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Renseignements ecclésiastiques. — Plumaudan, doyenné cure de l'ancien évêché de Saint-Malo, dépendait autrefois de l'archidiaconé de Dinan. Sur l'ancienneté de ce doyenné, on peut consulter ce qu'en dit Guillotin de Corson  dans son Pouillé Historique de Rennes, ainsi que Longnon : Pouillés de la Province de Tours.

M. de la Garlaye, par suite de son mariage avec Françoise-Marie de la Bourdonnaye, dame de la Vallée-Plumaudan, était seigneur de cette paroisse. En 1770, ce titre appartenait à Louis-Charles de la Bourdonnaye, président au Parlement de Bretagne, comme héritier de sa sœur. (Cf. Archives C.-du-N., E 2920). La présentation de la cure appartenait à l'ordinaire. L'abbaye de Beaulieu récoltait les deux tiers des dîmes de la paroisse, le chapitre de Saint-Malo, le reste. Par suite le doyen de Plumaudan devait se contenter d'une portion congrue. L'église, notait le Pouille de la Bastie, « n'est pas trop bien ». En 1769, une visite épiscopale nous la montre indigente en ornements et manquant de plusieurs objets indispensables au culte. On ordonne de faire réparer le lambris du chancel, d'en faire poser un tour autour du chœur et de placer des serrures aux portes de l'église, auxquelles elles font défaut. Quant au presbytère, ce document l'indique « comme peu de chose, mais tout près de l'église ».

Bazouge à la p. 203 de son Guide du Voyageur à Dinan et aux environs, écrit qu'en creusant le sol de l'ancienne église pour les travaux de l'église nouvelle, on mit à jour trois statues grossièrement taillées, dont l'une représentant saint Maudan, l'autre saint Antoine, ermite et la troisième sainte Agathe. Le musée de Dinan, ajoute-t-il, fit l'acquisition de ces restes vénérables.

La fabrique de Plumaudan ne possédait d'après le Pouille de la Bastie, qu'environ 10 l. de revenu fixe, mais il existait « plusieurs fondations assez bonnes, dont une entre autres pour la lampe du sanctuaire ». La Révolution dispersa ces fondations au feu des enchères : deux pièces de terre sises à la Croix-Gilles, fondation Anne Pinault et Guillaume Le Gallais, dont jouissait le recteur de Plumaudan, furent adjugées pour 630 l. le 8 août 1792. A la même date, une maison dite « Chambre », sise à Kergueniac, et un petit champ à la Jeaunais, fondation du prêtre Jean Le Branchu, furent vendus à Anne-Barthélemy Auffray de Plumaudan pour 500 l.

Le même acquit encore le même jour pour 400 l. le courtil Harel, fondation Guillemette Loisel. Le même encore acheta le 29 avril 1793 le courtil des Granges, contenant un demi-journal, fondation de Olivier Toutain, ancien doyen de Plumaudan et le pré du Pont-à-la-Vieille. Il paya le tout 1.560 l. avec des assignats sans valeur. Toujours le même, le 29 fructidor an II (15 sept. 1794), se fit adjuger le pré de l'Eglise, propriété de la fabrique de Plumaudan, pour 1.250 l.

La chapellenie des Villalon, comprenant les ruines d'une maison à Kergueniac, la pièce du Closet, d'environ 48 cordes, 84 cordes dans la champagne des Perrières, 18 cordes dans le courtil Rolland, 52 cordes dans la champagne des Quintaines, fondation du prêtre Villalon ; une maison sise à la Billais, près la cour de la Rollandière, dépendante de la fondation Anne Pinault et Guillaume Le Gallais, trouvèrent encore acquéreur dans l'insatiable Barthélemy Auffray le 4 novembre 1796.

Enfin, une maison avec ses dépendances, dite la métairie du Lescouet, un verger de 36 cordes, le clos Perrin contenant un journal, 4 journaux de terre dans le clos de Devant, trois quarts de journal dans la champagne au Pré, dans le clos de la Cour et le clos Clavier, 5 journaux dans la lande de Lambrun, la pièce de la Closture, 45 cordes dans le clos d'Abas, le tout loué 220 l. et estimé 4.840 frs, furent liquidés le 28 vendémiaire an V (19 octobre 1796).

Il n'est pas jusqu'à la métairie de la Rollandière, propriété de l'abbaye de Beaulieu, contenant environ 7 journaux de terre, qui ne fut aussi acquise par le dit Auffray le 8 avril 1791.

L'église de Plumaudan perdit à la Révolution non seulement ses biens immeubles, mais même une partie de son mobilier cultuel : une vente de ses ornements rapporta 307 l. à la République Jacobine le 17 juin 1794. Le 24 août suivant, on inventoriait à Dinan avant de l'expédier à la Monnaie comme provenant de cette église : un ostensoir, un pied de calice, une boîte à saintes huiles avec deux ampoules et le couvercle d'une petite custode pesant 3 marcs, 6 onces, 4 gros d'argent blanc ; une lampe, un encensoir et sa navette pesant 10 marcs, 5 onces, 7 gros aussi d'argent blanc ; une croix pesant 9 marcs, 7 onces, 2 gros d'argent doré ; un ciboire, un calice, deux patènes, une coupe de custode, une lunule pesant 5 marcs, 3 onces, 7 gros aussi d'argent doré, plus 2 marcs, 5 onces de galon d'argent retiré des ornements. Le régime impérial restitua à la fabrique de Plumaudan pour 46 l. de rentes anciennes, confisquées mais non aliénées.

L'église de Plumaudan possédait avant la Révolution une confrérie du Rosaire avec son autel particulier dans l'église. Le château de la Vallée avait une chapelle domestique, fondée en messes, existant dès 1516.

Autrefois Plumaudan était groupé pour les stations des prédications avec Brusvily et Yvignac et ses jours d'adoration étaient fixés aux 20 et 21 avril, de chaque année.

HAGIOGRAPHIE. — Sur saint Maudan, et mieux Meldan, patron de la paroisse, nous renvoyons à ce qu'en dit M. J. Loth, dans son Etude sur les Noms des Saints bretons, in-8°, Paris, 1910, p. 88 et 90. — Le savant abbé Duine a complètement passé ce saint sous silence dans ses études d'hagiographie bretonne. — Le chanoine de Garaby, qui admet facilement les légendes, ne lui a pas non plus consacré d'article dans la Vie des Bienheureux et des Saints de Bretagne, in-12, Saint-Brieuc, 1839.

(A. Lemasson).

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