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LA PAROISSE DE PLUNERET

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Du territoire de Vannes et à collation libre, cette paroisse de Pluneret est devenue une des plus célèbres du diocèse, grâce au grand pèlerinage de Sainte-Anne qui, au commencement du XVII siècle, s'est établi sur son territoire [Note : Forme ancienne de Pluneret : Plœnerec, 1422 (Chapitre de Vannes)].

Suivant Ogée, elle avait le roi pour seigneur temporel ; mais d'autres renseignements donnent, aux XIVème et XVème siècles, ce titre, au moins pour l'église paroissiale, aux seigneurs de Keravéon, en Erdeven.

Placée sous le vocable de l'apôtre Saint-Pierre, cette église renfermait une chapelle de Saint-Jean, dans laquelle se trouvait, en effet, le lieu de sépulture des Talhouët-Keravéon. Des chevaliers de Malte, membres de cette famille, y furent inhumés à des époques fort reculées. Deux de leurs pierres tombales, extraites de cette chapelle et portant des inscriptions presque frustes en caractères du XIIIème ou du XIVème siècle, ont, pendant trop longtemps, séjourné dans le cimetière environnant l'église. Cet édifice, dont la nef, en architecture romane primitive, était très ancienne, vient de disparaître et de se voir remplacer par une belle construction nouvelle, à laquelle il manque encore la flèche de sa tour.

Partagé entre les frairies du bourg, de Lotivy, de Bransquel et de Tréviéven, le territoire de Pluneret portait plusieurs autres chapelles.

La plus ancienne dont il soit fait mention, était celle de Sainte-Anne, située au petit village de Keranna et tombée en ruine dès la fin du VIIème siècle, en 699, dit Dom Lobineau. Une statue en bois de la sainte était restée enfouie sous les décombres, qui formaient une butte dans le champ auquel cette proéminence fit donner le nom de Bocenno. Sur la fin du premier quart du XVIIème siècle, l'existence de cette précieuse relique fut révélée par sainte Anne elle-même à Yves Nicolazic, pieux cultivateur du village de Keranna. Une très ancienne tradition locale indiquait, d'ailleurs, cet endroit comme ayant porté autrefois une chapelle placée sous le vocable de la Sainte Aïeule de Notre-Seigneur. Averti par une nouvelle vision et accomplissant les ordres qu'il recevait du ciel, Nicolazic, accompagné de quelques parents et amis, fit creuser en terre et découvrit cette statue, peu avant minuit, dans la nuit du samedi, 8 mars 1625 [Note : Et non le 7 de ce mois, comme on le dit par erreur, à la suite du Père Hugues de Saint-François dans son ouvrage les Grandeurs de Sainte-Anne, p. 209. En 1625, en effet, le samedi qui suivit la fête de Saint Thomas d'Aquin n'était pas le 7, mais bien le 8 mars, comme l'ont écrit les Pères Jésuites de Kernatoux, la gloire de Sainte Anne, et Arthur Martin, le Pèlerinage de Sainte-Anne d'Auray]. Malgré toutes portes de contradictions et de difficultés, une nouvelle chapelle s'éleva bientôt sur les ruines de l'ancienne et devint le but d'un pèlerinage resté célèbre depuis et encore très fréquenté de nos jours. Peu de temps après, le service de cette chapelle fut confié aux grands Carmes de la province de Touraine, qui fondèrent, tout auprès, un couvent de leur ordre. Nous ne nous occuperons point davantage ici de cet établissement monastique, dont l'histoire trouvera sa place dans une autre partie de notre travail.

La seconde chapelle de Pluneret était celle de Sainte-Avoye, dite aussi de Lotivy, au XVIIIème siècle, et renfermant une pierre creusée en son milieu, appelée bateau de Sainte-Avoye et que la légende dit avoir servi à cette Sainte pour traverser l'Océan et venir de la Grande-Bretagne en Armorique. Les sablières des deux côtés du chœur nous révèlent que la première pierre de cet édifice fut posée le 14 septembre 1554, et la boiserie, commencée le 10 juin 1557. C'est peut-être pour célébrer l’anniversaire de cette pose de la première pierre, qu'il y a pèlerinage ici le 3ème dimanche de septembre. Pour leur obtenir des forces, on dépose les enfants dans le bateau de la Sainte. Frappée par la foudre, en 1727, la tour de cette chapelle fut en partie détruite. Le grand ouragan de 1746 vint, de son côté, gravement endommager, l’édifice, dont il enleva la toiture et brisa les vitraux. Au commencement du siècle dernier, la fête de la chapelle s'accompagnait encore de luttes, c'est-à-dire probablement du jet de la soule, et les frais de ces divertissements étaient pris sur les oblations et fournis par le procureur.

La chapelle de Saint-Pérech, sous le vocable de Saint Pierre, était frairienne et s'élevait en un lieu isolé.

Celle de la Magdeleine se trouvait au village de Kersallé, jadis habité par des lépreux.

Auprès de Saint-Goustan d'Auray, il y avait la chapelle de Saint-Fiacre, dite aussi chapelle de Keralbaud, au XVIIIème siècle, et dotée d'une maison voisine, de trois parcelles de terre et d'un pré. Comme on la rencontre désignée parfois sous le titre de chapellenie, le temporel qui lui était uni, permettrait de la considérer comme un ancien bénéfice secondaire. En 1507, elle fut annexée à l'Hôpital Saint-Nicolas de Vannes, qui, sans charge d'aucun service religieux, percevait tous ses revenus et ses oblations. Malgré le profit qu'il en tirait, cet établissement ne l'entretenait pas. En 1698, son état était si déplorable, qu'il fallut l'interdire comme impropre à tout service religieux. Cette juste sévérité eut pour résultat de lui procurer des réparations devenues plus que nécessaires.

Les registres de la paroisse mentionnent, à la date de 1650, les chapelles de Notre-Dame des Emaux et de Saint-Joseph comme s'élevant sur le territoire de Pluneret, mais sans préciser les lieux où elles étaient situées.

Enfin, au château de Kerisper, il y en avait une autre, maintenant abandonnée, convertie à des usages profanes et dont le vocable demeure ignoré.

En dehors de l'établissement monastique de Sainte-Anne, cette paroisse ne possédait probablement aucun bénéfice secondaire ; pas un, du moins, n'a laissé de traces de son existence.

Le recteur da Pluneret était, sur toute l'étendue de son territoire, seul gros décimateur à la 36ème gerbe et avec la faculté de choisir le meilleur champ de chaque laboureur, pour y lever tout ce qui lui était dû par celui-ci. La construction de la nouvelle chapelle de Sainte-Anne et l'établissement du pèlerinage vinrent sensiblement augmenter ses revenus, à cause de son tiers des oblations considérables qui s'y faisaient. Mais la fondation du couvent des Carmes en ce lieu provoqua de graves difficultés à cet égard et, finalement, une sorte de concordat entre le recteur et les moines. En vertu de cet accord intervenu le 20 avril 1629, le recteur pouvait, comme ailleurs, percevoir la dîme sur les terres labourables du couvent, excepté sur l'enclos qui ne devait renfermer que de trois à quatre journaux ; il n'avait droit qu'au tiers des oblations qui tombaient dans cette chapelle, les 25 et 26 juillet, à l'occasion de la principale fête de la Sainte, jour auquel il pouvait y chanter la grand'messe à dix heures ; les Carmes étaient tenus de se présenter à Pluneret, lors des visites épiscopale et archidiaconale, et de payer deux sous chaque fois au greffier pour leur contribution aux frais du procès-verbal. Par une nouvelle transaction du 14 juillet 1640, ces conditions furent modifiées : à la place de son tiers aux oblations qu'il abandonnait aux Carmes, ceux-ci s'engagèrent à fournir au recteur un prédicateur breton pour le premier dimanche de chaque mois, un prédicateur ou un catéchiste pour tous les dimanches de carême, une somme de 1.600 livres qui seraient placées à rente perpétuelle et dont les revenus serviraient à payer deux prêtres de plus pour le service de la paroisse; ils devaient, en outre, chanter une grand'messe des morts, avec Libera, le jour du décès de chaque recteur (Fonds des Carmes de Sainte-Anne, aux archives départementales). A l'exception du capital versé et sur lequel on ne revint pas, les charges du couvent furent rachetées par les moines, qui, en retour, accordèrent au recteur la jouissance perpétuelle de deux belles métairies, Tel était l'état des choses au milieu du siècle dernier, et tel il resta jusqu'à la Révolution, qui, en 1790, vint ériger le bourg de Pluneret en chef-lieu de canton supprimé en l'an X.

 

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Recteurs de Pluneret.

1401-1432. Jean Monnaie, originaire de Vannes et mort à l'âge de 75 ans environ.
1481-1498. Gabriel Cadoret.
1502. Pierre Le Bras, qui se trouvait attaché à la maison du cardinal Laurent Cibo évêque de Vannes.
1502-1518. Jean Le Maistre.
1518-1531. Robert Rio, d'abord archiprêtre, puis chanoine de la cathédrale de Vannes.
1531-1536. Pierre Coué, qui fut aussi recteur de Renac et official de Redon ?
1565-1566. R. Jean Fabri ou Le Febvre, chanoine et grand chantre de la cathédrale, résigna cette paroisse, au commencement de 1566, quand il devint évêque de Vannes.
1582-1600. R. Yves Rodoué résigne, vers 1600, entre les mains du Pape en faveur de son neveu et en se réservant une pension annuelle sur ce bénéfice. Il vivait encore en 1604.
1600-1628. Sylvestre Rodoué, originaire de Pluneret et ordonné prêtre à la cathédrale, le 22 décembre 1601, apparaît pour la première fois aux registres comme recteur, dès le 15 janvier précédent. Sous son rectorat, la statue de sainte Anne fut découverte. Tout le monde sait comment il s'opposa, pendant trop longtemps, à l'établissement du pèlerinage et à la construction d'une chapelle au lieu de la découverte. Revenu enfin de son erreur, il cessa d'administrer cette paroisse, en 1628, sans qu'on sache s'il mourut ou s'il résigna en cette année.
1628-1660. Vincent Buisson, titulaire du prieuré des Saints, en Grand-Champ, et recteur de Quéven, mourut ici, le 30 juillet 1660, et fut inhumé, le 1er août, en la chapelle de Notre-Dame, dans l'église paroissiale.
1661-1664. Mathurin Nicolazo, recteur de Bubry et secrétaire de l'évêque. On ignore quand et comment finit son rectorat.
1665-1688. René de la Tousche Kerroland, frère du seigneur de Trévinec, ancien chanoine de Nantes et recteur de Plescop jusqu'en 1665. Quoiqu'il cesse de signer les registres, à partir de 1688, il est probable que son rectorat prit fin en 1690 seulement.
1690-1720. Jean-Baptiste du Rohello, chanoine de Vannes et seigneur de Quenven, prit possession le 30 avril 1690, mais ne dit à Pluneret sa première messe que le 15 octobre suivant, à l'issue d'une mission qu'il fit donner dans sa paroisse avant d'en prendre effectivement l'administration. Ses confrères du chapitre lui avaient accordé gracieusement le titre de chanoine-honoraire. Décédé à Vannes, à l'âge de 60 ou de 63 asns, le 1er octobre 1720, il fut honoré de funérailles célébrées, le 2, dans la cathédrale, et, ce jour même, son corps fut transporté à Pluneret, pour y être inhumé, le 3, dans le cimetière.
1721-1725. Pierre Le Mignon, prêtre du diocèse de Cornouaille, pourvu en Cour de Rome, le 19 mai 1721, prit possession le 14 décembre. Pourquoi cette collation faite par le Pape lui-même et si tardivement, puisque la vacance s'était déclarée en un mois de l'évêque ? Ce dernier aurait-il laissé passer les six mois, sans donner un titulaire à ce bénéfice ? Autant de questions dont la solution reste ignorée. Décédé, le 17 mai 1725, ce recteur fut inhumé, le 19, dans le cimetière.
1725-1735. Olivier Le Boulge, originaire de la paroisse de Saint-Patern, pourvu par le Pape, le 24 juillet 1725, prit possession le 3 octobre. Mort tout jeune encore et n'ayant que 37 ans, il fut enterré, le 22 décembre 1735, dans le cimetière de Pluneret.
1736-1737. Joseph-François du Botdéru, recteur d'Inguiniel et né à Malestroit d'une famille noble, pourvu par l'évêque, le 1er mai 1736, prit possession le surlendemain. Il mourut au mois d'avril 1737, mais en dehors de sa paroisse dont le registre de sépultures ne mentionne pas son décès.
1737-1743. R. Joseph Lucas, originaire et sub-curé de la paroisse de Saint-Pierre, à Vannes, pourvu par l'Ordinaire, le 29 avril 1737, prit possession le 14. Malade et sentant sa fin prochaine, il donna procuration, le 11 mars 1743, pour résigner entre les mains du Pape en faveur du suivant et avec réserve d'une pension annuelle de 600 livres. A l'âge de 42 ans, il mourut à Pluneret le 22 du mois suivant, et fut inhumé, le 24, dans le cimetière.
1743-1760. François Viel, licencié en droit canonique et recteur de Sauzon, pourvu en Cour de Rome, le 4 avril 1743, prit possession le 29 juin. Il était aussi titulaire du prieuré de Ponthriand, lorsque, à l'âge de 52 ans, il mourut à Pluneret, le 28 mai 1760, et fut inhumé, le lendemain, dans le cimetière.
1760-1763. R. Marc Le Rieux, recteur de Plœmeur, gagna au concours cette nouvelle paroisse, que le Pape lui conféra, le 16 septembre 1760, et dont il ne prit possession que le 2 décembre. Déjà pourvu du vicariat perpétuel de Saint Pierre, à Vannes, et nommé principal du collège de cette ville, il donna procuration, le 17 octobre 1763, pour résigner entre les mains du Souverain Pontife en faveur du suivant et avec réserve d'une pension de 600 livres.
1763-1786. Jean-Baptiste Rallier, originaire et curé de Saint-Patern, pourvu en Cour de Rome, le 15 novembre 1763, prit possession le 2 janvier de l'année suivante. Mort subitement, à l'âge de 65 ans, le 7 avril 1786, il fut inhumé, le 8, dans le cimetière.
1786-1822. Yves Cadoret, fils d'un notaire de Pontivy, bachelier in utroque jure et secrétaire de l'évêché, pourvu par l'Ordinaire, le 8 avril 1786, prit possession le 10. L'évêque lui donna, le 22 juillet 1788, un mandement de vicaire-général et une commission de vice-gérant de l'officialité. Ayant refusé de prêter le serment prescrit par la Constitution civile du clergé, il dut s'éloigner de son troupeau et prendre le chemin de l'exil. A cet effet, le 9 septembre 1792, il prit, à la municipalité de Pluneret, un passe-port pour l'Espagne. S'il quitta alors la France, il revint bientôt dans le Morbihan, puisque, à la date du 20 septembre 1797, nous trouvons Jean-Marie Dréano, de l'Ile-aux-Moines et capitaine du chasse-marée la Sainte-Anne exposant aux administrateurs du département que François Blouet, carme de Sainte-Anne et âgé de 66 ans, Yves Cadoret, recteur de Pluneret et âgé de 44 ans, Joseph Le Franc, recteur d'Erdeven et âgé de 54 ans, le sollicitent à les passer en Espagne sur son bateau. Ce marin demande l'autorisation de les transporter, sans se compromettre. Le jour même, on le lui permit, mais à la double condition de présenter à l'administration départementale une liste portant les noms de ces ecclésiastiques et de prendre, en Espagne, un récépissé de leur débarquement en ce pays. Le surlendemain, Dréano remit cette liste et, le 10 octobre suivant, on lui délivra l'attestation de la remise de ces trois prêtres au port de Saint-Sébastien, en Espagne. De retour après le Concordat, Cadoret fut d'abord nommé à la cure de Sarzeau par l'ordonnance épiscopale du 6 septembre 1802 ; mais sa translation à son ancienne paroisse ne se fit point attendre, puisque nous le rencontrons, à la date du 9 novembre de la même année, prêtant serment entre les mains du préfet du Morbihan, comme recteur de Pluneret, où il reprit sa charge et mourut, le 22 avril 1822.

(Abbé Luco).

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