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Subdélégation de Pont-Croix. — District de Pont-Croix, arrondissement de Quimper, canton de Pont-Croix.
POPULATION. — Environ 300 feux (Procès-verbal) ; — 2.000 habitants en 1790 ; 365 feux et 1.854 habitants en 1794,
CAPITATION. — 438 cotes (3 l. et au-dessous : 240; au-dessus : 198).Total : 1.646 l. 5 s. d. (capitation, 1.125 l., 21 deniers p. l. 98 l; milice, 149 l.; casernement, 274 l.).
VINGTIÈMES. — 1.698 l. 9 s.
FOUAGES. — 39 feux. — Total 1.344 l. dont 789 l. 16 s. 6 d. pour f. ext.
CORVÉE. — Route Quimper-Audierne, 1.827 toises. Dist. 10 km 4. Cap. 1.123 l. Synd. Henri Le Gouil, — Ce territoire renferme des terres fertiles en grains de toute espèce. (OGÉE).
RECTEURS. — De Perrien, 2.000 à 2.300 l. Electeur diocésain, le 20 avril 1789 ; émigra en Espagne et, au Concordat, devint chanoine de Quimper. — Décimes : R. 169 l. F. 49 l.
PROCÈS-VERBAL. — Assemblée électorale, le 7 avril, en la sacristie, lieu ordinaire des délibérations, devant Le Blouch, notaire à Pont-Croix, greffier de la délibération. — Comparants : Mathieu Volant, Monter, Yves Mourain, Guillaume Colin, Guillaume Ansquer, Alain Guillou, Jean Moreau, Pierre Le Bosser, Henri Kergonna, Pierre Kerloch, Yves Le Bourdon, Guillaume Colin, Sébastien Squividan, Jean Le Lapart, Jean Gouzien, Alain Le Burel, Augustin Guillou, Jean Le Ber, Nicolas Le Burel, Jean Cristien, Jean Le Guével, Yves Guillou, Jacques Boulain et environ 90 autres. — Députés : Yves Mourain de Kergoz, Denis Kerdréach de Lazarouant, Henri Le Gouil de Lambabu, Guillaume Kerdréach de Kerouart.

[Cahier de doléances de Plouhinec].

Ce jour, 7 avril 1789, les habitant du Tiers Etat de la paroisse de Plouhinec... (La suite du préambule comme dans le cahier de Mahalon).

Les art. 1 à 6 reproduisent textuellement les art. 1 à 6 de Mahalon.

7° — Qu'il soit accordé des diminutions d'impôts aux paroisses maritimes qui, comme celle de Plouhinec, sont épuisées par le service de la marine royale, ce qui enlève des bras à l'agriculture et rend ces campagnes presque généralement incultes et met les colons dans l'impossibilité d'entretenir leurs propriétés (voir la note qui suit).

Note : Ce vœu venait d'être réalisé, dans une certaine mesure. Le 15 mars 1789, le Bureau diocésain de la Commission intermédiaire, « ayant représenté que la paroisse de Plouhinec est surchargée pour raison du taux de la capitation, propose une diminution de 50 l. à répartir en augmentations sur les paroisses de Beuzec-Cap-Caval, Kerfeunteun, Plomeur, Plozévet, Peumerit, Plovan, Pouldreuzic et Plobannalec » (Arch. du Finistère, C 76 reg., à la date).

8° — Que les droits de moute soient absolument supprimés [Note : En 1776, il existait 4 moulins à vent et 4 moulins à eau à Plouhinec].

9° — Que, les domaines de cette paroisse et des circonvoisines étant chargés de redevances en blés que très souvent les terres ne produisent pas, les domaniers soient autorisés à payer leurs seigneurs en autres espèces équivalentes à la valeur de celles dont ils sont redevables [Note : Les art. 9 et 10 sont analogues aux art. 8 et 11 de Plozévet].

10° — Qu'il soit établi des lois destructives des abus d'autorité des officiers de l'Amirauté, qui enlèvent à leurs travaux les habitants des campagnes et les forcent à contribuer, tant personnellement que par leurs bestiaux, à leur service, sans leur accorder de dédommagement des pertes fréquentes qu’ils leur font éprouver (voir la note qui suit).

Note : Il y eut 20 naufrages sur les côtes de Plouhinec, de 1723 à 1787 (Arch. du Finistère, B 4335 à 4397). — L'indemnité accordée aux sauveteurs et aux charretiers était arbitrairement fixée par l'Amirauté (Voy. cahier de Plozévet, art. 11). En 1776, le recteur de Plouhinec engagea ceux de ses paroissens qui avaient droit à des salaires à en faire remise, pour contribuer à payer les dépens et frais dus par 17 individus de Plouhinec condamnés pour avoir participé au pillage d'un navire naufragé (Ibid., B 4475).

11° — Qu’il soit demandé instamment aux Etats généraux qu’une parcelle de cette paroisse étant chargée de trois dîmes, savoir : au recteur la trentième, la dixième à l'église paroissiale, et à l’évêque du diocèse la vingtième gerbe, cette dernière dîme étant un démembrement de l'abbaye de Landévennec, accordée à l'évêque, depuis environ cinq ans, seront supprimées pour les deux tiers au moins (voir la note qui suit).

Note : L'état des revenus ecclésiastiques du benéfice-cure Plouhinec, d'après la déclaration du recteur en 1790, comprend :
1° La dîme en nature levée par mains, pour la partie du bourg paroissial et 6 villages y joints, ainsi que le village de Poulgoazec : 12 boisseaux froment, 28 b. seigle, 100 b. orge, 24 b. avoine ;
2° Dîme abonnée en blés et verbalement : 42 boisseaux froment, 125 b. seigle, 48 b. orge, 53 b. avoine ;
3° Dîme abonnée en argent, sur 7 villages : 427 l.
Au total : 54 boisseaux froment, 153 b. seigle, 148 b. orge, 77 b. avoine, plus 427 l. en argent. Le tout pouvait être évalué à 2.778 l., au taux de l’appréci.
Parmi ses charges, le recteur compte 250 l. « d'aumônes indispensables ». Il ajoute : « Le bois est cher dans cette paroisse et l’eau également » (Arch. du Finistère, L 243, liasse).

12° — Que, dans le cas qu'il ne plaise pas aux Etats généraux de supprimer entièrement les cheffrentes, ils seront suppliés d’ordonner que le commander de Saint-Jean (voir la note qui suit) et les seigneurs ayant fiefs dans cette paroisse ne pourront exiger, à l’avenir, que la cheffrente sur le pied qu’elle se payait il y a vingt ans.

Note : Les chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem avaient possédé un établissement à Plouhinec, dépendant de la commanderie de Quimper. Cet établissement, situé sur la rive gauche du Goayen, près d’Audierne, paraît avoir eu une certaine importance. En 1720, il comprenait une chapelle dédiée à saint Jean, un autre petit sanctuaire en l'honneur de saint Tugdual, un cimetière, une belle croix de pierre, deux fontaines et les masières d’un hôpital (Cf. GUILLOTIN DE CORSON, Bulletin archéol. de l’Association bret., 1895). La dîme dite de Saint-Jean était abonnée 126 l. en 1789 (Arch. du Finistère, L 243).

13° — Que, s'il ne plaisait aux Etats généraux d'ordonner la répartition égale des fouages de cette paroisse, comme il s'y trouve un tiers de terres nobles, il sera demandé une diminution proportionnelle dans les fouages de cette paroisse.

14° — Il est à observer que la paroisse de Plouhinec, quoique composée de 300 ménages, le tiers des habitants ne peut se donner sa subsistance qu'à force de travailler beaucoup ; un autre tiers ne peut suffire à sa subsistance que la moitié de l'année, étant obligé de mendier les autres six mois de l'année ; l'autre tiers étant absolument réduit à la mendicité et ce, par le peu de terrain qu'ils cultivent. Tous ne peuvent s'entraider, de manière qu'ils sont les importuns des paroisses voisines. Que ce pays étant absolument dénué de bois, les habitants sont obligés pour s'en procurer d'aller l'acheter à 3 et 4 lieues de chez eux. Il serait donc avantageux, même pour les seigneurs fonciers, qu'ils aient le droit de planter des bois et d'en couper, car, pendant leur absence, ils ne peuvent cultiver leurs terres.

Arrêté double, au bourg paroissial de Plouhinec, Basse-Bretagne, sous les seings de ceux des dits délibérants qui savent le faire. Les dits jour et an.

Alain Guillou, Jean Colin, Guillaume Colin, Joseph Coten, Guillaume Malscoët, Alain Penteven, Jean Autret, Henry Le Gouil, Le Pennec, Vinoc Le Lay, Jean Guéguen, Yves Ropars, Denis Kerdréac’h, René Le Goff, Yves Mourain, Monter, Violant, Le Guével, Yves Fablé, François Le Normant, Guillaume Kerdréach, Le Blouc’h, pour le greffier.

(H. E. Sée).

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