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MONUMENTS ANCIENS DE PLOUESCAT

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Plouescat [Note : Pouillé de Tours, 333], chef-lieu d'un doyenné, appartient à l'archiprêtré de Saint-Pol-de-Léon. Quel est donc l'éponyme de cette paroisse ? Les anciennes formes du mot sont Ploerezcatt en 1330, Ploezcat en 1467 (2). Malgré la forme Ploerezcatt, observe Loth, le nom paraît être Iezcat, équivalent de Iudcat. Et cet auteur évoque le vocable de Laniscat (Côtes-du-Nord), en 1246 Lanniuthgat, au XVIème Lannizgat.

Plouescat mesure comme superficie 1.473 hectares et compte, au dernier recensement (avant 1941), une population de 4.137 habitants. En 1804 il y avait dans la paroisse 2.300 habitants et environ 1.600 communiants.

Le bourg [Note : Certains textes du XVIIème siècle disent « la ville »] forme une importante agglomération. S'il a perdu l'auditoire, ou lieu de séance, de la juridiction, de Kerouzéré-Trongoff dont jadis relevait Plouescat, il garde encore sa vieille cohue ou halle et charpente autrefois propriété des barons de Kerouzéré [Note : Certains textes du XVIIème siècle disent « la ville »].

« Les environs de Plouescat, note Toscer, bien cultivés, offrent une suite de petits vallons dont l'altitude ne dépasse pas quarante mètres. Le rivage, au nord de la commune, se termine par des dunes peu élevées, couvertes d'un tapis d'herbe rase qu'émaillent de ci, de là, des touffes de bruyère rose ou de gazon marin aux fleurs mauves et satinées. Dans les landes et les prés, d'énormes roches granitiques surgissent du sol, dressant vers le ciel la masse grisâtre de leurs silhouettes bizarrement découpées. Sur la grève, ils se pressent plus nombreux et forment vers le large des groupes d'écueils où la mer écume sans cesse en grondant.

A deux kilomètres ouest du bourg, la jolie baie sablonneuse du Kernic, presqu'entièrement fermée au couchant par un sillon, étend paresseusement au soleil sa nappe bleue où lourdement, seules se balancent quelques grossières barques de goëmonniers. Les grèves blanches de Goulven et les collines basses que dominent les lointains clochers de Tréflez et de Plounévez-Lochrist forment le fond de ce séduisant paysage maritime ». (Le Finistère Pittoresque, VIIème fasc. p. 505).

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Parlant il y a un siècle et demi du costume des habitants de la campagne dans la région de Plouescat, Cambry le décrit ainsi :

« Ils portent de grandes culottes et des sabots sans bas ; sur des gilets fort courts, une casaque de toile à capuchon. Leur bonnet rond de laine bleue, espèce de calotte épaisse de 6 lignes, n'enveloppe que la partie haute du crâne ; leur front est découvert ; leurs oreilles sont nues ; des cheveux longs et plats flottent sur leurs épaules, couvrent leurs yeux ; aussi le mouvement le plus commun, chez les Bretons, est celui qui rejette sur leurs oreilles les houppes de cheveux qui leur dérobent les objets et gênent toutes leurs actions...

Les femmes portent une coiffe de toile sous une coiffe d'étoffe épaisse ; un corset, un ou deux jupons courts ».

Les moeurs du pays, ajoute le même auteur, sont pures, hospitalières ; on y prend soin de vous, de votre ami, de vos chevaux, en refusant presque toujours la rétribution que vous offrez. Ces bons campagnards vous donnent ce qu'ils conservent de meilleur : du lard, de la viande salée, du lait, du beurre, des crêpes, des galettes... L'homme de la côte, qui soutient jusqu'à 20 ans les variations, les rigueurs, les travaux des lieux qu'il habite, pousse ordinairement sa carrière jusqu'à la très grande vieillesse. Il faut être de fer pour résister aux tempêtes habituelles, aux vents forcés, à l'air brûlant et corrosif des côtes du nord de la Bretagne.

MONUMENTS ANCIENS.

M. Paul du Châtellier signale à Plouescat trois menhirs : un menhir de cinq mètres de haut à Lannerien, à d'eux kilomètres à l'ouest du bourg, un menhir de sept mètres à Kergouara, au nord-nord-ouest du bourg, et près de ce monument quelques pierres fichées en terre, restes sans doute d'un cromlec'h, un menhir de quatre mètres soixante, près de la ferme de Gorréploué, à l'est du bourg (Bulletin de la Soc. Arch. du Finistère, 1898, p. 216).

Rapprochons de ces hauts menhirs trois petits menhirs taillés, dont l'un, surmonté d'une croix, se trouve au nord du bourg, sur le chemin vicinal de la grève de Saint-Eden, les deux autres près de la mer, à 500 mètres ouest-sud-ouest du corps de garde de Saint-Eden ; l'un de ceux-ci est également surmonté d'une croix. Dans le voisinage de ces deux derniers menhirs se dresse une roche gigantesque ayant la forme d'un gros animal. On aperçoit du côté nord, au haut de la pierre, une grande excavation où un homme peut aisément s'étendre. Plus haut trois autres cavités. On a compté au total 25 cupules sur la surface de ce bloc de granit. L'existence de ces cupules, ici comme sur le bateau de Saint-Vio à Tréguennec, semble l'indice d'un culte païen qui se serait déroulé autour de cette immense roche et des d'eux bétyles qui l'accompagnent.

Le menhir de Gorréploué est accompagné d'un dolmen. Un second dolmen est renversé, près du chemin entre Plouescat et Lochrist. On en voit un troisième à Creac'h-ar-Vrenn, connu sous le nom de An-ty-Roc'h, qui repose sur cinq piliers, et dont la table est ovale ; il est ouvert au nord-est.

Au sud de la pointe de Kernic un vaste ensemble mégalithique attire le regard. Il est composé de trois rangées parallèles de pierres formant comme deux galeries parallèles, qui mesurent intérieurement 10 mètres de long et environ 2 mètres de large. Ce monument est aujourd'hui ensablé par la mer, qui le recouvre à toutes les grandes marées. Chaque galerie, dont les tables ont disparu, est fermée à ses extrémités par des mégalithes en travers. Cet ensemble était complété par des chambres dont on voit encore les traces, du moins pour trois d'entre elles (Bulletin de la Soc. Arch. du Finistère 1898, p. 214-216).

En 1911, M. Yves Le Febvre, juge de, paix de Plouescat, signalait à M. Le Guennec un djok-kenmoeding formant tertre sur le côté est de la baie de Kernic. Les fouilles qu'il y pratiqua lui fournirent de la poterie, des débris d'armes en fer, des cendres, des ornements... mêlés à des coquillages (Archives départ. Fonds Le Guennec).

A 300 mètres au sud-ouest des édifices du village de Kernéac'h existe un tumulus de 37 mètres de diamètre avec 8 mètres de haut. Il fut exploré une première fois par un puits percé. au centre en entonnoir. Une seconde exploration fut faite les 6 et 7 octobre 1896 par M. du Châtellier, dans la partie est du monument, qui fit constater, à 2 mètres sous la surface, une couche circulaire de restes incinérés reposant sur un lit d'argile fortement calcinée, et protégés par une série de grands galets de la côte, dont plusieurs avaient subi l'action du feu.

En septembre 1867, à Parc-Bodérès, près de Men-Guen, il fut trouvé, note M. du Châtellier, une cachette de fondeur composée de haches à douille, de fragments de hache à ailerons et de morceaux d'une épée, à soie plate et à petits, rebords latéraux.

Au bord de la mer, on voit des substructions, au milieu desquelles se rencontrent des fragments de tuiles à rebord (Du Châtellier, Les Epoques préhistoriques et gauloises dans le Finistère, 1907, p. 87-88).

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Dans les derniers jours de février 1914, les, journaux locaux signalaient la découverte de vestiges de construction ancienne dans le champ, de Coz-Feunteunic, appartenant à M. Jean-Marie Le Saint, de Gorré-Ploué-Izella, à un kilomètre et demi, sud-est, du bourg de Plouescat. M. le. chanoine Abgrall, président de la. Société Archéologique du Finistère, y fit pratiquer des fouilles au cours de 1914, et voici que fut le résultat de l'exploration.

On découvrit une construction dont l'ensemble formait un rectangle de 15 mètres sur 12 mètres 60. Le bâtiment était divisé en neuf pièces par des murs, et l'on se trouvait en présence d'un balneum ou maison de bain. Le sous-sol comprend une chambre de chaufferie et deux hypocaustes. Au rez-de-chaussée apparaissent un vestibule ou atrium, puis une pièce centrale qui devait être à ciel ouvert et racevoir la pluie ainsi que les eaux déversées par les toits (compluvium), enfin les salles classiques de la salle chaude (caldarium), de la salle tiède (tepidarium) et de la salle froide (frigidarium).

Les fouilles donnèrent quelques débris de cuisine, ossements d'animaux, bois de cerf, coquillages variés, huîtres, patelles... ; ce qui indique que l'on mangeait parfois après le bain. On découvrit, d'autre part, deux petits bronzes de Constantin, une spatule et une boucle en bronze, deux grains de collier, des fragments de poteries communes, des débris de vases et de fioles en verre pour parfums, et des fragments de verre vert-noirâtre.

A 100 mètres de l'angle sud-est du balneum on découvrit les fondements d'un autre bâtiment, de 26 mètres de longueur sur 15 mètres largeur. Des substructions furent également mises à jour à 100 mètres dans la direction de l'est. Ce n'étaient là que des bâtiments de service. M. le chanoine Abgrall suggéra que l'habitation principale pouvait se trouver à l'endroit où sont actuellement les restes du vieux manoir de Gorréploué, à 250 mètres nord-est du balneum (Chanoine Abgrall, Bulletin de la Soc. Arch. du Finistère, p. 32-48).

(H. Pérennès).

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