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LA CHAPELLE SAINT-ALAR OU SAINT-ELOI DE PLOUARZEL

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Cette chapelle Saint-Alar ou Saint-Eloi se trouve à quatre kilomètres nord-est du bourg, aux confins de Brélès. De style ogival, elle date de la première moitié du XVIème siècle et est signalée à la visite épiscopale de 1583. Le petit clocher trapu dresse ses trois pointes vers le ciel. Au fronton ouest, la porte est surmontée d'un saint Alar en granit tenant en main un marteau. A gauche de ce fronton, un auvent protège une table en pierre de 1 m 60 de longueur sur 0 m 70 de large, soutenue par deux colonnettes également en granit. C'est là que les offrandes sont déposées. Le petit banc en pierre que l'on voit à côté est destiné au gardien des oblations.

Chapelle Saint-Eloi ou Saint-Alar de Plouarzel (Bretagne).

A l'intérieur de l'édifice on aperçoit les statues de saint Alar (ou Eloi) en évêque et de l'évangéliste saint Marc avec son lion [Note : Saint Eloi, né à Cadillac, près de Limoges, orfèvre à la cour de Clotaire II, devint évêque d e Noyon en 640. Saint très populaire en Flandre, à Paris, en Bretagne. Il est souvent représenté en maréchal ferrant].

Devant la balustrade est toue pierre d'autel mesurant 2 m 80 de longueur.

Le sol de la chapelle partiellement en terre battue est en pente.

A trente mètres ouest se remarque un calvaire mutilé. Il n'a conservé qu'une statue, celle de la Vierge que soutient un croisillon. Au pied du fût se lit : OY PAREET 1539, qui doit être la date de construction de la chapelle elle-même.

Le calvaire porte un écusson fascé de six pièces, qui est du Chastel.

La fontaine de dévotion, voisine de la chapelle, est monumentale. Elle présente dans une niche la statuette en pierre blanche de saint Martin à cheval, coupant un pan de son manteau pour le donner à un pauvre.

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En 1675, fut célébré dans la chapelle Saint-Alar, un mariage auquel assistèrent demoiselle Marie de Plœuc, dame de Langalla et trois autres femmes qui signent du Chastel Kerlec'h [Note : Langalla, manoir du XVème siècle, à trois kilomètres au nord du bourg de Plouarzel. Tanguy de Langalla le possède en 1503. Son arrière-petite-fille Suzanne, épousa en 1596 François de Kerlec'h. On voit sur le colombier du manoir les armoiries de leur fils, Claude du Chastel de Kerlec'h, sieur de Langalla, alliées à celles de sa femme, Marie du Drenec qui portait un fascé de six pièces. Cette branche de Kerlec'h s'est fondue dans Le Nobletz par le mariage de Marie de Kerlec'h avec René Le Nobletz, seigneur de Lescus, président du présidial de Quimper (16 février 1684)].

Vingt-cinq ans plus tard, en 1700, autre mariage qu'honorèrent de leur présence, Vincent de Poulpry, seigneur de Keroullas, son fils Alain, seigneur de Kergozguen et Jean Tanguy, vicaire perpétuel de Lampaul-Plouarzel [Note : Vincent de Poulpry habitait le manoir de Kerbrosel en Plouarzel, dont le colombier existe toujours, tout drapé de végétation. Nous trouvons sa signature en 1690 aux registres de cette paroisse].

La chapelle Saint-Eloi, écrit le 20 juillet 1828 M. Cloarec, recteur de Plouarzel, appartient à des particuliers, qui gardent toutes les offrandes pour eux et ne donnent rien à la paroisse. « Le pardon se fait tous les ans in splendoribus non pas par les prêtres, mais par les laïcs qui, dit-on, y chantent solennellement les Vêpres et y font tout l'office, excepté qu'ils ne disent pas la messe. Le pardon dure trois ou quatre jours et occasionne beaucoup de désordres et même d'accidents par l'habitude que l'on a de faire sauter les chevaux par-dessus un canal profond en pierres et d'une largeur de deux pieds. Les chevaux tombent souvent en renversant leurs cavaliers qui se blessent parfois gravement ».

Le 7 septembre 1837, une clame Corric, de Lampaul-Plouarzel fit don à la fabrique de Plouarzel de la chapelle Saint-Alar. Trois jours plus tard le Conseil de fabrique l'accepte. Voici la pièce officielle :

« Séance extraordinaire du Conseil de fabrique de la commune de Plouarzel par autorisation de Mgr l'Evêque de Quimper en date du 4 septembre 1837, où étaient présents MM. Cloarec, desservant, président du Conseil, Bernard Lannuzel, trésorier, Le Bras, maire, Jean Le Hir, Jérôme Cornen, François Le Coz, Pierre-François Bilcol, membres du Conseil.

Le trésorier dépose sur le bureau une expédition de l'acte de donation de la chapelle de Saint-Eloi, commune de Plouarzel portant date du 7 septembre 1837, au rapport de M. Mével, notaire à Saint-Renan, enregistré, consenti au profit de la fabrique de Plouarzel par dame Marie-Françoise Arzur, veuve Corric, propriétaire à Lampol-Plouarzel.

Le Conseil considérant que, l'acte ci-dessus visé confère à la fabrique la propriété pleine et entière de la chapelle Saint-Eloi, sans exiger d'elle aucun prix, sans lui imposer aucune charge, considérant que cette chapelle est un objet de vénération pour les habitants de la paroisse ou pour mieux dire de la contrée ; que dans la vue de satisfaire à la dévotion d'un grand nombre de fidèles, la fabrique s'était décidée à faire l'acquisition de la dite chapelle ;

Considérant qu'il y a un avantage évident à en recevoir la donation gratuite, donation faite par la dame Corric d'accord avec ses enfants, et portant aussi en elle-même toute garantie, contre des suggestions et captations étrangères ;

Considérant en fin que la chapelle est en très bon état de réparation (sic), que par conséquent l'acception de la fabrique ne peut lui occasionner ni des dépenses, ni des avances d'aucun genre.

Le Conseil est d'avis à l'unanimité d'accepter la donation proposée avec toutes les clauses et conditions qu'elle renferme, charge le Trésorier d'adresser à M. le Sous-Préfet un extrait de la présente délibération, une expédition de l'acte de donation et le procès-verbal de l'état des lieux afin de soumettre le tout à l'approbation du Roi et de solliciter l'autorisation nécessaire pour assurer à la Fabrique la jouissance immédiate des avantages qui lui sont, offerts.

Fait et délibéré au lieu ordinaire des séances de la Fabrique de Plouarzel, le 10 septembre 1837 ». Suivent les signatures.

Le 19 octobre 1855, une veuve Kérébel habitant Saint-Renan légua à la fabrique de Plouarzel la fontaine de Saint-Alar. Voici le document officiel de l'acceptation de ce legs :

« L'an 1855, le 18 novembre, le Conseil de l'église paroissiale de Plouarzel étant réuni extraordinairement, M. le Trésorier expose que par déposition testamentaire du 19 octobre dernier, Marie-Françoise Toquin, veuve Kérébel, décédée à Saint-Renan, le 27 octobre aussi dernier, a donné et légué à la Fabrique de Plouarzel la fontaine dite de Saint-Eloi, avec les passages et servitudes nécessaires pour la fréquenter, à la charge de faire dire deux messes par mois pendant un an, pour le repos de son âme après sa mort.

Cette fontaine sise près de la chapelle dédiée à saint Eloi dans cette paroisse et dépendant de cette chapelle avant la Révolution de 1789, a été acquise pendant cette révolution par les époux René Thomas et Marie Arzur, de Lampaul-Plouarzel, lesquels l'ont vendue plus tard à la testatrice, avec la ferme sur le terrain de laquelle elle est située, et qui, avant ladite époque, dépendait aussi de la chapellenie de Saint-Eloi.

Le Conseil après avoir écouté attentivement cet exposé et après avoir délibéré ;

Considérant que la fontaine dite de Saint-Eloi en cette commune est un objet de vénération et de dévotion pour les habitants de la paroisse ou pour mieux dire de la contrée ;

Considérant que les offrandes que donnent les pèlerins qui viennent visiter cette fontaine montent tous les ans à une somme d'environ vingt francs ;

Considérant que ces offrandes peuvent devenir plus abondantes quand les fidèles connaitront ce legs et qu'ils sauront que la fabrique recevra leurs oblations.

Considérant que ladite fontaine ne demande aucune réparation ni aucun frais d'entretien, est d'avis à l'unanimité d'accepter le legs qu'en a fait, à la fabrique de cette paroisse, ladite Marie-Françoise Toquin, veuve Kérébel, par don testamentaire du dix-neuf octobre dernier, au rapport de M. Deléseleuc , notaire à Saint-Renan.

Consent à payer ta somme de trente-six francs pour les honoraires de messes au nombre de 24 qu'exige ce testament, lequel n'est l'effet d'aucune fraude, suggestion ou circonstance blâmable, ayant été fait librement et sans aucune réclamation de la part des héritiers.

Délibéré en Conseil de Fabrique, à Plouarzel les mêmes jour, mois et an que devant.

Signé : Gabriel Richard, Jérôme M. Cornen, B.-F. Bilcot, Jean M. Cloâtre, René Le Guen, Bras, maire, Cloarec, desservant ».

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Le pardon de Saint-Alar, se célèbre le 24 juin et on y fait bénir les chevaux. Laissons le docteur Louis Dujardin nous raconter la cérémonie du 24 juin 1938 : « Un peu avant sept heures, apparaissent les premiers cavaliers. Leur première visite est pour la fontaine, qui a reçu une décoration champêtre. Un homme est là, accompagné de deux aides. Ils ont pour rôle de verser de l'eau de la fontaine sur le col et la croupe de chacun des chevaux qui se présentent, et ce, moyennant une offrande...

Dimanche dernier, aux enchères « sur la croix », après la grand'messe à l'église, fut nommé le bénéficiaire de l'honneur et du droit de distribuer l'eau de la fontaine le jour du pardon. Il y a une belle affluence de montures, 250 à 300 environ. Ici aussi le progrès gagne du terrain sur la tradition. Dans notre jeunesse les ablutions se faisaient à l'aide d'écuelles en poterie rouge de Lannilis : elles avaient évincé les écuelles de bois. Puis les poteries cédèrent la place aux bols de faïence, lesquels sont aujourd'hui remplacés par de vulgaires boîtes de métal !

Les ablutions faites et l'offrande facultative versée, chaque cheval monté doit exécuter le Lamm-Sant-Alar, qui n'est que le saut du ruisselet sortant de la fontaine... Plusieurs hésitent, mais tous sautent. Les cavaliers eux, sont crânes, fort à leur aise. On les croirait nés à cheval.

Le rite accompli, ils se dirigent vers la chapelle, mettent pied à terre à l'entrée du placitre, et tenant leur cheval par la bride, accomplissent dévotement trois tours de la chapelle et se retirent après avoir sur la table, présidée par trois fabriciens, déposé leur obole, en argent ou en crins. Les crins ont déjà été retenus par le marchand... » [Note : Le Courrier du Finistère. Grand reportage d'un petit pardon. Saint-Eloy en Plouarzel, 24 juin 1938, par Louis Dujardin et Joël Branellec, reporter-photographe. — L'origine du patronage de Saint Eloi pour les professions intéressant les chevaux paraît être un récit tiré de la Vita Eligii, attribuée à saint Ouen, évêque de Rouen, ami de saint Eloi. Eloi avait monté de son vivant un cheval dont l'Abbé du monastère de Noyon hérita. Ce cheval plut au successeur d'Eloi, Monmolenus, qui s'en empara indûment. Mais miraculeusement l'animal se prit aussitôt à boîter. Tous les soins furent superflus pour le guérir. Et il fallut, pour qu'il pût remarcher, le rendre à son légitime propriétaire].

Chapelle Saint-Eloi ou Saint-Alar de Plouarzel (Bretagne).

Chapelle Saint-Eloi ou Saint-Alar de Plouarzel (Bretagne).

 

Chapelle Saint-Eloi ou Saint-Alar de Plouarzel (Bretagne).

Chapelle Saint-Eloi ou Saint-Alar de Plouarzel (Bretagne).

(H. Pérennès).

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