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LES CHAPELLES DE PLOUESCAT

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Deux chapelles existent encore dans la paroisse de Plouescat : Notre-Dame de Kérézéan ou Kerzéan, puis le Calvaire. De la chapelle Saint-Julien mentionnée en 1640 et qui se trouvait au bourg [Note :  La Rue Saint Julien passe entre le presbytère et l'église] il ne reste plus trace ; quant à la chapelle. Saint-Eden, elle est en ruines, seuls les murs subsistent encore en 1941.

 

CHAPELLE SAINT-EDEN.

[Note : Il y a, observe Loth, (Les noms des Saints Bretons) un Saint-Eden en Plouha. Il faut peut-être rétablir Sant Deden qui donne dans la prononciation Santeden. Il y a un Saint gallois Dedyn, frère de Clydog (Rees, Essay 146). D'après la légende Saint Eden, venant de Plouescat est rendre visite à Saint Goulven, faisait toujours le même sentier que l'on reconnaît encore à ce signe que le blé y pousse plus dru].

Elle est située à 4 kilomètres au Nord du bourg, et comprenait une nef avec un transept Sud. On remarque dans les murs quelques vestiges des XIIIème siècle et XVIème siècles. Quatre grandes arcades à plein cintre indiqueraient un remaniement de l'édifice au XVIIIème siècle.

Dans le village, au voisinage de la chapelle, il y a un puits de deux à trois mètres de profondeur avec une margelle de 0 m. 60, de diamètre.

Plusieurs mariages furent bénits en la chapelle « Saint Héden » aux XVIIème siècle et XVIIIème siècle.La chapelle Saint-Eden fut convertie sous la Révolution en caserne pour les garde-côtes.

 

CHAPELLE NOTRE-DAME DE KERZÉAN.

Cette pittoresque chapelle est située dans un petit vallon boisé, à deux kilomètres Sud-Ouest du bourg.

Elle est du XVIème siècle comme l'attestent la porte gothique du pignon Ouest, surmontée d'un clocheton à double logis de cloches, et la petite fenêtre en forme de rosace polylobée qui se trouve au-dessous du clocheton [Note : La chapelle n'est éclairée que par cette fenêtre et une autre qui se trouve au chevet]. D'édifice fut presque entièrement rebâti au XVIIIème siècle ; M. de Kerdanet lisait en 1837 sur une cloison de l'intérieur : FAIT : FAIRE : PAR : Mre : JACQVES : MARCHIC : PRESTRE : DE : KEREVAL : BIHAN : LAN : 1714 : PAVL : VEN : LOVIS : TONAR : MVNV- SIERS (Vies des Saints... p. 519).

La chapelle possédait un transept qui a disparu : ceci se reconnait au cintre des arcades qui séparaient les croisillons de la nef.

A gauche de l'autel, du côté de l'Epître, trône la patronne vénérée, Notre Dame de Kerzéan, enveloppée de draperies gothiques, la chevelure abondante, le front ceint d'une grande couronne fleuronnée. Assise, tenant une pomme à la main, elle soutient de l'un de ses genoux l'Enfant Jésus en longue robe, debout, qui la regarde et a en mains un livre ouvert. A droite de l'autel, du côté de l’Epître, c'est saint Eloi avec son cheval, costumé en évêque ; il porte une chasuble antique, tient la crosse et esquisse un geste de bénédiction.

A gauche, contre le mur, sainte Marguerite foule le dragon. A droite, sur une sorte de petit retable ou d'armoire figure un groupe de personnages : sainte Anne la Vierge et l'Enfant Jésus, en ronde-bosse, puis saint Joachim et saint Joseph en bas-relief.

Un vieux Christ est appendu à la muraille. — La chaire à prêcher semble du XVIIIème siècle.

A gauche de la chapelle enfeu avec tombe armoriée d'un lion. M. de Kerdanet a lu sur une petite armoire, il y a un siècle : « Donné par Marie Cren et ses enfants. Faict, par Pierre Bouricq, 1660 » ; puis sur un tableau de la Passion les vers suivants :

Péchevr viens de bon cœvr
Voyr Jesus Christ ton remettevr.
Comme il est desabillié
D'vne robe d'hvmiliité,
Povr te qvérir éternité
Et tv verras la Trinité. (Kerdanet, Ibid).

Rien de cela n'existe aujourd'hui.

M. Le Guennec signalait jadis, dans le pavé de la chapelle des dalles tumulaires armoriées dont l'une portait le blason des Coëtrempren : Trois tours ainsi qu'une fasce surmontée d'une molette (?) et une fleur de lys accompagnée en pointe d'une molette en quinte feuille et adextrée d'une épée en pal.. (Notes manuscrites).

La fontaine de dévotion qui a gardé un reste de maçonnerie avec une petite niche, se voit dans le voisinage de la chapelle. [Note : Dans le vallon, au bord de la route est blotti le charmant moulin de Kerzéan, daté de 1592, avec lucarnes et contreforts qui s'amortissent en consoles].

***

En 1614, maître Bouricquen, peintre-verrier de Saint-Pol-de-Léon, fit une tournée en terre léonaise pour relever dans les églises et les chapelles les armoiries de la famille de Maillé-Kerman. Voici les prééminences qu’il constata dans la chapelle de Kerzéan :

A la grande vitre coloriée du XVIème siècle figurait avec dix-huit personnages, la scène de Jésus crucifié entre les deux larrons. L'âme du mauvais larron s'enfuit, pourchassée par un monstre à la gueule emplie de flammes. Les soldats sont armés à la romaine. Au-dessus du Christ semble planer le Sacré Cœur. L'écu plein de Bretagne, cerné de la cordelière, occupe le haut du tympan, où paraissent, supportés, par des anges, et l'un d'eux timbré d'une mître, les blasons de Karman pleins (écartelé aux 1 et 4 d'azur, à la tour d'or portée par une roue de même qui est Lesquelen, aux 2 et 3 d'azur au lion d'or qui est Kerman) et alliés, à Pennaneach, Rosmadec, du Chatel et la Forest. Deux petits blasons des Bois-Dourduff, seigneurs de Kergoual, sont relégués à la dernière place.

La chapelle de Saint-Laurent, du cote de l’Evangile, avait sa fenêtre blasonnée de Kerman et de du Bois-Dourduff mi-parti de Kergournadeach. Au pied de cette vitre était une arcade gothique abritant un tombeau et armoriée à sa clef du mi-parti ci-dessus, timbré d'un heaume ayant pour cimier une tête de licorne, que surmontaient les armes de Kerman peintes sur le mur. Elles existaient aussi dans le vitrail de la chapelle de droite, côté de l’Epître, et, timbrées d’une mître dans les deux fenêtres de la nef, avec des écartelés de du Bois-Dourduff dépendant de la terre de Kergoual. Enfin, elles meublaient, mi-parti de la Forest, la rosace du pignon occidental.

Deux écus en bosse sur le même pignon, où Bouricquen crut reconnaître l'ancien blason des Karman, écartelé d'une fasce d'hermines et mi-parti du losangé des Kerchoent, semblent plutôt, de l'avis de M. Le Guennec, avoir appartenu à la maison de du Bois-Dourduff. [Note : Prééminences de la famille de Maillé-Kerman dans l'évêché de Léon en 1614, p. 37, 38].

La chapelle possède un calice ciselé, portant la date de 1667, don de Jacques Marchic et d’Anne le Roux.

Au XVIIème siècle, des mariages se célébraient parfois dans ce sanctuaire. En voici un à titre de spéccimen :

« Les nopces d'entre noble Ecuyer René de Lestanc, seigneur de Keridiou et noble demoiselle Claude du Chatel dame de Isle en Gall furent solennisées en la chapelle de Notre Dame de Kerzéan par messire Jean Rosec prêtre le 1re jour de juin l'an 1666 ».

***

En 1774 la chapelle appartenait à l'abbé de Maillé. Un sieur de Maillé en était présentateur. Elle était desservie par M. Grall, prêtre de Cléder.

L'édifice fut réparé en 1809, et M. de Puyferré, desservant de Plouescat, écrivait à Mgr Dombideau de Crouseilhes : « La chapelle de Kerzéan est très utile au culte, un troisième prêtre à Ploueseat rendrait, en disant la messe matinale dans cette chapelle, un très grand service aux habitants de Cléder et de Plounéves. Cette chapelle a été désignée dans le temps pour servir d'oratoire à Plouescat ; on la répare dans le moment, et dans 15 jours elle sera en très bon état ».

Quatre ans plus tard il mandait à l'administration : « On va en procession à la chapelle de Kerzéan pour les rogations et on y dit quelquefois la messe. Elle est en très bonne réparation, dans l'état de la plus grande décence, pourvue d'ornemens et vases sacrés... Cette chapelle rapporte quelques offrandes, le séminaire reçoit annuellement pour son tiers des dites offrandes, de 30 à 40 francs. Cette chapelle, dont le Gouvernement n'avait pas disposé à été rendue à l'église paroissiale » (Archives de l'évêché).

En 1610 Jean Nédélec, chapelain de Kerzéan, réalise une transaction avec le seigneur de Saint-Georges et son épouse Jeanne de Kersauson. A cette époque cette dame possédait la chapelle de Saint-Nicolas, au sanctuaire de Kerzéan (Archives départementales 182 G. 5).

En 1784 le chapelain est nommé à la présentation du sieur de Kerliviry. Cette année-là, à Joseph Le Mouster décédé, succède le sieur Joguet.

Lie 11 juin 1802 Jeanne de Kersauson cède à noble homme Hamon de Kerliviry ses droits de prééminence à Kerzéan, ainsi qu'une tombe ancienne située entre le chœur et la chapelle Saint-Nicolas, puis un banc et escabeau dans le chœur, y joignant le pilier.

Le pardon de N.-D. de Kerzéan a lieu le lundi de la Pentecôte. En 1856, des femmes habillées de blanc, portaient en procession la statue de la Sainte Vierge.

 

CHAPELLE DU CALVAIRE.

Cette chapelle se trouve au cimetière paroissial, à environ 200 mètres à l'Ouest de l'église. Elle date du XVIIème siècle. A droite, au bas de lambris se trouve le chef de M. Marchic avec cette inscription : « Chef de Jacques Marchic, recteur, mort en 1735 ».

Au-dessus de l'autel apparaît un grand Christ en croix ; au pied de la croix est Madeleine à genoux. Du côté de l'Évangile on voit une grande statue de la Sainte Vierge, du côté de l'Epître c'est saint Jean l'évangéliste. Deux autres statues sont encore en vénération dans la chapelle, celles, d'un moine et d'un soldat.

Au mois de Juin 1809, M. de Puyferré, curé, écrivait à l'évêché : « Nous avons encore une chapelle à Plouescat dédiée à N. D. du Calvaire ; elle a été acquise par des personnes pieuses et charitables de la paroisse pour la rendre à sa première destination. On peut la considerer comme appartenant à la mère église. Elle est en très bonne réparation et très bien ornée. Nous y faisons toutes les processions permises par le Concordat. Cette chapelle nous est absolument nécessaire, elle est dans les faux bourgs de Plouescat ; nous y avons, presque tous les vendredis des messes de dévotion. M. André nous avait permis d'y célébrer la sainte messe et de continuer à y faire nos processions [Note : Il s'agit de Mgr André, évêque de Quimper et de Léon de 1802 à 1804] ».

Autre lettre du 19 mars 1813 : « Cette chapelle a été acquise par les demoiselles Guillousou pour la préserver d'une destruction totale, et pour la conserver à la mère Eglise ; elles sont dans l'intention d'en faire don à l'église paroissiale.

« Depuis peu, d'après les ordres de M. le préfet pour le transport des cimetières hors des villes, et bourgs, le cimetière qui entoure cette chapelle a été désigné par délibération du Conseil municipal, pour servir de sépulture aux habitants de cette commune ; le Conseil a jugé dans sa sagesse, que la chapelle qui se trouve au milieu du dit cimetière est absolument nécessaire, au clergé et aux convois funèbres, pour s'y réfugier en cas de pluies et pour y assister aux prières qu'on a coutume cle faire lors des inhumations.

Par la délibération qui a eu lieu à ce sujet, le Conseil municipal demandé à être authorisé à faire l'acquisition du cimetière et de la chapelle qui s'y trouve... Nul doute que le Gouvernement ne consente à l'acquisition de ces deux articles ».

En 1816 les demoiselles Guillouzou firent don à la fabrique de la chapelle du Calvaire, et le 25 novembre de la même année le Secrétaire d'Etat approuva la donation. Dès lors, le Calvaire devint une Chapelle de secours.

Le pardon de Notre-Dame du Calvaire est célébré le dimanche qui suit le 8 septembre.

(H. Pérennès).

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