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LA CHAPELLE DE SAINT-JEAN-BALANANT A PLOUVIEN

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La curieuse chapelle de Saint-Jean-Balanant s'élève sur le penchant d'une vallée, entre Plouvien et Loc-Brévalaire, sur l'un des grands chemins qui menaient du centre du Finistère à la côte extrême de la Bretagne. Avec les contreforts qui flanquent ses vieilles murailles noires et lépreuses, son clocher à meurtrières qui ressemble à une échauguette de veilleurs, on dirait presque une forteresse.

Chapelle de Saint-Jean-Balanant à Plouvien (Bretagne).

Voici la description qu'en a donnée M. Chaussepied, en 1912 :

« Cet édifice est un rectangle mesurant extérieurement 17 m. 20 de longueur sur 12 m.20 de largeur. L'intérieur est formé d'une nef se terminant par un chevet droit et d'un seul bas-côté au Sud. Ce bas-côté est séparé de la nef par de belles arcades reposant sur d'élégants piliers aux fines bases moulurées et ornés de chapitaux feuillages et variés d'un très beau travail.

Le clocher, placé au centre de la façade Ouest, est en quelque sorte contenu dans un gros contrefort formant saillie à l'intérieur et à l'extérieur. Le petit escalier tournant qui conduit à la plate-forme sans balustrade, en occupe à peu près le centre.

La flèche, peu élevée, est portée sur un soubassement ajouré formé de huit piliers ornés de quelques moulures.

Mais ce qui attire particulièrement l'attention sur ce petit monument, c'est la disposition générale, résultant du plan adopté ; le clocher étant placé dans l'axe de la nef, la grande porte a été reportée sur le côté et reçoit dans son milieu la dernière retombée d'arc du bas-côté : solution plus ingénieuse qu'heureuse, car elle constitue une faute de construction et d'esthétique ; mais nos maîtres anciens savaient côtoyer la difficulté avec une aisance remarquable et le temps, qui a respecté leurs oeuvres. leur a souvent donné raison.

Le portail Ouest a beaucoup d'ampleur, les nervures sont ornées de jolis petits chapiteaux. Dans le tympan existe un bas-relief représentant le baptême du Christ, et le bénitier qui décore le trumeau est très riche mais malheureusement très abîmé.

On remarque aussi, sur la façade Nord, une jolie porte dans le caractère de celle de l'Ouest. Puis au chevet deux hautes fenêtres jumelles éclairant le choeur ; enfin sur la façade principale une élégante fenêtre à meneaux, actuellement bouchée.

Les murs extérieurs étaient décorés de nombreuses armoiries, disparues complètement mais dont on voit encore les traces par les cavités qu'elles ont laissées dans ces murs et même sur les contre-forts. La voûte en lambris qui recouvre la nef et les bas-côtés, est relativement moderne et n'offre aucun intérêt ».

Travaillant au compte de Charles de Maillé. Jean Bouriquen, peintre verrier de Saint-Pol, a relevé, en 1614, les armoiries de cette famille à Saint-Jean-Balanant.

Vitraux de la chapelle de Saint-Jean-Balanant à Plouvien (Bretagne).

« Les Kerman avaient été les bienfaiteurs de la chapelle, et les deux fenêtres jumelles du chevet leur devaient de jolis vitraux coloriés. Le tympan de celle du côté de l'Évangile montrait les hermines bretonnes et le lion de Léon. Dans les panneaux, Tanguy de Kerman et sa compagne Eliette de Quélen du Vieux-Chastel, — celle-ci coiffée d'une cornette double de forme compliquée présentés par sainte Catherine et saint Sébastien brandissant un faisceau de flèches, adoraient à genoux le Sauveur du Monde. Les redans de ses panneaux contenaient : Kerman, ancien plein, mi-parti de Léon et de Pennaneach. A l'autre fenêtre, Tanguy de Kerman et Marguerite du Chastel, présentés par le Précurseur vêtu de la robe en poil de chameau et une sainte non caractérisée, recevaient la bénédiction de Jésus portant sa croix. Aux dedans, Kerman mi-parti de Rosmadec-Gouarlot et de Quélen. Au tympan, Bretagne et Kerman ancien » (Le Guennec, Prééminences de la famille de Maillé-Kerman, p. 21).

Quelques-uns de ces blasons figurent encore dans la vitre de la chapelle. Les voici : d'or au lion d'azur (Kerman) — d'or au lion d'azur parti d'or à six jumelles de sable (?) — d'or et de gueules parti d'or au lion d'azur — parti d'or au lion d'azur et d'un écu en abyme entouré d'annelets (Le Ny) — d'or au lion de sable (Archives dép. Fonds Le Guennec).

Voici les statues qui sont en vénération dans la chapelle. Au maître autel, saint Jean-Baptiste, portant livre et agneau, une piéta, un Christ provenant d'une scène du baptême du Sauveur. A l'autel de droite, saint Jean portant l'agneau, un évêque bénissant, une petite Vierge-Mère mutilée (XVIIème ou XVIIIème siècle). Au deuxième pilier est adossé un autel de pierre, orné des statues de saint Pierre qui tient sa clef et de saint Fiacre avec sa bêche. Au bas de la chapelle, un Ecce Homo mutilé.

La chapelle de Balanant date du XVème siècle. Un hôpital y était annexé, formant au sud un quadrilatère avec elle. Cet établissement fut fondé par les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem, qui y avaient un prieuré sous la dépendance de la commanderie de la Feuillée (Voir Guillotin de Corson, Les Templiers et Hospitaliers en Bretagne, 1902, p. 10-11).

Plan de la chapelle de Saint-Jean-Balanant à Plouvien (Bretagne).

Au sud de la chapelle, on voit un vieux bâtiment gothique couvert de chaume, puis une construction de forme carrée qui abrite une fontaine et une piscine entourée d'un banc. On y vénère les statues d'un vieux saint Jean en granit, d'un autre saint Jean du XVIIIème siècle, avec l'agneau à ses pieds, de saint Jean l'évangéliste tenant une coupe, d'un saint, fort mutilé.

Lors de la réformation de la noblesse de Plouvien, en 1423, Pierrot le Dresnaec était gouverneur du prieuré de Saint-Jean-Bulanant. « C'est le seul nom qui nous soit resté, note l'abbé Le Guen, quoique plusieurs chevaliers eussent reçu la sépulture dans la chapelle. Les nombreuses pierres tombales que l'on n'y voyait il n'y a que peu d'années, ne portaient aucune inscription ; un simple écusson, armoirié de trois croix de Malte, indiquait au visiteur que là reposait un chevalier.

La maison des chevaliers était située sur la rive gauche de la rivière, dans le champ qui domine la route. Jusqu'à l'époque de son aliénation, en 1793, elle fut, après le départ des religieux, successivement habitée par plusieurs notaires. En 1825, on voyait encore quelques restes de l'édifice. Aujourd'hui tout a disparu ».

Sur la façade Nord de la chapelle on aperçoit un grand arc, partiellement masqué par la construction d'une petite sacristie. Avec quoi cette arcade mettait-elle la chapelle en communication ? L'abbé Le Guen a pensé à une aile venant rejoindre le côté de la chapelle et permettant aux malades d'assister aux offices.

Restée intégralement en l'état. primitif, la chapelle de Balanant fut rachetée par la fabrique sous la Restauration. Elle continue d'être un grand but de pèlerinage, le 24 juin, au jour de la Saint-Jean.

Le 20 mai 1613, « Renné de Sainct Sollange, chevalier de l'Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, commandant de la commanderie de la Feillée » octroie à Messire Yves Auffray le droit de desservir la chapelle.

Claude-René des Bouillons, acolyte de Lannilis, titulaire de la chapellenie fondée à Saint-Jean-Balanant par Jean Monot et Marie Guiriec, demande à l'évêque de Léon, le 24 septembre 1735, qu'elle lui serve de titre clérical (Archives dép. 205 G. 3).

Le 18 juin 1810, Jaoua Floch, meunier du Moulin de Kériber-Mola, en Plouvien, propriétaire de cette chapellenie, sollicite de l'évêque l'autorisation de faire célébrer la messe dans la chapelle le jour de la fête de saint Jean-Baptiste (Archives de l'Evêché).

(Chan. Pérennès).

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