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FAITS REMARQUABLES QUI SE SONT PASSÉS DANS LA PAROISSE DE PLOUGOULM.

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Au second registre de l'église de Plougoulm, commencant à 1583, on lit ce qui suit : « Sequuntur casus reservati in Dioecesi Leonensi, sub illustr. RR. Rollando de Neufville, in odorem sanctitatis defuncto, anno 1613 ».

Mgr Rolland de Neufville avait mené une vie fort austère. Tous les vendredis il se renfermait dans son cabinet de travail, où il jeûnait au pain et à l'eau. Il ne parlait à personne qu'a Dieu, et il restait en oraison continuelle. Il était très aumônieux, et suivi de son official, il allait à pied par les chemins, priant Dieu. — Marie-Amice Picard le vit dans le ciel, assis sur un trône brillant. (Vie manuscrite d'Amice Picard., trouvée dans la bibliothèque de M. Abrahamet, vicaire général de Léon).

16 Mars 1571. — Santance des Regaires de Saint-Paul, qui condamna Christophe de Coskaer, écuyer de Kerautret. suivant sa reconnaissance de payer au seigneur Evêque de Léon, onze parcées de froment, mesure racle par lui due sur ses héritages, comme cause avant de feu M. H. Nicolas de Kercoent, sieur de Pratpéat, sauf audit seigneur Evêque à demander par la suite plus grande rente. — Le contrat d'échange du 7 décembre 1561 porte en effet 13 garcées et un boisseau de froment.

20 Octobre 1581. — Sentences par les Regaires de Léon au profit des Fabriques (de Plougoulm), contre Yves Kerautret, de Roscoff. Maurice Didou et Jeanne Le Rest pour la rente d'un boisseau de froment due sur Parc-Créac’hedern, pour assiette de laquelle ces derniers ont donné à la Fabrique par transaction du 19 février 1585, une pièce de terre au terroir de Hent-an-Dour, de deux sillons et demi.

Lors résidaient à Plougoulm, Christophe de Trédern, Bastien Silguy, à Poullesqué, et Christophe Le Garo, au Marqués.

18 Août 1585. — Cession par les paroissiens de Plougoulm à Françoise Bars, fille de Yvon Bars, d'un droit de tombe devant le Crucifix en l'église de Plougoulm, en faveur de 10 livres monnoie une fois donnée et d'un sol de rente par an à perpétuité. (Il n'est pas dit sur quoi).

En 1596, au baptême de Jean de Chateaufur, fils de Jean et de Jeanne de Keranguen, dame de Kerdevez, fait par Jean Le Jeune de Plougoulm et recteur de Lannilis, il y eut 4 parrains et 4 marraines.

En 1601, au baptême de Jeanne Tréguer, fille de François et de Marie Hergouarc'h, il y eut trois prêtres parrains.

En 1601, au baptême de Jeanne Roualec, fille de Maure et de Françoise Olier, il y a cinq commères à la fois.

En 1604. — Infans masculus repertus in piscinâ porticûs. 21 et 22 Octobre 1613. — Partage entre noble Rolland de Poulpiquet, chanoine de Léon, demeurant au manoir de la Ville-Neuve, chapelain de Ste-Anne ; missire Yves Abomnès, prêtre de Plougoulm, chapelain de Prat-Coulm ; et les Marguilliers de Plougoulm ; par lequel partage est échue à la fabrique de Plougoulm : 3° lottie, savoir : — 1° au Reunyou, 4 sillons 1/2 ; — 2° au
Menglas, 7 sillons 1/2 ; — 3° audit Menglas. 4 sillons 2/3 ; — 4° au Henguer, 4 sillons 3/4 ; — 5° à l’Ero-Hir, 3/4 de sillons ; — 6° à Poull-ar-Vaquer, 10 sillons 1/4.

A partir du 22 mai 1625, les registres portent en tête : Anno a partu Virgineo, gracieuse manière de dater les actes.

En 1627. — Vincent Le Moyne, seigneur de Créc'hichen se fait enterrer aux Carmes de St-Paul.
Jean Pleiber, par testament du 27 mars 1628, veut que son corps soit inhumé à Ste-Anne et lègue à l'église Parc-ar-Spernen et une pièce de terre dans Parc-ar-Maguer, à Kervrenn, de 13 sillons, moyennant 3 octaves, 3 trentaines, 3 sixaines, une centaine, et de plus, à perpétuité deux services à Ste-Anne, l'un le 1er jour de l'an, le 2ème, le 1er dimanche après ses obsèques, et deux autres à Plougoulm (le jour n'est pas indiqué).

Réconciliation de l'église de Plougoulm. — Le dernier dimanche de l'an 1640, le 30ème jour de Décembre, l’église de Plougoulm fut réconciliée par noble et vénérable missire René du Louet, prêtre, chantre et premier dignitaire de la Cathédrale de St-Paul (et promu plus tard à l'évêché de Quimper).
L'église de Plougoulm avait été polluée par le sieur de Brignen (c'est le seigneur de Lanrivinen), pour y avoir fait malicieusement grande effusion de sang le jour de St-Etienne, en la personne de Louis Galais. — Ont assisté à cette cérémonie : MM. Gabriel Cueff, L. Lagadec, O. Dréau, F. Pleiber, F. Helleau, prêtres : Le Roy, sous-curé ; F. Mazéas, diacre ; J. de Kerlec'h, chanoine, trésorier de Léon et recteur de Plougoulm.

29 mars 1643. — Bénédiction solennelle par M. J. de Kerlec'h. d'une nouvelle croix d'argent, fondue par Robert Daniel, orfévre, de la ville de Saint-Paul, et achetée aux frais du Corps politique de Plougoulm. Ont assisté à la cérémonie : MM. Ol. Le Roy, sous-curé, Pleiber, prêtre, Mazéas, prêtre, Gabriel Cueff, licencié en théologie, O. Le Dréau, prêtre, J. de Kerlec'h, recteur de Plougoulm, trésorier et chanoine de Léon. — Fabriques : Gabriel Kerbiriou et Alain Boulc'h.

1643. — Jeanne de Kerret, dame de Trédern, se fait enterrer aux Carmes de Saint-Paul.

1643. — Louise Gourio, dame du Dourduff, se fait inhumer chez les Minimes de Saint-Paul.

En 1646. — La vieille bannière, qui existe encore, fut achetée par noble et vénérable personne Me J. de Kerlec'h, chanoine trésorier de Léon, recteur de Plougoulm, aux frais des paroissiens, pour le prix de 216 livres. — René Corre et Guillaume Kerbiriou, fabriques.

En 1653. — Fondation par Marguerite Laurans d'un anniversaire qui doit être payé dessus un parc, dit Parc-ar-Pont-Méan.

1656. — Mémoire dos Effets de l'Eglise, Ornements, etc. — 4 calices d'argent dont deux dorés. — Ornement noir complet donné par la dame douairière du Dourduff, Elisabeth Chef-du-Bois, épouse de Gabriel du Bois. — Une croix d'argent toute neuve, pesant 19 marcs moins 2 onces, une Baniere neuve coutans 70 écus.

7 avril 1656. — Au baptême de Marie-Renée L'Hostis, fille de François et de Marie Le Goff, conféré par missire François de Kergorlay, chanoine, vicaire général du Léon, seigneur de Boisbriant, fut parrain, noble et puissant seigneur René Barbier, chevalier de Saint-Michel, marquis de Kerjean, de Tromilin, baron de Kerohant, etc. ; la marraine fut Marie-Anne du Boys, dame de Kergoul, Brondusval, etc.

Catastrophe. — Le 29 mai 1662 ont été noyés, en allant de Penpoull en pèlerinage à Notre-Dame de Callot :
1° Noble dame Françoise Périn, épouse de noble homme Martin Le Moine ;
2° Noble homme Jean Helléau et sa femme Yvonne Le Maître ;
3° Olivier Branellec, époux d'Adélice Héa.
Leurs corps furent portés et inhumés à Plougoulm.

1er août 1669. — Donation par Maurice Quiviger et sa femme Béatrice Moal d'un champ, dit Parc-Anter-Cleus, au terroir de Kérelou, en la paroisse de Sibiril, cession faite au Rosaire, moyennant le droit d'une tombe au choeur de l'église.....

La confrérie du St-Rosaire fut établie dans l'église de Plougoulm le 13 octobre 1669 et dotée par missire Hervé de Kermenguy, recteur de Plougoulm. Par un acte du 23 juin précédent de la même année, M. de Kermenguy avait donné pour foncier le Rosaire trente livres par an à prendre sur trois champs situés à Brélévénez et Créac'h-Morvan, en la paroisse de Cléder. Ont contribué par des rentes à l'institution de la confrérie du Rosaire : missire Olivier Le Roy, curé de Plougoulm ; — Isabelle Le Rest, femme de Christophe Olivier. Cette dernière a donné en outre un chapelet chrystal complet avec dix marques d'argent, crucifix d'argent, etc. — Louise Kerbiriou, femme de Charles Roué ; — Yvon Le Lez ; — Marie Faujour, sa femme ; — Pierre Stéphan.
La confrérie du Saint-Rosaire fut érigée à Plougoulm par les RR. PP. Dominique Le Bourgeois et Louis Meslé, de l'ordre des Frères Prêcheurs du couvent de St-Dominique de Morlaix, en vertu du pouvoir donné au R. P. Le Bourgeois, par le R. P. Etienne Sory, prieur du couvent de St-Dominique. M. de Kermenguy dut, pendant son rectorat, soutenir plusieurs procès à cause de la mauvaise foi de certains particuliers qui refusaient de lui payer la Dîme, telle quelle était due au Recteur. — Le Présidial de Quimper-Corentin lui donna raison le 27 janvier 1673.

En 1671. — Décès d'Anne Le Lez, femme de Guillaume Corre, morte à l'âge de 103 ans. Aime Le Lez fit une fondation, le 12 octobre 1672, d'un demi-courtil au champ du Venguer, moyennant un service par an.

En 1673, Hervé Bléaugad meurt âgé de 108 ans.

En 1676. — Guillemette Liasse, épouse de Philippe Boisin, de Vannes, meurt à Prat-Coulm, où elle était venue en pèlerinage.
Fut alors aussi baptisée à Plougoulm, Marie Bourgeois, fille de Nicolas et de Louise Liasse, sœur de Guillemette, venue également en pèlerinage à Prat-Coulm.

Du 1er juillet 1681. — Déclaration des héritages que le Général de Plougoulm tient de et sous le Roi, sous Lesneven, fournie à M. de Loheuc, conseiller du Roy et notaire ordinaire de la Chambre des Comptes de Bretagne, com. député par arrêt du 19 mars 1678. Lesquels héritages sont, savoir :
1° L'église paroissiale de Plougoulm sous l'invocation de Saint-Colomban, son étendue et privilèges tant dehors que dedans ; le cimetière de la dite église, entouré de murailles, garni d'arbres, contenant en tout compris le fond sous édifice vingt-cinq cordes, orient et midy chemin de Saint-Jacques au presbytère, occident Dourduff, nord le susdit chemin.
2° La maison presbytérale, couverte d'ardoises, avec ses portes, crèches, cour close et deux jardins aussi clos de murailles, tenus par noble Hervé de Kermenguy, sieur Recteur, contenant, tout compris fond sous édifices, trente cordées, orient Dourduff, midi et couchant chemin de Sainte-Anne au cimetière, avec les arbres qui en dépendent au long des dites murailles, sans y comprendre les issues du levant et du midi, qui autrefois en dépendaient au rapport des marguilliers.

8 Mai 1691. — Mort de Jean Bastard, âgé de 108 ans.

7 Décembre 1692. — Mort de Laurence Guillou, à l'âge de 100 ans.

A partir de 1696, les registres portent en tête les noms sacrés de Jésus, Maria, Joseph, Anne.

23 Novembre 1699. — Décès de Jean Pencréac'h, âgé de 100 ans.

20 Novembre 1703. — Mort de Marguerite Postec, qui se fait inhumer dans la chapelle de Sainte-Anne.

En 1727, Missire Jacques-Jean de Trédern, seigneur dudit lieu, est nommé conseiller du Roy, son Bailly et lieutenant général de Léon.
« L'an 1728, le cinquième jour de décembre, second dimanche de l'Avent, ayant eu avis par un exprès que les funérailles de très haut et très puissant seigneur Henry de Maillé, marquis de Carman, décédé le 4 décembre dans son château de Maillé, situé dans la paroisse de Guinévez, se feraient aujourd'hui, et que le convoi traverserait notre paroisse pour se rendre par celle du Minihy à l'église du couvent des Péres Carmes de St-Paul de Léon où le corps dudit seigneur serait renfermé dans le mausolée de ses ancêtres, fondateurs dudit couvent, nous avons d'abord recommandé aux prières publiques le repos de l'âme dudit seigneur, et exhorté nos paroissiens d'accompagner la pompe funèbre. Nous nous sommes ensuite transporté nous-même avec notre clergé jusqu'au Pont dit de St-Jacques, à l'entrée de notre paroisse du côté de celle de Sibiril. Ayant fait arrêter le convoi en cet endroit, nous avons récité les prières ordinaires pour les morts suivant le Rituel Romain, avons chanté le Libera et fait les aspersions et encensements autour du cercueil, lequel après cela a été conduit la croix levée les prêtres chantant jusqu'au Pont appelé de St-Yves, aux confins de notre paroisse, du côté de Minihy, où le vicaire perpétuel et MM. les prêtres se sont trouvés avec la communauté desdits Pères Carmes de la ville de St-Paul-de-Léon.
En foi de quoi et de ce que M. le comte de Maillé, à présent marquis de Carman, a rendu avec une piété édifiante les derniers devoirs à M. son Père, nous avons signé à Plougoulm les jour, mois et an que dessus.
Antoine Guimard, recteur de Plougoulm »
.

8 août 1731. — Louise Le Rest, épouse de Jérôme Nédélec, se fait enterrer chez les Carmes de St-Paul.

8 mai 1737. — Fondation par Maurice Le Lez et Françoise Cueff d'un service par an, le 4ème dimanche de septembre, pourquoi ils ont légué trois parcelles de terre chaude et noble à Trégor.

9 janvier 1738. — Enterrement de Jacques Gallou, âgé de 99 ans.

10 Avril 1756. — D'avant 1713 il était due une rente ou levée annuelle de 12 livres sur Parc-ar-Gall, près de Kervren, fief de Ramlouc'h, pour un service au 4 octobre et pour messe à basse voix ; ladite rente avait été perçue par M. l'abbé Le Borgne et par M. l'abbé Kervilio, recteurs de Plougoulm.

Le 15 décembre 1787, les seigneur et dame de Trédern ont accordé mainlevée de la saisie féodale de Parc-ar-Gall, et le 27 des dits mois et an a été fourni aveu au fief de Ramlouc'h, reçu par ledit seigneur de Trédern, le 3 janvier 1788. Le dit aveu au raport de Coroller, notaire royal à Léon.
11 livres, 18 sous, 6 deniers PAYÉ pour façon par Rolland Cadiou, fabrique.

16 Mai 1767. — Lettres reconnitoires sous seing privé de 5 livres 10 sous de rentes au Rosaire par Jean Moysan de Plouescat et Paul André de Sibiril, sur une maison d'ardoise à Prat-Coulm, à prendre du côté midi.

30 Janvier 1777. — Contrat de Constitution sur le clergé de France, exempte des 2 vingtièmes et des 4 sous par livre dur 1er vingtième au denier 25, en faveur du presbitère de Plougoulm, de 2400 livres de principal, produisant par an clair et, net et quitte des 20e et sous par livre du 1er 20e la somme de quatre-vingt-seize livres, payables en la ville de Léon, au bureau de la recette des décimes ecclésiastiques, en deux termes, savoir :
Le 1er avril et le 1er octobre, dont le premier payement a dû se faire le 1er avril 1777, ledit payement ayant commencé à courir depuis le 1er octobre précédent. (Il semble qu'il y ait ici de l'erreur. Les 2400 liyres cy-dessus étaient encore à Plougoulm au commencement de mars 1777).

Joints audit contrat le reçu de M. de Querebars et la délibération des seigneurs propriétaires pour location du presbitère.

4 Mars 1790, 7 heures du matin. — Formation de la nouvelle municipalité, conformément aux décrets portés par l'Assemblée nationale et sanctionnés par Louis XVI. Cette opération est précédée de la messe dite par M. Le Jeune, et du chant du Veni Creator. — Le serment civique est fait ensuite par le clergé et les municipaux élus. M. Le Jeune est nommé secrétaire du conseil et rapporteur des actes et des délibérations, le président Jean Nénez, de Keranveyer, ne sachant écrire.

14 Novembre 1790. — Pétition du conseil municipal pour le maintien de l'évêché de Léon. Les habitants de la campagne en prendront sur eux les charges, s'il le faut.

19 Décembre 1790. — Protestation. — Le conseil municipal et les notables de la paroisse déclarent : 1° qu'ils ne reconnaîtront pour évêque que Monseigneur de La Marche, tandis qu'il vivra ; 2° ils demandent qu'il y ait, après sa mort, un autre évêque dans la ville de Léon, canoniquement élu ; 3° Ils ne veulent aucunement dépendre de l'évêque de Cornouaille ou de Quinper ; 4° leur désir formel est, qu'à l'avenir, comme au passé, il y ait un collège et un ciminaire en ladite ville de Léon, et ont signé : F. Cousquer, P. Corre, Y.Tonnart, Charles Le Lez, Jean Corre, J. Mével, Y. Paugam, Y. Manac'h, Henry Milin, Rolland Cadiou, maire, Jean Nénez.

28 Juin 1792. — M. Le Jeune délègue, avec pouvoir de subdéléguer pour les mariages, jusqu'à révocation de sa part, M. Le Lann, curé de Plougoulm, MM. Le Lez, Cadiou et Nédélec, prêtres habitués.

23 Novembre 1792. — La commune s'empare des registres de l'église, (Décret du 20 septembre 1792.) M. Le Jeune ne peut plus paraître désormais.

Dès le 21 novembre 1792, les prêtres restés fidèles n'exercent que très difficilement le saint ministère ; à cause de la persécution, il sont obligés de se cacher.

Durant cette époque si malheureuse, on se rendait à Plougoulm, pour des baptêmes et des mariages, de St. Pol, de l'île-de-Batz, de Plouénan, de Mespaul, de Cléder, de Plouvorn, de Plouescat, de Plounévez-Lochrist, de Henvic, de Carantec, de St-Thégonnec ; on évitait les prêtres jureurs. Plouescat et Plounévez-Lochrist ont été quelque temps sans voir un seul prêtre. — En général, les enfants étaient ondoyés par les sages-femmes, et ce n'était que trois, quatre mois après et même plus, qu'on pouvait furtivement présenter ces mêmes enfants aux prêtres de Plougoulm, qui les baptisaient de nouveau sous condition.

18 Décembre 1792. — Un détachement du 3ème bataillon de Maine-et-Loire, commandé par un lieutenant, vient saisir les prêtres réfractaires. Promenade inutile, les prêtres s'étant cachés. Furent emportés alors par le citoyen lieutenant :
1° Une croix d'argent avec ses clochettes ; — 2° une autre petite croix ; — 3° deux calices avec leurs patènes ; — 4° un encensoir avec sa navette et sa cuillère ; — 5° une boîte aux Saintes-Huiles. — Le tout fut rendu le lendemain au conseil municipal, qui en dressa acte.

23 Décembre 1792. — Arrivée à Plougoulm du citoyen François Le Goarant, ex-vicaire de Hanvec, en qualité de curé constitutionnel, avec des pouvoirs du citoyen Alexandre Epilly, évêque du Finistère. La population ne voulut avoir aucun rapport avec ce loup qui menaçait, à tout propos, du bâton, du pistolet ou du fusil. Après le 8 messidor, An II, 28 juin 1794, il n'est plus question du citoyen Le Goarant.

28 et 31 Janvier 1793. — Saisie des fonds de la fabrique par Le Bian, de St-Pol, comisaire du district de Morlaix.

16 Mars 1793 — Les jeunes gens refusent de tirer au sort et se portent en armes sur St-Pol, où ils attaquent les soldats.

Dimanche 24 mars 1793. — Bataille de Kerguiduff. — Le général de division, comte de Canclaux, pose les conditions de la paix aux paroisses insurgées, Plougoulm, Sibiril et Cléder : contribution de guerre ; — restauration du pont de Kerguiduff ; — indemnité de 3000 livres à la veuve et aux enfants de Grégoire Mercier, canonnier de la garde nationale de Morlaix, tué à Saint-Pol, dans la journée du 19 mars ; — livraison des armes ; — plusieurs notables comme otages.

9 Juillet 1793. — Assemblée des citoyens municipaux de la commune de Plougoulm en sa forme accoutumée. — (Un exploit du citoyen Goarant, curé constitutionnel).

Dans cette séance qui a été tenue à la sollicitation de Gabriel Aminot, officier public, la municipalité a délibéré sur ce qui suit :
Le sus dénommé Aminot, officier public, après avoir fait rassembler les citoyens René Olier, maire, Jean Autret. Jean Bertévas, Guillaume Le Glaz et René Ollivier, procureur de la commune, leur a exposé que le citoyen Goarant, curé constitutionnel de cette commune, l'a empêché contre la loi du 20 septembre 1792 de faire inhumer un corps dans le cimetière de cette commune ; qu'il a par deux fois bouché le tombeau ; qu'il a menacé le bédeau de la prison et même de le tirer s'il osait entrer dans le cimetière. De plus il a vomi mille injures contre la municipalité assemblée et revêtus de leurs marques distinctives, faute qu'ils ne forçaient l'officier public à lui livrer les registres. Mais, comme la loi ne nous le permet point, nous n'avons pu lui accorder cette demande ; de plus l'officier public s'y opposait. Après quoi le citoyen Goarant a disparu disant qu'il se moquait de nous et de nos écharpes. Mais il a rentré un instant après avec trois autres curés et ils nous ont encore injurié. Le cadavre est demeuré exposé jusqu'à voir la décision du directoire du district de Morlaix. Clos et arrêté les dits jour, mois et an ci-dessus. Signé : René OLIER, maire ; Gabriel AMINOT, officier public ; Guillaume LE GLAZ, J. AUTRET, J. BERTÉVAS ; René OLLIVIER, procureur de la commune ; TRÉBAOL, secrétaire.

6 Nivôse, an II, 27 décembre 1793. — Destruction par le conseil municipal de tout insigne rappelant la Royauté et la Féodalité.

12 Pluviose, an II, 1er février 1794. — Election d'un comité révolutionnaire. Elus : Vincent Ollivier, Jacques Muncus, Michel Philippe, Julien Jacq, Chrétien Corre, Jacques Le Guen. Yves Le Meur, Jean Autret, Jean Mar, Yves Le Bihan, Yves Paugam et François Charles.

Du 13 Messidor, an II, 3 juillet 1794. — Assemblée du conseil général de la commune de Plougoulm, tenue et expédiée à la coutume.

Séance tenue par le citoyen Quéré, maire provisoire, assisté des officiers municipaux et notables, présent le citoyen Ollivier, agent national, à l'effet de fixer le taux des journaliers et ouvriers pour la récolte prochaine, et après l'avis du général, avons fixé pour battre, savoir :
Aux hommes, 15 sous. Aux femmes, 7 sous, 6 deniers. Pour couper le blé : Aux hommes, 7 sous 6 deniers. Aux femmes, idem. Pour travailler au lin : Aux hommes, 15 sous. Aux femmes, 7 sous 6 deniers. Charpentiers aux moulins, 18 sous. Aux autres charpentiers, 15 sous. Aux tisserands, 15 sous. Pour sarcler, 4 sous 6 deniers. Tailleurs, 7 sous 6 deniers. Lingères, 3 sous 9 den. Cordonniers aux chevaux, 15 sous. Peur l'estame, 3 sous 9 deniers. Aux couvreurs de maisons, 15 sous. Aux couvreurs de pierres, 1 livre 2 sous 6 deniers. Aux maçons, idem. Peller, 7 sous 6 deniers. Couper du foin, 15 sous. Créper, 15 sous. Pour faire des mannes, 15 sous. Repasseuses de coeffes, 7 sous 6 deniers. Pour buées, 7 sous 6 deniers. Gages d'Août : Aux hommes maximum 30 livres. Aux femmes, 20 livres.

Fait au bureau municipal de Plougoulm les jour et an ci-dessus. — Signé : Quéré, maire provisoire ; — Yves Milin, officier municipal ; — Le Glas, id. — J. Bertevas ; — Jean Corre, notable ; — Claude Pérébéozen ; — Ollivier, agent national ; — Le Lann, secrétaire-greffier.

UN ARRÊTÉ DE JUGEMENT INSOLITE A L'EPOQUE .
LIBERTÉ — ÉGALITÉ
A Brest, le 29 Thermidor, de l'an second de la République Française, une et indivisible.
L'Accusateur public, près le Tribunal révolutionnaire, séant à Brest, établi à linstar de celui de Paris, Au Citoyen Agent national de la commune de Plougoulm.
CITOYEN,
Je t'envoie les copies de quatre jugements rendus par le parquet du tribunal, laquelle ordonne la mise en liberté de quatre individus détenus dans la maison d'arrêt de ta commune. Je te requiers de les faire mettre à exécution, sitôt la présente reçue. Tu délivreras chacune de ces copies à chacun des individus qu'elle concerne et me certifieras de suite de l'exécution. La Substitut de l'Accusateur public. Signé : M. GRANDICAN.

ERREUR D'ENVOIS DE JUGEMENTS.
LIBERTÉ — ÉGALITÉ.
Plougoulm, 30 Thermidor : l'an 2 de l'ère républicaine.
L'Agent national de la Commune de Plougoulm, district de Morlaix, canton de Pol-de-Léon, à l'Accusateur public, près le tribunal révolutionnaire, séant à Brest.
Je m'empresse de le renvoyer les copies des quatre jugements que tu m'as adressés par erreur, les individus y dénommés n'étant point connus en cette commune, où il n'existe d'ailleurs point de maison d'arrêt.
Salut et fraternité ! Signé : OLLIVIER, Agent national.

Qui étaient ces détenus ! Il est fâcheux que le registre n'en donne pas les noms.

Il est fort probable que la chute de Robespierre a dû sauver ces quatre malheureux de la guillotine. A Brest, comme ailleurs, le tribunal révolutionnaire taillait de la besogne au bourreau, et les scrupules ne hantaient guère l'esprit des juges.

7 Brumaire, an III, 29 octobre 1794. — Inventaire de l'argenterie, du linge et autres effets de la fabrique.

13 Germinal, an III, 3 avril 1795. — MM. Le Lann, vicaire, et Guillaume Cadiou, prêtre, se présentent en habits séculiers devant le conseil et obtiennent la faculté d'exercer leur saint ministère. — Le 20 Germinal, M. Jean Le Lez, prêtre originaire de Plougoulm, qui s'était aussi caché, se présente également et obtient la faculté de remplir ses fonctions.

Ce jour 29 Germinal, troisième année républicaine — 1 Avril 1795 — s'est présenté en la maison commune de Plougoulm, le citoyen Guillaume Le Jeune, qui nous a déclaré s'être caché pendant le temps de la persécution pour le seul caractère de prêtre ; déclare en outre, ledit Jeune faire domicile sur cette commune. — En la maison commune lesdits jour et an. Signé : Grall, Bohic, officiers municipaux.

15 Floréal an III, 17 mai 1795. — Le conseil municipal demande une église pour l'exercice du culte catholique. Rolland Cadiou se rend à cette fin auprès du district de Morlaix. — Ont signé : Grall, Bohic, Marc, Aminot, officiers municipaux ; Roualec, agent-national. Le Glas, maire ; Le Lann, secrétaire-greffier.

24 Floréal, An III. — Certificat de civisme donné au conseil municipal, lors du passage des troupes à Plougoulm — « Je puis assuré à qui conque soit que la municipalité de Plougoulm ces comporter envers ma troupe d'une magnière digne de républicains. ». Signé : La. FÈVRE, commandant la division.

15 Messidor, an III, 4 juillet 1795. — Enlèvement par le conseil des offrandes faites à Notre-Dame de Prat-Coulm, le 2 juillet. Malgré le malheur des temps, les pèlerins venaient vénérer la sainte Vierge. — Offrandes trouvées : en monnaie nationale, 5 livres 12 sols ; — en assignats, 50 livres 10 sols ; en deniers, 2 sols ; en lin, quantité de 12 livres, tant gerbes que peignées. Le tout fut déposé chez le citoyen Gabriel Aminot, officier municipal.

Séance tenue par le citoyen Glas, maire, assisté des citoyens Grall, Ollivier, Bohic, Marc, et Aminot, officiers municipaux. Présent : le citoyen Roualec, procureur de la commune.

Se sont présentés en la maison commune de Plougoulm les citoyens Le Lann et Cadiou, prêtres dudit Plougoulm, qui ont déposé leur soumission aux Loix dont extrait suit :
« Les ennemis des ministres du culte catholique romain, ci-devant détenus ou cachés, à raison du refus de serment, ne cessent de leur imputer d'être réfractaires à la loi et d'insinuer qu'ils sont en révolte contre le gouvernement.
« Lesdits ministres ne sont point et n'ont point été réfractaires de la loi. Une loi a prescrit aux fonctionnaires publics de jurer la ci-devant Constitution civile du clergé, ou d'abandonner leurs bénéfices. Ils n'ont point fait leur serment ; mais ils ont abandonné leurs bénéfices ; ils ont donc obéi, et ils ne sont point réfractaires.
« Ils ne sont point, ils n'ont point été, et jamais ils ne seront en révolte contre le gouvernement. Disciples d'un Maître qui leur a dit que son royaume n'est pas de ce monde, ils sont, par principes et par état, soumis au gouvernement civil de tous les pays qu'ils habitent.
« Lorsque Jésus-Christ a envoyé les Apôtres prêcher l'Évangile dans tout l'Univers, ils les a envoyés dans les républiques comme dans les monarchies, et telle est l'excellence de cette religion toute divine qu'elle s'adapte à toutes les formes de gouvernement.
« Dire que le culte catholique romain ne peut s'exercer dans les républiques comme dans les monarchies, c'est calomnier ce culte et ses ministres.
« Tels sont, tels ont été toujours nos sentiments »
.
A Plougoulm, le 14 messidor, 3ème année républicaine.

Le conseil, le procureur de la commune oui, approuve cette soummission aux loix, et arrête qu'il sera délivré une copie à chacun desdits ministres. — Fait et arrêté en conseil municipal de Plougoulm, lesdits jour et an. — Signé : Grall, officier municipal.

25 Prairial, an IV, 14 juin 1796. — L'arbre de la Liberté est rasé pendant la nuit.

1er Ventôse, an V, 17 février 1797. —Serment de haine à la Royauté et à l'Anarchie par le conseil, à 11 heures du matin. Personne n'y vient assister.

12 Octobre 1797 (Pièce curieuse à plus d'un point de vue).
Quimper, le 20 Vendémiaire, an 6 de la République Française, une et indivisible. Le Commissaire du Directoire exécutif près l'administration centrale du département du Finistère, Au Commissaire du Directoire exécutif près l'administration municipale du canton de Plouénan.
CITOYEN,
Je suis autorisé à maintenir les précédentes dispositions relatives aux Réquisitionnaires. Annoncez donc au plus tôt à nos jeunes concitoyens qu'ils sont dispensés de rejoindre l'armée, mais dites-leur en même temps que la patrie compte :

Sur leur entière soumission à ses Loix.

Sur leur prudence à éviter les pièges que leur tendaient encore ces prêtres fanatiques qui voulaient rétablir un thrône brisé par la volonté de la nation, et pour lesquels la guerre civile paraissait un moyen légitime.

Sur leur résolution de ne jamais s'associer à ces brigands de toute espèce qui ont désolé divers canton du Finistère.

Sur leur dévouement, leur courage et leur prompte réunion pour la défense de nos côtes, si les Anglais osaient les insulter. C'est la perfidie de l'Angleterre qui a provoqué cet embrasement général et cette guerre sanglante qui dévore l'Europe depuis six années, et c'est cependant l'Angleterre qui retarde aujourd'hui la conclusion de la paix ; c'est encorre elle qui après avoir accueillis les émigrés comme des instruments nécessaires à ses projets d'envahir la ci-devant Bretagne, les avait vomis à Quiberon dans l'espoir de nous faire périr au milieu de nos discordes civiles ; c'est enfin l'or de l'Angleterre qui a soldé, entretenu, organisé ces bandes connues sous le nom d'armée royale catholique, de chouans et de chauffeurs qui ont pillé les paisibles habitants des campagnes, assassiné sur les grand routes, et dont la férocité n'a été désarmée ni par la faiblesse des femmes ni par l'aspect des vieillards qu'ils ont torturés et égorgés.

Vous sentirez sans doute sans que je vous le dise qu'il ne suffit pas de rapeller aux jeunes citoyens de votre canton ce que leur propre intérêt et leur amour pour le pays qui les a vu naître leur commande ; vous parlerez aussi le langage de la vérité aux pères de famille. Ils doivent tous se rappeler de ces temps d'anarchie durant lesquels au nom d'un prétendu Roi leurs maisons furent dévastées, et s'ils réfléchissent sur leur situation actuelle, ils sentiront combien il est juste à la République la vigilance paternelle du gouvernement qui les protège dont les soins ont rétabli l'ordre, maintenu la sûreté des personnes et des propriétés, ramené la confiance publique et rendu au citoyen paisible le repos qu'il avait perdu.

En parcourant avec eux ces époques douloureuses où les agitations intestines éloignaient de nous les bienfaits de la constitution, vous leur direz de se rappeller combien s'appuyaient du crédit de l'Angleterre, et les assassins et les provocateurs au meurtre, qui parcouraient nos communes ; ils ne pouvaient plus douter que la perfidie de ces insulaires fût la vraie source des maux inouïs qu'ils ont soufferts, et ce souvenir Les Ramenant à sentir combien il leur importe de se garantir de l'influence de leurs ennemis naturels, ils prendront, je n'en doute pas, la ferme résolution d'appeller Leurs enfants d'accourir euxmêmes au Besoin pour les Repousser de notre territoire, et de se défendre des insinuations de leurs agents que les évènements de l'intérieur n'ont que trop signalés. Les Juges de paix, les officiers municipaux, les instituteurs, tous ceux en un mot qui avaient montré quelque attachement à la cause de la Liberté ont péri, ou ont été contraints de fuir pour éviter la mort qui les menaçait. Une certaine classe de ministres de culte, particulièrement recommandable par sa soumission aux Loix de la République n'a pas été plus épargnée, et durant les horreurs de ce carnage, une autre classe de prêtres, fameuse par sa résistance au gouvernement républicain, jouissait d'une parfaite sécurité, avait même une protection ouverte de la part des sicaires aux gages du gouvernement anglais. Et malgré l'indignation publique, ces prétendus gardiens fidèles de la morale du Dieu de paix, n'ont pas faite une démarche, n'ont pas dit un mot pour désaprouver ces atrocités. Ici les réflexions pressent, et quand tout démontre que ces féroces fanatiques s'affectionnaient à la cause des ennemis irréconciliables de la France, et qu'ils souriaient en quelque sorte à ces égorgements, ils ne doivent plus inspirer que de l'horreur.

Après les avoir arrêtés à ce tableau nécessaire pour les prémunir et conserver à ce département le calme dont il a si heureusement joui, vous leur ferez sentir combien ils doivent être sensibles aux bienfaits du gouvernement. Ils n'ont plus à craindre d'être séparés de leurs enfants, ils ne manqueront pas des bras destinés à la culture de leurs terres, et tandis que les autres départements de la République combattront en Italie et en Allemagne, ils seront protégés et goûteront sans inquiétude les douceurs d'une paix que tous les peuples de l'Europe désirent et qui ne sera devancée que par eux.

Cette lettre doit avoir la plus grande publicité, mais vous éviterez bien soigneusement de lui donner une explication propre à tolérer les désertions. Touts Requisitionnaires actuellement aux armées qui abandonneraient lâchement leurs drapeaux seront contraints d'y retourner, et dès ce moment tous militaires porteurs de congés limités qu'elle que soit l'armée à laquelle ils appartiennent doivent retourner à leur corp respectifs, et si quelques réquisitionnaires étranger au Finistère s'étaient réfugiés dans votre canton, cette mesure d'exception n'étant applicable qu'aux seuls naturels du pays, vous les ferez arrêter et conduire au chef-lieu du Département. Vous préviendrez au surplus les militaires dans le cas de Rejoindre qu'ils peuvent, si leur goût les y porte, se rendre à l'une des demi-brigades d'artillerie de la marine, entretenues dans les ports de Brest et de Lorient. Vous leur ferez au besoin délivrer des Routes pour se rendre dans l'un ou l'autre de ces deux ports, et vous m'en donnerez connaissance. — Salut. Signé : LE GOAZRÉ. Pour copie conforme : CORRE, secrétaire.

14 Brumaire, An VI, 5 novembre 1797. Extrait des registres de l'Administration centrale du département du Finistère. — Séance tenue par les citoyens Abgrall, président, Miorcec, Le Gal Lalande, Fénigan, Le Breton, administrateurs. Présent : le citoyen Le Goazé, commissaire du Directoire exécutif.

Vu les lettres du ministre des finances du 14 prairial, an V, et 23 Vendémiaire, an VI, et celle des municipalités de Pol-de-Léon, Ploujean, Morlaix, Plouguerneau, Châteauneuf et Bannalec, la loi du 10 Floréal dernier, n° 1168, bulletin 120, considérant qu'il est instant de vendre tout le mobilier et marchandises et autres objets sujets au dépérissement, appartenant à la république.

Le commissaire du Directoire exécutif entendu — ordonne une enquête et vente à l'enchère de ces objets. — Pour Plougoulm.

Inventaire de l'argenterie provenant de l'église de Plogoulm déposé au bureau du Domain à Saint- Pol.
DÉSIGNATION DES OBJETS : Un calice, une patène, un encensoir sans chaîne.. Une navette et sa cuillère. Une croix d'argent avec son foyer en fer et les bois qu'elle renferme. Les ornements à l'extérieur des branches manquent. LEUR POIDS : 10 marcs 5 onces 6 gros 3/4.

Je soussigné receveur du domain national à St-Pol reconnais avoir reçu des citoyens administrateurs municipaux de Plougoulm l'argenterie mentioné cy-dessus, savoir : une calice. une patène, un encensoir sans chaîne, une navette et sa cuillière, une croix d'argent avec les bois qu'elle renferme, pesant le tout ensemble avec le foyer en fer existant dans l'encensoir 10 marcs, cinq onces, 6 gros, trois-quart, laquelle argenterie sera incessamment par moi envoyé à l'hotel de la Monnaye à Paris. —Fait à St-Pol, le 5 Nivôse, an VI. Signé : Anne.

Pour copie conforme — Corre, secrétaire-greffier à Plougoulm.

25 et 30 Ventôse, an VI, 16 et 21 mars 1799. — Fête de la souveraineté du peuple. — Douze Anciens, non célibataires, de la commune sont choisis pour représenter le Peuple dans cette cérémonie. Elus : François Le Glas, de Sinan ; Nicolas Cueff. de Roc'h-minigou ; Olivier Guillerm, de Trévisquin ; Jean Bihan de Lez-Plougoulm ; Laurent Créac'h, de Mesmeur ; Paul Combot, de Pont-Pleincoat ; Jean Berrou Jean Tanguy, de Kelvéini ; François Cadiou, du Mur ; Charles Le Lez, du Dourduff ; Vincent Charles, de Lézirec ; François Saluden, de Kervéguen. — Tous ces vénérables devront se trouver en la maison commune le 30 Ventôse. — Signé Milin, agent ; Jacq, adjoint ; Corre, secrétaire.

Description de ladite fête. — Les ci-dessus Anciens nommés par le conseil se sont rendus le 30 Ventôse à la maison commune, d'où précédés de Nicolas Creff, Louis Milin, Jean Roué, Charles Gourvennec, quatre jeunes hommes portant chacun une bannière sur lesquelles étaient ces inscriptions : Sur la 1er. — La souveraineté réside essentiellement dans l'universalité des citoyens.
Sur la 2ème. — L'universalité des citoyens Français est le souverain.
Sur la 3ème. — Nul ne peut sans une délégation légale exercer aucune autorité, ni remplir aucune fonction publique.
Sur la 4ème. — Les citoyens se rappelleront sans cesse que cest de la sagesse des choix dans les assemblées primaires et électorales que dépendent principalement la durée, la conservation et la prospérité de la république.

Nous étant rendus en ordre près l’hautel de la Patrie, les bannières y ont été plantées des deux côtés et le Livre de la Constitution de l'An III a été placé dessus et la cérémonie a commencé par des chansons patriotiques, et on a fait lecture de la proclamation du Directoire exécutif. La fête s'est terminée par des chants patriotiques et le cortège a retourné en la maison commune.

Fait à Plougoulm lesdits jour et an. — Signé : François Le Glas, Nicolas Cueff, F. Cadiou, Milin, agent, Jacq, adjoint, Corre, secrétaire-greffier.

4 Messidor, An VIII Carte de sûreté pour M. Le Lann, vicaire.
République Française - Armée de l'Ouest - Bernadotte, conseiller général en chef, à toutes les autorités et administrations civiles ou militaires.

Le citoyen Hervé Le Lann, prêtre de Plougoulm, peut librement exercer dans les villes et les campagnes le culte de la religion catholique. Je l'exhorte à concourir par les voies de son ministère au maintien de la paix, de l'ordre et de la soumission aux Loix. — Fait au quartier général de Rennes, le 4 Messidor, An VIII. Pour le général en chef, le général, chef de l'état-major général de l'armée. — Signé : Tilly. — Certifié conforme. Plougoulm, 19 Thermidor, An VIIIème — Corre, secrétaire.

Autres carte de sûreté pour M. Le Jeune, recteur.
République Francoise - Armée de l'Ouest.

3ème Division militaire. — Subdivision du Finistère.
Le général de brigade Oshée, commandant l'arrondissement de Morlaix, à toutes les autorités civiles ou militaires.
Le citoyen Guillaume Le Jeune, prêtre, demeurant à Plougoulm, près Pol-de-Léon, département du Finistère, peut librement exercer dans les villes et les campagnes le culte de la religion catholique. Je l'exhorte à concourir par les voies de son ministère au maintien de la paix, de l'ordre et de la soumission aux loix. — Fait au quartier général à Morlaix, le 7 Germinal, An VIII, 28 mars 1799. — Signé : Oshée. — Certifié conforme, le 19 Thermidor, An VIII, 6 août 1799. — Corre, secrétaire.

23 Prairial, An IX. — En vertu de la lettre du sous-préfet de l'arrondissement de Morlaix, en date du 14 prairial, An IX, reçue le 23 dans la matinée.

Nous, maire de la commune de Plougoulm, avons convoqué à la mairie les ministres du culte catholique, Guillaume Le Jeune et Hervé Le Lann.

Après leur avoir donné connaissance de la lettre sus mentionnée ainsi que de la loi du 21 Nivôse, An VIII, nous leur avons demandé à faire en nos mains la soumission prescrite par ladite Loi, dans les termes qui suivent : Je promets d'être fidèle à la Constitution, ou de donner leur refus ; ce qu ils ont fait observant cependant que toujours disposés à prêcher la paix, l'union et la soumission aux Lois, ils promettaient de se soumettre à l'autorité et au gouvernement, par conséquent aux Lois civiles et réglementaires et de la police qui en émaneraient ou qu'ils porteraient pour le maintien du bon ordre et de la tranquillité, conformément à la Loi du 7 Vendémiaire, An IV, et ont signé : Guillaume Le Jeune, Hervé Le Lann, Riou, maire.

Ces restrictions n'étant pas l'expression propre de la Loi du 21 Nivôse et ne remplissant pas l'esprit de la lettre du sous-préfet, Nous, maire de la commune, nous sommes saisis des effets de l'église, en leur intimant l'ordre de cesser sur le champ toute fonction, comme de s'en abstenir dans la suite, et de se rendre dans le plus bref délai dans le lieu de leur naissance, où ils seront sous la surveillance de leurs maires respectifs.
Fait et arrêté en mairie à Plougoulm, le 23 Prairial, An IX. Signé : Riou, maire, Saout, secrétaire.

2 Messidor, An IX.... — L'an 9 de la République Française, se sont présentés à la mairie les citoyens Guillaume Le Jeune et Hervé Le Lann, ministres du culte catholique, lesquels ont dit :
Etrangers à toutes les dissentions civiles et politiques, comme la religion que nous professons nous l'impose, nous venons donner à la puissance temporelle une garantie de notre soumission, sauf néanmoins la religion catholique, apostolique et Romaine, dont la Loi garantit le libre exercice à cette condition. En conséquence nous promettons fidélité à la constitution et signons. Ce qu'ils ont individuellement fait. Je promets fidélité à la Constitution. Signé : Guillaume LE JEUNE
Je promets fidélité à la Constitution, Signé : Hervé Le LANN.
Et avons demandez, acte de notre soumission.
A Plougoulm ce jour 2 Messidor, An IX, comme devant.

Nous maire de la commune de Plougoulm avons délivré acte aux ministres du culte catholique de leur déclaration. — En Mairie de Plougoulm, ce jour 2 messidor, An 9ème, Signé RIOU, maire. SAOUT, secrétaire.
Place du Sceau de la mairie de Plougoulm, R.F. avec le bonnet phrygien.

MM. Le Jeune et Le Lann sont désormais libres. La persécution est finie…………

20 Pluviose, an XI, 9 Février 1802. — Le préfet de Quimper est prié de contraindre les fabriciens à rendre leurs comptes, ce qu'ils n'ont pas fait depuis huit ans.

19 Février 1806. — Cession par le Conseil municipal de la grève de Enez-Glaz à la fabrique de Plougoulm, pour lui venir en aide. Cette session fut approuvée, le 24 décembre 1806, par le Préfet du Finistère.

29 Mars 1811. — Première installation du Conseil de fabrique, conformément au décret du 30 décembre 1809. Jusqu'à cette époque, le Préfet nommait chaque année, une commission pour vérifier les comptes des Fabriciens.

Le 30 Août 1822, M. l'abbé Graveran, directeur au Grand Séminaire, et devenu plus tard évêque de Quimper et de Léon, confère le baptême à Marie-Louise Grall, fille de François et de Louise Coroller, demeurant à Saint-Veltas.

3 Juillet 1831. — Délibération du Conseil de fabrique pour demander la reconstruction de l'église, devenue trop petite pour la population, de 2.500 âmes à cette date.

13 Mars 1832. — Ordonnance du roi Louis-Philippe, prescrivant au bureau des marguilliers de dresser un procès-verbal pour constater la prise de possession de chaque titulaire ecclésiastique. Avant cette ordormance, cette formalité ne se pratiquait pas.

26 Avril 1832. — Monseigneur de Poulpiquet adresse, à cette occasion, une circulaire à son clergé.

1833. — Reconstruction de l'église de Plougoulm.

Le Gouvernement donna 1000 francs, et, à la suite d'une souscription volontaire, les propriétaires et les prêtres nés dans la paroisse, donnèrent 1272 fr. 60.

Par un exploit du 22 mars 1834, le directeur de l'enregistrement et des domaines voulut revendiquer la grève Enez-Glaz comme propriété de l'Etat. Il fut obligé de renoncer à ses prétentions devant la protestation motivée du conseil de fabrique, qui lui fut adressée à Quimper, par l'intermédiaire de M. le maire de Plougoulm.

14 Octobre 1838. — Erection d'un chemin de croix dans l'église de Plougoulm par M. Léost, aumônier de la Retraite de Lesneven.

30 Juillet 1843. — Ordonnance du roi Louis-Philippe, autorisant le rachat et la reconstruction de Notre-Dame-de-Prat-Coulm, érigée en chapelle de secours. Depuis plusieurs années, la chapelle appartenait à la famille Le Lubois de Marsilly, de Lorient. Les héritiers de la veuve du général baron Travot, de Paris, laquelle était une demoiselle de Marsilly, la cédèrent avec ses dépendances à la fabrique de Plougoulm, moyennant la somme de 2400 francs, plus trois messes par an et un service, à la chapelle, le 15 août de chaque année, au profit des deux familles.

18 Mai 1852. — Le citoyen Léon, maire de Plougoulm, veut s'emparer de l'ancienne maison vicariale, sise à l'entrée du cimetière, et construite par la fabrique, à la suite d'une délibération approuvée, le 30 octobre 1784, par Mgr de La Marche, évêque de Léon. Le 14 novembre 1852, le citoyen maire est obligé de battre en retraite.

4 Juillet 1862. — Fondation faite par Olivier Nédélec et sa femme, Anne Boutouiller, de deux services avec messes à chant par an. Ont donné à la fabrique pour assurer la fondation deux champs au Varquez, Parc-Besquellec et Par-ar-Vilar.

1863. — Grande mission donnée par M. Mao, et présidée par M. Cloarec, curé-archiprêtre de Morlaix. Plantation d'une croix à Prat-Coulm. — En 1876, M. Mao fit reconstruire l'ossuaire du cimetière.

20-30 Juillet 1881. — Mission et Jubilé donnés par M. Ch. Morgant. Président : M. Messager, chanoine honoraire, curé-archiprêtre de St-Pol-de-Léon. Les conférences ont été données par MM. Messager, J. Tanguy, recteur de Scrignac, A. Morgant, recteur de Sibiril. M. Perrot, recteur de Sainte-Sève, et M. Le Vern, recteur de Trézélidé, ont expliqué les tableaux. Les sermons ont été donnés par MM. Stricot, recteur du Bourg-Blanc, Cadiou, recteur de Tréflaouénan, Le Borgne, vicaire de Santec. M. Léon, recteur de Tréflez, a dirigé le chant.

25-31 Juillet 1886. — Retraite de Jubilé, donnée par M. Tanguy. Président : M. Messager, chanoine honoraire, curé archiprêtre de Saint-Pol. Ont travaillé à cette retraite : MM. Morvan, recteur de Roscoff, Le Borgne, vicaire de Santec, E. Simon, vicaire de Cléder, Cornic, vicaire de Plouigneau, et les prêtres de la paroisse.

9 Mars 1890. — Fondation par M. Tanguy, recteur de Plougoulm, de deux services avec messes à chant tous les ans, à perpétuité, pour lui, pour son père Georges Tanguy, sa mère Marie Ronël et sa soeur Catherine Tanguy. Pour assurer la fondation, M. Tanguy a versé à la fabrique la somme de six cents francs, qui ont été placés en rentes sur l'Etat. Cette fondation a été approuvée par arrêté préfectoral du 22 octobre 1890.

4 Août 1890. — Don, par Mme Gabriel de Kermenguy, à la chapelle de Prat-Coulm, d'une très belle Sainte Face avec une lampe, en reconnaissance d'une grâce qu'elle avait obtenue de la sainte Vierge.

(J. Tanguy).

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