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Chapelle Notre-Dame de la Fontaine-Blanche à Plougastel-Daoulas

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Cette chapelle se trouve à deux kilomètres du bourg. Elle a ceci de particulier qu'on a dû creuser profondément le sol d'une petite colline pour l'y asseoir, si bien que le pignon qui supporte le clocher est sous terre, sans porte, et percé d'une fenêtre.

Chapelle Notre-Dame de la Fontaine blanche en Plougastel-Daoulas (Bretagne).

Le clocher gothique comporte une chambre de cloches à deux baies ; la flèche octogonale est décorée de crossettes feuillagées. On voit à la façade midi une fenêtre flamboyante, puis un portail à deux portes, séparées par un trumeau, avec cul-de-lampe feuillagé et dais sculpté. Ce portail est orné de jambages à colonnettes prismatiques, d'arcs en anse de panier, de contrecourbes feuillagées. Un grand arc mouluré encadre le tout [Note : Au-dessus de ce portail se trouve un cadran solaire avec la date de 1624].

Le chevet de l'édifice a trois fenêtres aux tympans flamboyants du XVème siècle.

L'édifice comprend à l'intérieur une nef et deux bas-côtés, que séparent des piliers ronds ou octogonaux en kersanton. De part et d'autre se déroulent six travées ogivales, à arcades moulurées. Au fond de la nef et des bas-côtés se profile un autel. Les deux autels latéraux en kersanton ont sur leurs bases des ornements gothiques ; leurs tables portent des croix de consécration. A droite du maître-autel un des piliers presente l'inscription, gothique que voici :

L'an mil V. cents huit. Jan Davennes abbé de Daoulas consacra les trois autels à Notre Dame, s. Jan et la Magdal.

L'ancien vitrail du chevet représentait le Christ en croix, assisté de la sainte Vierge et de saint Jean. On y voyait aussi un apôtre tenant la poignée d'une épée, probablement saint Paul. Ce vitrail conservait quelques écussons anciens : de gueules à 6 annelets d'argent 3, 2, 1, qui est Buzic de Kerdaoulas — de gueules à 3 losanges d'argent accompagnés de 6 annelets de même, 3 en chef et 3 en pointe, blason des Guermeur, du Penhoat en Loperhet — d'azur fretté d'argent, armes des Kererault — de sable 4 3 aigrettes huppées d'argent, qui est Kerguern de Kernisy en Guipavas.

La verrière actuelle, qui date de 1905, représente la chapelle de la Fontaine-Blanche, et au-dessus le couronnement de la Vierge.

Quelques vieilles statues retiennent l'attention. Ce sont d'abord, à gauche du maître-autel, la statue de Notre Dame de la Fontaine-Blanche, à droite celle de saint Nicolas.

La Vierge, sculptée en bois, porte Jésus dans ses bras. Si l'on en croit le cantique breton, cette statue aurait été trouvée, à l'emplacement de la chapelle, dans un arbre de la forêt. Par respect pour elle, on la transporta à l'église paroissiale. Mais quelle ne fut pas, le lendemain, la surprise des habitants de s'apercevoir que la statue ne s'y trouvait plus ! On se rendit sur le champ à l'endroit où elle avait été découverte. De nouveau on la transféra à l'église, mais le lendemain elle occupait derechef sa place primitive. Une troisième fois de même. Comprenant enfin le désir de la Reine du ciel, les Plougastels lui élevèrent une petite chapelle.

Cette statue, est particulièrement vénérée. Au jour du pardon de nombreux voiles en drap d'or ou d'argent la recouvrent, suspendus à sa couronne ; entre ses mains on place des rubans multicolores que les femmes de Plougastel ont à leurs tabliers pour les grandes occasions.

A droite de l'autel, du côté de l'épître, se trouve l'antique statue de saint Nicolas, ayant à ses pieds les trois petits enfants dans une baratte ; de là l'histoire, que l'on conte aux jeunes enfants, quand, à l'époque des accouchements, on les prive de la vue de leur mère : « Où est maman ? »« A la Fontaine-Blanche. Elle est allée prendre un petit frère dans la baratte de saint Nicolas. Te souvient-il d'avoir vu là-bas trois enfants, dont l'un a la jambe dehors ; on a beau le retirer, il en arrive aussitôt un autre pour le remplacer, et cet autre met aussi la jambe dehors ».

On voit dans le chœur la statue en granit de saint Claude, avec cette inscription gothique : Y. Brener a fait faire ceste ymage. On y aperçoit également une Vierge antique portant l'enfant Jésus. Elle ramène sur lui un pan de son manteau et lui donne un objet à sucer.

Dans la nef, un ange en pierre formant cul-de-lampe, supporte un beau saint Michel, gothique en granit, terrassant le dragon... Sur un autre cul-de-lampe repose saint Eloi, coiffé de la mître et vêtu d'une chasuble antique. Non loin se trouvent un saint Laurent en pierre avec son gril, à côté d'un cul-de-lampe en granit portant les six annelets des Buzic, sainte Marie-Madeleine, saint Fiacre avec sa bêche ; enfin une très jolie sainte Barbe sans sa tour ; elle est coiffée d'un turban dont descendent deux bandes qui entourent les tresses de sa chevelure. Le socle où elle repose porte le blason des Guermeur.

La fontaine de dévotion est en contre-bas de la chapelle. Elle est dominée par un massif de maçonnerie, surmonté d'une croix et percé d'une arcade ogivale, que abrite une archaïque statue de la Vierge mère couronnée. — Dans le voisinage, sur le bord du chemin, se dresse une croix du XVIème siècle.

***

La Fontaine-Blanche constituait un prieuré relevant dès 1218 de l'abbaye de Daoulas, sous le vocable de Rosa monachorum.

Chapelle Notre-Dame de la Fontaine blanche en Plougastel-Daoulas (Bretagne).

En 1488 prohibition est faite par l'officialité de Cornouaille aux paroissiens de Plougastel de troubler le prieur en la jouissance de la chapelle sous peine d'excom munication et de 1000 livres d'amende.

Les comptes du gouverneur de la chapelle nous apprennent en 1495 que le tiers des offrandes appartenait au prieur.

Le 25 Août 1529, Jean du Largez, évêque d'Avesnes, ancien abbé de Daoulas, fonde à la Fontaine-Blanche deux messes par semaine, l'une le mardi, l'autre le samedi.

Le 9 Juin 1608, Tanguy Gobian fut pourvu par l'évêque de Cornouaille de la dite chapellenie, En 1732 François Thomas, recteur de Saint-Sauveur de Quimper reçoit la même chapellenie.

Tombant en ruines dans la seconde moitié du XVIIIème siècle, la chapelle fut réparée par les soins de M. Marion recteur de Plougastel, qui était titulaire de ce bénéfice, conféré par l'évêque de Quimper. A sa mort le bénéfice passa à M. Bodénès, recteur de Saint-Thomas de Landerneau.

Les revenus de la chapelle furent affectés pendant la révolution à l'Hôpital de Landerneau ; ils montaient à la somme de 500 ou 600 livres.

« Cette chapelle, écrit en 1807, M. Cornily curé de Plougastel servait avant la révolution à la paroisse ; on y disait la messe ; il y tombait beaucoup d'offrandes. Les paroissiens qui chérissent singulièrement cet oratoire en demandent l'ouverture de tout cœur », et le bon recteur signale des faveurs extraordinaires obtenues par l'intercession de la Vierge.

La chapelle de la Fontaine-Blanche est toujours en grande vénération. C'est là que vient Plougastel avec la procession, le lundi de Pâques, le 15 août et le jour de la communion des enfants, en chantant dévotement et à pleins poumons le refrain du cantique :

Digant Jezuz Guerc hes santel,
Ker karet en hor parrez,
Goulennit evit Plougastel
Feiz, esperans, karantez.

On s'y rend également en procession le mardi des Rogations.

Quand le temps est beau on mène les petits enfants après vêpres à la Fontaine-Blanche et on leur fait contourner la chapelle à l'intérieur. Que de neuvaines à la Vierge en faveur d'enfants ou de personnes malades, notait, il y a trente ans, M. Paul Carret ! Neuf, dix personnes se réunissent au bourg et s'en vont récitant le chapelet, demandant soit la guérison, soit la délivrance du patient.

(H. Pérennès).

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