Web Internet de Voyage Vacances Rencontre Patrimoine Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Bienvenue !

LA SEIGNEURIE DE LAUNAY-COMATS (juveigneurie du Plessis-Balisson).

  Retour page d'accueil       Retour " Ville de Ploubalay "   

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

Boutique de Voyage Vacances Rencontre Immobilier Hôtel Commerce en Bretagne

I- Le château de la Coudrais vers 1913.

[Note : Pour éviter la confusion dans l'esprit de nos lecteurs, nous les prévenons ici que bien que Launay-Comats et la Coudrais fussent à l'origine deux endroits parfaitement distincts et distants de plus d'un kilomètre, les derniers seigneurs de Launay firent tous leurs efforts pour changer le nom de la Coudrais en celui de Launay-Comats. Mais le public demeura indifférent à leur innovation, si bien que cette tentative n'eut d'autre succès que sur le papier. Cependant lorsque l'on trouve mention sur des actes publics du château de la Coudrays après 1730, il faut prendre garde qu'il s'agit alors, non de l'ancien manoir de Launay, mais du château actuel de la Coudrais].

Lorsque nous sommes allés visiter ce que l'on pourrait appeler les ruines de la Coudrais : c'était un jour de novembre. Un ciel uniformément gris, dans le fond duquel une petite bande d'oiseaux migrateurs s'enfuyait à tire d'ailes, jetait sur tout le paysage une teinte de tristesse qui ne s'harmonisait que trop bien avec l'aspect des choses.

De ci, de là, aux environs, semés comme au hasard, des chênes à large ramure, revêtus de leur parure d'automne, semblaient gémir de leur isolement et pleurer les superbes futaies dont ils sont les derniers restes. Ici en effet, comme d'ailleurs un peu partout dans notre contrée, la hache du bûcheron a taillé dans les bois de larges clairières et l'on chercherait vainement aujourd'hui, les vingt-quatre journeaux de hautes futaies qui ornaient naguère les abords du château de la Coudrais.

Les avenues elles-mêmes n'ont pas subi un meilleur sort et dans celle que nous suivions, nous nous heurtions à chaque pas à des souches d'arbres abattus que recouvraient parfois d'énormes touffes d'ajoncs verts.

Deux vastes jardins entourés de murs assez bien conservés, aspectés au midi du manoir, laissent entre eux un espace vide assez considérable qui donne accès aux bâtiments d'habitation. A l'extrémité de ces jardins se trouve l'ancienne chapelle seigneuriale qui sert maintenant de remise au fermier. Cet édifice, dont on avait fait au milieu du XIXème siècle une chapelle de secours, est en partie construit en pierres de taille. A l'intérieur, le maître-autel en style grec subsiste toujours ; mais au dehors, le lierre étend un peu partout sur les murs son sombre manteau de verdure et le clocher ruineux réclame d'urgentes réparations pour conserver l'équilibre.

Quant au château lui-même, si les Gouyon pouvaient revenir, ils ne reconnaîtraient certes pas dans ses misérables restes l'élégant castel, « en forme de château-fort et entouré de fossés » qu'ils avaient fait construire vers 1730, afin d'a ffirmer leurs prétentions au titre de châtellenie pour la terre de Launay-Comats.

Des fortifications qu'ils firent élever à cette époque, les fossés subsistent seuls encore et forment autour de la cour un vaste quadrilatère. Les bâtiments d'habitation eux-mêmes ont aussi extrêmement souffert, car nulle part plus peut-être qu'à la Coudrais, la pioche des révolutionnaires ne s'est acharnée à détruire. En même temps qu'elle abattait la tête du propriétaire de la Coudrais, la République faisait jeter bas les trois quarts de son manoir. Une tour sur trois a cependant échappé au nivellement égalitaire, mais il ne demeure plus qu'une partie du corps principal de logis. Seuls les communs construits en granit ont été épargnés et servent maintenant d'habitation au fermier.

II - Launay-Comats et la Coudrais à travers les âges.

Très anciennement la métairie connue sous le nom actuel de Launay-Comatz ou Comats, s'appelait Launay, tout court. Elle était alors possédée par une branche cadette de la maison des Baluçon, laquelle selon l'usage de cette époque avait pris le nom de cette seigneurie et s'appelait de Launay.

Peu à peu les Launay avaient essaimé aux environs : au Pont-Cornou et à Lanrodel, en Ploubalay ; à la Roblinais, en Bourseul ; à Pestivien, en Brusvily ; au Bois-ès Lucas, en St-Cast. Mais les membres de cette famille continuèrent de porter les armoiries du vieux tronc dont ils se glorifiaient d'être issus et s'armaient comme les Baluçon « de gueules à deux léopards d'or » ; seulement en qualité de cadets, ils brisaient leur écu d'une étoile de même au second canton.

Le premier Launay que nous connaissions s'appelait Guillaume. Nous le trouvons le 6 février 1436 rendant hommage à Jehan du Perrier pour six pièces de terre sises en Ploubalay. (Bibl. Nat. Col. Duchesne Ms 70, f° 248).

Lors de la réformation de 1448, il habitait à Ploubalay l'hôtel de Launay, c'est-à-dire tout simplement la ferme de Launay actuelle, laquelle, semble-t-il, devait être au moyen-âge une sorte de maison forte.

En 1496, Jehan de Launay, un de ses descendants, déclare posséder comme seigneur de Launay les droits d'épaves et gallois dans les paroisses de Ploubalay et Trigavou. (Aveu au duc de Penthièvre (Archives des Côtes-d'Armor, E 119).

Le 19 mars 1497, Jehan de Launay, sieur du Bouays, fils de noble écuyer Jehan de Launay, sieur de Launay son père, fait hommage au nom de ce dernier à messire Jehan de la Villeblanche pour le bailliage de la Ville aux Effenbures situé en Ploubalay.(Col. Duchesne, Ms 70).

En 1536, on trouve mention d'un nouvel aveu rendu cette fois par François de Launay, pour la maison de ce nom tenue en juveigneurie du Plessis-Balisson, avec un colombier, un bois contenant deux journaux de terre, un bailliage et fief, quelques rentes féodales, un trait dans les dîmes de la Roche et de Lanrodel, ainsi qu'un fief à Trigavou. (Archives des Côtes d'Armor, E 493).

Le 15 janvier 1555, un aveu (Bibliothèque Nat. Col. Duchesne. Ms. 70) présenté par Jehan de Launay à messire Pierre Marec parle des terres, maison et manoir de Launay avec jardins, colombier, douves, bois anciens et de haute futaie ; mais malgré les termes employés, la seigneurie de Launay était bien modeste [Note : Nous trouvons aux Archives des Côtes-d'Armor, série E 568, un acte du 26 octobre 1556, par lequel M. d'Etampes consent à ce que Jean de Launay jouisse du droit de basse justice et de colombier à cause du lieu de Launay-Comats, s'étendant aux paroisses de Ploubalay, Lancieux et Trigavou. M. d'Etampes, duc de Penthièvre, acquiesce à ce que « le dit de Launay jouisse de ces droits comme ses ancêtres l'avaient justement fait le temps passé »] alors et modeste elle serait toujours demeurée si Julienne, dernière héritière de cette branche des Launay ne se fût alliée avec Jacques de Gouyon, de la maison du Vaurouault.

A l'imitation du dernier propriétaire de Launay, le nouveau seigneur continua d'ajouter à la terre de Launay la qualification de Comats. C'était le nom d'un petit fief situé en la paroisse de Montreuil-le-Gast et dont les Launay venaient d'hériter de la famille Le Han. Après avoir ainsi évité de confondre le nom de leur nouveau domaine avec celui des innombrables Launay que l'on trouve en Bretagne, les Gouyon s'employèrent de leur mieux à donner à Launay-Comats toute l'importance d'un grand fief.

Déjà un aveu de 1583 énumère quatre bailliages qui relevaient alors de Launay-Comats ; c'étaient les Salines, la Rogeraie, le bailliage à l'Argent et le bailliage au Froment. La même pièce a bien soin de distinguer la maison principale ou manoir de Launay, de la métairie du dit lieu ; l'une servant d'habitation au fermier et l'autre de demeurante au seigneur. Enfin cet aveu porte mention du droit de moyenne justice attaché à la terre de Launay alors qu'en 1556 le duc d'Etampes ne lui reconnaissait que le droit de basse justice. (Archives des Côtes-d'Armor, E 124, E 493 et E 568).

Nous citerons encore quelques aveux des siècles suivants, afin de montrer l'accroissement successif que prit la seigneurie de Launay entre les mains des Gouyon. Le 31 janvier 1657, Joseph Gouyon déclare posséder outre le manoir de Launay alors en ruines, celui de la Coudrais avec son domaine d'une contenance de 26 journaux et le grand bois de haute futaie de la Coudrais qui comptait 24 journaux. Il mentionne aussi dans cette même pièce la maison et métairie de la Chapelle ou de la Porte, le moulin à eau de Rio, le domaine de la Sauvageais, ainsi que les divers bailliages énumérés dans l'aveu précédent (Archives des Côtes-d'Armor, E 493 et 1414).

Mais indépendamment des agrandissements territoriaux, les Gouyon obtinrent pour Launay-Comats et la Coudrais maints droits honorifiques. C'est ainsi que le 8 septembre 1612, Guy du Breil de Rays cédait à Gilles G. de Launay, l'obéissance et la mouvance féodale sur le manoir de la Coudrais, la maison de la Chapelle et la métairie de la Sauvageais ainsi que sur le Moulin de Rio, et lui abandonnait les rentes qu'il pouvait prétendre sur les terres de Launay et sur celles de la Coudrais [Note : La terre de la Coudrais parait avoir été originairement plus considérable que celle de Launay. Comme celle-ci, elle relevait anciennement du Plessis Balisson, mais elle n'avait pas comme Launay l'avantage de compter parmi les juveigneuries de cette châtellenie. — Jollivet (Les Côtes-du-Nord, tome II attribue à un seigneur de la Coudrais un fait d'armes dont un capitaine appelé La Coudrais fut le héros en 1590 durant le siège de Pontorson. Mais nous croyons que Jollivet se fait illusion, car le nom de la Coudrais est assez commun en Bretagne et nous ne pensons pas qu'il s'agisse ici d'un seigneur de la Coudrais en Ploubalay. Nous ignorons la manière dont la Coudrais vint aux seigneurs de Launay. Une note que nous avons trouvée au dossier E 1423 des Archives des Côtes-d'Armor, porte que la maison de la Chapelle ainsi que celle de la Coudrais relevaient autrefois du Plessis, mais ajoute-t-on, la première fut cédée à la seigneurie de Lamballe et la seconde à Launay-Comats].

[Note : Voici la suite chronologique des seigneurs de la Coudrais antérieurs aux Gouyon.
L'an 1448, la Coudrais était aux mains de Jean Lenfant lequel fit aveu pour sa seigneurie à Jean du Perrier, le 21 juin 1453. (Col. Duchesne. Ms. 70).
En 1472, Jean Lenfant, sieur de la Coudrais ne comparait pas à la montre des gens d'armes de l'archidiaconé de Dinan. Il est encore cité dans un aveu à la Chambre des Comptes, comme seigneur de la Coudrais, l'an 1501. (Archives de Loire-Inférieure, B 2.153).
En 1513, Jean du Pontrouault et Gillette Lenfant, sa femme, celle-ci sans doute fille de Jean, possédaient à Ploubalay deux métairies nobles d'ancienneté, l'une nommée la Coudrais et l'autre la Sauvageais.
D'après le vicomte de Pontbriand. dans son ouvrage sur Olivier du Breil, p. 77, Jean du Pontrouault, chevalier, seigneur de la Touche-Abelin en Cesson, de Champeaux et de la Coudrais, était fils de Thomas, chambellan du duc et de Catherine de Champeaux.
Jean du Pontrouault laissa un fils appelé Pierre, qualifié sieur de la Coudrais. Ce seigneur fit baptiser à Ploubalay, le 30 mars 1532, sa fille Jehanne, née de son mariage avec Jehanne de Lespinay. (Registre paroissial de Ploubalay). Les deux époux eurent aussi un fils qui fut Guyon du Pontrouault, pour lequel sa mère demeurée veuve rendait hommage à Pierre Marec avant l'an 1538. (Bibl. N., col. Duchesne. Ms. 70).
Quelques années plus tard, un autre fils de Jean du Pontrouault appelé François, était seigneur de la Coudrais et partageait noblement, l'an 1556, sa soeur Jacquemine du domaine de la Ville-Auffray, situé dans la ville du Plessis-Balisson (Archives des Côtes-d'Armor, E. 333)
].

Cinquante ans après Françoise du Chasteignier rendant aveu pour les enfants issus de son mariage avec Joseph de Gouyon, affichait des prétentions aux droits de haute justice exercés à Ploubalay et déclarait posséder à Lancieux une justice patibulaire (Archives des Côtes-d'Armor, E 2.277 et 156). L'on voit par ce titre, qu'à cette époque (1673), Launay-Comats s'était encore accru de la terre de la Haute-Prévostais ainsi que de la métairie Seaubost et ses seigneurs n'étaient pas loin de posséder tout le terrain situé entre le bourg du Plessis et la digue actuelle de Drouet [Note : Archives des Côtes-d'Armor, E 493 Voir aussi aux mêmes archives E 604 les démélés des seigneurs de Launay avec les Du Breil et les La Choüe de la Mettrie, concernant l'afféagement des marais de Drouet. Consulter aussi les Archives d'Ille-et-Vilaine, fonds Gouyon].

Aussi leurs prétentions s'élèvent-elles encore ; si bien que par lettres patentes du comte de Toulouse, obtenues le 30 septembre 1729, mais enregistrées seulement le 8 novembre suivant, Pierre-Joseph Gouyon obtenait de ce dernier l'autorisation d'unir ensemble les deux terres de Launay-Comats et de la Coudrais sous le nom unique de Launay-Comats et cela, portait la supplique, « parce que la terre de Launay a droit de châtellenie en qualité de juveigneurie d'aîné du Plessis-Ralisson ». Le comte de Toulouse accorda en même temps au seigneur de Launay la permission de construire à la Coudrais un château avec douves et pont-levis, « en forme de maison forte », ainsi que l'autorisation d'ajouter deux piliers à sa justice et de jouir dans les églises du Plessis-Balisson et de Ploubalay des droite y annexés [Note : Les seigneurs de Launay possédaient depuis très longtemps déjà le droit de tombe et d'enfeu prohibitif aux églises du Plessis-Balisson et de Ploubalay (Archives des Côtes-d'Armor, E 493)]. (Archives des Côtes-d'Armor, E 333 et E 2.277).

Il est vrai que le comte de Rays attaqua immédiatement ces privilèges qui lésaient ses droits de seigneur haut justicier, et que le Launay-Comats fut réduit finalement à se contenter d'une moyenne justice dont jusqu'à la Révolution Française les appels étaient portés à la Cour Royale et Senéchaussée de Dinan. Quant au beau château de la Coudrais, nous avons déjà vu le sort funeste que lui réservait la Révolution Française.

III - Liste chronologique des seigneurs de Launay-Comats.

Les preuves de D. Lobineau et de D. Morice citent bien des fois dans leurs colonnes le nom de Launay ; mais comme il est impossible de savoir lesquels de ces Launay appartiennent à la famille dont nous nous occupons, nous préférons remonter moins haut dans l'histoire et reproduire seulement ici les noms des seigneurs de Launay sur lesquels il n'y a pas d'équivoque possible.

GUILLAUME, le premier en date que nous connaissions, figure sur un aveu de 1436. (Bib. N., col. Duchesne. Ms. cité). Nous le retrouvons lors de la reformation opérée en 1448 par les soins de duc François Ier, de Bretagne, du temps du roi Charles VII. Ce Guillaume vivait encore en 1457. (Duchesne. Ms cité).

Deux aveux l'un de 1496. (Archives des Côtes-d'Armor, E 119), autre de 1497, (col. Duchesne. Ms. cité), mentionnent comme vivants à ces dates écuyer JEAN DE LAUNAY et son fils autre Jean de Launay. Ce dernier comparut lors de la reformation de 1513, comme tenant à Ploubalay une métairie noble d'ancienneté, qui ne doit pas être autre que la terre de Launay. (Bibi. N. Ms. fr. 22.320 fo 701).

En 1536, FRANÇOIS DE LAUNAY rendait aveu pour la maison de Launay. (Archives des Côtes-d'Armor, E 493). Il épousa d'après M. H. de la Messelière, Françoise du Han, fille de René, seigneur de Launay du Han.

Vingt ans après, un autre aveu du 15 janvier 1556, nous apprend le nom du seigneur de Launay à cette époque.

C'était alors JEHAN DE LAUNAY, sieur du dit lieu, du BoisBily et de la Bourdonnays. (Col. Duchesne. Ms. 70). Il épousa Jeanne Eder de Beaumanoir, (La Chesnaie des Bois, tome VII p. 381). Cette dame mourut le 8 août 1580 ; son mari la suivit peu après dans la tombe et fut inhumé au Plessis, le 20 mars 1581. (Bégistres paroissiaux du Plessis-Balisson).

Leur fille et héritière JULIENNE DE LAUNAY, dame du dit lieu, la Coudrais et la Bourdonnais épousa d'abord Claude du Quellenec, sieur de Bienassis, en Erquy, dont elle eut Françoise qui se maria en première noces à Christophe de Tréal, puis à la mort de ce dernier à Gilles Visdeloup seigneur de la Goublaye. D'ailleurs ces unions successives étaient fort bien portées à cette époque et Françoise put voir sa mère devenue veuve convoler en secondes noces avant 1580 à JACQUES GOUYON, sieur de St-Martin, douzième fils de Lancelot du Vaurouault et de Perrine Lambert, (La Chesnaie des Bois, op. cité). Un troisième mariage n'effraya pas même l'intrépide Julienne qui a la mort de Jacques Gouyon, prit pour époux Jean du Breil, le courageux déseur du Pontbriand.

GILLES GOUYON, l'aîné des fils de son second mari, fut sieur de Launay [Note : Les registres paroissiaux du Ples.-Bal. mentionnent encore Lancelot, Mathurin, Louis et Julien Gouyon], la Coudrais, la Ville-Julienne et la Ville-Rault. Il prit pour épouse Renée Gougeon d'Artois, fille de Jacques, seigneur d'Artois et de Claude Bonnier de la Coquerie. De ce mariage naquirent entre autres, François dont nous nous occuperons plus loin, et René, sieur de la Coudrais, qui fut baptisé de Gouyon le 26 juillet 1611. Il épousa dans la suite Tristanne de Couespelle et fut père de Judes, sieur du Verger, dont la descendance s'est maintenue à Plouer jusqu'à la Révolution et s'éteignit dans la personne d'Hyacinthe-Marie-Joseph Gouyon du Verger mort en 1854 (Reg. parois. de Ploubatay édités p. M. du Guerny).

Gilles Gouyon, mourut è Rennes, le 22 novembre 1635 et fut inhumé le lendemain à Bonne-Nouvelle.

Son héritier principal fut FRANÇOIS. reçu le 16 octobre 1631, conseiller au Parlement de Bretagne (Saulnier : Le Parlement de Bretagne). Il mourut à Rennes, le 4 avril 1654. Auparavant nous le voyons transiger avec son frère René en 1653, au sujet de la succession paternelle.

François Gouyon se maria trois fois : d'abord à Louise du Lescoët, puis en novembre 1645 à Hélène du Matz ; enfin en 1652 à Charlotte Martin de la Morandais, qui vivait encore en 1666 [Note : Charlotte était déjà veuve en premières noces de J. B. Peschard, baron de Beaumanoir, conseiller au Parlement]. Cette dernière lui donna un fils appelé François et une fille nommée Jeanne.

Mais auparavant François Gouyon avait eu de Louise du Lescoët, sa première femme, un fils baptisé le 10 juin 1635, en l'église de St-Germain de Rennes, sous le nom de Joseph.

Ce JOSEPH hérita des biens paternels et fut reçu conseiller au Parlement de Bretagne, le 9 juillet 1655. Il décéda à Dinan le 30 août 16?4 et fut inhumé le 2 septembre à Ploubalay (Registres paroissiaux de Ploubalay, op. cité).

Il avait épousé, à Rennes le 7 février 1651, Françoise du Chasteignier, fille du seigneur de la Thébaudaye, laquelle survécut à son mari et représenta les droits de ses enfants lors de la réformation de la noblesse ; droits qui furent confirmés par les arrêts du Parlement, des 26 octobre 1668 et 23 février 1669.

CHARLES-RENÉ GOUYON, l'aîné des fils issus du mariage de Joseph et de Françoise du Chasteigner, épousa à l'âge de 23 ans, le 15 février 1680, Marguerite Hevin, soeur de la marquise du Brossays. Devenu veuf, il se remaria à Lamballe, le 26 février 1691 avec Renée Suzanne de la Villéon. Charles-René mourut jeune comme tous ceux de sa race. Nous voyons en effet sa veuve faire aveu au nom de ses enfants en 1699. (Archives des Côtes-d'Armor, E. 493).

L'aîné de ceux-ci PIERRE JOSEPH GOUYON, recueillit le riche héritage de sa tante du Brossays, puis épousa en 1705 Marie Julliot de Bénazé [Note : Pierre-Joseph fut major dans la capitainerie garde-côtes du Pontbriand. (Revue Bretagne et Vendée. Déc. 1891)]. Il mourut le 15 juillet 1751, au château de Launay-Comats (La Coudrais actuelle) et fut enterré dans l'église de Ploubalay sous le banc seigneurial de sa maison. Il n'était point, paraît-il, d'une extrême franchise en affaires. Une de ses parentes écrivait en effet à son sujet : « Il ne va point droit. je ne puis m'y faire ; son fils aîné n'est point comme lui ; il est bon et franc, aussi bien que l'abbé (Joüon des Longrais, op. cité).

Ce fils aîné s'appelait FRANÇOIS-JOSEPH, chevalier marquis de Gouyon, seigneur de Launay-Comats et du Cartier. Né au château de Launay le 6 janvier 1706, on attendit pour le nommer le 8 février suivant. La cérémonie se passa dans l'église du Plessis. On sait qu'il assista aux Etats de Bretagne de 1766. Moins de dix ans après il mourait et son coeur fut déposé dans l'église de Ploubalay sous le banc de Launay-Comats, le 25 juin 1755.

Son frère cadet René-Joseph, né en 1712 [Note : François Joseph, non compris l'abbé, eut encore quatre frères et sept soeurs], fut seigneur de la Sauvageais et devint prêtre et docteur en Sorbonne. Il fut dans la suite aumônier de la Reine, abbé commendataire de Ste-Croix de Guingamp et official de l'évêque de Quimper. Il mourut à Versailles, le 21 mars 1762.

A ce moment tous les biens des Gouyon de Launay-Comats étaient réunis sur une même tête LOUISE-AUBINE GOUYON, fille et unique héritière [Note : Aubine, née à Ploubalay, le 5 septembre 1746, devint l'aînée par suite du décès de son frère Pierre-Joseph et de sa soeur Marie-Angélique] de feu noble et puissant FRANÇOIS JOSEPH GOUYON, chevalier, seigneur de Launay-Comats et autres lieux et de Rosalie-Hortense de Castellan. Elle épousa le 23 septembre 1766, Luc-Jean-Baptiste Gouyon, seigneur comte de Beaufort, veuf depuis un an à peine de Françoise-Sophie Gouyon, dame de Touraude et de Beaufort.

IV - Launay-Comats et la Révolution.

A la veille de la Révolution, Louise-Aubine de Gouyon possédait [Note : Aubine de Gouyon possédait à Ploubalay le château de la Coudrais et environ 328 journaux de terre] en terres à Ploubalay une assez jolie fortune qui pouvait s'élever avec les redevances féodales et les dîmes à 7.000 livres environ de revenu ; ce qui représenterait de nos jours, une vingtaine de mille francs de rente. Du reste ce n'était là qu'une partie de son avoir. Il est vrai que la famille de la comtesse de Beaufort était considérable : dix enfants étaient nés de son union avec Jean-Baptiste Gouyon ; mais la Révolution se chargea tout à la fois de diminuer le nombre de ses proches et de disperser sa fortune. Bien qu'alors Mme de Beaufort n'habitait plus qu'accidentellement le château de la Coudrais, nous croyons devoir brièvement indiquer ici ce qu'il advint de sa famille et de ses biens.

A la suite de divers arrêtés prescrivant la destruction de tous les édifices où les insurgés pourraient trouver un point d'appui, Aubine de Gouyon vit démolir et ruiner en partie le château de ses ancêtres (12 brumaire an III, 2 nov. 94, à 26 nivôse an III, 15 janvier 95). Le château lui-même fut mis en vente, mais cette demeure demantelée ne tenta l'ambition d'aucun acheteur. S'il ne trouva pas d'acquéreur, il n'en fut pas de même des fermes avoisinantes qui avaient été mises sous sequestre dès la fin de 1792 à la suite de l'émigration de plusieurs membres de la famille Gouyon [Note : Nous ne savons trop si Aubine de Gouyon émigra elle-même. Les actes de vente de ses propriétés l'indiquent comme émigrée. Mais ces pièces sont parfois sujettes à caution].

Les premières ventes commencèrent en 1794. Elles se poursuivirent en 1795 et 1798 et ne s'achevèrent qu'en 1799. C'est à grand peine si Mme de Beaufort, grâce à l'activité de ses deux filles Pelagie et Eulalie de Gouyon, put faire racheter par ces dernières quelques débris de ses domaines [Note : Ces ventes ne mirent pas fin aux tribulations d'Aubine de Gouyon. Le 4 janvier 1803 le préfet lui accorda main levée sur ses biens qui n'étaient pas vendus, mais le 30 décembre de la même année ce personnage ayant appris que Louise-Aubine avait encore de ses fils émigrés, il ordonna de remettre ses biens sous sequestre jusqu'à partage légal ou amnistie].

A la privation presque complète de sa fortune, se joignit pour Aubine la perte plus cruelle encore de ses proches. Elle vit successivement périr son mari4 guillotiné à Paris le 20 juin 1794 et trois autres de ses fils : Luc tué à l'armée de Condé et Casimir fusillé à Quiberon, le 25 août 1795, à l'âge de 29 ans. Le colonel Toussaint de Pontbriand raconté dans ses « Mémoires » (Page 293. Plon, éditeur, Paris 1897) la tragique destinée du troisième appelée Sévère : « il se trouvait, raconte-t-il, à la Chapelle-Erbrée, le 12 mars 1796, quand ses hommes lui conduisirent un individu jeune encore, mais dont les vêtements et l'équipage militaire étaient dans le plus triste état. C'était Sévère de Beaufort qui revenait des guerres de Vendée où il avait servi dans la cavalerie de Charette. Bien que parent de Pontbriand par alliance, celui-ci ne le reconnut que grâce au palais en argent qu'il avait dans la bouche. Malgré tous les efforts de Pontbriand pour garder avec lui le jeune Beaufort, celui-ci préféra s'en aller dans le pays de Dol où sa famille avait de grands biens et où il pensait servir davantage la cause du Roi. Ses espérances furent trompées car à peine était-il depuis deux jours dans ses domaines, qu'il fut dénoncé, surpris dans une ferme et fusillé sur le champ, partageant ainsi le funeste destin de la race des Gouyon, dont vingt-trois périrent de mort violente au cours de la Révolution et du premier Empire ».

Louise Aubine de Gouyon de Launay-Comats, comtesse de Beaufort, survivant à tous les deuils de sa famille, mourut à Saint-Servan à l'âge de 57 ans, le 12 thermidor an XI (21 juillet 1803).

Deux de ses fils, Louis-Joseph-Marie, né à Rennes le 5 novembre 1784 et Félix-Alexandre Victor, né à Rennes, le 1er octobre 1786, ont continué jusqu'à nos jours la descendance des Gouyon-Matignon de Beaufort et de Launay-Comats. Cette dernière terre ne leur est cependant pas demeurée. Leur soeur Eulalie de Gouyon, par suite de son mariage avec Pierre-Marie Brignon [Note : Devint pair de France, mourut à Plouër en 1866, âgé de 82 ans] de Lehen, le 3 février 1806 fit passer le château de la Coudrais dans cette famille qui jusqu'à nos jours en a conservé la possession.

 

APPENDICE.

Morcellement de la terre de Launay-Comats par la Révolution.

Le château de la Coudrais alors loué à François Allée [Note : François Allée n'avait pas la jouissance de tous les appartements de la Coudrais. On lui donnait chaque année un cent de fagots pour faire du feu dans ceux qu'il n'occupait pas] pour 700 livres par an et quelques charges, fut mis à prix 15.000 livres, mais ne trouva pas acquéreur.

Les moulins à eau de Rio et de Launay, loués à Joseph Allée, 240 livres par an et quelques charges, furent vendus à François Hannelais, notaire à Plancoët.

La métairie de la Prévostais d'Abas, louée à François Chevalier et à Olive Besnard, 200 livres par an et quelques charges, fut achetée le 26 prairial, an 6 (13 juin 1798), par Joseph Delourmel, juge de paix à Ploubalay, pour 83.000 fr.

La métairie de la Boüetardais louée à François Chevalier, 500 livres par an, fut achetée le 17 pluviôse an 7 (5 février 1799), par Pelagie et Eulalie de Gouyon, filles de Mme Louise-Aubine de Gouyon-Beaufort, pour 9.550 livres.

La métairie de Saubost louée à Yves Dragon et à Renée Hamon, 560 livres d'argent, 100 livres de beurre et quelques charges, fut achetée à la même date par les mêmes, pour 6 007 francs.

Les Bois-Taillis du Plessis-Balisson contenant 30 journaux, furent achetés par les mêmes, le 28 vendémiaire, an 8 (20 octobre 1799), pour 2.475 francs.

La métairie de la Poulitais fut achetée à la même date par les mêmes 5.600 francs.

Là métairie de la Prévostais d'Ahaut louée à Joseph Olivier, 450 livres d'argent, 100 livres de beurre et quelques charges, fut achetée à la même date par les mêmes 6.725 francs.

La métairie de la Chapelle louée à Julienne La Choüe, veuve Coustou, 400 livres par an, fut achetée à la même date par les mêmes 8.050 francs.

La métairie de la Saurageais louée à Joseph Le Maître, 500 livres et quelques charges, fut adjugée à la même date pour 11.000 livres, à François Dhermitte, administrateur de la Compagnie Rochefort.

La métairie de Launay-Comats louée à Pierre Hamoniaux, 510 livres d'argent, 100 livres de beurre et quelques charges, fut adjugée à la même date au même F. Dhermitte, pour 11.000 livres [Note : Il peut être intéressant de voir ce qu'était lors de la Révolution, le vieux manoir de Launay. D'après le procès-verbal d'estimation qui précéda sa vente, il se composait « d'un court de logements de 32 mètres de long, sur 6 mètres 81 de large, couvert en paille, comprenant la demeurante pour le fermier, la grange, écurie, étable, bergerie et retraite à porcs, avec greniers sur le tout, four, chauchix et cour derrière, le tout contenant un demi-hectare ». — Nous signalerons aussi comme reste de son passé, « la pièce du Vieux-Bois, contenant un hectare et demi, la pièce de la petite Chesnaie, contenant 60 ares et la rabine de Launay, plantée en chênes »].

 

PIÈCES JUSTIFICATIVES

(Bibliothèque Nationale. Collection Duchesne. Mss 70 f. 248 et sq.).

Aveu de Guillaume de Launay, l'an 1436.
Acte du 6 février 1436, par lequel GUILLAUME DE LAUNAY congnoist et confesse estre homme et subject de N. et puissant Jahan du Perier, sire du Plessairs Baliczon, son seigneur, et de luy tenir noblement et à foy scix pièces de terre en la paroisse de Ploubalay.

Aveu de Jean Lenfant, sieur de la Coudrais, l'an 1453.
Acte du 21 juin 1453, par lequel JEAN LENFANT, sieur de la Couldraye se recognut estre homme et subject de noble homme J. du Perier, seigneur du Plesseix-Balliczon, son seigneur, et de luy tenir prochement et noblement et à foy les héritages qui ensuivent et premièrement l'hostel et manoir, deports, issues, jardins de la Couldraye, le bois derrière la dite maison et autres beritages, etc.

Aveu à Guillaume de Launay, l'an 1457.
Acte du 11 janvier 1457, en la Cour de Montafilant, par lequel Jehan Le Retif recongnut estre homme et subject de puissant seigneur Jehan du Perier, chevalier seigneur du Plessis-Balliczon, son seigneur et de luy tenir noblement et à foy en ligeance et en ramage de N. homme GUILLAUME DE LAUNAY, Sr de Launay divers terres et héritages.

Aveu de Jehan de Launay, l'an 1494.
Acte passé le 21 juin 1494, par lequel noble escuyer JEAN DE LAUNAY, Sr de Launay, confesse estre homme et subject de N. et puissant Mre Jean du Perier, sire da Plessis-Balliczon, son seigr et de luy tenir prochement, noblement et a foy cinq pièces de terre estant en la paroisse de Ploubalay et autres choses.

Aveu de Jehan de Launay, l'an 1497.
Acte passé le 19 Mars 1497, en la Cour du Plessis-Balliczon, par lequel escuyer JEAN DE LAUNAY, Sr du Bouays, bien et suffisamment auctorizé de noble escuyer JEHAN DE LAUNAY, sr de Launay, son père, se congnut et confessa homme et subject de noble et puissant seigr Jehan de Ville-blanche, seigr du Plessis-Balliczon, son seigr et tenir de lui prochainement noblement et a foy les héritages et choses héritalles cy-après déclarées, et premier le baillage nommé le baillage de la Ville-es-Effenbures estant en la paroisse de Ploubalay.

Aveu de Charles Hamon au nom de Jehan de Launay, l'an 1555.
Acte passé en la ville du Plessis-Baliczon et en la maison de noble homme CHARLES HAMON, Sr de la Denillaye, le 15e jour de janvier l'an 1555, par lequel noble homme JEHAN DE LAUNAY, seigneur de Launay-Commatz, de Boaisbily et de la Bourdonnaye, après deux pertinentes submissions,jurées, se cognut et confessa estre homme traictable et subjet de N. homme Mess Pierre Marec, sire de Montbarot, la Martinière, le Plessis-Balliczon et le Boysjean, conseiller et mestre des Requestes du Roy en son Parlement de Bretagne, et dudit sieur confesse tenir pour cause de sa dite ville et jurisdiclion du Plessis-Balliczon, en paraige de juveignerie, et à la ligence de la cour et seigneurie de Lamballe, à laquelle doibt foy et rachapt quand le cas y echet, savoir les terres maison et manoir de Launay-Cotnmatz, jardins, coulombiers, douves, deports, bois anciens et de haute fustaye et autres appartenances et dépendances.

Aveu de Guyon du Pont-Rouault pour la Coudrays.
Acte passé en la cour du Plessis-Balliczon, par lequel damoiselle Jeanne de Lespinay, curatrice de escuyer GUYON DU PONT-ROUAUT, son fils aisné, en elle procré par feu Pierre du Pontrouault, escuyer, mary et espoux de son vivant d'icelle damoiselle, sr du lieu, maison et manoir de la Couldraye ; celuy Guyon fils aisné et héritier principal et noble de son dit père, et à présent sr. des lieux de la Couldraye, de Delien et de la Vieuville au Seneschal ; laquelle damoiselle congnut et confessa estre hommeresse et subject de noble homme Mre. PIERRE MAREC, Sr du Plessis-Balliczon, de Montbarot et de la Martinière, son seigneur et de luy tenir prochement et noblement et a foy et sans aucun devoir de chambellnage, ny rachapt, les maisons, métairies et héritages qui ensuivent et premièrement l'hôtel de la Couldraye et le bois derrière la dite maison, Item l'hostel, manoir et maison de la Gaunnaye, etc.

Aveu de Jacques Gouyon et de Julienne de Launay, l'an 1590.
Acte du 21 juillet 1599, par lequel N. homme JACQUES GOUYON et damoiselle JULIENNE DE LAUNAY, sa compagne et espouse, sr et dame de St-Martin, Launay-Commatz, la Couldraye, la Ville-Raoul, la Ville-Julienne, etc., residans audit lieu, maison et manoir de la Couldraye, paroisse de Ploubalaye, après que la dite damoiselle a esté à son humble prière et requeste, bien et deuement auctorizée de son dit sieur et mary, lesquels ont été congnoissans et confessans estre et qu'ils sont hommes et subjects, teneurs estaigiers, traictables et justiciables de hault et puissant messire René Marec, sire de Montbarot, la Martinière, le Plesseix Balliczon, le Bois-Jahan, capitaine et gouverneur des ville et evesché de Rennes, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roy, capitaine de 50 hommes d'armes des ordonances de sa Majesté, et de luy tenir noblement à cause de sa chastellenie du Plesseix-Balliczon, en paraige de juveigneurie et à la ligence de la cour et seigneurie de Lamballe à laquelle doivent foy et rachapt quant le cas y eschet, le lieu manoir et maison noble de Launay-Commatz avec les appartenances et dépendances d'iceluy.

 

Arrêtés prescrivant la démolition du château de la Coudrais.

« I.
Du 12 brumaire, an III de la République une et indivisible. (Le 2 novembre 1794). Séance permanente et publique tenue par les citoyens Dereusse, Hédal, Bullourde, présent le citoyen Dubos, suppléant l'agent national ....
Un membre ayant représenté qu'il existe dans la commune de Ploubalay un château-fort nommé la Coudraie, a demandé que les mesures les plus promptes soient prises pour en opérer la démolition ainsi que de ceux qui pourraient encore se trouver dans l'arrondissement du district.
Le conseil général considérant que malgré les diverses mesures prises par les précédents arrêtés de l'administration en vertu des lois qui ordonnent la démolition des châteaux-forts, il en existe encore dans l'étendue de ce district, que la sûreté générale et les circonstances actuelles exigent que sous le plus bref délai la démolition entière de ces châteaux soit opérée afin d'ôter aux conspirateurs et aux chouans des refuges propices à soutenir et seconder leurs projets contre-révolutionnaires.
Oui le suppléant l'agent national, arrête :
Que tous les châteaux-forts existants dans l'étendue du district non démolis, le seront sous le plus bref délai ; que pour y parvenir, il sera écrit sur le champ au citoyen Beaugrand, ingénieur, pour qu'il se transporte de suite avec le citoyen Pourcel, membre de l'administration, sur toute l'étendue du district à l'effet de vérifier s'il ne retrouve point de châteaux-forts susceptibles d'être démolis, en conformité des lois des 6 août et 13 pluviôse dernier ; rapporter procès-verbal et devis estimatif de ce qu'il en coûtera pour opérer la démolition, pour passé de ce être statué par l'administration ce qui sera vu appartenir.
Arrête au surplus qu'expédition de la présente délibération sera délivré au citoyen Pourcel pour lui valoir et servir de Commission.
II.
Du vingt-cinq brumaire, (15 novembre 1794) l'an trois de la République Française une et indivisible. Séance publique et permanente tenue par les citoyens Le Brethon, président, Dereusse, Bullourde, Pourcel, — présent le citoyen Dubos, suppléant l'agent national.
... Le citoyen Pourcel, commissaire, nommé par délibération du 12 de ce mois, a déposé sur le bureau le procès-verbal rapporté par lui et le citoyen Labbé, conducteur des ponts-et-chaussées et travaux publics, adjoint à l'ingénieur de l'arrondissement de l'est, en date du 23 brumaire, de l'état de fortification où se trouve le ci devant château de la Coudraie, situé commune de Ploubalay, duquel il résulte qu'ils sont d'avis qu'il soit fait démolition des portes d'entrée de la cour et des trois pavillons et que les fossés et douves l'environnant soient recomblés.
Le conseil délibérant, oui le suppléant l'agent national, arrête qu'avant de faire procéder à la démolition ordonnée par le procès-verbal des citoyens Pourcel et Labbé, adjoint à l'ingénieur de l'arrondissement, il en sera envoyé copie au département pour recevoir son approbation.
III.
Du dix-huit frimaire l'an trois (8 décembre 1794) de la R. F. une et indivisible. Séance publ. et perm. tenue par les citoyens Le Brethon, président, Forcoueffe, Dereusse, Hédal, Cormao, Bullourde, Pourcel, Lemarié ; présent le citoyen Dubos, faisant fonctions d'agent national ...
Trois adjudications ....
3° De la démolition de partie du ci-devant château de la Coudraye, situé sur la commune de Ploubalay. Savoir : la grande porte d'entrée avec son imposte et accompagnement en pierre de taille, recouverte avec charpente et toit en pierres vertes ; la petite porte, dix-huit toises de murs en platte-forme des deux côtés de ces portes, les deux pavillons quadrilataires en avant de la maison principale, le pavillon de figure pentagône.
IV.
Du vingt-six nivôse an trois (15 janvier 1795). Séance p et per. tenue par Forcoueffe, président, Benjamin Delaunay, Vaugrena fils, Legolias, Marheu, Bullourde, Viel, Néel ; présent : Charles Beslay, agent national.
Sur le rapport d'un membre que l'adjudicataire des tours et pavillons de la Coudraie, en Ploubalay, avait déclaré que les ouvrages étaient finis et demandait qu'il fut nommé un commissaire pour procéder à leur réception, l'administration, oui l'agent national, a nommé le citoyen Robinot, un de ses membres, commissaire à l'effet de se transporter avec l'ingénieur de l'arrondissement au lieu de la Coudraie pour vérifier l'exécution des ouvrages dont il s'agit ».
(A. Lemasson).

 © Copyright - Tous droits réservés.