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L'ÉGLISE DE PLOUHINEC

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L'église de Plouhinec a comme titulaire saint Winoc. Voici, d'après la tradition recueillie par Dom Lobineau, un sommaire de la vie de ce saint.
Winoc, issu de race royale, naquit dans la Bretagne armoricaine. Désireux de se consacrer à Dieu, il quitta la cour, avec trois compagnons, et arriva après un long voyage, dans l'évêché de Thérouanne (département actuel du Pas-de-Calais) au monastère de Sithiu que gouvernait saint Bertin. Bientôt, par l'ordre de ce saint abbé, ils allèrent fonder un établissement sur une hauteur appelée Grunabergue, qui s'appelle depuis Bergues-Saint-Winoc. Quelque temps plus tard, Bertin les envoya fonder un autre monastère à Wormhoudt et il mit Winoc à la tête de cette communauté. Celui-ci fut rappelé à Dieu le 6 novembre 716 ou 717, et enterré dans son monastère.

A l'époque des invasions normandes, ses reliques furent transportées dans l'église de Saint-Omer, à Sithiu. De là, en l'an 900, elles passèrent à l'église de Saint-Martin, à Bergues.

On célébrait, au début du XIIIème siècle, trois fêtes à Bergues en l'honneur du saint abbé. La première, au jour de l'anniversaire de sa mort, le 6 novembre. La seconde était celle de l'élévation de son corps, appelée l'Exaltation Saint-Winoc ; la troisième, celle de la translation du corps du saint à l'abbaye de Bergues, le 18 septembre. La première de ces fêtes était la plus solennelle. Le martyrologe romain fait mention de saint Winoc au 6 novembre.

Dom Lobineau écrivait en 1725 : « On conserve très religieusement le corps de saint Winoc à Bergues, qui est porté tous les ans en procession, le jour de la Trinité, et trempé dans la rivière de Colme qui passe au pied de la ville ; ce qui se fait en mémoire d'un enfant noyé dans cette rivière et qui fut ressuscité par les mérites du saint ».

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Le portail ouest et la base massive du clocher de l'église de Plouhinec relèvent du même modèle que ceux de Saint-Tujan ou Cap-Sizun et de Saint-Germain de Plougastel. La porte est sertie de moulures prismatiques et de pilastres, que terminent des pinacles aigus et feuillages. Un fronton appliqué la surmonte avec crossettes et fleurons.

On relève sur la tour de nombreuses inscriptions. Cinq ou six noms de « fabriques » figurent sur la face ouest, qu'il est malaisé de déchiffrer. On voit également sur cette face une caravelle, montée par trois marins. A la face midi, diverses dates, à lire en remontant, fournissent les étapes successives de la construction : MOAL. 1571 — S. RIOV. 1577-1583 : à la galerie inférieure : G. BOION. 1587 : Salaun. 1587. Il a donc fallu seize ans pour bâtir la tour jusqu'à la galerie supérieure. On peut voir là-haut les bases de quatre clochetons qui n'ont jamais existé.

On remarque sur la face nord de la tour la date de 1730 avec les noms CLORENNEC, DESORET ; à la face midi on lit : YVES CONNAN, RECTEUR, 1731. Ces dates indiquent des remaniements dans la construction.

Au transept nord apparaît l'inscription que voici :

ROGEL, 1718       G. LE GOVIL, P.
URVOA
ROGEL, 1718       H. LE DUC, P.

[Note : Le Duc et Le Gouil, prêtres].

Le croisillon sud du transept est orné de quelques niches sculptées. Deux des pinacles qui les surmontaient sont tombés et couronnent les piliers de la porte d'entrée voisine de l'ancien cimetière. Une belle statue en kersanton du XVIème siècle décore le paroi du transept ; elle représente un prêtre aux cheveux crépus, revêtu de la chasuble antique, et tenant en main un missel. Le socle porte, en caractères gothiques, un nom que l'on lit Le Goty.

Un joli petit clocheton surmonte le chevet de l'église.

Les trois fenêtres du chœur, ainsi que celles du transept et de la partie supérieure des bas-côtés sont de style flamboyant.

L'édifice, en forme de croix latine, comprend une nef et deux collatéraux. De chaque côté de la nef, sept arcades reposent sur des piliers octogonaux sans chapiteaux ; toutes sont en plein cintre, sauf les deux du bas de l'église, qui revêtent une forme ogivale. Les bas-côtés s'élargissent avant d'aboutir au transept et sont éclairés à cet endroit par deux fenêtres du genre flamboyant. Dans leur partie étroite, les collatéraux ont des fenêtres en plein cintre, témoins d'une reconstruction tardive, qui donna aussi les deux porches extérieurs, nord et midi.

Au-dessus de la fenêtre de la sacristie on aperçoit la date de 1769.

Dans son ensemble, l'église de Plouhinec est donc un monument du XVIème siècle, avec remaniements du XVIIIème [Note : En 1846, il fut question de réparer l'église et la tour. Plus tard, la tempête des 10-13 novembre 1911 y causa des dégâts et l'on dut refaire une partie de la tour].

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Le maître-autel, en bois, genre XVIIIème siècle ou XIXème siècle, serait venu, selon la tradition locale, de Saint-Louis de Brest, vers le milieu du XVIIIème siècle. Il aurait remplacé dans le chœur l'autel de Sainte-Anne, aujourd'hui relégué aux fonds baptismaux.

Au fronton de l'autel, décoré de quatre colonnettes, on aperçoit la statue du Sauveur, encadrée de celles de saint Pierre et de saint Paul.

Derrière le Tabernacle à baldaquin s'étale un beau retable, avec lequel il fait corps. Pour le placer à cet endroit on dut malheureusement aveugler la maîtresse vitre. Il est à trois étages, décorés de colonnettes torses, qu'encadrent de part et d'autre deux angelots joufflus. Un Sacré-Cœur plus moderne, semble-t-il, apparaît dans la hauteur.

Dans le chœur, du côté de l'Evangile, se trouve la belle statue de saint Winoc, titulaire de l'église, gracieusement drapé de la robe et de la coule bénédictine, la tête ornée de la tonsure monacale, tenant en main la crosse abbatiale. Cette statue provient du même atelier que le saint Guénolé de la chapelle Sainte-Anne-La Palue et le Sauveur de la chapelle de Lambour, en Pont-l'Abbé. Du côté de l'Epître figure Notre-Dame de Lorette, vêtue d'un manteau et d'un voile, avec un sceptre dans la main gauche et, sur le bras droit, l'Enfant Jésus en robe, portant le globe de la planète. Au croisillon sud du transept figurent les statues de saint Augustin et de saint Nicolas, avec les trois petits enfants ressuscités, encadrant un tableau de la Trinité. Entouré d'anges, le Père éternel, en simple manteau, tient sur les genoux le corps inanimé de son Fils, dont Madeleine, qui a auprès d'elle son vase de parfums, baise pieusement les pieds. Viennent ensuite sainte Anne avec la sainte Vierge, enfant, un petit saint Blaise costumé en abbé avec mitre et crosse, saint Sébastien, puis Jésus, assis sur un rocher, attendant le supplice au calvaire.

Dans le transept nord se trouve l'autel du Rosaire, dont la porte du tabernacle offre un admirable bas-relief, copie de la Vierge à la Chaise de Raphaël, qui représente la Sainte Vierge, Jésus et saint Jean, enfants. Au-dessus de cet autel, un tableau représente saint Dominique donnant le Rosaire à saint François et à sainte Catherine de Sienne. A gauche du tableau est un ange qui, d'une main, montre le ciel ; à droite, la Sainte Vierge tenant un livre et regardant vers les hauteurs. Au-dessous de cette dernière statue ont lit : AVE MARIA. C'est donc ici la représentation de l'Annonciation.

On voit, dans le voisinage, saint Roch, une Sainte Vierge, saint Joseph avec l'Enfant Jésus, puis, dans l'encoignure à gauche, une Piéta du XVIIIème siècle [Note : Au fond du transept nord est un enfeu].

Entre saint Joseph et la Sainte Vierge est le reliquaire en bois de saint Winoc. Il mesure 0 m. 55 sur 0 m. 50, et est orné d'arabesques et de médaillons.

Vis-à-vis de l'autel du Rosaire, contre la paroi ouest du transept, il faut admirer un joli petit saint Corentin avec son poisson.

Dans la partie élargie de la nef est un saint Jean-Baptiste moderne, avec son agneau. Les fonts baptismaux renferment un vieil autel de sainte Anne, décoré de belles colonnes torses, richement sculptées [Note : Un acte de l'état civil du 30 novembre 1730 mentionne un reliquaire (ou ossuaire) dans le cimetière, près duquel fut inhumé messire Hyacinthe Vidi, prêtre, originaire de Locmaria-Quimper, mort, au presbytère de Plouhinec, de la petite vérole].

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Au cours du XVIIIème siècle, le carillon de Plouhinec s'enrichit de deux nouvelles cloches. Voici le procès-verbal de leur bénédiction :

« Ce jour sixième janvier, mil sept cent vingt trois, fut faite la cérémonie de la bénédiction de notre grande cloche pezante de fonte sept cent soixante livres, par vénérable et discret messire François Aléno, recteur de la paroisse de Plozevel, assisté de vénérable et discret messire Yves Conan, recteur de Plouhinec, de messire Gilbert Jean Baillet, de messire Guillaume Le Gouill, messire Corentin Cosquer, de messire Jean Rogel et de messire Alain Le Plomb, clerc tonsuré et d'un grand nombre d'assistants. Le sieur Denys Riou fabrique, sieur de Kerongar.

La dite cloche fut nommée Marie Thérèse Vinoch par le sieur Christophe Riou, sieur de Kerlaban, demeurant en son manoir de Lescongar et par demoiselle Blaise Thérèse Le Floch, dame de Trevenant, jeune fille de nobles gents Alexandre Le Floch et Jeanne Riou, ses père et mère, sieur et dame de Poulgoazec, parein et mareine le dit Christoph et Blaize Thérèse soussignés ». Suivent les signatures.

« Le cinq septembre 1790, en vertu d'une commission par écrit de Monseigneur, en date du 10 juillet présente année, a été faite solennellement et en présence du peuple par moi, recteur soussigné, la bénédiction de la grosse cloche de l'église paroissiale de Plouhinec, fondue à la ville de Quimper au mois de juillet dite année. Le parrain a été messire Jacques de Rospiec, chevalier de l'Ordre Royal et Militaire de Saint Louis, demeurant à la ville de Pont-Croix, et la marraine, dame Hortense de Kerouartz, dame marquise de la Porte-Vezin, représentée par demoiselle Hortense Marie Thérèse de la Porte Vezin, sa fille, demeurant au château de Lescongar, en cette paroisse, qui ont donné à la nouvelle cloche les noms d'Hortense Perrine et signent ». Suivent les signatures du recteur de Perrien et d'autres [Note : M. Daniel Bernard nous signale une cloche pesant 600 livres bénite en 1731].

Le carillon actuel comprend quatre cloches, dont voici les inscriptions :

TROISIÈME CLOCHE : Fondue en 1829 pour l'église de Plouhinec, d'après l'autorisation de + J.M.D. de Poulpiquet de Brescanvel, évêque de Quimper et délibération du conseil de fabrique.
Parrain, Pascal Le Berre. Marraine, Marguerite Le Dem. Briens frères, fondeurs, Morlaix.

DEUXIÈME CLOCHE : Laurette, bénite par Mgr Sergent. Parrain, François Autret. Marraine, Marie Moal. Recteur, M. Cozian.
Fondeur, Viel-Tetrel, Villedieu (Manche). Vendue par Ferrand Jeune, Vannes.
Paroisse de Plouhinec, 1855.

QUATRIÈME CLOCHE : 1899 SS. Léon XIII Pape. Guéguen, recteur de Plouhinec, Moal, Pelleter vicaires, Piriou maire.
Nommée Vinoc Roman Marie.
Parrain, M. Guillou, recteur de Plobannalec. Marraine, Marie Pichavant.
A. Havard à Villedieu. Le Janntel, Guingamp.

PREMIÈRE CLOCHE : Fonderie de Bretagne, Brest (Finistère). Jean Christophe Marie.
Bénite par M. le chanoine Stanislas Guéguen.
Parrain, Christophe Casquer. Marraine, Marie Le Berre. Recteur, M. Nicolas Billant. Vicaire, M. J.-M. Abéguilé.
Principal donateur, M. Abéguilé, vicaire. Paroisse de Plouhinec, 1931.

 

Prééminences.
Le 26 septembre 1767, à la requête de Jean. Balouin, recteur, fut dressé par Jean Marzin, architecte à Audierne, un procès-verbal des écussons et armoiries de la maîtresse vitre de l'église de Plouhinec (Etude de M. Chever, notaire à Esquibien).

Le 25 avril 1783, nouveau procès-verbal, cette fois des prééminences se trouvant dans la vitre du côté de l'épître, dressé par Chever.

 

Confrérie du Rosaire.
Cette confrérie dut être instaurée à Plouhinec au cours du XVIIème siècle. Le 21 mars 1759 Jean Le Penven reconnaît lui devoir deux combles de froment et des corvées sur le lieu de Kergroas.

(H. Pérennès).

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