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LE MANOIR DE KERSANTEC EN PLUGUFFAN.

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Le manoir de Kersantec existait au XVIème siècle, et peut-être même dès avant cette époque ; cependant, les réformations des fouager du XVème siècle n'en font point mention. Kersantec relevait de la seigneurie de Coatfao ainsi que nous l'apprend un aveu rendu le 15 septembre 1774 :

« Aveu [Note : Anciennement Kersantec ou Kersanteuc relevait de la baronnie du Pont et devait trois sols de cheffrente] que fait et fournit à très haut, très puissant et très illustre Charles-Marie-Raymond, par la grâce de Dieu, duc et prince d'Arenberg et du Saint-Empire romain, duc des duchez d'Archots et de Croix, feld-maréchal au service de sa Majesté impériale la Reine de Hongrie et de Bohême, mari et procureur de droit de très haute et très puissante princesse Madame Louise-Marguerite-Irès, née princesse de Lamarck et du Saint-Empire romain, propriétaire de son chef des terres, fiefs et seigneuries de Coatfao et Pratanras, Messire Antoine de Lagadec, chevalier de l'Ordre militaire de Saint-Louis, gouverneur pour le Roi des château et ville de Concarneau et païs circonvoisins, demeurant à sa terre de Kerroué, paroisse de Loquivy-Plougras, évêché de Tréguier, des héritages qu'il tient et possède à foi et hommage, lods, ventes et rachapts et autres devoirs seigneuriaux les cas advenant, au proche fief et lige de la seigneurie de Coatfao. Sçavoir est : le lieu et manoir noble de Kersantec, moulin à eau et son étang, bois de haute futaie et bois taillys, appartenances et dépendances, duquel manoir de Kersantec ensuit la déclaration tenant et aboutissant sçavoir. Pour maisons, crèches, aie, pourpris, jardin, courtil avec leurs issues et dépendances, etc... (suit l'énumération des champs) ».

« Lequel manoir de Kereantec est chargé de six sols par an de cheffrente, payable au terme de la Saint-Michel envers la seigneurie de Coatfao dont une moitié qui est tenue à domaine congéable pour l'avouant par la veuve et héritiers de Laurent Glévan, pour en payer par an à l'avouant huit combles de froment, huit combles foulées avoine et deux chapons, outre acquitter la moitié de la cheffrente, et l'autre moitié, qui est celle qui était profitée par Riou Droual lors de l'aveu qui a été fourni à la seigneurie de Coatfao le 22 juin 1629, est tenue à ferme par Jeanne Nicolas, pour en payer à l'avouant la somme de 200 livres aussi au terme de la Saint-Michel et outre acquitter l'autre moitié de la cheffrente. Le dit moulin et étang de Kersantec donnant du côté du midy audit chemin qui mène de la ville de Quimper aux paroisses de Plozvan et Peummerit et des autres endroits sur les terres du dit manoir de Kersantec. Le dit moulin tenu à simple ferme par le nommé Germain Morvan pour en payer aussi à l'avouant la somme de 99 livres par an. Le bois tailly dudit manoir de Kersantec sur le susdit grand chemin sur terre du village de Kerbasquiou et sur terre du lieu du Raudouic. Tout ce que dessus affirme le dit avouant contenir vérité autant qu'il est à sa connaissance et lui être échu de la succession de Madame de Kervaszegan, Thérèse Le Felle [Note : LE FELLE : Très ancienne maison, originaire de la paroisse de Pluduno, évêché de Saint-Brieuc, et connue depuis le XIIIème siècle. Armes : D'azur à trois batons noueux armés d'un fer de lance d'argent posés en bandes], sa mère, morte il y a quarante ans, promettant et s'obligeant sur l'hypothèque spéciale desdits héritages faire les obéissances que l'homme noble et de foi lige doit à son seigneur lige et proche, et pour présenter cette auxdits seigneur et dame, prince et princesse de Coatfao, et au besoin serait le dit avouant nommé à son procureur Me Charles Gaillard... (lacune) procureur, promettant et s'obligeant avoir pour agréable tout ce qui sera fait et procuré par son dit procureur ce touchant. Et nous notaires des juridictions du Heozou et de Belle-Isle-en-Terre avec soumission expresse à celle de Coatfao, avons rapporté le présent, etc, etc ... ». (Archives personnelles).

Le manoir de Kersantec appartenait au XVIIème à Guillaume Le Coëtanner, et ensuite à la famille Billouart de Kervaszegan. Puis il devint, par alliance, la propriété de la maison de Lagadec. Dans la suite, la terre de Kersantec échut en héritage à la famille de Roquefeuil [Note : DE ROQUEFEUIL. —Très ancienne maison originaire de la Rouergue, dont une branche passée en Bretagne. Armes : D'azur à neuf cordelières d'or, 3, 3. 3. Devises : L'honneur me reste, ça me suffit ; Mon sang coule pour la France] qui la conserva jusqu'en 1855, époque où M. de Roquefeuil la vendit à M. de Lécluse de Longraye, propriétaire du château de Keriner, et devint par alliance la propriété de la famille Urvoy de Portzamparc.

Les anciens registres paroissiaux citent maintes fois le moulin de Kersantec aujourd'hui complètement disparu, si ce n'est quelques restes qui passeraient inaperçus sans la tradition très répandue encore dans tout le pays d'alentour. Un petit cours d'eau, prenant sa source sur la terre de Leubin (village en Pluguffan, près de Kersantec), au pied d'une montagne un peu au-dessus de Kersantec, alimentait l'étang de Kersantec qui couvrait neuf hectares environ et faisait tourner la roue du moulin. Aujourd'hui l'ancien étang est converti en une superbe prairie abondamment arrosée.

De l'ancien manoir aucune trace, excepté quelques pierres travaillées, utilisées dans la construction des communs. Là aussi, existait autrefois une chapelle, nous en avons la conviction, car, le nom même de Kersantec, ville des saints, n'îndique-t-il pas un lieu sanctifié par l'élévation d'un oratoire dédié à quelques saints qui vivaient, peut-être, dans les temps reculés, sur ce petit coin de terre, au bord de ce lac, au milieu de ce site pittoresque et sauvage, non loin, à quelques cents mètres à peine, de l'ancien établissement gallo-romain. C'était vraisemblablement au sixième siècle ; l'empire romain était anéanti, l'établissement voisin détruit, il n'y avait plus de romains dans cet endroit et aucun des nouveaux envahisseurs ne s'y était encore établi ; le lieu était solitaire ; les eaux du ruisseau fécondant cette vallée, procuraient aux ermites le peu qu'il leur fallait pour vivre et passer là de longs jours dans la contemplation et dans la pénitence. Comme preuves à cette hypothèse nous n'en avons aucune certaine hormis quelques pierres, un très ancien bénitier et le nom même du lieu.

Kersantec est situé à environ 3 kilomètres du bourg de Pluguffan, et à 300 mètres au plus de la route de Quimper à Penhors. La maison actuelle a été bâtie en 1878 et consiste dans un corps de logis flanqué d'un pavillon. En somme, l'habitation se présente dans un site qui ne manque pas de charme avec cette immense prairie coupée par le ruisseau, ses taillis et ses terres labourées avec méthode. De plus, la forme, bien bâtie, est, sans contredit, la plus belle et la mieux en culture de la commune.

Non loin de Kersantec, à 800 métres environ et au nord, se trouve le manoir de Kerbasquiou qui aujourd'hui appartient à une ancienne famille de paysans de Pluguffan (la famille Pernès, en 1896). Aux dix-septième et dix-huitième siècles, Kerbasquiou appartenait à la famille Kernevez, vieille famille du pays qui occupa un certain rang dans la magistrature et dont plusieurs membres furent notaires et habitèrent Kerbasquiou.

Un peu au-dessus de ce manoir est le village du Raudouic où a été construit il y a déjà un certain nombre d'années une habitation qui sert actuellement de demeure au fermier.

A un peu plus de 2 kilomètres et à l'ouest de Kersantec, s'élève le château du Hilguy, en la commune de Plogastel-Saint-Germain. Un des fiefs les plus importants de la contrée, il avait droit de haute justice et possédait ses patibulaires [Note : Les juges du Hilguy siégeaient dans la même salle basse des Cordeliers que les hautes justices de Quéménet, de Pratanras, de Coatfao et de Plessix-Ergué]. Possédé successivement par les maisons de Lezongard, du Quellenec, de Visdelou et de Tinténiac, il fut vendu à la Révolution [Note : En 1327 vivait Geoffroy du Hilguit et par son testament portant cette date, il fit don d'une couverture brodée « à saint Guillaume dans l'église de Quimper ». (Monog. de la cathédrale de Quimper par M. Le Men, p. 110)].

(Paul Aveneau de la Grancière, 1896).

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