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L'ÉGLISE DE PLOZÉVET

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Surmonté d'un clocher fort élégant, le pignon ouest de l'église paroissiale de Plozévet est percé d'une porte ogivale très basse à laquelle on accède en descendant un escalier de quelques marches, et plus haut d'une fenêtre également gothique.

En contournant l'édifice par la droite, on se trouve en présence du porche sud, toujours de style ogival. Il est accosté d'un pinacle, surmonté d'une Vierge-Mère en granit. On y lit : H. PENNEC. F.

A droite du porche se présente au regard une fontaine qui sourd sous les fondations et fait corps avec l'église ; une petite niche y est creusée. Quelques marches permettent d'y descendre. Vient ensuite le pignon sud du transept avec sa majestueuse verrière flamboyante. A l'extrémité nord du chevet c'est la sacristie, que l'inscription suivante date du début du XVIIIème siècle : V. ET. D. MI. I PENNANRVN. R. - Y. GENTRIC. F. - 1701 [Note : Vénérable et discret messire, Jean Pennanrun, Recteur, Yves Gentric, Fabrique]

Entrons maintenant dans l'église. Elle a la forme d'une croix latine et mesure environ 28 mètres de long avec une largeur de 30 mètres au transept. Celui-ci est séparé de la nef par une large arcade ogivale.

Cinq arcades, dont quatre romanes de la fin du XIIème siècle et une gothique, séparent la nef de l'unique bas-côté qui se trouve au nord.

On voit un enfeu au croisillon nord du transept. — La maîtresse vitre contient quelques débris de scènes de la Passion, restes d'un ancien vitrail.

Le maître autel, qui semble de la lin du XVIIème siècle, est orné d'un beau tabernacle à baldaquin, enrichi de sculptures. Deux statues l'encadrent : la Vierge-Mère à gauche, à droite saint Démet habillé en abbé. Près de ce dernier, une sainte Anne du XVIIIème siècle.

Les autels du transept remontent à la même époque.

A l'autel de la Vierge, au croisillon nord, apparaît un tableau qui représente Marie donnant le Rosaire à saint Dominique ; l'Enfant Jésus qu'elle porte en ses bras, le donne à sainte Catherine de Sienne. Non loin, saint Jean-Baptiste avec un agneau qui s'agrippe à lui, saint Mathurin en ornements sacerdotaux, puis dans l'encoignure une vieille piétà. — A droite de l'autel du Sacré-Cœur, qui figure au croisillon sud du transept, se trouve la statue de saint Charles Borromée, évêque de Milan, puis un peu plus loin un curieux saint Alar, en bois, du début du XVIème siècle, tenant en mains l'une des pattes du cheval, qu'il a coupée pour la mieux ferrer. L'autel est décoré d'un tableau fort suggestif et mal éclairé : un ange montre dans la nue, à un enfant qu'il tient par la main, une petite croix rouge et une couronne faite de roses et de feuillage ; d'autres anges dans la hauteur donnent la même indication à cet enfant, qui a le dos tourné et s'attarde à contempler un arbre couvert de fruits : c'est tout un poème !

 

PREEMINENCES DANS L'EGLISE.
En général le seigneur de Pont-Croix était le « seigneur supérieur et dominant » de la paroisse de Plozévet. Il se considérait comme fondateur de l'église paroissiale où il avait ses armes en supériorité dans la maîtresse vitre et ailleurs. Il y possédait un banc à l'endroit le plus éminent de l'édifice.

Il se trouvait également dans le chœur de l'église une tombe haute, chargée de cinq écussons des armes pleines ou en alliance des Penfrat, seigneurs de Lanavan, en Mahalon, et, dans la maîtresse vitre, un écusson parti au :

1. D'azur à l'éléphant d'argent portant une tour d'or, qui est Penfrat, et au 2, d'azur au chevron d'argent accompagné de trois cignards de même. Dans la tombe du choeur avait été inhumé, vers 1575, François du Marc'hallec'h, époux de Marguerite Penfrat (Bulletin Diocésain, 1931, p. 127-131).

Un aveu rendu au Roi le 1er avril 1643 par Nicolas de Goandour, seigneur de Kercorentin en Plovan, nous apprend que la famille du Marc'hallec'h avait ses armoiries dans la chapelle Saint-Jean de l'église paroissiale : d'or à 3 pots de gueule.

  

EXTRAITS DES REGISTRES.
1598. — Le 1er novembre baptême de Hélène, fille de Jacques Ramaigt, sieur de Laporte et de Jeanne Le Roux de Crémeur. Parrain Beaudouin, conseiller du Roi, sieur de Kerguistin, marraine Anne de Bouteville, dame de Pennamenez.
Le 15 novembre baptême de Jeanne, fille d'Alain Guyffan ; parrain Jean de Keramanou, marraine Jeanne du Rusquec.

1600. — Le 5 août baptême d'Alain, fils de Jean Deus, dont fut parrain Alain du Marc'hallec'h. 29 octobre, baptême de Louise Ramaigt. Parrain Jacques du Fou, marraine Louise de Botmeur.

1601. — Le 12 janvier fut marraine Anne de Bouteville, dame de Pennanech.

1605. — Ronan Kergus et Marie de Bouteville, parrain et marraine.

1653. — Le 20 février, baptême de Jeanne, fille de René Kerlech et de Françoise Le Borgne, sieur et dame de la Salle. Parrain Claude, baron de Lannion, Treflan, Plonévez-Quintin ; marraine Jeanne de Poulmic, dame douairière de Margueloy.

1655. — Le 10 octobre parrain René Moreau, sieur de Kerdouiec, procureur du Roi au présidial de Quimper, marraine Jeanne Poulain, dame de Kerguinaou.

1711. — Le 16 janvier mariage de Guillaume Billoart de Coatbily, fils de feu... Billoart, sieur de Kergoat et de dame Marie de Poulpiguet, de Saint-Sauveur de Quimper, avec Anne Le Touller.

1745. — Le 27 mars baptême de Nicolas, fils d'écuyer Jean-Baptiste de la Bourgonnière, sieur de Longrais et de dame Louise Billoart.

1758. — Le 23 janvier mariage d'écuyer Jean-Marie Gois, sous-brigadier des fermes du Roi à Plozévet, avec Anne Billoart, fille de Guillaume de Coatbilly, et de défunte Anne Touller.

1775. — Le 24 mai inhumation de Louise Gainch, veuve de noble homme François Parquer, de son vivant procureur du Roi à Concarneau. Jean-Etienne Riou, recteur de Lababan, assistait à la cérémonie.

1776. — Le 8 octobre mariage de Noël Gouletquer et de Marie-Anne Goasguen, bénit par Frère Romuald d'Audierne, prêtre capucin.

1778-1780. — Trois baptêmes administrés par Cossoul, « licencié de la maison et société de Navarre professeur de théologie et directeur du Séminaire de Quimper ».

1786. — Le 16 mai, mariage de Pierre Strollu el de Catherine Héliou, bénit par Frère Ange, capucin.

 

EXTRAITS DES COMPTES.

1674. Note payée à maître Grégoire Ansquer, sculpteur et peintre, pour avoir étoffé les retables du grand autel. — 71 livres pour avoir fait venir du bois de Pouldreuzic, de façon à munir de balastres les fonts baptismaux.

1695. Pour descendre et refaire le portail qui allait tomber, 207 livres, 7 sols, 8 deniers. — Aux ecclésiastiques, pour officier aux jours des pardons, 13 livres 10 sols. — Pour rendre la cloche à Quimper pour être fondue, 20 livres.

(H. Pérennès).

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