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ANTIQUITÉS DE PLOUGUERNEAU

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Monuments anciens [Note : Voir du Châtellier Les Epoques préhistoriques et gauloises dans le Finistère, 2ème édition, p. 135-137]
La commune de Plouguerneau est pour l'archéologue la partie la plus intéressante du canton de Lannilis. Elle dût étre occupée aux temps néolithiques par une population dense, si l'on en juge par le nombre de monuments mégalithiques qui se sont conservés jusqu'à nous.

Ce sont d'abord les menhirs. Commençons par ceux de Castel-Ac'h.

On accède à Castel-Ac'h, en face de l'Ile-Vierge par une sorte d'isthme assez resserré, puis on pénètre dans une enceinte bordée d'un parapet à pierres sèches qui entoure toute l'esplanade gazonnée formant l'aire de la pointe. Sur cette enceinte apparaissent des vestiges d'un mur cyclopéen, qui semble la couper en deux parties, du nord au sud, dans le sens de la longueur. Quelques blocs de cette muraille qui émergent du sol ont presque une apparence de petits menhirs bouleversés. L'extrémité nord aboutit juste à l'escalier qui mène à un petit môle où viennent aborder des bateaux, notamment celui qui dessert le phare de l'Ile-Vierge.

Au sud de Enez-Sang, le menhir de 2 m. 70 de haut signalé par M. du Châtellier n'existe plus. Au nord et près de Kergasquen, menhir de 7 mètres de haut. Menhir de 4 mètres de hauteur et de 4 m. 25 de tour à Goarivan, près de la mer. On essaya de le détruire en 1907 en y forant un trou de mine. A 1400 mètres au sud de Lilia se trouvent, dans la plage, un petit menhir ensablé et des traces de cromlech (Bulletin de la Société Arch. du Finistère, 1914, p. 96).

Au Grouanec, on voit une pierre levée, en forme de pyramide tronquée, octogonale, haute de 3 mètres et surmontée d'une croix. Elle se trouve à 130 mètres de la borne kilométrique qui marque 8 kilomètres 7 du Folgoat et 4 kilomètres 2 de Plouguerneau. C'est sans doute une ancienne borne romaine ; elle se trouve en effet en bordure de la voie romaine qui venant du Folgoat, passe entre Kernilis et Guissény pour traverser le bourg de Plouguerneau, longer le manoir de Lesmel et plonger dans l'anse de Perros, en face de Landéda et du monastère des Anges.

Un tronçon de colonne octogonale d'un mètre de long est fiché dans la fontaine de la chapelle de La Martyre.

Des dolmens se voient aussi à Plouguerneau. Le plus imposant par ses dimensions est celui de Lilia, situé à une centaine de mètres de la chapelle. Il comprend deux chambres mégalithiques à dalle de fond commune. La table a 4 mètres de longueur et une épaisseur maxima de 90 centimètres ; les supports correspondants dépassent 1 m. 50 de hauteur ; le développement total est de 9 mètres. Bien que mutilé, ce monument a grande allure. M. du Châtellier signale près des ruines de l'ancien manoir de Pratménan un dolmen aujourd'hui disparu.

A 600 mètres au nord de la chapelle Saint-Michel, on voit encore des pierres fichées en terre, ayant servi de supports de dolmen. M. l'abbé Abgrall pratiqua des fouilles en 1880 entre ces pierres, et y trouva éparpillés quelques fragments de poteries, des débris d'ossements et beaucoup de galets.

Comme tumulus, signalons celui de l'Ile-Vénan, celui de l'Ile-d'Erc'h, celui de Kelerdut, ceux de Saint-Michel.

Le premier domine tout l'avant-pays immergé. Le second est un tertre de 3 mètres de hauteur, formé de pierres de volume médiocre. Au nord du hameau de Kelerdut, à 60 mètres de la falaise, est un tumulus de 15 mètres de diamètre sur 1 m. 20 de haut. Fouillé en 1902 par le commandant Martin, il donna un coffre à sépulture de 1 m. 30 de long sur 0 m. 30 de large et 0 m. 80 de profondeur, fait de parois à pierres sèches.

A 100 mètres au nord de la chapelle Saint-Michel trois tumulus se profilent en ligne droite, en direction est-ouest. Un retranchement partant du tumulus le plus à l'est va jusqu'à vers la mer. En septembre 1880, M. l'abbé Abgrall fouilla les deux tumulus extrêmes est et ouest de cet alignement, mesurant chacun 10 à 12 mètres de diamètre et 1 mètre de haut. Ils recouvraient des sépultures dolméniques à parois maçonnées en pierres sèches. A l'intérieur étaient des cendres, un silex, quelques rondelles en ardoise, et les débris d'un vêtement en cuir.

Face à l'Ile-Vierge, au lieu dit Men-Ledan, on découvrit au début de janvier 1934 une dizaine de tombes préhistoriques. Les fosses des deux plus grandes ont respectivement 1 m. 80 et 2 mètres de longueur; Près de celles-ci se trouvent alignées d'autres tombes plus petites ayant 80 centimètres environ et espacées de 20 centimètres les unes des autres. On y découvrit seulement des fragments d'os et un magma rougeâtre provenant de poteries désagrégées.

Près de la grève de Saint-Michel, camp avec retranchements ensablés appelés Mâner-Ménan. Une hache en bronze à ailerons fut trouvée à Tréménec'h. On découvrit en 1860 une cachette à fondeur composée de haches à salon, sans anneau latéral. Près de la chapelle Saint-Cava, tuiles à crochets et substructions nombreuses. On y trouva une belle monnaie gauloise en or, qui passa au musée de Kermuz en Pont-l'Abbé, chez M. du Châtellier.

(H. Pérennès).

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