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Cette chapelle, dédiée à saint Claude, évêque de Besançon au VIIème siècle, se trouve à cinq kilomètres Est du bourg, sur la colline dite de Saint-Claude.

C'est un édifice du XVIème siècle, en forme de croix latine, avec un transept au développement exagéré, et un chevet à pans coupés [Note : M. le chanoine Peyron lui fixe la date de 1585 - Les églises et chapelles, p. 75]. Les murs sont en pierre de taille. Le clocher ajouré se termine par un dôme, surmonté d'un lanternon. On y lit au côté Midi : GVILLAMET JEAN FA.

Le pignon Ouest porte l'inscription suivante : LE MAVCAIRE : PRIEVR : RECTEUR : DE : PLOVGASTEL : JAN : CORRE FABRIQVE 1652. On lit au pignon du transept Sud : IEHAN LE GAL FABRIQVE, 1661 ; sur une porte latérale cette autre inscription : IEHAN : LE VIGOVROVS : FABRICA.

A l'intérieur de la chapelle les armes de Roscerff apparaissent sur la clef de voûte de la boiserie du chœur : d'azur à 6 annelets d'argents 3, 2, 1.

La voûte lambrissée du choeur était ornée de peintures représentant les principaux traits de la vie de saint Claude. Quand M. le chanoine Peyron l'examina vers 1893, les couleurs étaient déjà bien effacées. Le bon chanoine y releva la date du travail 1661, puis la scène qui représente saint Claude, peint par Yves Hen, vêtu de la chape, tenant d'une main la croix archiépiscopale, et bénissant de la droite un enfant qui se relevait à moitié d'une châsse où il était exposé, ayant auprès de lui sa mère en prières. Au-dessous se lisait : Surrector mortuorum. — Dans un second panneau, le saint étend la main sur trois personnages agenouillés. — Un troisième panneau présente Claude visitant deux prisonniers enchaînés avec l'inscription : O Desolatorum consolator captivorum.

Au-dessus du maître-autel, une peinture du lambris représentait saint Claude apparaissant au seigneur de Kergoat, manoir de Loperhet. Ce seigneur, prisonnier des Turcs, et délivré par l'intercession de saint Claude, lui avait, selon la tradition construit une chapelle à Plougastel (Bulletin Diocésain... 1929. p. 237-239).

Le maître-autel est surmonté d'un gracieux rétable à deux colonnes torses et deux colonnes lisses, munies de chapiteaux corinthiens, avec volutes en arabesques et festons de feuilles de chêne, grappes de raisin et oiseaux. Au milieu de ce rétable une niche abrite saint Claude en chape et mître, tenant la croix archiépiscopale. Dans le fronton, au-dessus des colonnes, deux anges adorateurs s'inclinent vers un groupe représentant la sainte Vierge couronnée par son Divin Fils et par le Père éternel. Le Saint-Esprit plane sous forme d'une colombe suspendue à la clef de voûte.

Dans le chœur, du côté de l'évangile, une niche à volets sans ornements, abrite saint Eloi en évêque avec son cheval. Du côté de l'épitre une autre niche, sur les volets de laquelle sont gravés en bas-relief, saint Jérôme avec son lion et l'inscription apocryphe : Saint Charles puis Saint Laurent. Au centre saint Loup en évêque, avec chape, mître et crosse.

Le maître-autel était encadré de, deux statuettes, saint Memor retenant ses entrailles, et un saint tenant un livre ouvert.

Les deux croisillons du transept renferment un autel en granit dont la table est supportée par des colonnettes.

Dans le transept Nord on voit une petite Vierge Mère gothique offrant une pomme à l'Enfant Jésus, qui tient un livre en main, — sainte Marguerite — saint Philippe, tenant une lance.

Au transept Sud se trouve l'autel de saint Claude jusqu'auquel se prolonge la balustrade du chœur. Il possède une belle statue du saint toujours costumé en évêque. A l'angle de ce même transept est un joli groupe de saint Eloi diversement interprété. Il y a là trois personnages. « Saint Eloi, dit M. le chanoine Peyron, est accompagné d'un seigneur portant un turban, et d'un ouvrier ayant coupé le pied du cheval et le ferrant sur une enclume » (Les églises et chapelles p. 75-76). Voici ce qu'écrit M. le chanoine Abgrall : « Un saint évêque en chasuble antique, avec mitre et crosse ; saint Nicodème coiffé du turban oriental portant la couronne d'épines et les trois clous [Note : Les trois clous ont disparu]. A leurs pieds saint Eloi, en apprenti maréchal, ferrant le pied détaché du cheval » (Notes manuscrites. Bibliothèque municipale de Quimper) — « En bas, note à son tour M. Toscer, saint Eloi dans son rôle de maréchal ferrant de la légende. En haut Dagobert et saint Eloi devenu son favori ; Dagobert porte en main une couronne d'or fabriquée sans doute par le saint » (Le Finistère Pittoresque, Daoulas... Plouganel p. 163).

Dans un autre angle un petit saint Sébastien.

M. le Chanoine Peyron signalait dans la chapelle, en 1895, une collection de statuettes en bois, destinées à être portées en procession à bout de bâtons, comme cela se fait encore à Plouguerneau, et parmi lesquelles il a remarqué saint Claude portant en main une flèche, saint Memor retenant ses entrailles, saint Trémeur, saint Languis en évêque, saint Jean-Baptiste, saint Guénolé, sainte Véronique, saint Herbot, saint Corentin [Note : Les églises et chapelles, p. 46 — Au cours de notre visite à la chapelle, en mai 1940, nous n'avons pas retrouvé ces statuettes].

La courte nef était séparée du transept, il y a quelque quarante-cinq ans, par un chancel ou cloison de bois, qui comportait des panneaux pleins dans le bas, avec dans le haut, des balustres tournés, surmontés d'une frise de cartouches et de cuirs. Au milieu on lisait la date de 1606, puis : LOVIS. HAMM. FABRIQUE. LORS.

Sous un écusson dégradé, tenu par deux Renommées, est l'inscription que voici :
SERVIRE. DEO. REGNARE. EST.

Au-dessus du chancel une poutre portait le Christ en croix, assisté de la Vierge et de saint Jean.

La sacristie a été refaite au XVIIIème siècle comme l'atteste l'inscription qui figure au-dessus de la fenêtre : 1749. MICHEL LE BOT PTRE.

On lit sur une cloche : YVES PERROT GOVVERNEVR, JOSEPH ANNA JOACHIM St SEZNY. ORA PRO NOBIS 1757.

Dans le mur Nord du cimetière une pierre schisteuse porte, grossièrement gravée, l'inscription suivante : « Vigouroux Claude a fait bâtir un mure (sic) à S Claude en 1857 par un testamen (resic) de 300 francs ».

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Le calvaire qui se dresse dans le voisinage de la chapelle a un fût octogonal dont le Christ a disparu. A l'avant, est une pietà accostée de saint Pierre reconnaissable à ses clefs et de saint Yves, portant surplis, camail et barrette et tenant une bourse. Au bas du socle gît une pietà mutilée. A environ 250 mètres au Midi de la chapelle se trouve la fontaine de dévotion refaite en 1891. C'est un petit monument à pignon aigu où figure, à l'angle du sommet, le blason des Buzic : 6 annelets, 3, 2, 1. La niche abrite une grossière statue en bois peinte à l'eau, représentant saint Claude en évêque, esquissant un geste de bénédiction.

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En 1721 le pardon avait lieu le second dimanche de septembre, et plus anciennement le troisième dimanche du même mois. On y donnait du crin en offrande. Aujourd'hui le jour dû pardon qui a lieu le premier dimanche de septembre on bénit un grand nombre de petits gâteaux que l'on fait manger aux petits enfants. Ce jour-là, la procession fait trois fois le tour de la chapelle.

Du lundi de Pâques au premier dimanche de septembre on dit la messe à Saint-Claude un dimanche sur trois.

Les fidèles de Plougastel ont sous la main le texte de trois cantiques bretons composés par M. Fagot vicaire à Plougastel de 1875 à 1886. Le premier est intitulé : Chapel Sant Kloda e parrez Plogastel, var ton : Rouanez Aarvor et comprend 33 distiques: Le second a pour titre Buez Sant Kloda, et se compose de 13 distiques. Quant au troisième : Kantik Sant Kloda, il est formé de 15 distiques. Tous trois portent le « Permis d'imprimer » de M. Serré, vicaire général. Le travail d'impression fut fait à Landerneau, chez Desmoulins. Le premier de ces cantiques conte dans le détail, à la manière d'une gwerz, l'histoire du marquis de Kergoat, captif des Turcs. Merveilleusement libéré par l'intercession de saint Claude, ce seigneur aurait fait construire à Plougastel, la chapelle qui lui est dédiée.

(H. Pérennès).

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