Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LES CHAPELLES ET CROIX DE PLUGUFFAN.

  Retour page d'accueil        Retour page "Ville de Pluguffan"  

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Il existait certainement autrefois dans la paroisse de Pluguffan de nombreuses chapelles, pieuses fondations, comme dans la plupart des paroissos bretonnes. Mais, soit qu'elles aient été détruites pendant les guerres de la Ligue ou à une époque antérieure, nous ne retrouvons plus trace dans les registres paroissiaux que de deux chapelles principales dont une seule est encore aujourd'hui affectée au culte. Ces deux chapelles sont celles de Notre-Dame-de-Grâces et de Saint-Guénolé.

La chapelle actuelle de Notre-Dame-de-Grâces a été reconstruite et considérablement agrandie en 1807, au moyen des dons des habitants, sur l'emplacement d'une ancienne chapelle devenue insuffisante comme dimension et en mauvais état. Malheureusement nous n'avons rien trouvé concernant l'époque de sa fondation, mais tout nous porte à croire qu'elle remonte à une date très reculée. Nous voyons dans les registres paroissioux que « le 24 juin 1692, fust faicte la bénédiction de la cloche de Notre-Dame-de-Grâces, en cette paroisse, par vénérable et discret Martial N..... trésorier et chanoine de l'église de Saint-Corentin de Quimper ».

L'édifice n'a rien de remarquable au point de vue artistique. Le roman, le gothique s'y trouvent mélangés ; les styles moderne et de la Renaissance n'y sont point oubliés. Ayant la forme d'une croix latine, cette chapelle est orientée de l'ouest à l'est ; la façade est surmontée d'un clocheton de style moderne.

L'intérieur n'offre également, rien de bien caractéristique. La voûte cintrée et lambrissée est peinte en bleu étoilée d'or et ropose sur des sablières moulées et peintes. Six tirants empêchent l'écart des murs ; l'extrémité de chaque tirant représente la tête d'un animal fantastique tenant dans sa gueule la pièce de bois façonnée et décorée en couleurs.

Le choeur, sur lequel donne la porte d'une petite sacristie, est éclairé au chevet par une assez grande fenêtre ogivale dont les vitraux représentent plusieurs scènes de la vie de la Vierge et au bas la duchesse Anne en prière avec les dames de sa cour puis, vis-à-vis, une scène de la vie champêtre. Le tout d'une exécution naïve. Au fond se dresse l'autel principal en bois sculpté ; il est dédié à la Vierge. De chaque côté se voient à droite la statue de Notre-Dame-de-Grâces, à gauche celle de saint Joseph placées dans deux niches en bois sculpté. Des stalles aussi en bois sont adossées aux murs latéraux du choeur, dont le bas est fermé par une table de communion en fer. Dans le transept éclairé par deux fenêtres ogivales se trouvent deux autels dédiés l'un à saint Sébastien, l'autre à Sainte Anne. La plupart des statues, en bois, n'offrent rien de particulier et sont en mauvais état de conservation.

La situation de ce sanctuaire vénéré, sur le chemin de Peumerit, à environ 3000 métres du bourg, est très pittoresque et prête à la piété. Au sommet d'un petit mamelon, environné de bouquets de bois, de taillis, de landes sauvages et ravinées, de champs ; tous les aspects s'y trouvent réunis et répondent à la disposition d'esprit du pèlerin. Entouré d'arbres, de châtaigniers, plantés sur le placitre clos d'un muretain, on y accède de tous les côtés de la paroisse par de charmants petits chemins souvent très couverts et dont les branchages entrelacés forment une voûte de verdure et rendent cette promenade vraiment délicieuse et pleine de poésie.

Nous ne pouvons pas, non plus, passer sous silence le pardon de Notre-Dame-de-Grâces qui a lieu le 8 septembre de chaque année. Les pardons de Bretagne sont, avant tout, des fêtes religieuses, mais aussi des fêtes de village où les paroisses voisines accourent avec un empressement qui a pour but, nous voulons bien le croire, la religion d'abord, puis, il faut bien l'avouer, l'amour du plaisir.

Le pardon de Notre-Dame-de-Grâces est un des pèlerinages les plus populaires des environs de Quimper ; en y vient de de très loin et, là surtout, par dévotion. La chapelle a d'avance été décorée avec soin, parée de fleurs et de guirlandes. Il y a ce jour-là grand'messe solennelle, le clergé des environs ayant été invité. Tous, hommes et femmes, sont pieusement agenouillés sur le pavé, les hommes en avant, les femmes dans le bas de la nef ; la chapelle est trop petite et une foule de gens assistent du dehors, dévotement recueillis, au saint sacrifice. A l'issue des vêpres, la procession sort en grande pompe : c'est la procession dite : des Grâces ; les jeunes filles en blanc portant des statues et des bannières, les garçons tenant levées les vieilles et les bannières neuves des saints patrons, brodées d'or et d'argont ; d'autres les croix, puis les statues des saints sur des brancards, les reliques, et le clergé s'avance en chantant des psaumes et de vieux cantiques à travers la campagne et fait un long circuit. Autrefois la procession faisait trois fois le tour de l'église, mais comme il lui était impossible de se développer, elle parcourt maintenant la campagne. On y porte une quantité énorme de cierges. Ce sont pour la plupart autant de voeux accomplis. Il y a quatre ans, un soldat d'infanterie de marine qui avait fait la campagne de Madagascar sans blessures ni maladies, après s'être recommandé à Notre-Dame-de-Grâces, accomplissait son voeu en suivant la procession pieds nus, en corps de chemise, un cierge à la main. Ce fait se renouvelle presque chaque année.

La statue miraculeuse est en grande vénération. A ses pieds, à ses côtés ont été posés de nombroux ex-voto, pour la plupart des corps d'enfant, têtes, bras, jambes en cire, et aussi des couronnes mortuaires en pertes blanches. Aujourd'hui, les ex-voto en marbre tendent à remplacer les couronnes mieux placées dans les cimetières, mais que les paysannes trouvent d'un grand luxe.

Les dons abondent le jour du pardon. Ils sont offert principalement en nature : milliers de foin, sacs de blé, bestiaux, volailles, etc. Ils sont annoncés à la grand'messe et aux vêpres, où en prie pour « les particuliers » qui les ont faits et pour les défunts de leurs familles qui, du reste, ne sont jamais oubliés dans aucune fête. Puis, dans l'intervalle des offices, la vente est faite aux enchères, par le bedeau monté sur les degrés de la croix du placitre.

Les quêteurs parcourent également pendant les offices les rangs pressés de la foule et recueillent de nombreuses offrandes, auxquelles ils répondent, par « N.-D.-de-Grâces vous paiera » usage général pour les quêtes dans les églises bretonnes.

Une fontaine se trouve plus bas dans le vallon, car il n'y a pas de sanctuaire en Basse-Bretagne, sans fontaine vénérée.

La chapelle de Saint-Guénolé, depuis longtemps détruite, existait autrefois au village de Saint-Guénolé, à quatre kilomètres au sud du bourg, sur la route de Quimper à Plonéour. La date de sa fondation nous est tout à fait inconnue ; cependant nous la croyons très ancienne. Nous trouvons dans les anciens registres qu'un mariage fut célébré le 26 juin 1679, dans cette chapelle par vénérable et discrète personne, missire Louis Derien, recteur de Penmarch, « après les fiançailles faites par missire Guy Poulaouen, prêtre de la chapelle de Saint-Guénolé en Pluguffan ». Nous ne pouvons pas, non plus, déterminer d'une façon précise, l'époque à laquelle cette chapelle fut abandonnée.

Au nombre des chapelles de Pluguffan, nous en mentionnerons également une qui existait anciennement à un kilomètre au sud du bourg, au village de Keranguen et qui, sous le vocable de Sainte-Guen, mère de saint Guénolé, remontait à une très haute antiquité.

Une chapelle existait aussi au village de la Grande-Boissière à 3000 mètres environ au sud-est du bourg ainsi que le prouve une des délibérations du conseil municipal par laquelle le préfet du Finistère autorisa, en 1810, la vente des décombres de la chapelle dite autrefois : Chapelle neuve, située au village de la Grande-Boissière sur la grande route de Quimper au Pont-l'Abbé. Cette vente était demandée par la fabrique de Pluguffan pour couvrir les frais de réparation de la toiture de l'église qui tombait en ruine ; il pleuvait à l'intérieur qui est déclaré en état convenable. La vente produisit 140 francs. Nous ne savons rien de bien précis au sujet de cette chapelle.

Nous citerons, l'oratoire ou chapelle du château de la Boissière à laquelle était attaché un chapelain et où furont célébrés jusqu'à la fin du XVIIIème siècle les mariages des hauts et puissants seigneurs dudit lieu avec pompe et l'assistance de presque toute la noblesse de la contrée.

La chapelle du château de Keriner dont la fenêtre ogivale du chevet ne manque pas de caractère et où fut célébré, le 17 Novembre 1711, le mariage de messire Alain de Kernaflen (ou Kernafflen), écuyer, seigneur de Kergos, avec mademoiselle Marie-Charlotte de Kernaflen, au milieu d'une assistance nombreuse et choisie.

La chapelle de la Boissière ainsi que celle de Keriner remontent à l'époque de la construction de ces manoirs dont nous trouvons des traces dès le début du XVème siècle.

Bien nombreuses sont les croix plantées sur la paroisse de Pluguffan, attestant l'antique foi de sa population. Quelques-unes remontent à une haute antiquité [Note : Parmi ces croix il y en a certainement qui remontent à une haute antiquité et, sans nul doute, aux premiers temps du christianisme, surtout celles qui se trouvent placées sur le bord des anciennes voies, telle que celle de Kerhat et une autre sur la terre de Coatfao. Puis tout le monde sait qu'au moyen-âge le signe de la Rédemption était un asile ; aussi avec l'encouragement des évêques en éleva-t-on un peu partout à cette époque où les guerres étaient devenues si fréquentes. (Concile de Clermont en 1095)]. Nous ne mentionnerons toutefois que les principales telles que : Croaz ar bleou, la croix des fleurs, placée sur la route rejoignant celle de Pont-l'Abbé ; la croix, dite : la Croix de mission, située en face de l'école libre et dont le Christ, oeuvre de mérite, est en pierre sculptée ; le socle de cette croix est couvert d'inscriptions presque effacées. Citons encore, pour mémoire, la croix élevée près de Lesconan ; celle dite : de Kerhat, près du manoir de Kersantec ; la croix, dite : des Images, qui tombe en ruine, près du Lety sur la route d'Audierne ; la croix, dite : de la Chapelle, située près de la chapelle de Grâces et bien d'autres qui ne méritent pas de mention.

(Paul Aveneau de la Grancière, 1896).

 © Copyright - Tous droits réservés.