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LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE LANGUIVOAS

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La chapelle Notre-Dame de Languivoas se trouve à 1.500 mètres environ à l'est du bourg [Note : [Note : En 1386 Languéoez (Peyron, Actes du Saint-Siège... p. 109), en 1424 Languevoez (Peyron, Cartulaire de l'Eglise de Quimper, p. 519) en 1756 Languyouez, (Cognec, Plonéour-Lanvern, p. 51), en 1779 Languivois (Ibid. p. 89). On prononce aujourd'hui Languivoa]. Voici quelle en est la légende.

Une belle demoiselle se mourait dans son magnifique château. Elle languissait : languisoa [Note: Jeu de mots en breton : languis voa, languivoa]. Entendant les clochettes du char de la Mort qui venait la chercher, elle demanda à la Vierge Marie de la guérir, lui promettant, pour prix de sa faveur, de lui élever une chapelle avec les pierres de son château.

A cette prière, la Vierge qui passait sourit ; la jeune fille fut guérie, et la chapelle s'éleva. Pour hâter le travail, Jésus envoya du ciel deux boeufs blancs sans aucune tache, que deux anges devaient conduire. Tout le jour, ils transportaient les pierres du château à l'endroit où s'élève la chapelle ; le soir venu ils disparaissaient pour se retrouver au travail le lendemain.

La chapelle achevée, on la munit de deux cloches d'or, qui chantaient à ravir.

Voici hélas ! la Révolution. Ordre fut donné de fondre les cloches. Mais les paroissiens enterrèrent les deux cloches d'or. Et les deux cloches chantaient. Les hommes de la Révolution eurent beau creuser, et le diable avec eux, jamais ils ne purent trouver les cloches. Nul ne les trouvera.

Aujourd'hui elles se taisent. Mais quand vient le soir on entend encore venir de Park-ar-c’hleger le son des cloches d'or qui chantent la louange de la Mère de celle qui languissait : Itrôn Varia Languivoa (Cognec, Plonéour-Lanvern, p. 83-85).

Voici maintenant la description de la chapelle.

Au fronton ouest, où se, dresse le clocher, on lit, au-dessus de la grande porte d'entrée : CE : PORTA : FV : ACHEVE : LE : 10me : TOBRE 1638 NOBLE. ME. IACQ LHONORE : RECTEVR.

Tout au bas du clocher, à droite, en entrant dans l'église est cette, inscription : CE CLOCHER : FVT FONDE LE 6me AVRIL 1638.

On lit à côté : MATHIAS : LE DRUASEC ESTANT FABRIQUE.

Au bas de la galerie, qui entoure le clocher on aperçoit deux écussons, l'un aux armes de France, l'autre mi-parti de gueules à trois tours d'argent, qui est du Marc'hallac'h-Tréouron, et d'azur à 6 fleurs de lys d'argent, qui est Lescoulouarn.

La tour fut rasée, en 1675, lors de la révolte du papier timbré, par ordre de Louis XIV.

Si l'on contourne l'église par le midi, on remarque au-dessus de la porte principale l'inscription suivante : CVRA.NOB.RE.IAC.LHONORE.RECTORIS.1634.

A droite, de cette porte un cadran solaire présente avec la date de 1642, les armoiries de Jacques Lhonoré : losangé d'argent et de sable, à la cotice de gueules brochant, au franc canton de pourpre chargé d'un dextrochère d'argent soutenant un épervier de même.

Attenant à la chapelle est le logis du chapelain, aujourd'hui en ruines. On y lisait au-dessus de la grande fenêtre : NOB.RE.JAC.LHONORE.REC.1642.

Un escalier de pierre y menait, où figurait cette inscription : GVENOLE : LE SCOARNEC.1659.

D'après ces données, il apparaît que les principales restaurations de la chapelle, appartiennent à la première moitié du XVIIème siècle.

A quelle époque remonte-t-elle ? Nous savons que de sérieuses réparations y furent faites vers 1386. Le 1er décembre de cette année, Clément VII accorde des indulgences à ceux qui contribueront à la restauration de l'édifice : « Cupientes igitur ut capella B. M. de Langueoez... que sicut accepimus, sine redditibus constructa est et sumptuosis reparationibus noscitur indigere ... » (Peyron, Actes du Saint-Siège, p. 109). Le Pape évoque le manque de ressources qui a empêché de faire un bon travail au moment de la construction de la chapelle. Ce qui permet de faire remonter approximativement cette construction à la fin du XIIIème siècle et au début du siècle suivant.

***

A l'intérieur l'église, présente une nef et deux bas-côtés, avec trois arcades de part et d'autre, dont quelques-unes en ogive. Les chapiteaux massifs sont ornés de sculptures. Le maître-autel, au-dessus duquel apparaît la statue de N.-D. de Languivoas, est décoré de sculptures dorées à rinceaux du XVIIème siècle.

A la verrière du choeur figurent quelques fragments d'anciens vitraux représentant le crucifiement. On y voyait jadis les écussons du Pont, des Trégalet, des Rohan, des Kerneizan. Restent aujourd'hui les armoiries des Langueouez : fascé ondé d'or et d'azur au chef de gueules, et des Rosmadec : palé d'argent et d'azur de 6 pièces.

Près de la chaire est le petit autel de saint Laurent ; de l'autre côté on voit un autel en granit surmonté d'un saint abbé abrité dans un médaillon à colonnes torses. Ce saint s'appelle saint Séguès (saint Ségal ?). On lui fait des offrandes de beurre.

On vénère dans l'église les vieilles statues de N.-D. de Languivoas, la Trinité, saint Marc, saint Mandez, saint Laurent, un beau groupe des saints Côme et Damien, entre lesquels est un cheval, une pietà, une statue, fort belle d'une sainte femme et un groupe de « Jésus, Marie » acheté en 1737, en même temps qu'un saint Joseph aujourd'hui disparu, chez maître Fenêtre, sculpteur à Quimper.

Le pavé de la chapelle est presqu'entièrement formé de pierres tombales avec inscriptions. On lit sur l'une d'elles lEAN HINNIBIN. Plusieurs de celles qui sont dans le chœur portent des écussons en relief. Sur deux d'entre elles on reconnaît les armes des Tréouron.

Les du Marc'hallac'h de Tréouron possédaient un enfeu dans la chapelle. La tour renferme deux cloches, dont l'une fut baptisée le 3 juin 1824, l'autre, en 1826 [Note : Le 1er juillet 1796 la chapelle de Languivoas fut vendue à Alain Le Breton pour la somme de 7400 livres].

 

CONFRERIE DU ROSAIRE.
La confrérie, du Rosaire fut érigée en la chapelle de Languivoas, grâce à une fondation de trente livres tournois par an, faite à son intention par Nicolas de Saluden, prêtre et seigneur de Trémaria, en exécution des dernières volontés de demoiselle Marie Guiomar de, Saluden, dame de Mésévan. Lors de cette érection, le 15 octobre 1665 le recteur Mathurin Le Fèvre, obtint, pour les membres de la confrérie, des indulgences à gagner le trois octobre et le troisième dimanche de décembre, mars, juin et septembre (Note de M. le chanoine Peyron prise aux Archives départementales).

La chapelle de la confrérie se trouvait à l'endroit où sont aujourd'hui les stalles et les sièges des chantres. Une jolie porte ogivale que l'on voit encore de l'extérieur, donnait accès à cette chapelle, et la rendait comme indépendante de l'église même de Languivoas.

 

CALVAIRES ET FONTAINE
On lit sur le mur du cimetière : NOBLE RECTEVR IACQ LHONORE 1654 MRE L.ECOT : P.Y.LHENO.

Devant la chapelle se dresse un beau calvaire monté sur un socle élevé. On aperçoit sur la façade deux écussons, l'un portant 3 fleurs de lys, l'autre mi-parti d'un château et de 3 fleurs de lys, armes des Kerraoul pleines, et parti de Tréouron (Arch. départ. Fonds Le Guennec et 171. G. 1).

Un peu plus loin sur le, chemin d'accès à l'église est une croix à fût très mince et cantonné de quatre colonnettes.

Une petite fontaine de dévotion, appelée Feunteun Sant Vodé, est blottie dans un coin, au sud-ouest de la chapelle. Un petit bétyle est entré dans sa construction.

 

LES PARDONS DE LA CHAPELLE.
Tôt après sa construction, la chapelle de Languivoas devint un lieu de pèlerinage très fréquenté. Elle était desservie par un chapelain, prêtre de Plonéour, qui recevait pour son office la somme de quarante livres.

Les pardons étaient jadis au nombre de deux : le premier le 6 mars, le second le 15 août. Le clergé de Plonéour était tenu, ces jours-là, d'assister aux offices de la chapelle.

La veille du pardon, se chantaient les premières Vêpres, et la procession avec croix et bannières faisait le tour de l'église.

Au cours du pardon l'autel de saint Adrien recevait le beurre offert par les fidèles à Notre Dame, lequel était vendu sur les degrés de la croix, au profit de la chapelle.

Nous savons par une lettre du desservant de Plonéour à l'évêché, en date du 15 février 1857, qu'à cette époque les deux pardons avaient lieu le mardi de Pâques et le 15 Août. Ils n'étaient guère fréquentés alors que par les paroissiens.

L'usage était de donner en offrande, le dimanche de la Trinité, du chanvre, du fil et quelques livres de beurre.

Aujourd'hui le pardon de N.-D. de Languivoa se célèbre le dimanche de la Trinité, et l'on offre à la Vierge du crin de cheval qui est ensuite vendu aux enchères.

(H. Pérennès).

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