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LA PAROISSE DE PLOUGOULM ET SAINT COLUMBA.

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Avant 1790, la paroisse de Plougoulm était partagée en trois grandes cordellées ou frairies, appelées Armorique, Gorréploué et Plougoulm-Bian, autrement dit Poullesqué. Chacune des deux premières de ces cordellées ou frairies se subdivisait encore en trois autres, savoir : la cordellée de l'Armorique, en celles de Trégor, Keraëret et Trégalan ; — et la cordellée de Gorréploué, en celles de Croasméan, Kervren et Kerguiduff.

L'assemblée nationale, par une suite de décrets portés le 20, le 22 et le 23 novembre 1790, et acceptés par Louis XVI, prescrivit aux différentes municipalités du Royaume de dresser un état indicatif du nom des anciennes divisions de leur territoire et de donner désormais à ces divisions le nom de sections.

Pour se conformer a ces décrets, le territoire de Plougoulm fut partagé en cinq sections : section de Trégor, — section de Keraëret, — section de Trégalan, — section de Poullesqué, — section de Gorréploué.

La section de Trégor est limitée à l'est par la rivière de Kérellec, qui sépare Plougoulm du Minihy (Saint-Pol) ; au nord, par la dite rivière et la section de Keraëret dont elle est séparée par les chemins de Créac'hédern, Streat-Poull-ar-Roc'h au Chabous, Strat-ar-Vennec au Cantal ; à l'ouest, par la section de Keraëret : et au midi, par celle de Trégalan, dont elle est séparée par le grand chemin de Léon à Plouescat.

La section de Keraëret est limitée à l'est par la section de Trégor ; au nord, par la rivière de Kerellec ; à l'ouest, par la rivière de Saint-Jacques (Guilliec), qui se réunit à celle de Kérellec, faisant une presqu'île de la paroisse de Plougoulm ; au midi par la section de Trégalan, dont elle est aussi séparée par le grand chemin de Léon à Plouescat.

La section de Trégalan est limitée au levant par la rivière de Kérellec, remontant depuis le pont Saint-Yves (Kerc'hoant) jusqu'au moulin de Sinan ; au nord, par les sections de Trégor et de Keraëret dont elle est séparée par le grand chemin de Léon à Plouescat, depuis le pont Saint-Yves jusqu'au pont Saint-Jacques : au couchant, par la rivière Saint-Jacques, en remontant jusqu'au pont Emiry ; au midi, par le chemin, dudit pont Emiry jusqu'au moulin de Sinan, qui la sépare de la section de Gorréploué.

La section de Poullesqué est limitée à l'est par les chemins de rû Kerdrein à rû Plouénan, de Kerbilat à Lanamic, au chemin de Mespaul jusqu'au bois taillis du Petit-Keranfaro, par lesquels chemins elle est séparée du Minihy et de Plouénan, ayant néanmoins plusieurs champs, au-delà des chemins, dans la paroisse de Plouénan ; au nord, par la paroisse du Minihy, dont elle est séparée par les chemins du Koz-Milin à rû Kerdrein ; — à l'ouest, par la rivière de Kérellec, remontant depuis le pont de l'Etang (Stang) vers le Gamer — au midi, par la paroisse de Plouénan, à prendre depuis le bois taillis de Keranfaro par Lann-ar-Pounsinet, Toull-al-Lann, Guenel-ar-Saozon au Gamer.

La section de Gorréploué est limitée au levant par la rivière de Kerellec au Gamer — au nord, par la section de Trégallan ; — au couchant, par la rivière de Saint-Jacques au pont de Kerguiduff ; — au midi, par le chemin de Kerguiduff à Sainte-Catherine et à Creac'hqueraut, donnant à côté sur la paroisse de Plouvorn.

Le sol de Plougoulm est en général très fertile. Toutes les céréales y réussissent ; le froment est de qualité supérieure. Quant à la culture maraîchère, elle est fort développée, surtout depuis que Roscoff s'y approvisionne chaque année. Nulle part ailleurs dans le Léon on ne trouve de plus beaux chevaux. Aussi sont-ils recherchés par l'Etat et achetés parfois à des prix fabuleux.

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Ce ne sera pas un hors-d'œuvre de dire ici quelques mots sur la manière dont les paroisses étaient gouvernées avant la Révolution. Aujourd'hui les Conseils de fabrique et les Conseils municipaux forment deux corps séparés qui ont des attributions distinctes. Il n'en était pas de même avant 1789.

Dans la province da Bretagne, le temporel des paroisses était administré par le Général, assemblée composée de douze anciens Trésoriers dont les comptes avaient été rendus et soldés, et de deux trésoriers en exercice. Ces douze anciens délibérants devaient être remplacés tous les ans par douze des habitants les plus notables et anciens trésoriers eux-mêmes. A ces quatorze, se réunissaient le Recteur, le Procureur du Roi ou Fiscal et les Juges de la juridiction dont l'église relevait. Leur réunion formait le Corps politique préposé au soin et gouvernement temporel de l'église et représentant le Corps des Paroissiens.

Au Général seul appartenait le droit d'administrer les biens et les revenus de la Fabrique, des Confréries, des Fondations, de régler l'emploi des revenus suivant leur destination naturelle ; de prendre connaissance du besoin de réparations, d'acquisition des choses nécessaires pour la décoration des églises et l'entretien du service divin, de l'achat des ornements ; c'était un père de famille qui devait être consulté, et sans l'avis duquel rien ne pouvait être valablement fait. A lui était encore dévolu le droit de choisir les serviteurs de l'église, même les enfants de chœur. Mais il était responsable des pertes que sa négligence pouvait occasionner à la Fabrique.

Les Juges étaient chargés de veiller au bon ordre, non-seulement dans l'intérieur de l'église et aux assemblées capitulaires, mais encore dans toute la partie de la paroisse qui relevait de leur juridiction.

Le Procureur du Roi ou Fiscal devait porter ses regards sur tout ce qui intéresse le ministère de la Partie publique, requérir l'enregistrement, la publication et l'exécution des règlements de la Cour, veiller aux réparations du presbytère, provoquer la reddition des comptes, et faire dans l'Assemblée tous les réquisitoires que le besoin du moment exige, pour conserver l'intérêt public et particulier, enfin, faire réparer les chemins de traverse et faire observer dans toute l'étendue de la paroisse située sous le Fief de sa juridiction les règlements de police.

Les Recteurs n'avaient aucune juridiction temporelle dans leurs paroisses. Ils ne pouvaient se mêler des comptes de l'église, trésoriers ou autres, de l'emploi des deniers des fabriques, des nominations des Trésoriers, ni porter la main au registre des délibérations, ni aux délibérations, si ce n'est pour signer. Il leur était également défendu de faire aucune innovation, changement ou augmentation, de toucher à l'argent des confréries et à celui des troncs, sans le consentement du Général, consigné dans une délibération en forme, à peine de nullité et de 10 livres d'amende. (Arrêt du 7 décembre 1718).

Ces restrictions si odieuses ont été enlevées, en partie, par la nouvelle législation sur les Fabriques.

Un règlement du 20 décembre 1735, fait pour la paroisse de Saint-Aubin de Guerrande, assignait aux Recteurs dans les assemblées des paroisses la première place. Ils pouvaient signer les premiers les délibérations et donner leur voix immédiatement avant le président ; représenter, avant la délibération, ce qu'ils auraient trouvé à propos pour le bien de l'église et de la fabrique, par forme de simple proposition, sans néanmoins préjudicier aux droits et possessions des Chapitres des églises cathédrales et collégiales, Curés primitifs pour la préséance sur les Curés, Vicaires perpétuels seulement.

C'était à la sacristie ou en un autre lieu décent que se faisait la réunion du Général ou du Corps politique.

Des lettres-patentes de 1726, portant règlement pour la levée des fouages [Note : L'imposition aux fouages était une taxe réelle sur les héritages roturiers, et elle ne dépendait pas de la condition de la personne Les nobles qui avaient des terres roturières y étaient assujettis pour ces terres, comme tous ceux qui ne possédaient pas de terres nobles. Un roturier possesseur d'une terre noble n'était point soumis à cette sorte de taxe] en Bretagne, interdirent la réunion du Général de la paroisse au cabaret.

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La paroisse de Plougoulm est une vraie presqu'île comprise entre deux cours d'eau qui forment, l'un la rivière du Guilliec, à l'ouest, et l'autre, la rivière de Kérellec, à l'est. Les deux se déversent dans la Manche.

Plougoulm est borné au nord par la Manche, à l'est par Saint-Pol-de-Léon, à l'ouest par Tréflaouénan et par Sibiril, et au sud par Mespaul.

Mementote prœpositorum vestrorum qui vobis locuti sunt verbum Dei, quorum intuentes exitum conversationis, imitamini fidem.
« Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont prêché la parole de Dieu ; et considérant quelle a été la fin de leur vie, imitez leur foi ».
(ST PAUL, Epître aux Hébreux. Chapitre XII, verset VII).

La paroisse de Plougoulm tire son nom de Saint Columba (en breton Coulm), l'apôtre et le héros de la Calédonie (Ecosse). Les Irlandais, ses compatriotes, l'ont presque toujours appelé Kolumb-Kille ou Cille, c'est-à-dire la Colombe de la Cellule, pour rappeler le grand nombre de communautés fondées et gouvernées par lui. Son père avait pour aïeul l'un des huit fils du grand Niall, monarque suprême de toute l'Irlande, de 379 à 405, au temps où Saint Patrice avait été emmené comme ôtage dans cette île. Columba pouvait donc être lui-même appelé au trône.

Sa mère sortait également d'une famille régnante dans le Leinster, l'un des quatre royaumes subordonnés de l'île. Il naquit à Gartan, dans une des régions les plus sauvages du comté actuel de Donnégall : on y montre encore la dalle sur laquelle sa mère était couchée quand elle le mit au monde, le 7 décembre 521. Pendant que sa mère était enceinte de lui, elle eut un songe que la postérité a recueilli comme un symbole gracieux et poétique de la carrière de son fils. Un ange lui apparut en lui apportant un voile tout parsemé de fleurs d’une merveilleuse beauté et des couleurs les plus variées ; puis elle vit ce voile s'envoler au loin et s'étendre à mesure qu'il s'éloignait en recouvrant les plaines, les bois et les montagnes ; et l'ange lui dit : « Tu vas devenir mère d'un fils ; qui fleurira pour le Ciel, qui sera compté parmi les prophètes de Dieu et qui conduira des âmes innombrables à la céleste Patrie ».

Pour premier maître, il eut le prêtre qui le baptisa. Dès son enfance, Dieu le favorisa de merveilleuses visions. Son ange gardien lui apparaissait souvent, et l'enfant demandait si tous les anges étaient jeunes et resplendissants comme celui-là.

De la maison du prêtre, il passa dans ces grandes écoles monastiques où ne se recrutait seulement pas le clergé de l'Eglise celtique mais où se formaient les jeunes laïques de toutes les conditions.

A peine âgé de 25 ans, il présidait à la création d'une foule de monastères. Columba aimait beaucoup les livres, et il allait partout en quête de volumes à emprunter ou à transcrire. Etant en visite chez son ancien maître Finnian, notre Saint trouva moyen de faire une copie clandestine et pressée du psautier de cet abbé. Finnian voulut réclamer la copie dès qu'elle fut terminée. Columba refusa de se dessaisir de son œuvre. On en référa au roi Diarmid ou Dermott, qui se prononça pour Finnian.

Columba outré souleva une partie de l'Irlande contre Diarmid. Il se livra une sanglante bataille à Cool-Drewny ou Cul-Dreinh sur les frontières de l'Ultonie et de la Conacie. Diarmid vaincu fut obligé de s'enfuir à Tara.

Sous le nom de Cothac ou « Batailleur », le psautier latin transcrit par Columba et qui fut l'occasion de cette guerre civile, existe encore aujourd'hui. On peut le voir dans le musée de l'Académie royale Irlandaise. Pendant plus de mille ans, il fut porté à la guerre comme un gage de victoire par les O'Donnel, famille de laquelle était sorti Columba.

Columba vainqueur eut bientôt à subir la double réaction de ses remords personnels et de la réprobation de beaucoup d'âmes pieuses. Un synode tenu à Teilte, aujourd'hui Testown, petit village près de Kels, au comté de Meath, l'excommunia d'abord, puis le condamna à gagner au Christ autant d'âmes païennes qu'il avait péri de chrétiens dans la bataille dc Cool-Drewny.

Il alla trouver le moine Alban, pour implorer ses suffrages en faveur de ceux qui avaient perdu la vie à Cool-Drewny. Ce saint personnage, après avoir beaucoup prié, lui déclara que ces morts jouissaient de l'éternel repos.

Columba consulta ensuite un saint religieux du nom de Molaise, pour sa propre direction. Ce rude anachorète confirma la décision du synode et y ajouta une nouvelle condition, bien cruelle pour une âme aussi passionnément éprise de son pays et de ses proches. Le confesseur condamna son pénitent à s'exiler de l'Irlande pour toujours. Columba s'inclina devant cette sentence avec une tristesse résignée : « Ce que vous ordonnez, dit-il, se fera ». Il avait alors 42 ans.

Avec un jeune religieux, nommé Mochouna, fils du roi provincial de l'Ulster, et onze autres disciples, l'Exilé vint aborder sur un îlot désert des Hébrides, ilot qu'il a immortalisé ; c'est l'île sainte d’Iona, qui devint la capitale monastique, le foyer de la civilisation chrétienne dans le nord de la Grande-Bretagne, et le lieu choisi plus tard par plusieurs rois d'Irlande, d'Ecosse et de Norwège pour dormir leur dernier sommeil à l'ombre du tombeau du saint missionnaire.

C'est là que saint Columba a si bien travaillé pour Dieu et pour les âmes ; c'est là qu'il a tant souffert en songeant à sa chère Irlande ; c'est là qu'il est mort, riche de mérites, vénéré de tous, le 9 juin 597, la trentième année de son arrivée, en donnant sa dernière bénédiction à Iona.

Plusieurs années avant sa mort, Columba eut comme un avant-goût des joies du Paradis. La céleste lumière qui devait le recevoir dans son sein commençait déjà à lui servir de parure ou de linceul. Cette lumière miraculeuse, qui rayonnait autour de lui comme l'auréole de la Sainteté, le suivait partout. Ses moines se racontaient les uns aux autres que la cellule isolée qu'il s'était fait construire dans l'île d'Himba, voisine d'Iona, s'illuminait toutes les nuits d'une lumière qui s'apercevait à travers les fentes de la porte et les trous de la serrure, pendant que Columba chantait des cantiques inconnus jusqu'à ce jour de ses auditeurs. Après y être resté trois jours et trois nuits sans y prendre aucune nourriture , il revint à Iona pour y mourir. On pourrait lui adresser l'éloge que le saint Pontife Onias fit du prophète Jérémie : Hic est fratrum amator, et populi Israël ; hic est qui multum orat pro populo.
« C'est là le véritable ami de ses frères et du peuple d'Israël ; c'est là celui qui prie beaucoup pour ce peuple ».
(MACHABÉES, livre II , chapitre XV, verset XIV).

(J. Tanguy).

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