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LES ANCIENS MANOIRS DE PLOUVORN

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VIEUX-MANOIRS (Fonds Le Guennec, aux Archives départementales).
D'après une vieille Réformation sans date du Manuscrit Boisgelin, qui doit être d'environ 1440, et qui nous est communiquée par M. du Cleuziou, voici les manoirs de Plouvorn, y compris ceux de Mespaul, sa trève : Kerdrein, à la dame de Kerazret — Measgoez, à Hervé Kersaintgilly — Tuonmeur, au sieur de Kersausen — Kerezen, emplacement de manoir — Kerouyant — Tuonlen, au sieur de Kerouyant — Kergenneuc — Lannorgant, à Hervé Guiomarch — Rusqueuc — Guermenguy — Kergounouarn — Breuemere, au sieur de Kergounouarn — Ternant, à Auffroy Le Barbu — Coettudavel, à Yves Coettudavel — Coettudavel, à Jehan Manach.

Manoir de Keruzoret.

Le manoir de Keruzoret, situé à 1 kilomètre et demi au nord du bourg, se compose, à l'ouest, d'un corps de logis à un étage, terminé au nord par un pavillon carré, de style gothique, et au sud, par un pavillon Renaissance. Au nord forme équerre une autre aile, terminée aussi par un pavillon, flanqué d'une tour carrée. Au devant de la cour s'étend une muraille percée d'un portail et surmontée d'une terrasse à balustrade de granit. Au-dessus de la porte est, un écusson mi parti de Le Borgne et Barbier, timbré d'un casque avec ses lambrequins, et entouré du collier de Saint Michel. Sur cette terrasse, à laquelle on accède par un escalier tournant contenu dans une petite tourelle ronde terminée en dôme, se voient deux fauconneaux ou couleuvrines, l'une longue de plus de 2 mètres, l'autre d'environ 0 m. 70 à 75 ; la plus longue est très étroite et possède encore un morceau de son refouloir. Cette terrasse se termine par une sorte de loggia en encorbellement.

A part deux portes gothiques en anse de panier, placées des deux côtés du pavillon du fond, les portes et les lucarnes sont modernes et ont été restaurées et refaites par M. de Kerdrel, qui s'est inspiré de celles de Mézarnou pour le gothique, et de Kerjean pour la Renaissance. Le tout s'harmonise bien, et l'ensemble du manoir offre une silhouette bien mouvementée et pittoresque.

Le salon contient un admirable cabinet d'ébène qui s'appelle le cabinet Fouquet.

Ce meuble remis par Fouquet à un seigneur de Brézal échut par testament à M. de Kerdrel, seigneur de Kéruzoret (29 mai 1788).

Le cabinet Fouquet est curieux par la richesse sculpturale de ses panneaux d'ébène, où l'artiste fait revivre quelques-unes des scènes de la Rome de Néron.

Beaucoup de mouvement et d'harmonie dans chacun de ces tableaux où vivent des personnages, des femmes surtout, aux draperies somptueuses, dans des décors, tantôt tragiques tel celui de l'incendie de Rome, tantôt idylliques comme ce lieu enchanteur où Ariane retrouve le bien-aimé qu'elle croyait à jamais disparu dans la tourmente Néronienne.

Le meuble ouvert est non moins intéressant : une niche en manière de tabernacle, enrichie de pierreries et de bois exotiques qui forment un ensemble de coloris très séduisant. Tout cet ensemble est un merveilleux exemple des œuvres de patience et d'art prestigieux qui sont sorties abondantes de nos anciennes corporations pour la plus grande gloire de l'art français.

Au-dessus est un délicieux couronnement Renaissance, formé de rinceaux et de personnages grotesques. Dans le haut de la vitre du chevet, il y a aussi quelques débris, notamment deux têtes très belles, l'une de dame donatrice en coiffure du XVIème siècle, l'autre une tête de moine. Dans le lointain, au sud, on aperçoit les deux clochers de Plouvorn et de Lambader, émergeant de chaque côté d'un massif d'arbres. Voici la liste des portraits de famille qui se trouvent à Keruzoret, dressée par M. de Kerdrel, en janvier 1911 :
1. Alain Le Borgne, comte de Keruzoret, chef d'escadre, 1699-1771.
2. Jacquette de Kerouartz, comtesse de Keruzoret 1715-1792, femme du chef d'escadre, en secondes noces comtesse d'Hector.
3. Olive de Touronce du Gurcques, dame de Lanidy, 1664-1724.
4. Jean-François de la Marche, évêque et comte de Léon, 1729-1806.
5. Marie Le Borgne de la Tour, comtesse de Keruzoret, 1791-1868.
6. Vincent-Casimir Audren, comte de Kerdrel, mousquetaire de Louis XV, 1742 1823.
7. Etienne-René Calloët de Lanidy, capitaine aux chevaux-légers, 1745-1805.
8. Joseph-François Calloët de Lanidy, 1657-1729.
9. Zoé-Perrine Calloët de Lanidy, comtesse de Kerdrel, 1791-1810.

Il y a aussi deux pastels doubles :
1. Jean Moucheron de Châteauvieux, 1729-1784.
Jean-François Le Borgne, comte de Keruzoret, enseigne de vaisseau, 1701-1791, mort à Jersey (en émigration).

2. Alexandre Le Borgne de Keruzoret, 1782-1791, mort à Jersey (en émigration).
Annelle Moucheron de Châteauvieux, comtesse de Keruzoret, 1705-1804.

Le corps du manoir fut construit par les Kersaintgilly au cours du XVIème siècle. En 1613, Keruzoret passait aux Le Borgne, de Keruzoret, et l'on voit, à la façade de la galerie qui donne sur l'Esplanade, le double écusson Kersaintgilly-Le Borgne, scellant l'alliance des deux maisons.

C'est vers 1669 que Jean Le Borgne de Keruzoret fit bâtir le pavillon Est, avec la galerie y attenant. L'avenue descendait vers l'étang, nommée Esplanade, fut percée et plantée l'année suivante. L'Esplanade était le lieu favori des promenades et des fêtes. Avant la Révolution, Mme de Châteauvieux, dont la fille avait épousé Jean-François Le Borgne, seigneur de Keruzoret, faisait danser, sur les bords de l'avenue, les braves paysans de Plouvorn. La vielle qui servit à ces divertissements fut longtemps conservée à Keruzoret.

Après la tourmente révolutionnaire, Mme de Keruzoret, qui devait perdre son mari et deux de ses fils en émigration, se mit courageusement à l'œuvre pour restaurer le patrimoine de son dernier fils, et le pauvre manoir, à l'abandon depuis vingt ans. La façade Est fut dégagée d'une partie des bâtiments de service qui l'encombraient. La chapelle fut transportée du jardin à son emplacement actuel. La galerie, un des joyaux du château, fut ainsi mieux dégagée et remise en honneur.

Il restait cependant un dernier dégagement à donner à cette façade. Tout le mérite de ce travail revint à M. le Comte de Kerdrel, fils de Sidonie de Keruzoret, la dernière de ce nom. Sous son impulsion, les derniers bâtiments de service disparurent, pour être complètement refoulés au nord et définitivement séparés du manoir. Le pavillon Est fut augmenté d'une tour dans le style XVIème siècle, et ses ouvertures remaniées suivant une inspiration Renaissance et un goût très heureux. La galerie fut retouchée non moins habilement, et ce joyau du vieux manoir prit définitivement ses proportions actuelles.

Désormais, deux rampes de granit ajourées courent parallèlement pour se rejoindre et s'épanouir en forme de coupe aux contours légers et harmonieux.

La chapelle est située un peu à l'est du château, du côté de l'étang, au bord de l'Esplanade. Elle est moderne et a remplacé un autre oratoire (où Hamon Barlier, chanoine de Léon, avait permis en 1535 de dire la messe), qui était situé au fond du jardin, et sur la façade sont deux belles statues de granit : à gauche, Saint Trémeur portant sa tête entre ses mains, à droite, Saint Christophe avec l'Enfant Jésus sur ses épaules. On a restauré dans la fenêtre du bas des écussons armoriés, trouvés sous l'autel de la vieille chapelle, mais c'est indûment, note M. Le Guennec, que l'on a remplacé, dans trois d'entre eux, les armes de Kersaintgilly par celles des Le Borgne. Voici ces blasons : 1. parti de Le Borgne et de gueules à trois (?) d'argent ; 2. parti de Barbier et d'azur à la main d'argent ; 3. d'or à deux fasces d'azur (?) ; 4. parti de Le Borgne et de Moucheron ; 5. écartelé de Kersaintgilly et de Le Seneschal ; 6. parti de Le Borgne et d'argent à une tour de gueules, au chef d'or (lire: parti de Kersaintgilly et de Coëtnempren) ; 7. parti de Le Borgne (lire Kersaintgilly et de l'Etang du Rusquet) ; 8. parti de Le Borgne (lire Kersaintgilly) et de Kerchoen.

L'autel de la chapelle a des boiseries anciennes fort belles, provenant de vieux meubles, et aux deux angles sont deux statues d'évêques. Dans la fenêtre de gauche., on a placé des fragments de vitraux provenant de la maîtresse vitre de Lambader, et recueillis par M. de Kerdrel père, lorsqu'elle fut détruite. On y voit la partie supérieure du corps d'un seigneur, présenté par son saint patron. Les têtes sont très soignées et expressives.

Keruzoret appartient vers 1943 à Mme la comtesse de Menou, petite-fille de M. de Kerdrel, par sa mère, la baronne de Targy d'Estrées.

 

Manoir de Troérin.

Ce manoir, bâti à l'angle nord d'une belle pièce d'eau pittoresquement entourée de beaux arbres, est une grande maison sans caractère, reconstruite au commencement du XIXème siècle, et dont la façade à deux étages de fenêtres n'a d'autre ornement qu'un petit fronton central. La porte est précédée d'un perron à plusieurs marches de granit.

L'aile gauche, qu'un petit pavillon à toit élancé relie au principal corps de logis, est un reste de l'ancien manoir, qui avait été rebâti ou considérablement modifié en 1656. Il contient plusieurs pièces, reliées par des escaliers et des corridors assez compliqués. L'une d'elle est dite la chambre de l'abbé, à cause sans doute de l'abbé de Troérin, chanoine de Léon et dernier de la famille : elle contenait une belle cheminée sculptée, dont les boiseries ont été utilisées pour décorer la cheminée du salon. Cette pièce communique par un petit guichet avec la chapelle, située dans cette même aile, et qui ne contient qu'une sainte Vierge moderne, ainsi qu'un tableau du baptême de Jésus-Christ, daté de 1826. Un autre tableau bien plus ancien, qui en provient et se trouve dans le salon, représente le Crucifiement, Jésus en croix entre les deux larrons, avec à ses pieds la sainte Vierge, les saintes femmes et saint Jean. Ce tableau doit dater de la fin du XVIème siècle : il est peint sur bois.

Dans le salon on voit encore le portrait d'un M. de la Tullaye, qui se distingua à la bataille de la Hougue, il est en perruque, en armure, et porte la croix de saint Louis.

Il existe au château un ancien plan de la terre de Troérin, daté de 1721 et signé Robelin, d'un dessin très soigné. On y voit que le manoir était un long corps de logis avec pavillon central, deux ailes et cour fermée. Les bords de l'étang étaient garnis d'ifs, dont quelques-uns subsistent encore, qui alternaient avec de grands vases de faïence, peints en bleu. M. de Réals en a retrouvé un à demi-brisé et a pu le restaurer dans son salon.

Au nord et à l'ouest du château règne un jardin en terrasses, entouré d'une vieille muraille toute couverte de lierre. Une fontaine, ornée d'une statue moderne de la sainte Vierge, coule de ce jardin dans la cour, sous une arcade enlierrée,

Au-dessous du château se trouve le moulin, bâti à la même époque que l'ancienne demeure. Une large chaussée contient l'étang, belle nappe d'eau de forme trapézoïdale, au delà de laquelle, sous une vaste prairie, près d'une large avenue dite de l'Etoile, s'élève un beau colombier couronné d'un toit conique et encore habité par de nombreux pigeons. De cette avenue, on voit l'élégante flèche de Lambader surgir au-dessus des massifs du bois.

Dans le château, plusieurs portes ont des moulures en menuiserie du XVIIème siècle.

Montres et réformations du XVème siècle font mention d'une famille Tuonhirin ou Tuonquerin, dont le vocable a évolué dans la suite en « Troérin ». Sa descendance mâle s'est éteinte en la personne de M. de Troérin, chanoine et grand-chantre de Léon en 1789, dont la sœur, Marie, avait épousé, en 1770, François de la Tullaye, seigneur de Coëquelfen, capitaine de vaisseau. Leur fille fit passer le manoir, le 16 janvier 1796, dans la famille de Réals par son mariage avec Charles Boscat de Réals, ancien capitaine au régiment de Bresse.

Troérin est toujours possédé par cette famille de Réals.

Les archives du manoir contiennent les titres de la famille de Troérin, depuis le XVème siècle, et ceux des familles de Coëtquelfen, de la Tullaye, de Réals... On y voit également des notes sur Plouvorn, des extraits des anciens registres paroissiaux, et des, notices généalogiques sur plusieurs familles du pays, rédigées par le colonel de Réals.

 

Manoir du Rusquec.

Le vieux manoir du Rusquec, aujourd'hui converti en ferme, se trouvait à environ 2.800 mètres sud-ouest du bourg. Il fut habité par la famille du Rusquec jusque vers 1530, époque où vint s'y établir Prigent de l'Estang marié à Méance du Rusquec [Note : Jacques Rusqueuc avait tué son frère naturel Sallomon Rusqueuc. Le duc Jean V lui accorda rémission le 24 juin 1407 à cause des services que son père lui avait rendus et de « la mauvaise renommée de l'occis »]. M. Le Guennec notait en 1910 que les armoiries de ces deux personnes « écastelées, aux 1 et 2, d'or à la coquille de gueules, qui est l'Estang : aux 2 et 3 losange d'argent et de sable, qui est du Rusquec ont été conservées par leurs descendants, et se distinguent encore sur les murs du vieux manoir du Rusquec, situé au sud de Lambader, accolées à celles des Kersaintgilly : six trèfles, 3, 2 et 1, et des Poulpiquets : trois pies, 2 et 1 ».

Les seigneurs de l'Estang étaient sans doute originaires de Plougar, où existent encore quelques, ruines du manoir de l'Estang (Le Guennec, La Chapelle de Lambader, p. 10). Voici la série de leurs descendants au manoir du Rusquec :

Guillaume, fils de Prigent, épouse le 5 décembre 1552 Françoise du Bois. Son fils, François, s'unit par mariage, avant 1595, à Anne de Poulpiquet. Christophe épouse, le 26 février 1639, Marguerite Le Borgne de Kéruzoret. René se marie le 30 mai 1666 avec Claude du Chatel de Lisle-en-Gall. Jérôme épouse le 9 août 1696, Marie-Claude Le Floc'h de Mezilly.

Ambroise épouse Anne-Marie de Kergoët de Tronjoly, qui meurt le 8 janvier 1733 et est inhumée dans la chapelle du Rusquec, puis en secondes noces le 25 janvier 1734 Marguerite-Françoise du Dresnay. Celle-ci lui donna une fille, qui fut ondoyée à l'église paroissiale le 16 août 1737 ; le supplément de cérémonies eut lieu en la chapelle du Rusquec le 20 février 1738.

Jean-François de l'Estang, fils des précédents, né le 5 juin 1742, baptisé dans la chapelle du manoir, épouse le 10 décembre 1772 Marie-Gabrielle Huon de Lesguern.

Jean-Louis épouse Henriette Thépault du Breiguou, puis en secondes noces, le 30 novembre 1816, Blanche de Beaudiez.

François épouse en 1843 Emilie de Forsanz.

Hilarion prend pour épouse, le 22 janvier 1897, Gabrielle du Penhoat.

 

Manoir de Keroignant.

Le manoir de Keroignant, qui se trouvait à trois kilomètres au nord-est du bourg de Plouvorn, a été démoli, ainsi que sa chapelle. M. le colonel de Réals acheta les pierres de cette chapelle, qu'il fit transporter à Troérin, dans l'intention de l'y reconstruire. Elle renfermait deux statues, conservées à Troérin, toutes deux du XVIIème siècle ou XVIIIème siècle, représentant, l'une saint Nicolas, en évêque, bénissant, l'autre très jolie, sainte Marguerite, mouvementée et drapée avec art. Elles sont aux deux tiers de la grandeur naturelle.

Jean de Keroignant figure à la Réformation de 1443. Olivier de Keroignant eut par fils François, qui vivait en 1546.

Par son testament du 22 novembre 1530, Marie de Keroignant, dame du dit lieu, demeurant dans sa maison, à Morlaix, demande à être enterrée dans l'église de Plouvorn, près du feu seigneur, son père, que ses obsèques soient célébrées sans « pompes et vanités mondaines ». Son cœur sera transféré dans un caveau de l'église de Plougonven où repose son mari, le seigneur du Cludon.

Vers la fin du XVIème siècle, Keroignant passe dans la famille de Kergorlay par le mariage de Marie de Keroignant avec Oivier de Kergorlay.

Charles de Kergorlay, leur fils, « gisant au lict, détenu de longue maladie corporelle », fait son testament à Keroignant, le 16 avril 1624. Chose rare, il ne s'inquiète pas de ses obsèques, et laisse à sa femme et à ses enfants le soin de décider en quelle église il sera enterré. Il demande seulement que ses funérailles soient célébrées avec une grande simplicité, « ne voulant que luy soit faicte aucune tente de noir ny de blanc, aimant mieulx que les deniers qui y pourroient être consommés soient employés à la nourriture et entretenenent des pauvres ». Il veut au surplus que l'on prenne sur son bien de quoi pouvoir à l'entretien de sept ou huit jeunes orphelines qui devront être lingères, jusqu'à ce qu'elles aient appris leur métier. Il donne un tableau de 300 livres à N.-D. de Bulat, en Cornouaille, et demande qu'aucun inventaire ne soit fait de ses biens [Note : Ses ancêtres avaient fondé dans l'église de Plouvorn une chapellenie d'une messe par semaine, pendant laquelle cinq pauvres devaient tenir chacun un cierge et recevoir ensuite chacun un pain et cinq deniers].

Charles de Kergorlay mourut à Keroignant un mois plus tard. Claude, l'une de ses filles, se maria le 3 février 1629, au manoir de Kerangouez, à Louis de Kersauson, sieur de Coëtmenet, qui décéda en 1642. On voit encore dans la cathédrale de Saint-Pol-de-Léon, dans l'enfeu des Kersauson, en la chapelle Saint-Matthieu, une pierre tombale, sur laquelle les blasons de ces deux époux, le fermail des Kersauson et le vairé des Kergorlay sont réunis par une chaîne symbolique.

 

Manoir de Tromeur.

Le manoir de Tromeur, situé à 4 kilomètres à l'est du bourg, se trouve dans un petit vallon, ombragé de belles futaies. Une grande avenue y conduit. Il est formé de deux bâtiments se joignant en équerre et surmontés d'un pavillon carré. La partie la plus ancienne paraît être du XVIème siècle. Il est converti en ferme. Le jardin existe toujours, inculte, avec ses vieux murs d'enceinte et son portail.

Au sud du manoir, la chapelle Sainte-Anne est bien entretenue.

Le 3 novembre 1693 fut célébré dans la chapelle Sainte-Anne le mariage de Bonaventure de Trémeneuc avec Lucrèce de May.

Tromeur appartenait, au XVIIIème siècle, au sieur de Ternant, lequel se ruina au profit de sa servante, au point de découvrir la chapelle Sainte-Anne, pour en vendre les ardoises. On obtint contre lui une lettre de cachet.

Le pardon de Sainte-Anne a lieu le 26 juillet. On va en procession à la chapelle l'un des jours des Rogations.

 

Kergounouarn ou Kergoulouarn.

Situé à 3.330 mètres au nord du bourg, le manoir de Kergoulouarn était habité, dès 1444, par Yves Simon, dont la famille se fondit en 1578 dans les Le Rouge.

En la fenêtre du chevet, du côté de l'évangile de la cathédrale de Saint-Pol, quatre panneaux de vitraux anciens représentent les évangélistes avec leurs attributs. La dame donatrice de la verrière, présentée par son patron, saint Jean-Baptiste, est agenouillée sur un prie-Dieu. A sa coiffure conique ou hennin, à sa courte taille, à sa jupe à queue traînante se reconnaît le costume de la seconde moitié du XVème siècle. Les armoiries peintes sur la robe désignent clairement cette personne : c'est Jeanne de Kergoulouarn, femme de Yves Simon.

Rebâti vers 1600, Kergoulouarn était un édifice de toute beauté. Une partie seulement est conservée, où l'on aperçoit de belles caves voûtées, puis un escalier de granit conduisant à de larges salles, où subsistent des vestiges de peinture Renaissance. Le mur de clôture qui entourait le parc aux vastes dimensions a laissé quelques traces.

Marie-Louise Le Rouge, note M. Le Guennec, épousa en 1673 Claude-Jean Audren de Kerdrel, frère de dom Maur Audren, bénédictin, prieur de l'abbaye de Marmoutiers, collaborateur de dom Lobineau ; le mariage fut célébré dans la chapelle de Kergoulouarn. Cette chapelle n'existe plus, mais un champ situé dans l'ancien parc en conserve le souvenir, sous le nom de Parc-ar-Chapel.

 

Manoir de Coatgren.

Situé à cinq kilomètres sud-est du bourg, Coatéren appartenait en 1534 à Jean Dourdu. Le manoir a dû être bâti par François du Dourdu, seigneur de Coatéren, licencié en droit, sénéchal de Lesneven et conseiller du Roi, époux en 1579 de Catherine de Lannuzouarn, la mère de la fameuse « héritière de Déroulas ». Catherine eut de son mari deux fils, dont l'aîné épousa en 1614 Anne de Lestang, fille unique de Francois de Lestang, seigneur du Rusquec et d'Anne de Poulpiquet, dont il n'eut pas d'enfants. Elle se sépara de son mari et mourut tristement, seule, en 1587, au manoir de Touronce.

 

Manoir de Lanorgant.

Ce manoir se trouvait à un kilomètre, à l'est du bourg. En 1534, il appartient à Ollivier Le Barbu. Plus tard, il devint le domaine des Barbier de Kernao. Le. 26 février 1669 il passe aux Le Borgne de Keruzoret par le mariage de Suzanne Barbier avec Jean Le Borgne.

 

Manoir de Kerivoaz.

Ce manoir, dont dépendaient des prééminences dans l'église de Plouvorn, se trouvait à deux kilomètres sud du bourg. Il fut acquis en 1595, par Jacques Barbier, seigneur de Kernao, héritier de feue dame Jeanne Gouzillon, sa mère, de demoiselle Françoise Barbier, femme d'écuyer Hervé de Kersaintgilly, sieur et dame de Kerivoaz.

 

Manoir de Kervidones.
Ce manoir, situé à deux kilomètres nord du bourg, appartient en 1534 à François Le Gall. Il passe dans la famille des Deincuff par le mariage de Marie Le Gall avec François Deincuff. Cette demoiselle fonda en 1591, une chapellenie aux charges de trois messes par semaine à perpétuité, l'une le mercredi en l'église de Plouvorn, célébrée à l'autel Saint-Sébastien devant l'escabeau de la maison de Kervidonès, les deux autres en la chapelle de Lambader, à l'autel de la Purification.

 

Manoir de Ternant.

Ce manoir est possédé en 1444 par Alain Ternant, en 1534 par Sallaün Ternant, en 1636 par Guy de Ternant, écuyer.

 

Manoir de Pen-Vern.

Ce petit manoir, situé à deux cents mètres au sud du bourg, a conservé son vieil aspect. Il a appartenu jadis à la famille de Kerbalannec.

(H. Pérennès).

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