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LA CHAPELLE SAINT-JAOUA A PLOUVIEN

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Cette chapelle se trouve à 500 mètres au, sud-ouest du bourg, sur la route du Bourg-Blanc. Elle est dédiée à saint Jaoué ou Jaoua, qui, selon la tradition hagiographique consignée par Albert Le Grand, en 1634, fut disciple de saint Paul de Léon, moine de Landévennec, recteur de Brasparts, puis évêque de Léon, à la démission de saint Paul. Il n'aurait vécu qu'un an sur ce siège et serait mort le 2 mars 554.

Chapelle de Saint-Jaoua à  Plouvien (Bretagne).

C'est un édifice du début du XVIème siècle, long et bas, pittoresque et irrégulier avec les avancées que dessinent son portail et son grand bras de croix ouest. Il est surmonté, en son milieu, d'un petit clocher. Les fenêtres sont garnies de meneaux flamboyants, et les portes de contre-courbes saillantes à fleurons armoiriés. Sur un pan de mur, note M. le chanoine Peyron, on voit les écussons des Coetivy, Penfeunteuniou, Bergoet, Kerbic, Jouhan de Kerboric. Aux angles du petit porche méridional figurent les statues des quatre évangélistes. Sur la statue de saint Jean, au fond du porche, à droite en entrant, on lit la date : MDLXIX. La statue de saint Laurent surmonte la porte intérieure ; aux pieds du Saint est agenouillé un petit personnage qui serait, d'après M. Le Guen, une dame de Keraliou, donatrice, dont le blason : d'argent chevron de sable accompagné de 3 coquilles de même, est placé aux pieds du Saint. Entre le portail et le pignon ouest s'alignent les huit arcades trilobées d'un petit ossuaire, où se pulvérisent quelques ossements moisis.

Le tombeau de saint Jaoua (début du XVIème siècle) occupe dans la chapelle le milieu de l'aile sud. En pierre de kersanton, il est décoré, en son pourtour, d'arcades gothiques, soutenues par de petites colonnes engagées. Sur le soubassement percé de bout en bout est la statue couchée du Saint, représenté en costume d'abbé, coiffé de la mitre et la crosse en main. Sur le bord du retable on lit l'inscription suivante en caractères gothiques carrés : S Ioevin. epis. leonë. fuit. hic. sepultus. Ce tombeau est environné d'une grille en fer portant la date de 1646 (Kerdanet, Vies des Saints... p. 48).

FONTAINE
La fontaine coule hors de l'enclos, sur la route du Bourg-Blanc. C'est un joli monument de granit du XVIIème siècle, d'une note admirablement bretonne, tout patiné d'un lichen d'argent vert à la fine nuance. Le bassin est encadré d'une muraille garnie intérieurement de bancs pour les pèlerins. Au fond se trouve une sorte d'autel de pierre soutenu par un piédouche à volutes et surmonté d'une niche, qui contient la statue de saint Jaoua avec mitre et crosse. Dominée par un dais accosté de spirales, cette niche a un couronnement hémisphérique cantonné de quatre vases. Une décoration analogue garnit les deux pilastres du grand échalier pratiqué vers le chemin. Un autre échalier, plus petit, se voit sur la façade nord.

Des plantes aquatiques tapissent le fond de la fontaine, rampant parmi les vieux blocs qu'elles feutrent et fleurissent (Archives Dép. Fonds Le Guennec).

Fontaîne de la chapelle de Saint-Jaoua à  Plouvien (Bretagne).

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Alain de la Rue, évêque de Léon, approuva, le 7 mai 1413, un acte par lequel les paroissiens de la chapelle tréviale de Saint-Jaoua accordaient droit de sépulture dans le choeur de cette chapelle à Guillaume Bergoët, seigneur de Keraliou.

Dans cette chapelle se desservait la chapellenie de Keraliou ou de saint Laurent, dont furent présentateurs les seigneurs de Keraliou, puis les Lesguen Kervéatoux ; elle avait 100 livres de revenu avec charge de deux messes bases par semaine, le dimanche et le lundi [Note : Par acte du 4 février 1670 Claude Damesne, seigneur de Kéraliou résidant à Ploudalmézeau, fut nommé titulaire de cette chapellenie].

Le 28 octobre 1615, Sébastien de Ploeuc, baron de Kergorlay, seigneur de Thymeur, Le Breignou et outres lieux, présente, pour la chapellenie fondée à Saint-Jaoua par Jean Coderc, prêtre, et vacante au décès de Jean Mazéas, Claude Kerménou, clerc tonsuré, étudiant à l'Université de Rennes. Cette chapellenie était chargée de trois messes : l'une à dire à la « chapelle saint Jahé » tous les lundis, les deux autres à desservir dans l'église paroissiale, en la chapelle Sainte-Juliette (Archives dép. 205. G. 3).

En 1784, la chapellenie de Saint-Laurent à Saint-Jaoua avait comme titulaire Guillaume Pellac, prêtre à Plouvien, celle de François de Penfeunteuniou, dans la même chapelle, était desservie par Jacques Bleuven, aumônier de la Retraite de Saint-Pol-de-Léon.

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D'après l'abbé Le Guen, le centre paroissial primitif se trouvait à Saint-Jaoua jusqu'au début du XVème siècle.

En 1805, l'église paroissiale étant fermée pour cause de réparations, le culte fut célébré à la chapelle Saint-Jaoua. Cet état de choses dura jusqu'au début d'octobre 1807. « La chapelle saint Jaoua, écrit en 1813 à l'évêché, M. Bernicot, desservant de Plouvien, sert pour les processions des Rogations et du Saint Sacrement ; elle a un vaste cimetière qui a servi aux inhumations et qui pourrait être de nouveau destiné à cette fin si l'on vient à exécuter strictement les règlements pour les cimetières. D'ailleurs, cette chapelle qui est assez vaste, pourrait servir d'église principale. Le voeu de tous les habitants de la commune est qu'on la conserve » (Archives de l'évêché).

D'après l'abbé Le Guen, dans une vérification faite en 1856, on constata qu'une partie des dépouilles mortelles de saint Jaoua reposait encore en sa chapelle, dans un cercueil de pierre. « Cette assertion, écrit M. Abgrall, est conforme à la tradition du pays et aux souvenirs de quelques-uns des paroissiens qui, en 1856, à l'occasion de travaux de remaniements faits dans la chapelle, avaient assisté à l'ouverture du tombeau et avaient constaté, dans un sarcophage ou cercueil en pierre, la présence de quelques ossements bien conservés. Ces documents ont été recueillis, par M. le Recteur, de la bouche de plusieurs paroissiens qui les tenaient de leurs parents et dont quelques-uns avaient été témoins oculaires de cette reconnaissance.

S'appuyant sur ces données, en vue de la fête prochaine de la translation solennelle des reliques de saint Paul-Aurélien, M. l'abbé Messager chanoine honoraire, Curé-Archiprêtre de Saint-Pol-de-Léon, dans le but d'enrichir davantage les trésors de son église, pria Sa Grandeur Monseigneur l'Evêque de Quimper de vouloir bien lui procurer des restes vénérables de saint Jaoua, qui fut neveu, disciple et auxiliaire de saint Paul-Aurélien.

Monseigneur l'Evêque déférant au louable désir de son Archiprêtre, daigna confier au signataire de cette note le soin d'aller faire l'ouverture du tombeau de saint Jaoua et d'y rechercher les restes précieux du saint Evêque. En conséquence, après s'être transporté à Plouvien le mardi 17 août 1897, à 3 heures de l'après-midi, M. l'abbé Abgrall, chanoine honoraire, aumônier de l'hôpital de Quimper, délégué à cet effet par Monseigneur Henri-VictorValleau, Evêque de Quimper et de Léon, a procédé à l'ouverture du tombeau de saint Jaoua, en sa chapelle de Plouvien, en présence de M. l'abbé René Leal, Recteur de la paroisse, et de sept paroissiens : sacristain, maçons, couvreurs et charpentiers, requis pour ce travail.

On a commencé par enlever les différentes pièces du monument gothique en kersanton précédemment décrit. Sous ce monument régnait une plate-forme en épaisses dalles de granit, lesquelles ayant été déplacées, on a découvert une longue pierre légèrement cintrée semblant former couvercle. Ce couvercle ayant été soulevé et retourné, on a reconnu qu'il avait été creusé en dessous, mais qu'il ne restait plus dans son entier, une des extrémités ayant été brisée. Sous ce couvercle était un sarcophage ou auge de pierre, de faible profondeur, et dans laquelle se trouvait une grande quantité de terre fine. Avant de pousser plus loin toute autre recherche, M. l'abbé Abgrall a demandé que l'on fît une prière pour sanctifier cette oeuvre et pour vénérer le Saint en présence de son tombeau ; tous les assistants se sont mis à genoux, et M. le Recteur a récité un Pater, un Ave et un Gloria Patri. Immédiatement M. Abgrall pu retirer du milieu de ces terres fines un fragment d'os considérable qui est une tête de fémur, et successivement il a trouvé trois autres fragments semblant appartenir au même membre, la partie médiane du fémur et l'extrémité condylienne fendue en deux. Ces ossements ont dû avoir été laissés dans le tombeau à l'époque de la translation des reliques à Saint-Pol-de-Léon, soit par vénération pour laisser quelques restes au culte des fidèles, soit qu'ils aient échappé aux recherches, ce qui est moins probable. Leur présence dans le sarcophage ne peut pas être attribué à une infiltration fortuite, car le couvercle fermait assez hermétiquement, et elle ne doit pas non plus être le résultat d'une substitution ou d'une supercherie qui serait encore plus difficile à expliquer, d'autant plus que ces fragments se trouvaient justement à l'endroit du sarcophage qu'ils devaient naturellement occuper lorsque le corps entier y reposait.

Il semble donc qu'on soit autorisé à conclure que ce sont là les restes authentiques de saint Jaoua.

Sarcophage de la chapelle de Saint-Jaoua à  Plouvien (Bretagne).

Avant de refermer la sépulture et de remettre le couvercle sur le sarcophage, on a distrait un des fragments d'ossements, la moitié de l'extrémité condylienne, qu'on a enfermé dans une fiole en verre avec un court procès-verbal rédigé sur place. Cette fiole avec son contenu a été déposée dans le milieu du sarcophage et protégée par un entourage de pierres et d'ardoises, puis le tout recouvert par le grand couvercle.

Un autre procès-verbal de tous ces actes a été dressé et consigné dans le cahier des délibérations de la Fabrique.

Les trois autres fragments ont été soigneusement recueillis, enveloppés dans un linge
blanc et scellés pour être soumis à l'examen de l'autorité épiscopale. Monseigneur l'Evêque, après avoir pris connaissance du rapport détaillé et examiné les ossements dont il a brisé les scellés, a conclu à leur authenticité comme restes de saint Jaoua et en a autorisé la vénération comme reliques saintes. En conséquence, un des fragments a été porté à Saint-Pol-de-Léon par M. le chanoine Peyron et a été renfermé dans la grande châsse monumentale en même temps que la tête et le bras de saint Pal-Aurélien, le fémur de saint Laurent, diacre et martyr, et l'omoplate de saint Hervé, de sorte que la relique de saint Jaoua a eu sa part dans la translation solennelle, le magnifique triomphe du dimanche 5 septembre 1897.

L'année suivante, 1898, le dimancihe 6 mars, qui suivait le jour de la fête de saint Jaoua, autre des fragments, enfermé dans un beau reliquaire nouveau, était aussi porté en procession solennelle, au milieu d'un grand concours de peuple, de la chapelle du tombeau de saint Jaoua à l'église paroissiale de Plouvien. Le même jour, une autre petite portion recevait les mêmes honneurs à Brasparts. Le quatrième fragment est conservé à l'évêché de Quimper, au dépôt des reliques. » [Note : Albert Le Grand, Les Vies des Saints... édit. des Chanoines, p. 57-58. — Semaine Religieuse 1898, p. 149-151].

(Chan. Pérennès).

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