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Hôpital d'En-Haut en Ploërmel, sous le patronage de Saint-Yves

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Un nouvel hôpital, sous le patronage de Saint-Yves, fut bâti, en 1683, au nord-est de la ville close, au haut du faubourg Grimaud, dans un terrain élevé cédé dans ce but par Mlle Anne de Volvire, dame du Bois de la Roche, terrain qui s’accrut par l’acquisition faite par la ville d’une maison avec terres de M. Yves le Cazdre, seigneur de Crancastel.

Hôpital de Ploërmel (Bretagne)

L’architecte de ce nouvel Hôtel-Dieu fut un sieur Gruaud.

Le fief dans lequel il s’élevait dépendait de la seigneurie de Malleville alors possédée par Gabriel du Boisgeslin, comte de Mesneuf, lequel déclara renoncer à toute redevance féodale pour le futur établissement, moyennant une somme de trois cents livres tournois et la reconnaissance à perpétuité pour les châtelains de Malleville de « Seigneurs fondateurs et prééminenciers de l'Hôpital ».

Le Roi, par Lettres patentes du mois de juillet 1685, approuva le nouvel hospice : il voulut que ses armes fussent placées au-dessus de la porte principale, et il s’en déclara conservateur et protecteur. Il constitua un Comité de direction et de surveillance, qui fut composé de l’évêque de Saint-Malo, du recteur de la paroisse Saint-Armel, du gouverneur de la ville, des trois juges du siège et du procureur du Roi, du syndic en charge et de douze notables éligibles tous les trois ans et renouvelables par moitié.

Dès l’inauguration du nouvel hôpital, la ville se brouilla avec les religieuses de Saint-Thomas de Villeneuve, qui avaient quitté pour le diriger l’hôpital d'En­Bas. Il y eut procès. La Cour annula le traité passé le 16 février 1666 et condamna la Ville à payer aux trois religieuses directrices 300 livres d’indemnité. La direction de l’hospice fut alors donnée à deux demoiselles laïques, auxquelles on adjoignit deux servantes et un « archer ».

Le rôle de cet « archer » est défini ainsi par les articles 5, 6 et 7 des Lettres patentes de 1685 :

« Faisons très-expresses défenses à toutes personnes de quelque qualité et condition qu’elles soient, valides ou non valides, de l’un ou l’autre sexe, de mandier dans la ditte ville de Ploërmel et faubourgs d’icelle dans les églises et rues, publiquement ou en secret, à peine de prison pour la première fois, du fouet pour la seconde, et d’être, en cas de récidive, razés, mis au cachot, ou autre peine de police, à l’arbitrage des directeurs de l'Hôpital, auxquels nous permettons à cette fin d’avoir dans l’enclos de la dite maison posteau, caveaux, prisons ; et, pour l’exécution de la ditte, tel nombre d’archer qu’il conviendra, avec pouvoir de porter casaque à la marque dudit hôpital et les armes nécessaires ... défendras à toutes personnes de donner en public, dans les rues, dans les églises ou aux portes des maisons, pour quelque motif de nécessité ou de compassion que ce puisse être, à peine de trois livres d’amendes, applicables au dit hôpital ; et leur déffendons pareillement de retirer, loger, ou coucher dans leurs maisons aucuns mendiants à peine de vingt livres d’amendes au profit du dit hôpital ».

Les mêmes Lettres patentes reconnaissaient à l'Hôtel-Dieu le droit de faire des quêtes et de recevoir des legs, le monopole de la vente de la viande pendant le Carême, et la propriété du quart des amendes de police perçues annuellement par la sénéchaussée de Ploërmel.

La fondatrice et bienfaitrice du nouvel hospice de Ploërmel, Anne de Volvire, mourut en odeur de sainteté le 22 février 1694, léguant à cet établissement une rente de 200 livres, à laquelle s’étaient ajoutées les fondations dont bénéficiait l’hôpital d'En-Bas, et s’ajoutèrent successivement de nombreuses donations faites jusqu’à la Révolution par les notables de Ploërmel.

De 1747 à 1760, grâce au zèle de sa directrice, Mlle Julienne Delourme [Note : Julienne Delourme, fille de François Delourme, chirurgien royal à Ploërmel], l’hôpital de Ploërmel s’accrut de nouveaux bâtiments. En 1747, sur un terrain donné par l’abbé Havart, on construisit, d’après un plan fourni par M. Loisel, architecte à Rennes, une nouvelle chapelle et le corps de logis qui sert actuellement de salles d’hôpital. Pour l’exécution de ces travaux, Mgr. le duc de Penthièvre, alors gouverneur de Bretagne, concéda les matériaux provenant de la démolition d’une partie des murailles de Ploërmel, et les notables de la ville, ainsi que les châtelains du voisinage firent preuve de tant de charité et de bonne volonté que les travaux, commencés le 5 août 1747, étaient achevés le 15 octobre 1748.

En 1752, on créa un cimetière auprès de la chapelle de l’hospice.

En 1757, toujours sous la direction de Mlle Delourme, et à ses frais, on éleva un nouveau corps de logis, où l’on établit un réfectoire, une cuisine, et deux nouvelles salles.

Lors de la Révolution, l’hôpital de Ploërmel possédait, en outre des fondations faites en faveur de l’ancien hospice, les propriétés suivantes, provenant de donations faites depuis 1680.

En 1681, le sieur de la Touche-Moisan, en Montertelot, fit don de terres, dites de la Croix-Parcheminier et du pré Bédart, près de la Marre-Faraud, à charge d’une messe le 18 juin de chaque année.

En 1683, demoiselle Olive Pellerin, veuve Rozé, et dame de la Chesnaye, donna 500 livres pour avoir participation aux prières dites à l’hospice.

En 1685, demoiselle Charlotte Morel et son mari, Joseph le Saulce, sieur du Loch, demeurant en leur maison du Loch, près de Quimper-Corentin, donnèrent 250 livres pour participer aux bonnes oeuvres et aux prières qui se font à l’hôpital.

En 1694, Mlle Anne de Volvire légua une rente de 200 livres à l’hôpital.

En 1701, Pierre Picaud, chevalier, seigneur de Quéheon, de Morgan, « sachant qu’il faut une fois mourir et que l’heure de la mort est incertaine », donna par testament une rente de cinq mines de blé noir, pendant douze ans.

En 1707, messire Jean Coué, prêtre, natif de Guillac, chapelain de l’hôpital et y demeurant, « considérant que la vie de l’homme est briève sur la terre et qu’il n’y a rien de plus certain que la mort et de plus incertain que l’heure d’icelle, désirant pourvoir au salut de son âme et parvenir aux joies du Paradis, fait et dépose son testament et dernières volontés... Il légua 7 écus à l’hôpital ».

En 1736, Anne Chevicart, veuve du sieur Houët du Chesnevert, fit don de 520 livres, rapportant 26 livres de rentes.

En 1750, Mme la présidente de Cornulier, châtelaine de Lézonnet, fonda un lit à l’hospice moyennant une somme de 1.000 livres.

En 1787, les Etats de Bretagne accordèrent à l'Hôtel-Dieu de Ploërmel une gratification de 88 livres ; et la corporation des médecins et chirurgiens de la ville fondèrent de 200 livres de rentes une grand'messe à célébrer chaque année le jour de la fête de Saint-Côme, leur patron, en la chapelle de l'Hôtel-Dieu. L’hôpital recevait en outre 50 livres par an de la ville pour assurer la marche de l’horloge publique, le nettoyage des rues et le curage des abreuvoirs et des fontaines.

Lors de la Révolution l’hôpital de Ploërmel jouissait donc, en dehors des sommes payées par la Communauté de Ville et des amendes de police de plus de 4.000 livres de revenus.

La République dévora les biens des malades et des pauvres, comme ceux des prêtres, des religieux et des nobles, et tous les biens de l’hôpital furent confisqués et vendus nationalement.

Le 26 janvier 1795, le Pré de l'Hôpital fut vendu 8.500 livres ; la pâture de l'Hôpital, 1.100 livres, et la Noë de l'Hôpital, 2.000 livres.

Le 18 juillet 1795, le jardin de Villedanne fut vendu 1.200 livres ; le champ de l'Hôpital, 2.650 livres ; une maison avec jardin, rue du Val, 4.000 livres ; une maison avec jardin, rue Pinochet, 4.100 livres.

En outre tous les revenus provenant de la ville ou des amendes de police furent confisqués.

Il ne resta plus que les bâtiments même de l’hôpital et à peine 480 livres de rente pour leur entretien. Les pauvres malades n’avaient plus d’abri, ni de soins, mais cela préoccupait peu la République.

Cependant, quand la France se fut débarrassée de quelques-uns des démagogues sanguinaires, qui l’avaient terrorisée pendant trois ans, l’administration municipale de Ploërmel écrivit au ministre de l'Intérieur, en septembre 1796, sous la signature de son président, le citoyen Perret-Trégadoret, demandant de rétablir quelques-uns des revenus de l’hôpital, supprimés au nom de la Fraternité ; et, le 5 décembre 1796, l’hospice reçut la métairie de la Bande-Chapelle et les deux petites prairies de Guibourg et du Trouicet ; le tout rapportait à peine 1.500 livres.

A partir de l’année 1804, l’hôpital de Ploërmel est dirigé par des Religieuses du Saint-Esprit.

Hôpital de Ploërmel (Bretagne)

Les aumôniers ou chapelains de cet hôpital furent depuis 1683 :

En 1707. Messires Jean Coué, originaire de Guillac.

En 1719. Salomon Bonnier.

En 1720. Pierre-Joseph-Marie Gaudin.

En 1722. Joseph Baron.

En 1744. Vincent le Breton.

En 1750. Armel le Métayer.

De 1761 à 1767. Pierre Josse.

En 1774. Louis Daniélo.

En 1789. N... Olivier.

Jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, il n’y avait pas de médecins affectés spécialement au service de l’hôpital de Ploërmel ; antérieurement les médecins ou chirurgiens de la ville soignaient les malades de l'Hôtel-Dieu et étaient payés par la ville à raison de tant par visite. A partir de 1752, l’administration de l’hospice désigna un médecin, chargé pour trois ans du service de l’hôpital et qui recevait pour cela 30 livres par an.

Voici les noms que nous avons pu retrouver des médecins ou chirurgiens de Ploërmel avant la Révolution :

En 1598. MM. Jean Abillan, médecin-pharmacien, sieur de la Touche, en Campénéac.

En 1641. Jean le Gallois, docteur-médecin.

En 1666. Louis le Valois, docteur-médecin.

En 1680. Pierre Ciryer, chirurgien. Vincent Drigoire, chirurgien. François Sebille, chirurgien. Arthur Lamisse et Pierre Brunel, maîtres apothicaires.

En 1724. Julien Barbeguière, docteur-médecin.

En 1735. Raymond Braye, lieutenant, chirurgien.

En 1740. René Eveillard, docteur-médecin.

En 1740. Jacques Rigon, chirurgien.

En 1779. Félix Briaut, chirurgien.

En 1783. N. Pamson, chirurgien. N. Landormy, chirurgien-major. N. Maillet, chirurgien. Jean-François de la Bigne-Villeneuve, docteur-médecin depuis 1774. N. Chesnot, apothicaire.

En 1789. Fidèle Dumay de la Morissais, docteur-médecin.

(M. de Bellevue).

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