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LA FRERIE DE POULHOAT EN PLOUJEAN

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FRÉRIE DE POULHOAT.

La frérie de Poulhoat (ou Poulhouat), qui borde l’estuaire du Dourduff, entre les deux moulins à marée, doit son nom au hameau de Poulhoat, bâti sur une colline, en face des hauteurs de Trégonezre, dont la séparent le ruisseau et l'étang de Suciniou. Noble homme Barnabé Godet, contrôleur des droits à Morlaix et sieur de Poulhoat, signe en qualité de parrain à un acte de baptême en 1708.

Sur la côte, le site est partout solitaire et mélancolique. Entre deux falaises escarpées, revêtues d’ajoncs, de bruyères ou de bouquets de jeunes pins, serpente à mer base une coulée de vases et de rochers plaqués d’algues glissantes, parmi lesquels s’écoule sans bruit un mince filet d’eau. A l’heure du flux, le spectacle change ; un bras de mer remplit cette gorge silencieuse, transtormée alors en une sorte de fjord inerte et sans couleur, assombri par le reflet des collines, qui justifie amplement son nom breton de l'Eau noire. L’arrivée du flot apporte un peu d’animation et de vie en cette combe muette ; des volées d’oiseaux de rivage se bercent aux lentes ondulations du courant ou tournoient avec des cris aigus, Trois ou quatre barques chargées de sable et de goëmons passent lourdement, leur voile rouge mi-ployée, au choc rythmique des avirons, remontant jusqu’au petit port du Dourduff-en-terre, situé à trois kilomètres en amont, sur la route de Plougasnou.

Au point précis où s'arrête la marée, qui trop souvent amenait jadis sur nos côtes des flottilles d'écumeurs, de ces pirates anglais dont nos vieilles gwerziou redisent encore les rapts et les crimes (Marivonik, Gwerziou Breiz-Izel de F. M. Luzel t. I. p. 350) près du pont qu’enjambait la vieille chaussée gallo-romaine reliant les postes de Morlaix et de Primel, se dressait à la cime d’un roc une tour féodale surveillant à la fois la rivière et la route. Les châtelains qui habitaient ce donjon en avaient pris le nom, de Kerantour, et blasonnaient : d’or à une fleur de lys d’azur accompagnée de 3 coquilles de gueules. La dernière héritière de cette famille, Louise de Kerantour, épouse en 1240 Grallon ou Graslin, seigneur de Goesbriand, et leurs descendants possédèrent ce fief pendant plusieurs siècles. La haute, base et moyenne justice de Kerantour fut annexée à celle de l’Armorique, après l’acquêt de cette dernière terre par les Goesbriand au seizième siècle, pour ne plus former qu’une seule juridiction, qui s’exerca jusqu’à la fin de l’ancien régime.

On retrouve encore l’emplacement de la vieille forteresse, au sommet d’un escarpement granitique qui domine un coude de la vallée, à gauche du pont que franchit le chemin de Morlaix à Plougasnou. Nulle situation n’était plus favorable à la défense que cette étroite plate–forme, presqu’à pic au dessus de la rivière, et bordée de droite et de gauche par deux profondes dépressions. Des vestiges de murailles se distinguent sur le pourtour du tertre, mais l’intérieur a été mis en culture, et les derniers débris du château de Kerantour ont servi à édifier les bâtiments de la ferme actuelle.

Au-dessus de Poulhoat est le hameau de Kereuzen, Keryaouen ou Keryvon. Il s’y trouve quelques maisons anciennes, et parmi elles, un vieux manoir à portes gothiques, fenêtres à meneaux et jardin muré. Jehan Guillousou, mort avant 1544, possédait « des héritaiges à Kereuzen ». Cette terre appartint au siècle suivant à la famille Nouël de Penlan.

On raconte qu’un trésor fut caché, probablement sous la Révolution, près du hameau entre la ferme et la rivière. Il y a une dizaine d’années, des Anglais, qui avaient en leur possession des papiers donnant tous les renseignements nécessaires, vinrent à Keryvon et, pendant deux ou trois jours, se livrèrent à une reconnaissance minutieuse du terrain, puis ils disparurent, emportant sans doute le trésor, après l’avoir déterré, car on trouva au bord d’une garenne un trou profond creusé par eux. (?)

(L. Le Guennec).

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