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L'HISTOIRE DE PLOUVIEN

du XVème au XVIIIème siècle

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Deux faits importants ouvrent le XVème siècle : la translation du centre paroissial de Saint Jaoua à l'endroit qu'il occupe aujourd'hui, et la création de la trêve de Loc-Brévalaire.

Ville de Plouvien (Bretagne).

A cette époque, le cardinal Alain de Coëtivy portait sa maison à l'apogée de sa gloire, et Plouvien possédait l'une des plus brillantes noblesses du Léonais (Voir les réformations de 1426 à 1448). A côté des nombreux manoirs on voit paraître les chefs de quelques familles de cultivateurs de qui les descendants, plus attachés au sol que les nobles, subsistent encore à Plouvien.

Le début du XVIème siècle est tristement signalé par l'invasion de la peste (1509). La population fut plus que décimée, et quatre prêtres tombèrent victimes de leur dévouement.

Au cours des guerres de la Ligue qui, de 1589 à 1594, partagea la Bretagne en deux camps, les nobles de Plouvien donnèrent un bel exemple de leur fidélité constante aux représentants de la cause catholique. Ils ne firent leur soumission qu'après l'abjuration de Henri IV. Le 9 août 1594 ils signaient au Folgoat, avec d'autres gentilshommes du pays une protestation où ils disaient : « ... Nous promettons de servir le Roi de nos personnes et biens avec la même fidélité que nous avons fait aux Rois ses devanciers... ».

Voici le tableau des hommes remarquables que produisit la paroisse, du XVème siècle à la fin XVIème :
Prient de Coëtivy, amiral de France en 1440.
Alain de Coëtivy, cardinal, mort en 1474.
Alain du Refuge, évêque de Léon en 1411.
Raoul du Refuge, chambellan du roi Charles VII en 1449.
Renaud du Refuge, premier écuyer de Louis XI en 1472.
Guy du Refuge, écuyer de François Ier.
Jean du Refuge, conseiller au Parlement en 1554.
Robert Philippe, capitaine de Brest en 1503.
Alain de Kergrist, de Kerbréden, procureur du roi à Lesneven en 1590.
Jacques et François de Kerdanet, de Garsjean, procureurs du roi à la même cour, de 1570 à 1600.
Jean de Penfeunteuniou, de Kernevez-Rossunan, célèbre avocat de la même cour, en 1590.

Marquons ici les principales étapes de la carrière du cardinal de Coëtivy.

Alain de Coëlivy vit le jour, le 8 novembre 1407, au manoir de Coatlestremeur, en Plounéventer. Sa mère, Catherine du Chastel, était sœur du célèbre Tanguy.

Le 5 juillet 1436, Jean Prigent étant élu évêque de Léon, il hérita du canonicat que le nouveau prélat laissait vacant. Il était prévôt d'Oet, à Saint-Martin de Tours, quand vint sa promotion à l'évêché d'Avignon, le 30 octobre 1437. Créé cardinal in petto par Eugène IV, confirmé par Nicolas V le 20 décembre 1448, il reçut le titre de Sainte-Praxècle. Evêque commendataire de Nîmes le 1" avril 1454, évêque administrateur de Dol le 18 juin 1456, il devint, comme cardinal, évêque de Palestrina (7 juin 1465), puis de Sabine (11 décembre 1472). Il mourut à Rome le 3 mai 1474, en son palais de Campodé-Fiori, et fut inhumé dans son église cardinalice de Sainte-Praxède, où l'on peut encore aujourd'hui admirer son tombeau.

Il possédait en Bretagne de nombreux et importants bénéfices, et fit gratifier ses parents de diverses faveurs. C'est ainsi, par exemple, que sa mère reçut le privilège du jubilé pour elle-même et quatre personnes à sa nomination (1450). Il comptait au nombre de ses familiers un contingent important de Bretons [Note : Pocquet du Haut-Jussé, Les Papes et les Ducs de Bretagne, p. 664-666. — Bulletin Diocésain d'Histoire et d'Archéologie, 1925, p. 344, 1926, p. 14].

Les années 1661-1662 sont marquées d'ans les annales de Plouvien par une grande disette. Le froment se vendait 24 livres le boisseau, mesure de Lannilis ; le seigle, 22 livres 10 sols ; le blé noir, 21 livres 5 sols ; l'avoine, 16 livres : prix excessifs pour le temps.

Neuf ans plus tard, en 1671, un autre genre de fléau vînt jeter l'alarme dans la paroisse. Le 21 septembre une pluie torrentielle, qui continua plusieurs heures de suite, grossit à ce point les rivières qu'un grand nombre de moulins, avec les édifices environnants, furent emportés par les eaux : chevaux, vaches, pourceaux, tout était roulé pêle-mêle. On eut aussi à déplorer quelques victimes humaines. Un coq fut remarqué, écrit le chroniqueur, voguant sur les branches d'un arbre déraciné, et chantant pour dissiper sa douleur, ses adieux à la patrie. On cite spécialement parmi les moulins submergés : Le Coumou, Garéna, Le Chastel, Pontalénec.

Le 8 octobre de la même année, une nouvelle inondation détruisit le moulin à papier de Pont-ar-Goarant et le moulin du Chastel.

Le dimanche 27 janvier 1687 fut pour la paroisse un jour de brillante fête, à l'occasion de la bénédiction de deux cloches. M. Guillaume Piriou, docteur de Sorbonne, et théologal de Léon, officiait ; M. Mathieu Piriou, licencié de Sorbonne, recteur de Milizac, prononça le discours de circonstance. Les parrains et marraines furent, pour l'une des cloches : Jean Jouhan, seigneur de Kerohic, et Marie du Drénec, dame de Garsjean et du Mézou ; pour l'autre : François Le Nol, seigneur de Garsjean et du Mézou, et Renée Keraldanet, dame de Garsjean.

L'année 1695 fut, toute entière, un temps de deuil et de terreur pour les habitants de Plouvien. Un typhus de caractère aussi malin que la peste, se déclara au mois de janvier et se répandit, avec une rapidité effrayante, sur la plupart des villages. Les registres constatent deux fois plus de décès dans le courant de cette année que dans les années moyennes.

En 1699, la paroisse eut à soutenir un célèbre procès contre Louise de Rouazle, duchesse de Portsmouth et Du Chastel qui, à titre de propriétaire de Coétivy, prétendait au droit de juridiction sur Plouvien. Mais un arrêt de la Cour royale du 13 juin, vint la débouter de ses prétentions.

Avec l'abbé Le Guen jetons un coup d'oeil rétrospectif sur l'état général de Plouvien pendant le XVIIème siècle [Note : Ce qui suit jusqu'à la fin de l'histoire de la Révolution est emprunté textuellement au manuscrit de M. Le Guen. Nous avons seulement ajouté deux notes au bas des pages].

Durant les quarante premières années, nous voyons les nobles vivre au milieu de leurs vassaux, et s'en montrer les pères, plutôt que les maîtres. Le seigneur nomme par lui-même, par sa dame, ou ses enfants, les premiers nés de ses fermiers : il prend part, avec toute sa famille, aux noces et aux fêtes du village. Il est le défenseur né de tous les opprimés, comme la châtelaine est l'infirmière de tous les malades. Mais, quand une fois le souverain eut commencé à s'entourer des grandes familles des provinces, et à les fixer à Paris, l'engouement du séjour des villes passa dans la plus grande partie de la noblesse. Aussi les manoirs sont-ils promptement rendus déserts, et le gentilhomme, devenu citadin, ne daigne plus y passer que quelques mois de l'année. La classe bourgeoise, ou semi-bourgeoise, prend la place des émigrés dans l'estime et la considération du paysan. Dans cette bourgeoisie, exclusivement composée de notaires, nous citerons, entr'autres, Goulven Philippe, notaire royal à Gorréquéar, 1630 ; Charles Bescond, notaire royal à Balasnant, 1632 ; Hervé Gabon, notaire royal à Kerglien, 1634 ; Jean Lossouarn, notaire royal au Bourg-Blanc, 1635 ; Gervé Le Ménetz, notaire royal à Kergrac'h, 1637 ; Jean Balasnant, notaire royal à Balasnant, 1641 ; Tanguy Le Scotz, notaire royal au Bourg, 1643 ; Alain Bescont, notaire royal au Minihi, 1646 ; Gabriel Gouez, notaire royal à Kergrac'h, 1648 ; Guillaume Keraudi, notaire royal à Kerc'hleuz, 1650 ; Jean Gabon, notaire royal à Gorréquéar, 1654 ; Jean Thomas, notaire royal à Croas-Engan, 1657 ; Vincent Cueff, notaire royal à Kerglien, 1669 ; Alain Gaignon, notaire royal à Mespéler, plus tard, à Kerourgon et au Bourg, 1678 ; François Favé, notaire royal et apostolique à Kerriou, 1683 ; Alain Bescont, fils du notaire du même nom et son successeur au Minihi, 1684 ; Fiacre L'Abbé, notaire royal au Bourg, 1690.

Ce furent ces petits notaires experts, sortis pour la plupart d'assez basse condition, qui vinrent peu à peu à jouir du grand rôle dans la paroisse ; mais leur règne finit avec ce siècle.

Dans la magistrature, Plouvien fournit encore plusieurs hommes distingués. Nous mentionnerons particulièrement François de Châteauneuf, sieur de Kerdu, conseiller et lieutenant du roi à la juridiction de Saint-Renan et de Brest ; Tanguy, son fils, et son successeur dans la même charge ; Christophe Guyomar de Saint-Laurent, sieur de Kergaraoc, conseiller et lieutenant du roi à la cour de Lesneven, et député aux états de Bretagne à Vitré en 1679.

Pendant le dix-septième siècle, Plouvien eut aussi la gloire de donner à l'église un grand nombre de prêtres distingués. Nous devons surtout sauver de l'oubli : Messires François de Kernezne, de Kergaraoc ; Joseph du Drénec, du Mezou, mort recteur de Guipavas, en 1694 ; Guillaume du Drénec, du Mézou, chanoine du Folgoët ; Claude de Kerménou, de Kerohic, mort recteur de Plougar ; Guillaume Piriou de Kerandraon, docteur de Sorbonne, mort chanoine-théologal de Léon ; Mathieu Piriou, licencié de Sorbonne, mort recteur de Plouvien en 1727 ; René Mol, de Garsjean.

Mais, il ne faut pas croire, sur la foi de certains auteurs, prévenus ou mal renseignés, qu'à part quelques classes privilégiées, le reste de la population fut abandonné à une stupide ignorance. Car jamais, plus que dans ce siècle, l'instruction ne fut répandue dans les familles paysannes. La preuve matérielle est facile à faire.

(Chan. Pérennès).

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