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Chapelle Saint Jean à Plougastel-Daoulas

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Cette chapelle Saint-Jean se trouve à quatre kilomètres Nord-Est du bourg, au bord de l'Elorn, dans un paysage ravissant. C'est un monument de la période ogivale flamboyante, ainsi que l'atteste les fenêtres de la façade nord. Le clocher gothique à longs meneaux est svelte et élancé. Au pignon ouest apparaît une porte en anse de panier, surmontée d'une accolade.

Chapelle Saint-Jean en Plougastel-Daoulas (Bretagne).

A l'intérieur de la chapelle, qui comporte deux nefs, on lit sur la corniche sud : 1607 GVILLAVMO : CALVE : FIT : FERE : CESTE : CHAPELLE : LORS FABRIQVE. La corniche nord porte l'inscription que voici : JEAN VENEVST CALVEZ FABRIQVE 1780. Au lambris, du côté sud on lit : RENEZ RVNA VOT 1781.

Voici les statues en vénération : les deux saints Jean, le Baptiste et l'Evangéliste, la Trinité, groupe dont le Saint-Esprit a disparu, saint Roch, la sainte Vierge, saint Joseph, saint Eloi, auquel notait M. le chanoine Peyron en 1904, on porte en ex-voto des fers à cheval (Les églises et chapelles du diocèse de Quimper, p. 75).

Saint Jean-Baptiste, dont la tête est démesurément grande, porte en main un agneau. A sa statue est fixé par une chaînette un œil en cristal, que les pèlerins pour se guérir ou se préserver des maux de la vue, s'appliquaient sur les yeux.

C'est à Saint-Jean que se trouvait autrefois le passage de l'Elorn. Le droit de passage fut cédé en 1399 par Hervé Le Heuc à l'abbaye de Daoulas, et ce droit était exercé au profit de l'abbaye les lundi, mercredi et samedi de chaque semaine.

A proximité de la chapelle se dresse un beau calvaire en kersanton. Au-dessus du Christ crucifié apparaît un ange. Plus bas, un Christ assis sur un rocher, attend le supplice du crucifiement ; ce rocher garni d'un crâne et d'un tibia symbolise le calvaire.

A gauche un ange tient la couronne d'épines, à droite un autre ange porte la colonne de la flagellation. Sur les consoles de la croix on voit la sainte Vierge et saint Jean. Plus bas une Piétà et l'agneau de l'Apocalypse.

Une petite fontaine, qui recouvre le flot montant, se trouve dans la grève voisine.

***

Le pardon a lieu le 24 Juin, en la fête de saint Jean-Baptiste. La chapelle de Saint-Jean, écrivait en 1835 Emile Souvestre, est célèbre par son pardon des oiseaux. Tous les pâtres du voisinage y arrivent avec des cages, et toute l'ornithologie du département se trouve représentée à cette singulière foire (Voyage dans le Finistère par Cambry, II, p. 61).

Le pardon est en vogue parmi la population brestoise qui y vient en bateau. Le 24 juin les bateaux de Brest font un va et vient continuel entre le port de commerce et la chapelle Saint-Jean.

Une épouvantable catastrophe clôtura en 1890 la journée du pardon.

Ce jour-là, par un temps superbe, l'affluence des pèlerins avait été plus considérable que jamais. Le soir, au retour, la foule avait comme d'habitude envahi les premiers bateaux ; chacun avait hâte de rentrer chez soi. On faisait queue, tout le monde cherchant à passer le premier. Une passerelle, longue d'environ soixante mètres et bâtie sur pilotis, partant de la terre aboutissait à un ponton d'où se faisait l'embarquement. Cette passerelle avait été envahie par la foule. Les armateurs MM. Pennors et Simon étaient cependant là, faisant tous leurs efforts pour calmer les plus pressés. Ils empêchaient d'avancer, en faisaient reculer quelques-uns. Mais leurs efforts étaient impuissants. Que pouvaient-ils contre cette foule qui allait grossissant à chaque minute ? Pour un qu'ils empêchaient de passer, il y avait dix qui revenaient à la charge.

Quand la catastrophe arriva, il était environ six heures du soir.. La Louise venait de partir avec son chargement de promeneurs. Le Saint-Joseph arrivait. Il venait se ranger le long de l'appontement. A ce moment, une poussée formidable eut lieu dans la foule. On voulait embarquer. Un, craquement sinistre se fit entendre, puis une immense clameur s'éleva de toute cette foule. Une partie de la passerelle venait de céder sous le poids énorme qu'elle supportait, laissant tomber dans la mer un grand nombre de promeneurs.

Par bonheur, la partie de la passerelle qui venait de s'écrouler était d'une seule pièce, formant pour ainsi dire radeau, s'enfonçant très lentement et supportant une grappe humaine d'une cinquantaine de personnes. Aussi les promeneurs restés, sur la partie de la passerelle encore solide purent donner la main à un certain nombre d'entre eux et les remonter. D'autres s'accrochèrent aux poutres qui formaient les piliers. Un certain nombre enfin, et ceux là étaient les plus mal partagés, avaient été jetés à la mer par la secousse.

Immédiatement un certain nombre de personnes se précipitèrent à l'eau. A ce moment le spectacle dépassait en horreur, tout ce qu'on peut s'imaginer de plus atroce.

La plupart des personnes tombées dans la mer ne savaient pas nager. Elles se cramponnaient désespérément les unes aux autres. Des cris de : au secours ! sauvez-moi ! étaient poussés par les victimes. Et là sur la rive, sur le ponton, partout enfin, les personnes qui avaient un parent, un ami avec eux, le cherchaient ne sachant s'il était en sûreté ou s'il était tombé à la mer. L'angoisse étreignait tous les cœurs. En même temps que les sauveteurs s'étaient jetés à la mer, des canots arrivaient de tous les côtés à la fois. On y entassait les victimes dont un certain nombre avaient perdu connaissance et on les transportait dans les fermes voisines, ainsi qu'au château de Mademoiselle Coullin, où les propriétaires, M. Villiers leur cousin, et le chapelain s'empressèrent autour d'eux. En toute hâte, on étendit des matelas, on sortit des objets de literie, on fit chauffer des cordiaux. Et au fur et à mesure que ces pauvres gens arrivaient on les déshabillait, on les étendait sur les matelas et on les frictionnait puis leur faisait avaler un cordial. Un certain, nombre d'entre eux y reçurent l'hospitalité pour la nuit ainsi que dans les fermes voisines. Les uns étaient malades, d'autres avaient été trop secoués par l'émotion pour pouvoir repartir. Un certain nombre enfin avaient leurs habits mouillés et profitèrent de la bonne volonté que tout le monde mettait à les héberger.

La catastrophe fit sept victimes, au nombre desquelles le quartier-maître Bondon, qui a donné son nom à une des rues de Recouvrance (Brest).

(H. Pérennès).

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