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LA SEIGNEURIE DE RAYS (arrière fief du Plessis-Balisson).

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I - Le lieu de Rays à l'heure actuelle (1913).

Sur les confins orientaux de la paroisse de Ploubalay, tout auprès des rives ombragées où coule le Fremur, dans un site à la fois pittoresque et sauvage s'élevait, il y a de cela plusieurs siècles, l'antique château de Rays.

Etait-ce à vrai dire un castel féodal dans l'acception courante de ce terme, ou plus simplement un manoir fortifié capable d'offrir quelque résistance à un premier coup de main ? Nous sommes trop pauvre de documents pour résoudre cette question. Toujours est-il que nous n'avons pu retrouver nul vestige de cette vieille demeure qui nous rappelât le château-fort, et les anciens, nous a-t-on assuré, sont aujourd'hui les seuls à conserver le souvenir bien lointain d'une noble résidence en ces lieux. Cependant deux témoins du passé subsistent toujours. Ce sont deux beaux étangs, dont l'un dit le petit étang de Rays demeure encore intact, avec ses bords ombragés de saules et de coudriers à l'abri desquels les poules d'eau et les martin-pêcheurs ont établi leur retraite ; avec ses eaux profondes peuplées de belles tanches et de succulentes anguilles. L'autre étang, depuis longtemps desséché, s'appelait autrefois, croyons-nous l'étang de la Faguette. Sa chaussée fait songer par son énorme masse aux étangs de la Crochais dont cette pièce d'eau devait naguère égaler les dimensions.

 

II - La terre de Rays en 1712.

La seule description que nous connaissions du vieux château de Rays se trouve contenue dans l'aveu rendu en 1712, par Guillaume-Dinan du Breil de Rays au duc de Penthièvre. On parle dans cette pièce « des vestiges et ruines de la maison seigneuriale de Rays comprenant maison ruinée, portail, cour et murailles, une chapelle à côté, jardin au pignon de la dite chapelle, autre jardin au côté de la cour ; le Clos de devant la maison de Rays servant d'avenue ; le tout s'entretenant et contenant ensemble cinq journaux douze cordes ».

La même pièce mentionne aussi « l'étang et retenue d'eau du lieu de Rays, avec une chaussée, appelé le petit étang de Rays, ainsi que les vestiges et ruines d'un moulin à eau, le tout pouvant contenir 2 journaux ». Puis vient l'énumération des terres qui dépendaient de cette seigneurie : la maison et métairie noble de la Garenne, la métairie noble du Bois-Joly ainsi que « la maison et métairie noble de la Barre avec la Chesnaie et avenue du dit lieu. La maison et métairie noble du Boisgardon, avec deux jardins et masure d'une chapelle sise dans le petit clos dit de la Chapelle.

La maison et métairie noble de la Ville-Bonnettes [Note : Les Brehand ont été naguère possessionnés à Ploubalay. Il serait intéressant de savoir si Jean de Bréhand, dit le capitaine Bonnette qui fut l'ami de Bayard et perdit la vie à la bataille de Ravennes l'an 1512, tirait son nom de la terre de la Ville Bonnette. Cf. Généalogie des Bréhand] avec deux jardins, dont l'un contenait un colombier : le clos de la Fontaine et celui de l'Etang.

L'étang de la Faguette à présent en pré, contenant avec sa chaussée 3 journaux 66 cordes, en partie annexé au Boisgardon. La chesnaie de haute futaie de la Faguette contenant un journal 66 cordes ».

A la terre de Rays était aussi annexé « le droit d'enfeu et banc prohibitif dans l'Eglise de Ploubalay ». Mais nous ne savons trop au juste si c'était de cette seigneurie que dépendait la grande dîme de Ploubalay qui se levait à la douzième gerbe sur les blés blancs, blés noirs et filasses et sur laquelle le recteur de Ploubalay prélevait son droit de neume et le seigneur évêque de Saint-Malo et son chapitre 40 boisseaux de froment et 40 boisseaux de paumelle, mesure de Saint-Malo. (Archives des Côtes-d'Armor, E 197).

 

III - Les premiers seigneurs du nom de Rays.

La terre de Rays paraît avoir été l'une des plus vieilles de Ploubalay. D'ailleurs comme arrière-fief du Plessis-Balisson, elle remonte aussi haut que cette seigneurie et cependant c'est seulement vers le milieu du XIIIème siècle que nous rencontrons les premiers sires de Rays dont l'histoire fasse mention. Encore ne les connaissons-nous que par les démêlés qu'ils eurent alors avec les moines de Saint-Jacut. A cette époque ces seigneurs étaient riches en terre sans doute, mais paraît-il, fort besogneux d'argent. Forcé d'emprunter, l'un d'eux qui s'appelait RAOUL DE RAYS s'était adressé à l'abbaye de Saint-Jacut alors en pleine prospérité et toute disposée à aider de ses deniers ses voisins dans le besoin. Un acte signé de Geoffroy, archidiacre de Saint-Malo, nous montre Raoul reconnaissant devoir trente livres monnaie aux moines de Saint-Jacut, en garantie de quoi il abandonne à ses prêteurs 16 mines (4.128 kilogrammes) de froment, de seigle et d'avoine à percevoir sur la dîme qu'il possédait en Crehen [Note : Les actes que nous analysons ici, sont conservés à l'état de copie au Mss. 22.325 de la Bibl. Nat. Les Anciens Evêchés de Bretagne tome IVème p. 285 en reproduisent trois].

Malheureusement Raoul devait devoir un peu à tout le monde. Une autre pièce de 1271 nous découvre en effet sa pénible situation. Pierre Piedvache, alloué de la paroisse de Crehen, avait fait les bannies préparatoires à la mise en vente de la dîme de Raoul de Rays, sur la demande de Thomas de Rochefort auquel Raoul devait 20 mines d'orge. Mais l'abbé de Saint-Jacut intervint, mit opposition à cette vente et indemnisa moyennant 16 livres monnaie le sire de Rochefort qui abandonna ses poursuites.

Il paraît même, d'après un acte de 1272, que l'évêque de Saint-Malo avait lui aussi des intérêts engagés dans cette dîme : d'où sujet d'un nouvel arrangement. Finalement pour sortir de tous ces embarras et rétablir ses finances, Raoul abandonna en 1273 au monastère de Saint-Jacut moyennant 40 livres en monnaie de Tours, tous les biens et droits qu'il pouvait avoir sur les dîmes de Crehen.

Les débats semblaient finis : ils devaient cependant se rouvrir encore cinquante ans plus tard, nous ne savons à quelle occasion. Nous lisons en effet ce qui suit dans des extraits d'archives concernant Saint-Jacut qui sont conservées au Mss F. 22.325 de la Bibliothèque Nationale : « Jehan, duc de Bretaigne à notre sergent de Rennes, sur ce que nous vous eussiez mandé en droite d'un débat meu entre les religieux de St-Jagu et Jehan de Rais, sur certaines dixmes en Querhen, appelées les dixmes de Rais, les quelles M. Eon Hingant saisict et mist en nostre main, etc. Ce 17 juignet 1332 » (Note : Noël Mars : Histoire du Royal Monastère de St-Jacut de l'Isle, p. 66, St-Brieuc 1912. (Etait-ce ce même Jehan de Ray qu'on trouve en qualité d'archer, le 27 juin 1350 sous les ordres du vicomte de Rohan alors au service du roi de France ?) Morice Pr. I. 1470].

C'est en vain que l'on chercherait d'autres renseignements sur les premiers seigneurs de Rays [Note : On trouve en 1369 Alain du Rays qui sert comme écuyer sous Jean de Beaumanoir (Morice, P. I. 1637). Un Jacques de la Rays, écuyer, est cité avec d'autres dans le testament du duc Jean V en 1385. (Lobineau. Preuves II, 803). Mais nous ignorons si ces personnages appartenaient à la famille qui nous occupe]. Les chartes que nous venons d'analyser mentionnent il est vrai que Raoul avait une fille dont on n'indique pas le nom, ainsi qu'un frère nommé Guillaume qui se trouvait lui aussi débiteur de l'abbaye de Saint-Jacut, mais par ailleurs nous ignorons tout de leurs descendants jusqu'à Guillaume de Rays, qui fut abbé de St-Jacut, de 1332 à 1358 environ et dont nous savons grâce à Noël Mars qu'il appartenait à cette famille.

D. Lobineau nous donne la description de ses armes, lorsqu'il scella à Dinan (D. Lobineau : Histoire de Bretagne, I. p. 346) en 1352 (D. Lobineau : Grande Vie des Saints de Bretagne, page 12), les lettres des ambassadeurs, envoyés traiter en Angleterre la délivrance de Charles de Blois. Son sceau représentait alors « deux poissons et des hermines semées entre les deux ». Malheureusement, on ne peut affirmer si c'était là le sceau abbatial Saint-Jacut ou les armes de sa famille.

 

IV - Les du Breil, seigneurs de Rays.

Nous ne pouvons donner d'explication sur le passage de la seigneurie de Rays aux mains des du Breil. La chose dut avoir lieu vers la seconde moitié du XVème siècle et l'on sait combien rares sont les titres de cette époque. Tout ce que nous connaissons à ce sujet, nous le devons en grande partie à du Paz, lequel nous rapporte qu'en 1383 vivait Jean du Breil, alors chevalier et marié à Gervaise Leborgne. D'après le testament de cette dame, celle-ci possédait tant en propriété qu'à titre de douaire des terres et des rentes sises ès paroisses de Plélan, Plédéliac, Ploubalay, Lancieux, Corseul, Bourseul et autres. Nous supposons que Rays faisait peut-être partie de ces domaines, car nous voyons Rolland du Breil, l'un de ses fils, seigneur du Challonge, en Trévron et du Gouillon en Pleurtuit, prendre en même temps le titre de seigneur de Rays, en Ploubalay. (Histoire généalogique de la maison du Breil) On le cite comme écuyer dans une montre de 1411, reproduite par D. Morice, Pr. II. Col. 861.

Il épousa Olive Chastel, soeur d'Olivier Chastel, seigneur de la Rouvrais en Evran, que nous savons s'être marié avec Jeanne du Boisjean.

Rolland du Breil laissa après lui plusieurs enfants parmi lesquels deux ont laissé un nom dans l'histoire de Bretagne, mais nous ne nous occuperons que du second.

 

V - Rolland du Breil de Rays, premier président au Parlement de Bretagne.

Rolland du Breil, frère d'Olivier qui fut procureur au Parlement de Bretagne, devint lui aussi mais, plus tard premier président au Parlement de ce duché. C'est lui l'auteur et la souche des du Breil de Rays et du Pontbriand [Note : Voir sur Rolland du Breil, Lobineau, Histoire de Bretagne, tome 1, f° 777, 783, 784, 788, 821, tome 2, col. 1084, 1198, 1232, 1374, 1484, 1485, 1497. Du Paz : Histoire généalogique de plusieurs maisons illustres de Bretagne. Voir aussi Histoire généalogique de la maison du Breil, par le Vte P. du Breil de Pontbriand].

Rolland fut tout d'abord avec son frère Olivier, commissaire pour la réformation des nobles des évêchés de Saint-Malo et de Dol, l'an 1456. On le trouve ensuite alloué de Rennes en 1459, puis sénéchal de Dinan en 1466 et sénéchal de Rennes en 1488. Entre temps, il soutint de tout son pouvoir la cause de l'indépendance bretonne et lutta dans Dinan assiégé par les Français après la funeste bataille de Saint-Aubin-du-Cormier. Il commanda durant le siège une compagnie de trois cents hommes d'armes et l'on trouve sa signature lors de la capitulation de cette ville, le 2 août 1488. Peu après le mariage d'Anne de Bretagne avec Charles VIII, Rolland se vit pourvu le 4 septembre 1488, de la charge de président au parlement de Toulouse ; puis le 24 septembre 1489, il reçut le titre de premier et second président aux parlements de Toulouse et Bordeaux.

La confiance de la reine Anne l'appela en 1494 ainsi qu'en 1495 à l'office de président aux grands jours de Bretagne. Quelques années après, le 4 septembre 1498 la reine le nommait premier et second président au Parlement de Bretagne.

Le testament de Rolland du Breil est daté du 2 mai 1501. Il y choisit pour sa sépulture la nef de l'église des Dominicains de Dinan, devant le maître-autel. Il y fut inhumé suivant son désir, le 2 avril 1502 et selon ses dernières volontés ses héritiers firent célébrer mille messes pour le repos de son âme.

Rolland du Breil se maria cinq fois. Seule de ses épouses, Jeanne Férigat, dame des Hommeaux, lui donna des enfants.

 

VI - Les descendants de Rolland du Breil.

CHARLES DU BREIL, l'aîné de ses fils, chevalier, seigneur de Rays, des Hommeaux, de la Croix Ferigat et du Pontbriand, chevalier d'honneur de la reine Anne, épousa en mars 1496, Guyonne du Pontbriand. en Pleurtuit, fille et héritière de Jean, gouverneur du Mont Saint-Michel.

Charles avait suivi son père en France lorsque celui-ci avait été nommé président aux parlements de Toulouse et Bordeaux. Il semble ensuite avoir pris le parti des armes. Il mourut le 10 septembre 1505 et fut inhumé dans l'église de Pleurtuit. Son épouse, écrit Guillotin de Corson, fonda une messe hebdomadaire dans l'église de cette paroisse où elle reçut sa sépulture. Leur fils unique appelé ROLLAND devint page de la reine Anne. Cette princesse le maria en 1519, à Gillette de Landujan, fille de Pierre et de Perronnelle Glé.

Malheureusement Rolland du Breil, seigneur de Rays et du Pontbriand, mourut le 30 avril 1547, âgé seulement de 49 ans, sans laisser de postérité.

 

VII - Julien du Breil de Rays, gouverneur du Guildo et du Mont Saint-Michel.

L'héritier du défunt fut son neveu JULIEN DU BREIL, seigneur de la Villemanouël [Note : Sur Julien du Breil de Rays, voir " Nos chevaliers de St-Michel ", par le Vt. P. de Pontbriand, p. 72-87. Paris, Champion 1906 ; et le Capitaine Breil de Bretagne, par le Cte. de Palys, p. 126 et sq. Plihou 1887]. Il descendait en effet en ligne directe par son grand'père Rolland du Breil, époux de Guillemette des Bois, de Trégon, d'autre Rolland, l'ancien président au parlement de Bretagne. Son père Olivier du Breil fut l'un des compagnons de découverte de Jacques Cartier au Canada [Note : Manet : " Les Malouins Célèbres ", page 41, dit que Ollivier du Breil fit partie de la première expédition de Jacques Cartier qui quitta Saint-Malo, le 20 avril 1534], où il mourut dans l'un de ses voyages vers 1542.

Son fils Julien, né vers 1539, fut seigneur de Rays, et de la Villebonnette, en Ploubalay, la Villemanouël en Trégon et de l'Evinais en Corseul [Note : Il tenait cette terre de sa mère Jacquemine Le Begassoux, de la maison du Bois-Rolland, en Corseul]. Il était mestre de camp d'un régiment d'infanterie, lorsqu'il devint dès le 6 décembre 1572, gouverneur du château du Guildo pour le duc de Mercœur. Il fut reçu vers 1573, chevalier de l'Ordre du Roi et le 14 mai 1576, gentilhomme ordinaire de sa Chambre. Enfin dès les débuts de l'année 1591, il reçut l'important gouvernement du Mont Saint-Michel. Parmi ses exploits, citons la prise du château du Guemadeuc en Erquy, le 23 avril 1590 ; ainsi que celle du Pontbriand en Pleurtuit. Son cousin Jean du Breil y tenait garnison pour !e parti du Roi, mais il fut forcé de se rendre le 21 juin 1590, au bout de 21 jours de siège [Note : Voir sur le siège du Pontbriand. D. Morice, Preuves III, col. 1502, 1511, 1645 et 1716].

Julien du Breil avait eu Pierre Thomas de la Caunelaye pour curateur. Peut-être fut-ce la raison pour laquelle vers 1562, il épousa sa fille Louise Thomas de la Caunelaye qui lui donna plusieurs enfants. Julien accrut considérablement la fortune de sa famille. C'est ainsi qu'il acquit la seigneurie de la Touche de Rays en Lancieux, à la suite d'accords passés en 1572 et en 1574 avec son oncle le capitaine Breil de Bretagne lequel avait hérité de cette terre de son neveu François, fils du capitaine La Touche. Le 27 janvier 1573, il acheta aussi pour 8.000 livres la terre de la Malterie et le 12 mai 1585, une partie de la grande dîme du Bourbonnier d'avec noble Jean Guehenneuc.

Julien du Breil mourut au château de la Mallerie où par suite de la vétusté de la maison de Rays, il avait transporté sa résidence. Il fut inhumé le 20 novembre 1592, dans l'église de Ploubalay, laissant de son mariage trois fils et trois filles (Registres paroissiaux de Ploubalay).

 

VIII - François du Breil de Rays, gouverneur du Guildo.

François, son fils aîné, né le 10 novembre 1563 [Note : Voir sur François du Breil "Nos chevaliers de St-Michel", page 106-116 et G. de Carné "Les chevaliers Bretons de St-Michel", p. 59. Les Mémoires du temps désignent assez souvent Julien du Breil sous le nom de capitaine Rays, de Jacques Rays et même de "capitaine Roy"], passa comme son père une partie de sa vie dans les camps et devint capitaine de cinquante hommes d'armes. Il fut pourvu le 20 décembre 1594, de la charge de gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi. Dès 1593, on le trouve gouverneur de la forteresse du Guildo pour le compte du duc de Mercœur. Il perdit cette place au commencement de 1597, puis la reprit au mois de mai et la perdit encore à la fin de la Ligue, sous l'effort des troupes commandées par le maréchal de Brissac. Henri IV après la pacification de l'Edit de Nantes lui donna le collier de Saint-Michel. On le trouve ensuite capitaine de cinquante chevau-legers des Ordonnances du Roi l'an 1600, ainsi que le 6 octobre 1615.

François du Breil avait épousé en premières noces, le 3 juin 1585, Claude d'Acigné, des d'Acigné de Grandbois et de la Touche à la Vache. Il en eut six enfants. A la mort de sa première femme, il se remaria le 17 octobre 1608, à Plouezec avec Marie Roquel, déjà doublement veuve et qui ne lui donna pas de postérité.

François du Breil mourut au château de la Mallerie, lieu ordinaire de sa résidence, peu avant le 15 mars 1636, jour de son inhumation dans l'église de Ploubalay.

 

IX - La terre de Rays de 1640 à la Révolution.

Nous avons vu par ailleurs Guy du Breil le fils aîné de François, acquérir le 8 septembre 1612 la châtellenie du Plessis-Balisson avec le prix qu'il avait retiré de la vente des terres de sa mère Claude d'Acigné, décédée le 26 janvier 1602. Désormais les seigneurs de Rays seront les mêmes que ceux du Plessis-Balisson et se confondront avec eux.

Les du Breil s'employèrent alors à donner de l'importance à leur terre de Rays au détriment de la châtellenie du Plessis dont elle relevait et formait un arrière-fief (Archives des Côtes-d'Armor, E 493 et E 1423). C'est ainsi que lorsque François-Claude de Rays obtint en juin 1680 l'érection en comté de la châtellenie du Plessis, c'est à son fief de Rays qu'il fit attribuer le titre comtal.

De même, dans les aveux qu'ils rendent pour leur terre de Rays, les du Breil attribuent généreusement à ce fief de nombreux droits honorifiques qui appartenaient en propre au Plessis-Balisson, ainsi que le constatent eux-mêmes, lors des réformations, les agents du duc de Penthièvre.

Du reste les du Breil portaient beaucoup d'attachement à cette terre dont ils tiraient leur titre patronymique et dont ils habitèrent la maison aussi longtemps qu'elle fut habitable.

C'est ainsi qu'aux environs de 1550, Madeleine Le Begassoux, veuve d'Olivier du Breil et mère de Julien, habitait le manoir de Rays quand elle fut obligée de s'enfuir et de se réfugier à la Caunelaye devant les menaces du sieur de Cherrueix (Voir "Nos Chevaliers de St-Michel", p. 76), qui sur les instigations du baron des Hommeaux était venu s'établir avec ses satellites au manoir noble du Boisgardon [Note : Le Manoir et la terre du Boisgardon paraît avoir appartenu primitivement à la famille de ce nom qui s'armait nous dit Courcy « d'argent au sautoir de sable, cantonné d'un croissant de gueules et de trois étoiles de sable, au chef de sable cantonné de 3 annelets d'or ». On trouve encore en Pleurtuit le lieu de Gardon, le Petit Gardon et la Ville-ès-Gardon, mais nous ne connaissons pas autrement cette famille qui se fondit dans les Guillaume, sieurs du Boisgardon. Le premier de ceux-ci que nous connaissions est J. Guillaume lequel avait un fils mineur lors de la Réformation de 1448. Après lui nous trouvons Alain, senéchal du Plessis-Balisson qualifié « de personnage d'une grande justice », qui parut comme archer en brigandine lors de la Montre des nobles de l'Archidiaconé de Dinan en 1472. Il laissa un fils appelé Pierre qui possédait en 1513 les maisons du Boisgardon et de la Lande. Quelques années avant le même faisait une déclaration pour le moulin à vent du Boisgardon, alors ruineux. Pierre Guillaume épousa d'après Courcy, Jeanne du Hirel, mais nous n'avons aucun autre renseignement sur ce personnage et sa descendance. Après lui le Boisgardon appartint, croyons-nous, à Briant de Triac vers l'an 1536. En 1607, Christophe Gobin, sieur du Boisgardon fondait par testament une messe hebdomadaire à la chapelle du dit lieu. (Reg. par. de Ploubalay). Enfin, le 30 août 1547, Jean du Breil rendit aveu au duché de Penthièvre pour la maison du Boisgardon. Il dit dans cette pièce l'avoir acquise depuis peu avec les vestiges du moulin à eau de Pean, mais il n'entre dans aucun autre détail. (Archives des Côtes-d'Armor, E 1423). — En 1725, on trouve escuyer Jean Le Forestier, sieur du Boisgardon] afin de pouvoir molester cette dame plus à son aise.

Après Madeleine Le Begassoux, son fils Julien du Breil paraît avoir fait du vieux manoir de Rays sa résidence habituelle jusqu'à 1575. Un peu plus tard François du Breil son héritier cédait en douaire à sa mère Louise Thomas de la Caunelaye, la maison et manoir de Rays ainsi que divers autres bailliages (Voir " Nos Chevaliers de St-Michel ", p. 109).

Lorsque les du Breil eurent acheté la Mallerie, ils délaissèrent le vieux manoir de Rays qui devint peu à peu ruineux et inhabitable. Quant à la terre de Rays, se trouvant consolidée au Plessis-Balisson, elle subit toutes les vicissitudes de cette châtellenie : des du Breil, elle passa le 22 novembre 1747 aux mains des Baude de Saint-Père ; à cette occasion nous allons compléter ici ce que nous avons dit de cette famille par ailleurs.

Les Baude, lisons nous dans la Revue des provinces de l'Ouest, 1857, Vème année, p. 645, avaient fait vers le milieu du XVIIIème siècle une fortune de dix à douze millions, grâce à leurs armements pour la course. Ils l'employèrent à l'achat de terres considérable tels le Plessis-Balisson, la baronnie du Pont-l'Abbé qu'ils payèrent 500.500 livres en 1753, et la baronnie du Guildo et la seigneurie de Tréméreuc qu'ils achetèrent 143.000 livres, le 13 janvier 1752, conjointement avec Mme veuve Picot de Beauchesne et Jean-Charles de la Haye, comte de Plouër.

Henri Baude de Saint-Père, lorsqu'il mourut, laissa un fils appelé Henri que nous avons déjà vu figurer avec son père sur un aveu. Ce fils qui fut reconnu baron de Pont-l'Abbé sous la tutelle de son oncle Etienne-Auguste Baude, marquis de la Vieuville, ne dut pas vivre longtemps et laissa ses biens à son frère Jean-Georges Claude qui devint mestre de camp en second au régiment de Piémont-Infanterie, puis colonel au régiment de Royal-Comtois. Nous ne savons ce qu'il advint de lui à la fin de la Révolution Française. Ce fut lui qui afféagea le Plessis-Balisson en 1783 à maître Toussaint Briot, sieur de la Gautrais [Note : Voir sur les Baude : Kerviler "Bibliographie Bretonne", fascicule 4ème, p. 192. Archives d'Ille-et-Vilaine, C. 1902]. Les descendants de ce dernier vendirent vers 1833 le domaine de Rays avec les fermes avoisinantes : la Garenne, le Bois-Joly, le Bois-Gardon et la Barre à M. et Mme Deshays, de Saint-Malo, aïeuls des demoiselles Garnier-Kerhuault, les propriétaires  qui, vers 1913, se trouvent posséder à Ploubalay la plus grande partie des terres et seigneuries qui formaient naguère la châtellenie du Plessis-Balisson.

 

Extraits
DE L'ANALYSE FAITE PAR LES AGENTS DU DUC DE PENTHIÈVRE DE
L'AVEU RENDU AU COMTE DE TOULOUSE, LE 25 MARS 1712,
PAR GUILLAUME-DINAN DU BREIL, POUR LE COMTÉ
DE RAYS, AU SIÈGE DU PLESSIS-BALISSON.
(Archives des Côtes-du-Nord. E. 167)

Le dit comté comprenant :
La ville, circuit, pourpris et jardins du Plessis-Balisson, contenant 10 journaux de terre.
Droit et emplacement de halles, auditoire en icelles, prisons séparées, le tout en ruines.
Exemptions de fouages, tailles et autres impositions roturières en faveur des nobles, bourgeois, manants et habitants de la dite ville.
Tout ferme droit de châtellenie, haute justice, fourches patibulaires dans la ville, haute justice à 4 pots au dehors.
Marché et audience en la ville chaque lundi.
Institution d'officiers, droits de menée aux plaids de Lamballe.
Quatre foires en la dite ville avec droits de coutume et bouteillage, droits de mesure et apprécis en grains et volailles, droits de quintaine pour tous ceux qui épousent aux églises du Plessis-Balisson et de Ploubalay. [Note : D'après un aveu rendu au XVIIIème siècle par Charles de Rays, voici en quoi consistaient au Plessis les courses de quintaines. (Archives des Côtes-d'Armor, E. 568) : « Droit de faire courir la quintaine par les nouveaux mariés de la paroisse de Ploubalay et du Plessis-Balisson et chapelles en dépendant, sans assignation, et dont les dits nouveaux mariés sont tenus de comparoir en personne et de rompre leurs bois en trois courses de cheval, à cause de quoy ils sont condemnables de payer sept jallées de vin, chaque jallée valant trois pots, mesure et aprecy de la dite châtellenie ». On trouve aussi dans le même aveu « le droit de faire représenter une sonnette de milan, soudée d'argent, par les possesseurs de la maison de deffunt François Rodeau ».
Mesure et apprecis des pains et breuvages et tous droits de police sur toutes marchandises vendues en la ville et au bourg de Ploubalay, ainsi que droit de bouteillage sur toutes les boissons qui s'y débitent.
De tout temps immémorial, audience de privilège tenue sans assignation le lendemain de la Saint Jean-Baptiste, en la ville et auditoire du Plessis-Balisson, avec évocation des coutumes, boulangers et taverniers pour le fait de la police.
Plaids de privilège sans assignation au dit auditoire du Plessis-Balisson le lendemain de la Madeleine, le 23 juillet, et au bourg de Ploubalay, le lendemain de la foire Saint-Mathieu, droits de police et droits de connaissance des crimes et délits, en la dite foire.
Droits de ceps et collier armoyés en la dite ville et au bourg de Ploubalay.
Droits de fondations et préeminences prohibitives à tous autres, excepté le seigneur duc de Penthièvre, dans les églises paroissiales du Plessis-Balisson et de Ploubalay, cimetières et presbytères.
Présentation des Recteur et Curé du Plessis-Balisson.
Droit de présentation de la chapellenie du Bois-Jean, auquel chapelain est due une rente sur l'horloge de la ville de Dinan.
Droits honorifiques en l'église des Cordeliers de Dinan.
Fondation du Collège du Plessis à Paris.
Droits de gallois, épaves, landes, communs, deshérences et tous autres droits appartenant à hauts justiciers et châtelains.
L'emplacement du château [Note : L'emplacement du château du Plessis fut afféagé à Yves Pepin sr. du Villou, le 21 janvier 1726. (Archives des Côtes-d'Armor, E. 2.618)], douves et colombier da Plessis-Balisson.
Les moulins et étang [Note : Le 28 septembre 1737, Charles du Breil de Rays afféagea les Bois-Taillis du Plessis, contenant 40 journeaux, à Joseph Gouyon de Launay-Comats. (Archives des Côtes-d'Armor, E. 2627)], le bois taillis [Note : D'après un acte du 17 novembre 1730 classé aux Archives des Côtes-d'Armor, sous la côte E 2.618, le moulin à eau du Plessis comptait parmi ses étagers obligés à suivre son destroit : la Ville et paroisse du Plessis-Balisson (à l'exception de la maison de la Haute Chevronnais), les métairies de la Haute et Basse-Donelais, la Denislais, Carpostan, la Poidevinais, la Gonnais, la Ville-Goudé, la Ville-Rozé, la Gervezais, le Fresne, partie du village de la Corbinière, la Ville-aux-Mercier, la Ville-au-Provost, Hamounais, la Rochardais, Rideu, partie de la Marandais et 42 autres métairies et villages. Tous ces sujets devaient au meunier toutes « les aydes et coutumes pour curer les étangs et biefs du dit moulin, quand il le jugera à propos »], les vallées et avenues du Plessis-Balisson.
Les anciens vestiges de la maison noble du Boisjean.
L'ancien pré du Plessis-Balisson nommé les Aulnais, et le pré Goulet.
Une moitié des grands prés du Pontorson, contenant 8 journaux, le reste aux enfants du sieur Freslon de Saint-Aubin, du chef de leur mère Jeanne du Breil de la Touche de Rays.
Cent cinq sols sur le domaine Regnault et un gâteau de 3 mailles au premier de l'an, et 10 oeufs à Pâques sur le clos es-Triards.
Puis tient noblement et à rachapt [Note : Le droit de « rachapt » correspond à nos droits de succession actuels quoique moins élevé] le bailliage de la ville du Plessis ayant cours en la dite ville et terres aux environs.
Puis tient noblement à devoir de rachapt, lods et ventes au Plessis-Balisson, partie d'un fief nommé le grand premier bailliage noble du Plessis-Balisson, en Ploubalay, le surplus du premier bailliage relevant du présidial de Rennes pour la châtellenie du Bourbonnier ; les terres du dit bailliage devant à l'avouant lods et ventes au Plessis-Balisson et le sergent [Note : Le sergent bailliager devait recueillir les redevances pour le compte du seigneur] bailliager d'icelui étant dans l'an de son service exempt de toute contribution roturière.
Les héritiers de dame Gabrielle Glé, marquise de la Vallière, tiennent prochement et noblement, à devoir de foy, hommage, chambelnage, sans rachapt, à cause du dit fief, terre et châtellenie du Plessis-Balisson, (et que le dit avouant confesse tenir de son Altesse Mgr le comte de Toulouse, duc de Penthièvre, à devoir de foy et rachapt), les domaines, fiefs, juridictions et prééminences cy-aprés, déclarés situées aux paroisses de Ploubalay et Lancieux dans l'aveu du 28 août 1702.
1° La maison et métairie de la Duché.
2° Le bailliage de Largentage, situé aux environs du Bourg de Ploubalay, de la Ville-Asselin, de la Ville-ès-Vittels, de la Commerière et de la Gicquelais.
3° Le bailliage de la Duché, aux environs du bourg, de Bellestre et de la Sauldrais ; celui de la Fardelais, au quartier de Lehen.
4° Le fief Commun situé au dit Ploubalay.
5° Le bailliage de la Mettrie au village du dit lieu, paroisse de Ploubalay et de Lancieux et celui du tertre Menlebourg, en Lancieux.
6° Deux tourelles et emplacements de moulin à vent, l'une derrière la Ville-Asselin, l'autre derrière Brenan, appelée la tourelle de l'Argentaye, et un moulin à vent tournant et moulant, situé sur le Tertre Jouaslin, joignant le chemin de la Roche-Glé au Pontbriand, du quel sont sujets les hommes et vassaux de la dite dame dénommée, à porter leurs blés moudre. Lequel moulin s'afferme par an, quatre mines de blé mouture, mesure du Plessis-Balisson, chaque mine valant 8 boisseaux.
Droit de haute justice et prééminences pour la dite dame, marquise de la Vallière aux églises de Lancieux et Ploubalay, sous la dépendance de la châtellenie du Plessis-Balisson.
Le comte de Rays tient pareillement à rachapt sous Lamballe, la mouvance proche, avec les ventes au Plessis-Balisson sans rachapt, pour cause de son grand bailliage du P. B., sur le bailliage de la Bertrammas et de la Daliberdais en Corseul, le tout compris en l'aveu rendu le 12 mars 1693, par écuyer François-René Langlois, sr. de Prémorvan et du Plessis-Méen.
Pareille mouvance sur la dixme appartenant à la demoiselle Langlois, femme d'écuyer Jean de la Motte, sr. de la Ville-ès-Comtes ; la dite dixme appelée de Cran et sise en Corseul.
Mouvances sur la maison noble de la Bonnais avec colombier, et droit de préeminence en la paroisse de Pleurtuit.
De plus, le dit seigneur tient à rachapt le deuxième bailliage du Plessis-Balisson, sis en la dite paroisse de Ploubalay, qui vaut 5 livres, 6 sous, 9 deniers d'argent et 70 boisseaux 1 godet de blé.
Plus le tiers bailliage sis en la même paroisse et celle de Lancieux qui vaut 5 livres, 2 sous, 9 deniers d'argent et 50 boisseaux 29 godets de blé.
Plus le quart bailliage, rapportant 5 livres, un sou d'argent, et 35 boisseaux de blé.
Plus une portion des quatre bailliages qui comprend l'ancienne châtellenie du Bourbonnier, relevant du Présidial de Rennes.
La maison de Launay-Comats, les bailliages des Salines, à l'Argent et au Froment, situés aux paroisses de Ploubalay et de Lancieux.
Mouvances lige avec ventes au Plessis-Balisson et tous autres droits féodaux sans rachat, sur le manoir de Saubost en Ploubalay.
La maison et métairie noble de la Haute-Prévôstais.
La dixme de Saubost, (à présent de la Coudrais), se levant sur le Tertre de la Coudrais, la chapelle, Launay-Comats, la Ville-Glé, le Pontcornou ; plus, un emplacement de moulin en Lancieux.
Le surplus des dites métairies tenues sous l'avouant dans le bailliage du Guildo, au ressort de Dinan.
Le bailliage de Saubost et celui du Pontcornou, le tout avec juridiction basse et moyenne, s'exerçant au bourg de Ploubalay. Confection d'inventaire et établissement d'officiers pour le service d'icelles.
Les fiefs et bailliages de la Béguinais et de la Beuves appartenant à CLAUDE-TOUSSAINT MAROT DE LA GARAIS et sur lesquels, il possède droit de haute justice ; les deux bailliages dépendants de la seigneurie de Beaufort, en Dinan.
Droits de mouvances à rachapt pour le manoir de la Crochais en Ploubalay.
La dixme de Lanrodel et le bailliage de la Herissaye, à Jean Ladvocat.
La maison, métairie, moulin et étang du Vaubruand, à Eugène Michel La Choüe, à devoir de foy, hommage, chambellnage, sans rachapt, ni servitude d'office.
Le fief de la Ville-ès-Galloux ou Gallons à dame Fleury, épouse de Joseph Tuffin de la Rouairie.
Un fief et bailliage, sis en Trigavou appelé le bailliage de Launay, valant à la Saint-Gilles, 7 livres 7 sols et à Noël, 20 boisseaux de froment, tenu par noble dame Marie-Thérèse du Breil, compagne de messire Gervais de Francheville.
Mouvance lige sur le bailliage du Chesnay, en Trigavou.
Le bailliage de Saint-Cadreuc tenu à droit de rachapt par le comte de Rays, rapportant 49 sous, 4 godets de blé.
La dîme Gallais qui s'afferme vingt livres et se livre à la douzième gerbe, tant en blé blanc, qu'en blé noir et filasse.
La grande prée du Pontorson.
Le Marais de Drouet et la prée de la Guérande et terres sises dans le Rosais de Drouet [Note : Le 30 juin 1744, Charles du Breil de Rays afféagea à noble maître Jérôme Lemasson, sieur de Brenan en Ploubalay, avocat au Parlement, une partie de Marais du Rozay de Drouet. (Archives des Côtes-d'Armor, E. 2627)].
Le grand et petit bailliage noble du dit Ploubalay, autrefois dit du Bois de la Motte et relevant prochement du Plessis-Balisson, dont les seigneurs l'ont retiré féodalement.....

Vient ensuite l'énumération des terres que les ancêtres de Guillaume-Dinan ont ajouté au Plessis-Balisson depuis l'acquêt de cette seigneurie en 1612 :
La maison de la Mallerie.
La maison et métairie noble de Droslay, ainsi que celles de la Gaudinais avec son colombier.
La maison et métairie noble de la Mettrie en Ploubalay.
Les vestiges du moulin à eau de Péan.
Les vestiges de la maison de Rays.
Les maisons nobles de la Garenne, de la Barre, du Bois-Joly, de la Ville Bonnette et du Boisgardon.
L'étang de la Faguette à présent en pré.
Le moulin à vent de la Mallerie.
La grande dîme de Ploubalay, ou de la Mallerie et les dixmes de Rays et de Piquant.
Les bailliages de la Beguinais, de la Marquerais, de la Gervesais, de la Morandais, de la Ville-aux-Provost, de la Ville-Colin et de Coasmen.
Les vassaux de ce dernier bailliage ont le droit de communer sur la lande de Coutelou, jusqu'à concurrence de 100 journaux.
Le bailliage du bourg de St-Enogat acquis en 1549 et rapportant 24 boisseaux de blé.
Pour raison des quels fiefs ci-dessous déclarés et composant partie du comté de Rays, le dit sieur comte a droit de haute justice et de la faire exercer avec les autres fiefs relevant de Rennes et de Dinan, dépendant de la seigneurie de Rays, aux paroisses de Pleurtuit, Ploubalay et St-Enogat, qui anciennement se tenait chaque samedi au bourg de Pleurtuit.
Le bailliage de Liberteaux dépendant de l'ancienne châtellenie du Plessis-Balisson, en Ploubalay, valant 8 sous, 9 boisseaux, 3 godets.
Le bailliage noble du Boisjean, en St-Enogat sur le port de Dinard, et au village de la Vallée, dépendant de l'ancienne châtellenie du Plessis-Balisson, valant 4 livres d'argent et 40 boisseaux de grains.
De plus par contrat du 27 septembre 1706, consenti par Gillette Brillaut et Louis Quetier sieur de la Roulais, son mari, le fief bailliage et moyenne justice de la Guérais, en Ploubalay. Le dit bailliage valant 4 boisseaux de froment.
Cette terre acquise par retrait féodal, exercé le 23 septembre 1707 sur M. René Ladvocat, seigneur de la Roche-Huon, qui par contrat du 18 décembre 1706, l'avait acquise du sieur et dame Quettier de la Roullais.
Les bailliages de la Combe et de la Ville Jouan, en Lancieux ; du Pont-Boussin, en Ploubalay ; de la Vallée, en Ploubalay et Lancieux, celui de la Chambre, en Lancieux, celui de la Ville-Bague, en Ploubalay, avec moyenne justice, contenant environ 15 journaux de terre, retiré féodalement sur le sieur de la Roche-Huon, la moyenne justice s'exerçant au bourg de Ploubalay.
Un moulin à eau situé sur la rivière entre le Pont de Floubalay et le Pont Monvoisin, actuellement en ruines et moulant autrefois par un bief fait exprès pour le service d'iceluy.
Une masse de moulin à vent alors ruinée, située, près Bodart.
La lande de Coutelou en Ploubalay.
(A. Lemasson).

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