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 Plomeur durant la Révolution

 LA PAROISSE DE PLOMEUR

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La Révolution trouva à Plomeur Guillaume Le Siner chef de la paroisse, Jean Le Merdy curé, Jean-Vincent Bolloré prêtre, et Hervé-Côme Volant prêtre. Ce dernier est né à Plomeur le 15 Août 1758.

Ces quatre ecclésiastiques refusèrent de prêter serment à la Constitution civile du clergé (Peyron, Documents pour servir... I, 124 ; II, 102). M. Le Siner se trouvera en 1797 à Bilbao (Manuscrit Boissière, p. 210). J. Le Merdy sera déporté à Rochefort en 1794 (H. Pérennès, Les prêtres déportés... II, pp. 30, 106). Bolloré se verra déporté en Espagne en Août 1792 (Peyron, Documents pour servir... II, p. 110). Quant à M. Volant, on le désignera, le 2 Juin 1792, comme devant être arrêté et conduit à Brest. En fait nous le retrouverons en Avril 1796 dans la région de Plomeur (H. Pérennès, Les prêtres déportés... II, p. 106).

Le 11 Décembre 1791, Plomeur reçut un curé constitutionnel en la personne de l’ex-capucin Lalouelle, qui, quelques années plus tard, jettera le froc aux orties, pour prendre une épouse (Manuscrit Boissière, p. 147). L’accueil qu’il reçut de la population fut sans doute assez froid. Un tailleur du Haffond, Tudy Lautraouik, se montra nettement hostile au personnage qui remplaçait M. Le Siner. Comme le nouveau curé passait souvent à cheval le village du Haffond pour se rendre à Saint-Jean-Trolimon, le tailleur détachait son chien et l’excitait contre la bête.

Le dimanche 20 Mai 1792, chantant la messe à Plomeur, M. Lalouelle s’entendit soudain interpeller par l’un des assistants, qui lui cria : « Vous êtes un diable, un bougre de capucin ! ». C’était notre tailleur qui protestait contre la messe de l’intrus. Peu après, Lautraouik se rendit au presbytère pour briser les meubles du nouveau curé. Ne pouvant y réussir, il alla chercher une barre de fer chez Pierre Bourhis, du bourg.

Craignant pour sa vie, M. Lalouelle fit renfermer son ennemi dans la maison d’arrêt de Plomeur. Et le 5 Juin, ce dernier comparut au « prétoire de Plomeur » devant Corentin Arnould, juge de paix, ayant pour assesseurs Jean Andro et Yves Cosquer et pour adjoints de la municipalité Sébastien L'Helgoualch, maire et Jacques Le Berre. Notre tailleur, plus malin que brave cette fois, déclara qu’il n’avait pas de complice, et que se trouvant en état d’ébriété, il ne se rendait pas compte du mal qu’il avait pu faire.

Le sieur Lalouelle ne tarda pas à donner sa démission, et les électeurs nommèrent à sa place, le 17 Juin, Jérôme-Marie Loëdon de Kerromen (Peyron, Documents pour servir... I, p. 137).

Jérôme naquit à Quimper le 17 Janvier 1737. Son père était procureur au présidial. Après avoir passé quelque temps dans la Compagnie de Jésus, il fut recteur de Landudec de 1780 à 1783, puis de Beuzec-Cap-Caval. Au cours d’une retraite ecclésiastique au Séminaire de Quimper, en Novembre 1790, il prononça l’éloge funèbre de Mgr. de Saint-Luc. Son nom se trouve sur la liste des ecclésiastiques qui protestèrent contre la Constitution civile du clergé, liste publiée après la mort du prélat. Ceci ne l’empêcha pas de prêter, le 20 Mars 1791, un serment qu’il rétractera quatre jours plus tard en ces termes : « Je rétracte mon serment et vous prie de me rayer de la liste des jureurs. Je consens à être déposé, dois prendre soin de mon état, et ferai dans quelque retraite le possible pour expier la faute que j’ai commise ».

Nous savons par une lettre du district de Quimper au Département, en date du 30 Janvier 1792, que la cure de Beuzec-Cap-Caval étant supprimée, M. Loëdon demanda à fixer sa résidence à Saint-Jean-Trolimon.

« Sa lettre, note le district, exprime les sentiments d’un homme absolument converti et nous parait contenir le serment exigé par les décrets ». Quelques mois plus tard il devenait curé constitutionnel de Plomeur.

Suspect de sympathie à l’endroit des fédéralistes, il fut interné à Landerneau en Octobre 1793, et ne retrouva la liberté qu’après quatorze mois de détention. Revenu à Plomeur, il y reprit son ministère, qu’il continua devenu commissaire du Directoire [Note : Ce commissaire était chargé dans chaque commune de surveiller les agents municipaux].

Imbu des idées réformistes, il dénonce en 1799 un prêtre réfractaire du pays qui, de nuit, parcourt la région, s’attaque au « fanatisme » et aux femmes qui veulent endoctriner leurs maris, dément aux décadis et aux assemblées du culte toutes les fausses nouvelles qui circulent, et s’attache à donner le goût des institutions républicaines par la célébration de fêtes civiques, qu’il aime à rendre plus intéressantes en y mettant parfois « des luttes et des sonneurs » (Peyron, Documents pour servir... II, pp. 419-420). M. Waquet a publié le procès-verbal de l’une de ces fêtes, où figurait dans le cortège Jean-Marie Larue, âgé de 74 ans, l’ancien vicaire de M. Loëdon à Beuzec-Cap-Caval : Procès-verbal de l’inauguration du monument érigé à la mémoire du citoyen général Bonaparte dans la commune de Trolimon, canton de Plomeur, l’an 6 de la République une et indivisible, le 9 fructidor [Note : Bonaparte glorifié au pays bigouden (26 Août 1798) dans le Bulletin de la Société Archéologique du Finistère, 1927, pp. 3-10].

Desservant de Saint-Jean-Trolimon en 1804, Jérôme-Marie Loëdon y mourut le 16 Septembre 1808 : « Persécuteur, dénonciateur, vaporeux, esprit faux, inconstant », telles sont les notes que lui donnent en 1806, ses supérieurs ecclésiastiques (H. Pérennès). 

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