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FRÉRIE DE KERBAUL.

Comme toutes les autres de Ploujean, la frérie de Kerbaul est ainsi désignée de son plus important village, bâti dans une jolie position, au-dessus du vallon humide et vert où bruit le ruisseau que reçoit l'’étang de Suciniou, avec une échappée de vue sur l’horizon lumineux de la mer et la côte onduleuse de Carantec.

Le hameau de Kerbaul contient plusieurs anciennes maisons ; l’une de ces fermes était au XVIème siècle, aux Calloët de Lannidy ; une autre, saisie nationalement en 1792 sur les Mînimes de Saint-Fiacre, fut achetée par Mathurin Cornic, frère du corsaire. Kerbaul se trouve sur une très vieille voie qui arrive directement de Morlaix par Troudousten, Kervézélec, et Barennou, pour s’en aller disparaître sur la grève du Dourduff à l’est du moulin de Suciniou.

Cette frérie ne renfermait qu’un seul manoir, celui de Kerezdutté aujourd’hui Kersuté ou Kerduté. Aliette de Kerezdutté « demoiselle veuve » est citée parmi les nobles de Ploujean dans la réformation de 1446. En 1529, François de la Bouessière, chevalier de Malte, était seigneur de Kerduté, qui, vingt ans plus tard, appartenait aux Kersulguen et fut transmis par acquêt aux le Minihy du Rumen, puis aux la Grandière, originaires de l’Anjou, par le mariage de Françoise de Paule–Hyacinthe le Minihy du Rumen, née le 1er Avril 1738 de Jean-Francois le Minihy sieur du Rumen, Kerduté, l'Armorique, maire de Morlaix en 1732, et de sa 2ème femme Marie-Jeanne de Kerrien, avec Charles–Marie de la Grandière, seigneur de Boisgaultier, chef d’escadre, grand croix de Saint-Louis, commandant la marine à Brest en 1787, chevalier de Cincinnatus et contre-amiral, mort à Rennes en 1812, mariage célébré à Morlaix le 4 février 1760. Leur fils aîné Louis de la Grandière, enseigne de vaisseau, fut tué dans l'Inde en 1782, en servant sous Suffren et leur second fils, Dominique-Claude Marie, mourut au Cap de Bonne Espérance en revenant de la recherche de la Pérouse avec d'Entrecasteaux. Deux autres de leurs fils ont laissé postérité, mais les la Grandière ne possèdent plus Kerduté.

Le manoir, édifice gothique du seizième siècle, subsiste encore en partie, ainsi que d’autres vielles maison. Le moulin seigneurial a disparu.

On trouve aussi écuyer Jacques Le Floch, sieur de Kerduté, mort le 1er avril 1623 et inhumé à Saint-Melaine de Morlaix ; il possédait sans doute des métairies avoisinant le manoir et en portant le nom.

La terre de Tréanton était possédée au XVIIème siècle par la famille Le Bervet du Parc. Noble homme Mathieu Le Bervet, sieur de Tréanton, meurt à Saint-Melaine le 29 décembre 1633 et est inhumé dans l’église. Le nom de Tréanton (Tref–Anton) semblerait indiquer l’existence d’une chapelle dédiée à Saint-Antoine, dans laquelle les registres paroissiaux mentionnent la célébration d’un mariage, en 1618.

(L. Le Guennec).

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