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LA CHAPELLE DE LA TRINITÉ DE PLOZÉVET

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Classée monument historique, cette chapelle de la Trinité, située à un kilomètre au nord de l'église paroissiale de Plozévet, est une belle construction de la fin du XVème siècle. Le choeur a été refait en 1578. On lit à l'extérieur sur le chevet la date du 10 mars 1578, avec les noms des fabriques de l'époque.

L'édifice est en forme de T avec un seul bas-côté, au nord, séparé de la nef par cinq arcades ogivales que soutiennent des piliers cantonnés de colonnettes aux chapiteaux ouvragés. Ces arcades, imitées de celles du chœur de la cathédrale de Quimper peuvent être de la fin du XIIIème siècle (WAQUET : Vieilles Pierres Bretonnes, p. 140). L'arc diaphragme, autrement dit de séparation du transept et de la nef, supporte un petit clocher gothique, qui a été descendu et remonté en 1938. Chaque croisillon du transept est éclairé par deux fenêtres ; celui du nord a deux enfeux en plein cintre. Le bras de croix de droite est décoré d'une jolie porte gothique accolée de colonnettes torses ; cette porte est surmontée d'une frise feuillagée accostée d'une niche dans la même note. Au-dessus de la frise une inscription illisible.

Le pignon ouest, massif, est sans fenêtre. Deux baies y ont été aveuglées. Le bénitier qui se trouve dans leur voisinage semble indiquer l'existence d'un ancien ossuaire.

Au croisillon nord du bras de croix, une porte ogivale a été également murée.

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Le retable du maître autel qui se prolonge sur les parois latérales du chœur est orné aux extrémités de vases avec fruits. Il comprend sept bas-reliefs, séparés par des colonnettes torses, et représentant diverses scènes de la Vie du Sauveur.

1. L'ANNONCIATION. — Dans une salle aux colonnes d'ordre corinthien, bordée de balustres, la Vierge est à genoux sur un prie-Dieu qui porte un livre ouvert. L'ange venu de la part du Seigneur lui porter un message tient un lys de la main droite, et de la gauche indique le ciel. Au-dessus de la Vierge plane une colombe, emblème de l'Esprit-Saint qui descend sur elle.

2. LA NATIVITÉ. — Jésus, nouveau-né, est assisté d'un petit ange agenouillé. Sa mère est enveloppée d'un manteau bleu semé d'étoiles. Saint Joseph a une attitude pleine de révérence et de discrétion. Près de lui l'âne et le boeuf. Derrière la Vierge est un berger avec sa boulette.

3. LA CIRCONCISION. — Jésus, étendu sur l'autel, a près de lui la Vierge et Joseph coiffé d'un chapeau de bigouden, avec un bâton en main. Assisté de deux acolytes dont l'un tient un cierge, l'autre un cierge et un rituel, le grand-prêtre pratique, au moyen d'un silex, la circoncision.

4. L'ADORATION DES MAGES. — A côté de Joseph, Marie tient Jésus sur ses genoux. Les trois rois sont là. Le premier, chevelu et barbu, a déposé sa couronne et offre un vase à l'enfant ; un petit page tient la traîne de son manteau. Les deux autres rois ont également un vase en main. Une étoile éclaire la scène de sa traînée lumineuse.

5. LA PURIFICATION. — La Vierge est à genoux devant le grand-prêtre escorté de deux acolytes. Derrière elle on aperçoit saint Joseph tout discret, puis une suivante tenant un cierge.

6. JESUS PARMI LES DOCTEURS. — Debout sur une estrade abritée par un baldaquin, Jésus est entouré de six docteurs, trois de chaque côté. Ceux du premier plan tiennent en mains un livre, symbole de leur science.

7. LA PENTECÔTE. - La Vierge, qui occupe le centre de la scène, est encadrée de deux séries d'apôtres : à droite cinq, au nombre desquels saint Jean ; à gauche six, dont saint Pierre. Au-dessus de Marie plane la colombe, emblème de l'Esprit-Saint ; au-dessus des apôtres apparaissent des langues de feu.

Contre le mur où le retable se prolonge, on aperçoit deux belles niches à colonnes torses, agrémentées de feuilles de vigne. L'une d'elle, du côté de l'Epître, contient un Père Eternel coiffé de la tiare, soutenant par les bras son Fils Jésus descendu de la croix, et montrant au monde son Rédempteur. Au-dessus de la niche, dans un médaillon à colonnettes torses figure saint Michel, revêtu d'une cotte de mailles, s'apprêtant à frapper de sa lance le dragon qu'il foule aux pieds. Deux anges soutiennent de la tête les pilastres qui supportent la niche.

Dans la niche qui se trouve du côté de l'Evangile le Père Eternel couronné tient le Christ en croix qu'il montre. Au-dessus, dans la hauteur, un médaillon à colonnettes présente la Vierge Marie portant sur les genoux son enfant, qui lève le bras droit en un geste de bénédiction. Encore ici, deux anges soutiennent les pilastres où s'appuie la niche. Le tabernacle est orné de quatre colonnettes torses chargées de pampres de vigne et soutenant un dôme.

Au croisillon nord du transept on remarque la statue de saint Louis, tenant le sceptre d'une main et de l'autre la couronne d'épines, puis un socle en bois orné d'un bas-relief fort curieux : Jésus est lié de cordes et Judas s'enfuit, bousculant un individu qu'il renverse. Vient ensuite une Vierge-Mère portant Jésus qui tient le globe du monde ; une inscription l'appelle ITRON VARIA AR CHRAS ; puis l'on voit, au-dessus d'une crédence gothique, saint Jean l'évangéliste avec son aigle, et saint Michel en cotte de mailles foulant un dragon hideux.

Au croisillon sud c'est un saint Alar du XVIIIème siècle avec son cheval ; il porte mitre et crosse. Sur le piédestal Jésus flagellé est représenté en bas-relief, s'écroulant sous les coups. Plus loin, sur un socle en granit où un personnage bizarrement ployé tient un écusson, apparaît une belle statue de saint Germain qui porte mitre et crosse. A l'encoignure, Vierge-Mère remarquable. Dans le voisinage, un saint abbé, Madeleine avec son vase de parfums (XVIIème siècle), un bénitier gothique, puis un beau Christ en croix.

On aperçoit dans le bas-côté de la chapelle un Christ en croix, assisté de la Vierge et de saint Jean, puis un saint Herbaud costumé en cistercien. Entre la première et la dernière arcade du haut, se dresse un petit autel de granit. Au fond de la chapelle est une vieille tribune ; un escalier de granit permet d'y accéder. La toiture de l'édifice fut restaurée au moyen de grosses ardoises, du temps de M. Saliou, recteur.

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En qualité de « seigneur haut justicier et fondateur de la paroisse de Plozévet », le seigneur de Pont-Croix possédait un banc dans la chapelle de la Trinité. De temps immémorial il avait droit de foire le lendemain du dimanche de la Trinité et aussi « de faire tenir plaids et messes à la porte et principale entrée de la dite église par ses juges et officiers ».

Le blason des Lanavan, de Mahalon, se voyait aussi à la Trinité, dans la fenêtre du chevet, au-dessous des armoiries des Rohan et des Le Barbu (Bulletin Diocésain, 1931, p. 131).

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Au sud et dans le voisinage de la chapelle est un calvaire, dont le socle rond offre trois marches élevées. Le long fût est surmonté d'une croix qui porte d'un côté le Christ, de l'autre côté la Vierge sa Mère, tous deux abrités sous une sorte de pignon angulaire.

Non loin du calvaire, à gauche du petit chemin qui conduit au bourg, on voit une maison gothique du XVIème siècle, aux fenêtres à traverses, aux portes en anse de panier et en accolade, en partie bouchées.

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Voici quelques extraits des comptes de la chapelle de la Trinité :

1741 — Payé au vitrier pour grosses réparations : 219 livres.

Payé à 4 prêtres pour assister à 10 pardons : premier dimanche de l'an, lundi de Pâques, Saint Herbot, lundi de la Pentecôte, samedi, dimanche, lundi de la Trinité, Saint Jean-Baptiste, Saint Jean l'évangéliste, Saint Roch, 10 sols à chaque prêtre : 20 livres.

Payé à 5 prêtres pour les offices qui se font tous les lundis et vendredis de l'année de temps immémorial, 12 livres à chacun : 60 livres.

1743 — Un pot de terre pour assaisonner le beurre d'offrande : 12 sols.

1751. — Du compte de l'année précédente on ne retient comme reliquat que 12 livres, tout le surplus de 735 livres ayant été versé par ordre des paroissiens comme salaire des ouvriers qui travaillent aux réparations de l'église paroissiale.

1773 — Payé au sculpteur 300 livres au doreur 153 livres.

1780 — Pour indulgences venues de Rome : 41 livres 5 sols.

1783 — Payé à M. Le Moyne pour rapport et contrôle de l'aveu fourni à la seigneurie de Coatfao : 30 livres.

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Des nombreuses fondations faites à la chapelle, nous citons quelques-unes :

1591 (14 novembre) — Fondation par Jeanne du Fou dame de Guengat, épouse de Pierre Alléno, douairière de Saint-Alouarn, d'un comble de froment sur le village de Kerfors en Esquibien « pour la bonne dévotion qu'elle a à la chapelle de la Trinité et pour être participante des bonnes prières et offices que l'on y fait ».

1592 (1er juillet) — Fondation de Jean Olier, de Meilars.

1612 (20 mai) — Guillaume Le Bris, de Plozévet, et Alain Quiniou de Landudec assurent chaque année à la chapelle un comble d'avoine et une géline, et 21 livres tournois.

1635 (13 mai) — Fondation de Marie Jaffry, de Lesmoalic en Plouhinec.

1670 (19 juillet) — Fondation de Jean Cabellic, de Plouhinec.

D'après un aveu fourni le 24 juillet 1787 à la comtesse de Forcalquier, marquise de Pont-Croix, par Hervé Guéguen, de Brénizennec, fabrique de la chapelle de la Trinité, voici quelles sont les rentes de cette chapelle.

Treize rentes foncières et domaniales dues par Alain Le Gadonna de Lestuyen en Plozévet — Guillaume Le Goff de Kerlaeron en Plozévet — Clémence Le Trévidic, de Lesvoalic en Plouhinec — Jacques Ansquer, de Lesvoalic — François Donnar, de Kerengar, en Plozévet (deux rentes) — Yves Le Bosser, de Kerdiouret, en Plozévet — Henry Strullu, de Rubescou, en Plozévet Vénoc Le Lagadic, de Kervennec en Plouhinec — Jacques Ansquer, de Lesvoalic — Michel Gentric, de Kerguinaou, en Plozévet — Pierre Le Pennec, de Kerminguy, en Plozévet — Jacques Le Lagadic, du bourg de la Trinité.

Une rente censive due par la veuve Mourain, du Drégan en Plouhinec.

(H. Pérennès).

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