sentence, au recteur de tenir la maison presbytérale de Pluvigner de sa Majesté, à devoir de prières et oraisons, en fief d'église amorty, et de payer par chacun an quatre deniers de cheffrente ».

Il n'est point surprenant, après cela, que l'abbé Cillart, au milieu du siècle dernier, en ait fait, à son tour la description suivante « Le presbytère, à un mille du bourg, a l'air d'un château : beaux batiments, jardins, pièce d'eau, douves, pont-levis, bois de haute futaie et d'émonde, fuie de pié, vergers, prairies », et il ajoutait malignement : « grand clergé, bon casuel, etc. ».

Il ne s'était fondé, sur cette paroisse, qu'un tout petit nombre de bénéfices secondaires.

Le plus ancien, à notre connaissance, n'est autre que la sacristie de l'église paroissiale, figurant au pouilié de 1516.

Vient ensuite la chapellenie des Bretons, ainsi nommée parce qu'elle eut pour fondateur, le 21 mars 1668, Vincent Le Breton, prêtre à Pluvigner, qui en réserva la présentation à ses héritiers, la dota d'une maison, avec deux jardins derrière, située au bourg même, rue Main-Lieve, et la chargea d'un certain nombre de messes de Requiem, réduit à trente par an, le 18 avril 1716, par un vicaire général en cours de visite. Elle eut des titulaires jusqu'en 1790.

Celle du Parc ou des Cadio, ainsi appelée, sans doute, des noms du fondateur et de la seigneurie du Parc, dont il était propriétaire sur la paroisse, se desservait dans la chapelle du Parc qui faisait partie de l'église de Saint-Guigner. Composée d'une maison, cour et jardin derrière, sa dotation était située au bourg, rue de la Fontaine. Le service s'en faisait encore à l'époque où éclata la grande Révolution.

La chapellenie des Jouannic, desservie de 30 messes par an au maître-autel de l'église paroissiale et dotée d'une maison et d'un jardin, aussi situés au bourg, rue des Noyers, continua à avoir des titulaires jusqu'à la même époque.

Il en fut de même pour celle de Julien Olivier, qui portait le nom de son fondateur, et dont le service était de 16 messes par an, célébrées dans l'église paroissiale, Pour temporel, elle n'avait que deux parcelles de terre, situées auprès de la chapelle de Saint-Michel et sur les confins du bourg.

Il y avait enfin la chapellenie de Vincent Le Manour, fondée aussi par celui dont elle portait le nom. Ses charges étaient de 17 messes par an, célébrées au maître-autel de la même église, et sa dotation ne se composait que d'une seule parcelle de terre, sise au hameau de Rivian. Son dernier titulaire fut Vincent Guillermo, originaire de cette paroisse et curé de Saint-Nicolas-des-Eaux, qui, après avoir été détenu à la citadelle du Port-Louis, s'embarqua pour L'Espagne, en 1792.

Sans être un bénéfice d'aucune sorte, l'hôpital de Pluvigner a droit de trouver ici sa place. Aux temps anciens, le bourg paroissial avait possédé un établissement de ce genre qui avait fini par disparaître. Peu avant la fin du XVIIIème siècle, une épidémie se déclara dans ce bourg et, depuis longtemps y exerçait de grands ravages, lorsqu'on songea enfin à lui apporter un remède. A cet effet, il fut résolu que l'antique établissement hospitalier serait relevé de ses ruines. En conséquence, grâce à la noble générosité du seigneur de Lenvos, en Cléguérec, de nouveaux bâtiments s'édifièrent sur l'emplacement des anciens et une dotation fut assurée à cet hôpital. Tout étant ainsi disposé, le clergé de la paroisse, muni de l'autorisation épiscopale, reçut processionnellement des sœurs de la Sagesse qui venaient tenir l'établissement, et les y installa, le 27 janvier 1774.

Avant de terminer cette notice, je me permettrai encore de mentionner une autre fondation relativement importante.

Par son testament du 26 novembre 1691 D. Christofle, abbé de La Fayolle et ancien recteur de Pluvigner, fixé à Rome où il mourut, légua à cette paroisse un capital de 11.282 livres et la pension annuelle de 860 livres qu'il s'était réservée, lors de sa résignation, sur les revenus de ce bénéfice, pour servir à fonder une mission d'un mois par an, au temps de la Pentecôte. Plus tard cette mission fut réduite, d'abord à 15 jours tous les cinq ans, et, ensuite, tous les quinze ans seulement. Elle ne se faisait même plus, au temps de l'abbé Cillart, qui accuse le recteur de Pluvigner de détourner ses fonds de leur destination et d'en consacrer maladroitement une partie en aumônes, ce qui attirait dans le pays beaucoup de gens sans aveu et de mauvaise vie.

En 1790, Pluvigner fut érigé en chef-lieu de canton, titre qui lui fut confirmé à la nouvelle circonscription des paroisses, après le Concordat.

 

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Recteurs de Pluvigner.

1427. Thébaud Guiho.
1482-1486. Jacques Henry ou Hémoïc.
1494-1499. Guy du Quirisec, chanoine de Vannes, dut résigner, à une date inconnue, en faveur du suivant.
1521-1543. R. Gilles du Quirisec, pareillement chanoine de Vannes, résigna en faveur du suivant.
1543-1552. R. Guillaume du Quirisec, chanoine aussi de Vannes, se réserva les fruits du bénéfice, en le résignant au suivant. Il n'en jouit que fort peu de temps, puisqu'il mourut, le 11 janvier 1554 (n. st.)
1552-1557. R. François de Camsquel, chanoine de Vannes, résigna, lui aussi, en faveur du suivant.
1557. Jean du Quirisec, de la famille des précédents, mais non chanoine, comme eux.
1566-1578. Regnault ou René Nouvel, chanoine de Vannes, décédé en octobre 1578.
1582-1583. R. Olivier Fabri ou Le Febvre, aussi chanoine de Vannes, eut pour compétiteur. Henri Le Meust, prêtre de Landaul, qui, en l'accusant d'ignorer la langue bretonne, de n'avoir pas reçu les Ordres nécessaires et de pratiquer ici la confidence, réussit, le 3 février 1582, à obtenir en Cour de Rome des provisions par dévolut sur lui, et prit possession du bénéfice, le 8 avril de la même année. Il résigna en faveur du suivant et devint recteur d'Arzal.
1583-1590. R. Jean d'Arradon, sieur de Kerhervé, pourvu par le Pape, résigna entre les mains du même.
1590-1607. Guillaume Le Dro, prêtre du diocèse, pourvu en Cour de Rome, le 26 février 1590, prit possession le 28 juillet. Il vivait encore en 1610 ; mais, depuis trois ans, il avait perdu ce bénéfice.
1607-1621. Jean Auffray, sieur des Malletz, trésorier de Saint-Brieuc, son diocèse d’origine, conseiller et aumônier de la Reine, abbé de Lanvaux, pourvu par le Pape, le 2 août 1607, par dévolut sur le précédent, prit possession le 4 octobre. Il rencontra, lui-même, pour compétiteurs Pierre Madec, Julien Hervio et Gobrien Guyot, qu'il parvint à débouter de leurs prétentions. Sans avoir résidé, puisqu'il se tenait presque toujours à Saint-Brieuc, il dut résigner cette paroisse, à une date inconnue. Il vivait encore, le 13 août 1626, date à laquelle il visita la paroisse de Berric, comme vicaire général de l'évêque Sébastien de Rosmadec.
1629. Jean Chenault, chanoine de Vannes, résigna en faveur du suivant, pour devenir recteur de Brech.
1630-1646. R. Jean Chenault, différent du chanoine, permuta avec le suivant.
1646-1652. Guy du Garrouet, recteur de Brech, qui résigna aussi Pluvigner, à une date inconnue, pour le rectorat de Saint-Patern, auquel il parvint, en 1659.
1663. N. Bidard, qui ne se rencontre qu'à cette date.
1668. Jacques Cousturet. Il n'y résida probablement guère, puisque son nom ne se trouve qu'une seule fois aux registres de la paroisse.
1674. Louis Rollot. On doit faire, à son sujet, la même observation que pour le précédent. D... Christofie, abbé de La Fayolle, qui ne résida probablement jamais ici et dont le nom ne figure aucune fois aux registres de la paroisse, résigna, à une date inconnue, entre les mains du Pape, tout en se réservant une pension annuelle de 860 livres sur les revenus du bénéfice. Ce fut, peut-être, par suite de quelques remords de conscience, que, à Rome et peu avant son décès, il fit son testament du 26 novembre 1691, qui porte l'importante fondation mentionnée dans la notice ci-dessus.
1681-1709. R. Charles Charrier, docteur en théologie de l'Université de Bourges, pourvu au commencement de l'année 1681, donna, le 30 août 1709, procuration, pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant, avec réserve d’une pension annuelle de 800 livres. Il était aussi chanoine de la collégiale de Saint-Gilles et prieur des Saints Victor et Pastor, de Nîmes. Le 6 juin 1701, il avait été créé oficial de Vannes.
1710-1731. Benoît Guédon, recteur de Moréac, pourvu en Cour de Rome, le 7 novembre 1709, ne prit possession que le 9 février de l'année suivante. Décédé ici, le 30 décembre 1731, il fut inhumé, le lendemain, dans le cimetière.
1732. R. Claude Le Febvre, recteur de Riantec, pourvu par l'Ordinaire, le 12 janvier 1732, prit possession le même jour, et résigna, le 22 septembre suivant, entre les mains de l'évêque, pour rester à la tête de sa première paroisse. Plus tard, comme on l'a vu, il passa au rectorat de Plouhinec, où il mourut.
1732-1739. R. Olivier Le Drogo, recteur de Baden, pourvu par l'évêque, le jour même de la précédente résignation, prit possession le 20 décembre. Déjà parvenu à un des canonicats de la cathédrale, il résigna, en juillet 1739, entre les mains de l'Ordinaire,
1739-1751. Gabriel-Claude de Boisgelin, dit abbé de Kersa, du nom d'une seigneurie appartenant à sa famille, et recteur de Malguénac, pourvu par l'Ordinaire, le 14 juillet 1739, prit possession le surlendemain. Décédé, à l’âge de 53 ans, le 21 mars 1751, il fut inhumé, le 22, dans les cimetière.
1751-1780. Louis Cougan, recteur de Tréal, pourvu par le Souverain Pontife, le 1er juillet 1751, par suite de ses succès au concours du 27 mai précédent, prit possession le 3 août. Octogénaire, il mourut, le 13 juin 1780, et fut inhumé, le 15, dans le cimetière.
1780-1792. Noël Pasco, recteur de Lanvaudan, après avoir été principal du collège de Vannes, pourvu par l'Ordinaire, le 22 juin 1780, prit possession le 2 juillet. Il refusa de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé et resta néanmoins à la tête de sa paroisse jusqu'au 16 septembre 1792, date à laquelle il prit, à la récente municipalité de Pluvigner, un passe-port sur lequel il fit inscrire sa déclaration de vouloir s'expatrier à Saint-Sébastien, en Espagne. Quand la tourmente fut passée, il devint recteur de Saint-Patern et, comme tel, prêta, le 5 octobre 1802, serment entre les mains du préfet du Morbihan. Chanoine et vicaire général honoraire, il mourut au presbytère, à l'âge de 80 ans, le 24 janvier 1822.

(Abbé Luco).

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